Les Cachottiers

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Attention : Un cachottier peut toujours en cacher un autre !
Depuis que sa femme l’a quitté pour un médecin humanitaire… Étienne se morfond à ressasser ses souvenirs. Alors tous les vendredis… ses deux amis Bernard et Samuel viennent lui remonter le moral et en profitent ensuite pour passer la soirée avec des maîtresses cachées. Sauf que ce week-end là…
Une voisine affolée veut accoucher chez lui…
Un chasseur de Montauban menace de le tirer comme une perdrix…
Bernard revient avec un bébé dans les bras. Et Samuel débarque aussi, bien décidé à assumer un amour interdit !
De “Cachotteries” en “Cachotteries”, ce week-end, loin d’être un long fleuve tranquille risque de se révéler, pour Étienne, le week-end le plus pourri de sa vie… ou qui sait, le plus beau !

LES

« CACHOTTIERS » DE LUC CHAUMAR

Attention un cachottier peut toujours en cacher un autre.

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LES CACHOTTIERS

ACTE 1 : L’ACTION SE SITUE DANS UN APPARTEMENT.
IL Y A UN SALON AVEC UN CANAPÉ ET PLUSIEURS PORTES : UNE DONNE SUR LA CUISINE, UNE AUTRE SUR LA CHAMBRE ET ENFIN LA TROISIÈME DONNE SUR UNE CHAMBRE D’AMIS. COTE COUR, UN BAR AVEC BOUTEILLES ET CAFETIERE.

TROIS AMIS : SAMUEL ET BERNARD, LA QUARANTAINE, BOIVENT L’APÉRITIF ET MANGENT DES CACAHUETES. LE MAITRE DES LIEUX, ÉTIENNE, PORTE UN TABLIER DE CUISINE UN PEU RIDICULE. ON SENT ÉTIENNE DEPRIME.

ÉTIENNE

D’après les psychologues, il faut la moitié du temps d’une liaison pour se remettre d’une rupture.

SAMUEL Il a raison.

ÉTIENNE

Et comme, Sonia et moi on est restés ensemble 7 ans, et qu'elle est partie que depuis 9 mois, c’est pas ce soir que je vais arrêter ma dépression. (IL RENIFLE UNE ODEUR QUI VIENT DE LA CUISINE) Zut, les pâtes crâment, j’ai oublié de mettre de l’eau ! Je les voulais « à la Carbonara » » et je les aurais à la « Carbonisata ».

SAMUEL
ÉTIENNE, Tu fais des pâtes à quoi ?

ÉTIENNE
Lardons Prozac ! Avec beaucoup de Prozac !

BERNARD (A SAMUEL) Il a dû les goûter...

ÉTIENNE VA À LA CUISINE ET FERME LA PORTE.

BERNARD (SUITE) Sa femme : elle était chiante.

SAMUEL C’est vrai, mais il l’aimait !

BERNARD

Et alors ! Ma femme aussi, je l’aime, mais l’amour ça ne justifie pas tout... C’est un moyen l’amour, pas un but en soi.

2

SAMUEL
S'ils avaient eu un enfant, ça ne serait pas arrivé.

BERNARD

Mais si ! Les emmerdes en plus, c'est tout. Un enfant, la mère, elle l'a 9 mois dans le ventre et le père... toute la vie sur le dos. Franchement, j'ai jamais compris Sonia, belle femme, dentiste conventionnée, quitter Étienne du jour au lendemain pour aller soigner les caries du tiers-monde...

SAMUEL
Bernard, le Tiers-monde aussi a le droit d’avoir de bonnes dents.

BERNARD
Ça leur sert à quoi des tout dentiers neufs... ils n’ont rien à bouffer.

SAMUEL
Plus tu vieillis, plus tu deviens réac.

BERNARD

Lucide, nuance ! Remarque, tomber amoureuse d’un “Médecin du Monde” qui était juste venu pour un détartrage, c'est pas banal.

SAMUEL
Ça a commencé par un coup de roulette et ça a fini...

BERNARD

... par un coup de langue ! L’amour c’est le bordel, il faudrait l’interdire. Avec le prix que coûtent les tentatives de suicides par amour, je suis sûr qu’on arriverait à combler le déficit de la sécurité sociale.

SAMUEL

Tu ne crois vraiment en rien. On te parle sentiments, tu donnes ton 06 et si on te parle d’âme sœur...

BERNARD

Je sors mon hameçon !!! On est d'accord. Alors c'est quoi la conclusion du grand psychologue, SAMUEL BEGOVSKY ?

SAMUEL
Ton sexe est le maître étalon de tes émotions ! C'est une théorie à Lacan...

BERNARD

C'est surtout une théorie à la con ! Désolé, mais Pierrette est très heureuse avec le commercial que je suis. Et je m’occupe autant d’elle...

3

SAMUEL (LE COUPANT) ...Que de tes maîtresses, on sait.

BERNARD Affirmatif !

SAMUEL

Ça fait des années que tu cherches à t’en convaincre. Mais t'es bien sûr qu'elle est heureuse !

BERNARD
Re, affirmatif ! Je pense même que c'est une femme épanouie.

SAMUEL
Ah oui ? C’est quoi ta dernière preuve d'amour pour elle ?

BERNARD : Une machine à laver !

SAMUEL
C'est sûr que c'est le comble de l'épanouissement.

BERNARD

Que veux-tu, y’en a c’est les bijoux, d’autres les dessous coquins, Pierrette son fantasme, faire l'amour chez Darty.

SAMUEL
Ça c'est Freudien. Elle lave ses désirs et elle essore ses pulsions.

BERNARD
Au moins, j’en bave pas comme Étienne.

SAMUEL
Mais tu en fais baver aux autres. Et tu te sers de nous.

BERNARD (MONTRANT LA CUISINE)
Arrête, tu fais quoi, toi, avec Étienne ? Tu t'en sers d'alibi autant que moi...

SAMUEL

Moi ? C'est pas pareil. Si je dis à ma mère que j’aime une “Goy”, elle meurt sur place. Alors je la prépare !

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BERNARD

Trois ans que tu la prépares ! Faut vraiment qu’elle t’aime pour supporter ça... Fatima !

SAMUEL

De son côté, c’est pas mieux, elle a des principes : elle refuse de m’épouser tant qu’on n’a pas rendu tous les territoires occupés ! Alors c’est pas demain qu’on passe à la mairie ! Moi, je mens par amour, mais toi... c’est par lâcheté !

BERNARD

Par indécision ! J’aime ma femme et j’adore DAISY ! Je suis un homme partagé, alors je me partage. (baissant la voix) D'ailleurs à ce sujet, il faut que je te parle. Je peux te faire confiance ?

SAMUEL Pas du tout !

BERNARD
Très bien on est fait pour s'entendre.

SAMUEL Je t'écoute...

BERNARD
C'est pas à l'ami que je vais me confier, c'est au psy.

SAMUEL
Alors c'est 100 euros... en liquide. Allonge-toi !

BERNARD S'ALLONGE SUR LE CANAPE.

BERNARD

A ton avis, un bébé qui a un père qui a un double foyer et qui ne vient le voir que le Vendredi soir... ça peut lui laisser des séquelles plus tard ?

SAMUEL T'as fait un bébé à Daisy ?

BERNARD Une fille ! Deux mois...

SAMUEL De toi !

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BERNARD
Deux mois, c'est son âge ! Et bien sûr qu'elle est de moi !

SAMUEL
Oh là là... et tu vas le dire quand à Pierrette ?

BERNARD SE RELEVE.

BERNARD

Mais jamais, t'es con ou quoi ? Si elle apprend ma double vie, elle me carbonise ! Plutôt mourir que de me faire tuer ! Et pas un Mot à Etienne non plus, sinon on n'a pas fini.

SAMUEL OK...

ÉTIENNE ENTRE.

ÉTIENNE :

Qu'est-ce que vous foutez, je ne vous entends plus vous engueuler tous les deux, vous me faites des cachotteries ??

BERNARD ET SAMUEL

NON !

BERNARD
Pour qui tu nous prends, on te dit toujours tout, pas vrai Samuel ?

SAMUEL
OUI ! Tu penses. Bon, ben... c'est pas tout ça, Étienne, Je vais y aller.

BERNARD

Moi aussi. Daisy m’a préparé une paella avec des gambas ! Et moi, les gambas de Daisy, je ne peux pas résister ! En plus, elle habite à deux rues, la vie est bien faite. C'est bon, tu ne vas t'ennuyer sans nous ?

ETIENNE

Oh que non ! J'ai un projet de déco à finir pour un appel d'offre et j'ai promis à mon patron de le terminer pour Lundi.

BERNARD C'est bien...

SAMUEL Ça va t'occuper...

6

ILS POSENT LEURS VERRES ET SE DIRIGENT VERS LA SORTIE.

SAMUEL
Bon, Étienne, on fait comme d’habitude ? Et puis vendredi c’est...

ETIENNE (NE VOIT PAS) C’est... c’est...

BERNARD
Allons Étienne, Vendredi c’est... c’est...

ETIENNE C’est ravioli...

SAMUEL Mais non, c’est Alibi !

ÉTIENNE

Ah oui, bien sûr, alibi ! Si ta mère ou Pierrette appellent je dirais que vous êtes avec moi. Mais faites attention quand même... un soir ça risque de mal tourner.

SAMUEL
Mais pourquoi ça tournerait mal, ça fait des mois que ça marche.

BERNARD

On ne change pas une équipe qui gagne. Allez... (positif) Allez, on y va ! Et toi prends des vitamines.

ILS SORTENT. ÉTIENNE EST UN PEU TRISTE.

ÉTIENNE
Ah je les hais les vendredis, je les hais !

ON SONNE À LA PORTE.

ETIENNE
C'est quoi encore le problème ?

ÉTIENNE OUVRE. UNE JEUNE FEMME, LISA, ENTRE AVEC UNE VALISE SANS LUI LAISSER LE TEMPS DE PRONONCER UN MOT. ELLE EST ENCEINTE ET SEMBLE SUR LE POINT D’ACCOUCHER. LES SPASMES L’OBLIGENT À RESPIRER PAR PETITS COUPS.

LISA
Je suis votre voisine... Celle d’en haut.

7

LISA ENTRE.

ÉTIENNE
Oui je sais ! Que puis-je pour vous ?

LISA
Il faut que j’aille à... à...

ÉTIENNE (POLI) A la cave !

LISA
Non ! Aaaa... accoucher tout de suite !

ÉTIENNE
Ah non mais là, vous vous êtes trompée d’étage. Le Gynéco c’est au premier.

LISA
Je sais, mais il est en vacances.

ÉTIENNE (AFFOLE)

Désolé, moi, je suis décorateur et émotif, très émotif : Une goutte de sang, 3 jours de calmants. Au revoir...

LISA
Non, je reste. Il faut m’aider ! VITE... ah ah... là là.

ÉTIENNE
Ah là là... c'est vite dit ! Allez sonner chez le barbu du sixième...

LISA C’est un con ! Aie !

ÉTIENNE
C’est vrai, mais il a six enfants.

LISA J’ai pas confiance.

ÉTIENNE
Bon, et la mémé du second ?

LISA
Elle est sourde, elle ne répond pas.

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ÉTIENNE
Il faut insister, c’est une infirmière à la retraite...

LISA
... Et aussi en fauteuil roulant... (elle souffle).

ÉTIENNE
Pour accoucher les gens, on n'a pas besoin de pieds !

LISA Aidez-moi, je vous en prie !

ÉTIENNE
Vous ne pouvez pas rester ici, vous allez finir par perdre les eaux.

LISA
Ah là là les eaux ! Elles sont perdues depuis longtemps.

ÉTIENNE
Ah là là. Où est le père de l’enfant ?

LISA Il est absent !

ÉTIENNE Pour longtemps ?

LISA Pour toujours !

ÉTIENNE PREND SON PORTABLE.

ÉTIENNE
Bon, restons positif ! Je vais appeler un Taxi.

LISA
C'est déjà fait ! Mais ils refusent les chiens et les femmes enceintes !

ÉTIENNE FAIT UN NUMÉRO. LISA S'ASSEOÎT SUR LE CANAPÉ.

ÉTIENNE

Allo “Taxi paris service”, je voudrais une voiture au 25 rue des acacias. Dites, vous acceptez bien les chiens ? Super ! Parce que, figurez vous qu’une femme est en train d’accoucher chez moi et... Allo ? Allo ?

9

LISA
Je l'avais dit. On perd du temps. Houla la là aie aie... j'ai mal !!

ÉTIENNE
Les pompiers. C’est fiable le pompier. C’est quoi le nom de votre clinique ?

LISA
Il faut aller à Rome !

ETIENNE
Dans votre état, c'est pas conseillé...

LISA 'ENERVEE)
Non... Rome, c'est le nom de la clinique, clinique de...

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