Elle est Elle

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Elle : aime la mode (table basse avec des magazines de mode), lit les auteurs à la mode (bibliothèque, fauteuils, polars et romans), boit du thé (bouilloire, boîtes de thé).
Il : aime la musique, en particulier le rock (CD, chaîne hifi), aime le cinéma (canapé, DVD, télé), est professeur en mathématiques (grande table en guise de bureau, cahiers, copies, livres).
Ils : aiment le vin (table basse, bouteilles, petite cave à vin, tire-bouchon moderne, ….) et la peinture (tableaux colorés)
L’autre : une jeune femme d’une trentaine d’années…

ACTE I

 

 

Scène 1

 

 

Il entre le premier par le côté cour (porte d’entrée) avec manteau chapeau et écharpe et une petite sacoche en cuir.

Elle le suit avec manteau, bonnet et écharpe, un sac et un constat vierge à la main.

 

Pendant qu’il enlève son chapeau, son manteau et son écharpe, elle reste à l’entrée et pose son sac par terre.

 

 

 

L’autre observe tout autour d’elle.

Il enlève ses chaussures et met des pantoufles type charentaises mais avec des motifs modernes et colorés dessus.

Il sort d’un placard une paire de pantoufles femme et les lui tend.

Elle ne le voit pas absorbée dans son observation de l’appartement.

 

Il : Entrez…  Stop, attendez.  S’il vous plaît…

 

L’autre : Oh pardon !

 

Elle garde ses chaussons à la main en regardant ses charentaises à lui et sourit.

 

L’autre : c’est drôle !

 

Il : Pardon ?

 

L’autre : Je voulais dire les pantoufles…ça ne vous correspond pas.

 

Il : Vous ne me connaissez pas.

 

L’autre : Votre façon de vous habiller et votre âge, ça ne colle pas avec les charentaises.

 

Il lui indique le canapé puis ses chaussures.

 

Il : vous devriez mettre les chaussons avant de salir tout mon parquet.

 

L’autre : Oh ! Excusez-moi.

 

Elle s’assoit sur le canapé, pose le constat sur la table basse devant elle, se déchausse, enfile les pantoufles et reste assise.

 

L’autre : C’est drôle.

 

Il : Décidément !

 

L’autre : Les pantoufles sont à ma pointure.

 

Il s’arrête, la regarde, puis va remplir la bouilloire.

 

Il : Vous voulez du thé ?

 

L’autre : Volontiers ! Mais je ne voudrais pas vous importuner.

 

Il : Nous devons le remplir ce constat, autant le faire dans de bonnes conditions. Et il recommence à neiger.

 

L’autre : Si vous voulez qu’on s’arrange autrement…

 

Il s’arrête de préparer le thé.

 

Il : C’est-à-dire ?

 

L’autre : Je veux dire, si cela vous arrange de ne pas faire de déclaration à votre assurance, je peux vous payer les réparations directement. Ce n’est qu’un peu de tôle froissée. Une portière à changer et une aile à reprendre, j’ai finalement plus de dégâts.

 

Il : Vous vous y connaissez en mécanique auto ?

 

L’autre : Non.

 

Il : Alors C’est préférable pour tout le monde de faire un constat.

 

L’autre : Soit.

 

Il : Vous avez une préférence pour le thé ?

 

L’autre : Oui du Oolong mais vous n’en aurez sûrement pas, personne ne boit du Oolong.

 

Lui reste interdit.

 

L’autre : Ah vous voyez !... J’ai un faible pour ce thé, vous savez que les feuilles de ce thé sont légèrement torréfiées, ce qui leur donne ce petit goût de châtaigne grillée et c’est ce que j’aime en particulier.

 

Il s’arrête et semble affecté quelques instants, puis il se reprend.

Elle a remarqué ce moment de trouble.

 

L’autre : ça ne va pas ?

 

Il : Je reviens.

 

Il revient avec le thé en question et elle joue la surprise.

 

L’autre : C’est drôle !

 

Il s’arrête et la regarde fixement.

 

L’autre : Enfin je veux dire…c’est un heureux hasard… (un temps). Je n’imaginais pas que vous buviez du thé.

 

Il : Je n’en bois pas. Mais qu’est-ce que vous imaginez sur moi ?

 

L’autre : Rien. Enfin, vous savez, en voyant les gens, on s’imagine parfois qui ils sont, ce qu’ils font, comment ils vivent, ce qu’ils aiment. Je ne me trompe pas souvent, vous savez.

 

Il : Non, je ne sais pas. Vous permettez que je téléphone, j’avais un rendez-vous et je dois prévenir que je ne pourrai y être.

 

L’autre : Je vous en prie, faites comme chez vous…

 

Il s’arrête et la regarde durement quelques secondes. Il prend un téléphone et appelle.

 

Il : Madame Genton ? ... Bonjour, Franck Louis, je suis désolé, je viens d’avoir un accident de voiture et je ne pourrai donner le cours aujourd’hui. … Non, rien de grave, juste de la tôle froissée…

 

Elle approuve en hochant de la tête

 

Il : Bien évidemment, nous pouvons reporter le cours comme cela vous arrange…Vous voyez avec votre fils et vous me rappelez ? … Et bien d’accord. Merci et toutes mes excuses …. Je vous en prie…Au revoir.

 

Il raccroche.

 

L’autre : Vous donnez des cours ?

 

Il : Oui.

 

L’autre : Des cours de quoi ?

 

Il : De mathématiques…mais si vous voulez bien, nous avons un constat à remplir.

 

L’autre : Oui, bien sûr.

 

Elle prend le constat et commence à le lire.

 

L’autre : Excusez-moi, vous n’auriez pas un stylo ?

 

Il : Bien sûr.

 

Il apporte un stylo et repart préparer un plateau avec le thé.

 

L’autre : Date de l’accident, heure, ça va…localisation, nous sommes bien rue de Crimée, c’est ça ?

 

Il arrivant avec le plateau avec une seule tasse et s’asseyant à côté d’elle sur le canapé : Oui, c’est ça, rue de Crimée.

 

L’autre : On est dans quel arrondissement ici ?

 

Il : 4ème

 

L’autre : Beau quartier.

 

Il commençant à servir le thé pour elle : Oui, enfin, ce n’est pas non plus le quartier….

 

L’autre : Je vous l’accorde. Je peux vous poser une question ?

 

Il : Pour le constat ?

 

L’autre : Non, personnelle.

 

Il : Essayez.

 

L’autre : Comment se fait-il que vous ayez du thé Oolong et que vous n’en buviez pas ?

 

Il : Parce que je bois du café.

 

L’autre : Ce n’est pas suffisant.

 

Il : Pardon ?

 

L’autre : Oui, ça explique que vous ne buviez pas de thé, mais ça n’explique pas pourquoi vous avez du thé Oolong.

 

Il : Si nous revenions au constat ?

 

L’autre : Bien…Blessé.

 

Il énervé : Je vous demande de vous en tenir au constat, s’il vous plaît.

 

L’autre : Non, je ne parlais pas de vous, je suis sur le constat. Blessé même léger : oui ou non ?

 

Il : Remplissez déjà votre partie, vous êtes le véhicule A, je suis le B.

 

L’autre se levant et se dirigeant vers l’entrée pour aller chercher son sac : Alors, j’ai besoin de mes papiers.

 

Elle revient s’assoir sur le canapé, pose son sac sur la table basse et sort ses papiers, prend le stylo.

 

L’autre : Bon et bien allons-y !

 

Noir

Scène 2

 

 

Ils sont assis tous les deux sur le canapé, leurs constats devant eux, sur la table basse.

 

L’autre : je vous le concède, vous sortiez de votre place de parking…

 

Il outré : Vous me le concédez ?

 

L’autre : vous avez commencé à déboîter et je suis arrivée pendant la fin de votre manœuvre. Tout est donc de ma faute. Heureusement que je n’allais pas vite !

 

Il : Vous rouliez quand même.

 

L’autre : J’aurais dû me douter avec ces magazines de mode.

 

Il : Pardon ?

 

L’autre levant les pieds et regardant ses pantoufles : Et bien oui,...

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