C’est ce soir que ça se joue
Une pièce d’Eric Beauvillain
1h30 pour 8 adultes
(1 homme, 1 femme et 6 asexués)
SOMMAIRE
P.2 – Sommaire
P.3 – Ce qu’il faut savoir
P.4 – Début du texte…
P.47 - … à la fin du texte
P.48 – Notes et conseils
P.52 – Mes autres textes (classement par distribution)
Ce qu’il faut savoir :
Cette pièce dure une heure quarante-cinq environ.
Il n’y a pas de décor puisque la troupe arrive et s’installe. Rien ne vous empêche d’en rajouter cependant pour la répétition, en cours de texte.
La pièce demande 8 comédiens, dont 1 homme et 1 femme.
Vous trouverez en fin de texte un résumé des personnages.
Les didascalies sont données à titre indicatif ! Si votre mise en scène nécessite que ce soit autrement, n’hésitez pas à les rayer et à ne pas en tenir compte ! Par ailleurs, si vous trouvez certains passages trop longs, vous pouvez couper si cela ne dénature pas l’histoire. Dans tous les cas, vous restez les mieux placés pour savoir ce qu’il convient de faire afin que texte et comédiens soient mis en valeur et que les spectateurs passent une bonne soirée…
Je vous parle plus avant des costumes, décors, personnages à la fin du texte.
Si vous jouez ce texte, communiquons, écrivez-moi sur ericbeauvillain@free.fr pour me donner les dates et lieux – voir m’envoyer des photos du spectacle et de l’affiche … Je mettrai avec plaisir toutes les infos sur mon site : http://ericbeauvillain.free.fr
D’ailleurs, j’aime présenter les troupes qui m’ont joué. Si vous la jouez, n’hésitez pas à me contacter pour me fournir une photo des comédiens, un historique de la troupe pour que je vous crée un article sur mon site…
Etant membre de la SACD, cette pièce n’est pas libre de droits et vous devez donc la déclarer si vous la jouez en public, même gratuitement. Cette somme me permettra de continuer à écrire et répondre individuellement à tous les mails que je reçois sans passer par une réponse automatique et impersonnelle. Merci d’en tenir compte.
En espérant que la lecture vous plaira !
Eric Beauvillain
I.
1.
Jérémy entre.
Jérem’ : Ouhou… Vous êtes là ? … On joue à cache-cache, c’est ça ? Je vous préviens, je suis super fort… … (cherchant :) Vous savez pas à qui vous avez à faire… … J’ai été sacré meilleur trouveur à ma seconde année de maternelle… … Ça va être un jeu d’enfant pour moi… … Vous n’allez pas tenir trente secondes : je vois tout ! … Même Superman ne voit pas aussi bien que moi… Maribé, trouvée ! … … Ok, le bluff ne fonctionne pas, bien joué, ça va être plus intéressant… … (pensant surprendre quelqu'un :) Ah !!! (déçu :) Ah ! Non… Bon… … Vous me filez un indice ? …
2.
Anselme entre, militairement strict et sèchement autoritaire.
Jérem’ : Ah ! … (déception) Ah ! Non…
Anselme : Ben qu’est-ce que vous faites là, vous ?
Jérem’ : Je…
Anselme : Ah, vous êtes ceux qui se produisent ce soir.
Jérem’ : Oui, on…
Anselme : Et parce que vous êtes sur scène ce soir, vous vous croyez tous les droits ? Vous vous dîtes que vous pouvez entrer sans signaler votre présence au gardien ? Vous êtes les stars et tout le monde doit se plier à vous ? Vous passez comme une lettre à la Poste si elle est bien oblitérée ? Aha ! Mais non ! C’est qu’il y a des règles, ici, monsieur. On arrive, on avise. De sa présence.
Jérem’ : Je…
Anselme : Oui, oui, oui, maintenant, c’est réglé alors vous faites le piteux, le gentil, le bien élevé. Mais sachez que si vous revenez aujourd’hui, il faudra me signifier que vous êtes là. Ce qui n’a aucun sens, certes, puisque je le sais déjà. Mais si je ne le savais pas, il faudrait que je le sache, c’est clair ?
Jérem’ : Euh…
Anselme : Qu’importe. Bienvenue ! C’est une joie ineffable et un plaisir démesuré de vous accueillir dans ce lieu. Notez cependant qu’il y a quelques règles. Ici, vous voyez les sièges. Ils sont pour les spectateurs. Vous avez la scène et les loges, c’est suffisamment spacieux pour que vous n’ayez pas à vous étaler dans la salle et à y laisser traîner vos affaires. J’ai déjà le public pour ça. Et le public, croyez-moi, c’est pire qu’une horde de cochons qui ferait du tourisme ! Le public, c’est sale, c’est sans gêne, ça se croit tout permis. Ça met les pieds sur les sièges, ça laisse traîner ses programmes, ça fait tomber ses mouchoirs en papier… Ça perd ses clefs, ses portefeuilles, ses téléphones ! Le public, ça pollue ! Ça mange dans la salle alors que c’est interdit !!!!!
Jérem’ : Oui, oui…
Anselme : Si on pouvait faire un spectacle sans public, ça serait l’idéal. Mais on ne peut pas, voyez-vous ? Et j’ai déjà bien assez à passer derrière eux pour que vous ne jouiez pas les ados qui ne rangent pas leur chambre, vous aussi ! Donc les sièges, non ! Là, la scène. Derrière, les loges. Rutilantes et fonctionnelles. On utilise, mais on respecte. J’en ai vu qui ne semblait pas savoir ce qu’était une poubelle ! Je ne suis pas là pour regrouper et ramasser les déchets après votre passage ! Gardien, pas bonniche ! Enregistré ?
Jérem’ : Oui, oui…
Anselme : Les rideaux, on touche pas. Le matériel, on touche pas. Les projos, on touche pas. Les prises, les câbles, les pieds lumière, on touche pas. Les rallonges
Jérem’ : On touche pas.
Anselme : On touche pas ! D’une façon générale, ce n’est pas compliqué : si on ne sait pas ce que c’est, si ce n’est pas à nous, si c’était déjà là… On ne touche pas !
Jérem’ : Oui, oui…
Anselme : On a fait un tour rapide, le reste me semble aller de bon aloi. Si vous avez des questions, n’hésitez pas mais si elles sont stupides ou inutiles, abstenez-vous ! J’espère que tout est clair. Et surtout… Amusez-vous bien !
Anselme sort.
Jérem’ : Ah ! Ui… Ah ! Bon… Ah ! Ben…
3.
Pierre-Marie et Mich’ entrent. Jérémy se cache derrière un siège.
Mich’ : Ah ! Oui, quand même…
Pierre-Marie : Je te l’avais dit. Ça nous change de Persière sur Antarnoulle… Là, c’est, c’est, c’est, une salle à l’idoine mesure des aspirations qualitatives que nous visons.
Mich’ : C’est clair. Pas de poutres qui dépassent n’importe comment, droit, bien structuré et pratique… Appréciable.
Pierre-Marie : Nous avons les, les, les… Les conditions exemplaires pour une représentation idyllique qui permettra de faire ressurgir la, la, la…
Jérem’ (sortant de sa cachette) : Bouuuuuh !
Mich’ : Ah ! Non, mais ça va pas ?
Pierre-Marie : L’animal ! On aurait dit un, un, un diablotin sardonique jaillissant hors de sa boîte pour nous, nous, nous anéantir d’une crise cardiaque…
Jérem’ : Ouah, tout de suite… C’était pour rigoler…
Mich’ : On ne rigole pas en faisant peur aux autres ! Tu aurais été bien avancé si on avait réellement fait une crise cardiaque ! Ah ! J’aurais bien aimé te voir dans cette situation !
Pierre-Marie : Connaissant le bestiau, je préfère qu’il n’y soit pas confronté…
Mich’ : Et d’abord, qu’est-ce que tu fais là ? T’es toujours le dernier ; au mieux, parmi les retardataires…
Pierre-Marie : Oui, en général, si on veut t’espérer ponctuel, il est préférable de te donner rendez-vous une heure plus tôt, par sécurité…
Jérem’ : Ah ! Ouais, mais non, mais vous allez rire… En fait, j’ai cru qu’on s’était donné rendez-vous à 14h00… Du coup, quand je me suis levé à treize heures et que j’ai regardé le réveil, j’ai eu les yeux qui me sont sortis des orbites, niiiii, niiiiii, niiiiii !
Mich’ : C’est peut-être très amusant dans les dessins animés mais totalement impossible dans la réalité, on est d’accord ?
Jérem’ : Ben n’empêche, j’ai fait un bond du lit direct dans mon pantalon, atterrissage dans les chaussures, roulade vers la chemise enfilée dans le mouvement, veste, salto arrière, porte, glissade retournée, voiture, paf ! Quasi à l’heure. Je suis arrivé à 14h45 !
Mich’ : En pensant que c’était 14h00… Seulement quarante-cinq minutes de retard, pas mal…
Jérem’ : Bon, après, comme j’étais tout seul, j’ai vérifié : le rencard était à 15 heures ! J’ai quinze minutes d’avance, en fait ! Tu ne trouveras personne qui ait vu un truc pareil ! Vous assistez à un moment historique !
Pierre-Marie : C’est bien ce que je disais, il faut te leurrer pour avoir ce qu’on veut jusqu’à ce que, que, que, tu parviennes à te leurrer inconsciemment dans, dans, dans…
Mich’ : Exactement.
Jérem’ : J’ai rien compris…
Pierre-Marie : J’aurais néanmoins préféré être le premier pour rencontrer le gardien et préciser les détails...
Mich’ : Même quand tu fais les choses correctement, tu perturbes tout, toi…
Jérem’ : Ah ! C’est bon, je l’ai vu le gardien… Là, c’est les sièges, pour s’asseoir ; là, c’est la scène ; là, il y a des murs qui se rejoignent en haut pour supporter le toit ; là, c’est le sol pour marcher ; et la moquette ? Et la moquette ! Alouette…
Pierre-Marie : C’est ce qu’il t’a dit ?
Jérem’ : C’est résumé, mais en gros, oui…
Mich’ : Je me permettrai d’émettre quelques doutes…
Jérem’ : Ça veut dire que tu vas roter, un truc comme ça ?
Pierre-Marie : Bon, superbe, merci Jérem’.
Mich’ : Jérémy…
Pierre-Marie : On, on, on… On va prendre possession des lieux, attendre les autres qui ne devraient plus tarder à arriver pour, pour…
4.
Charlotte et Gisèle entrent.
Jérem’ : Ah ! Noooooon, j’ai pas eu le temps de me cacher !
Gisèle : Ah ? Parce que vous vouliez jouer à cache-cache ? Remarquez, il y a matière, ici… Enfin, même quand il n’y a pas matière, surtout quand il n’y a pas matière, on regorge d’inventivité… Je me souviens, quand j’avais cinq ans, avec mon frère, dans le grenier de notre maison…
Mich’ : Oui, oui, bonjour. Vous avez trouvé facilement ?
Jérem’ : Moi, c’est ma voiture qui a trouvé toute seule, j’ai fini ma nuit au volant.
Gisèle : On n’est pas loin : avec ces nouvelles technologies, on n’a plus rien à faire. Le GPS a travaillé pour nous, alors que je n’en voulais pas au début, de ces machins-là, mais quand j’ai dû changer mon ancienne voiture, on m’a dit que je n’avais pas le choix, c’était intégré d’office, alors que je l’aimais bien mon ancienne voiture, elle avait
Jérem’ : Ben oui, soixante-quinze ans de vie commune…
Gisèle : On allait fêter notre centenaire, tu veux dire…
Pierre-Marie : Ça va, Charlotte ? Tu, tu, tu ; tu es toute chose, comme si tu, tu, tu, comme si tu allais faire un malaise
Jérem’ : Tu as vu le fantôme du théâtre ?
Mich’ : Alors sois tranquille, les fantômes n’existent pas.
Gisèle : Tu dis ça parce que tu n’as jamais visité la demeure de mon grand-oncle, une gigantesque bâtisse perdue dans les bois, sur trois étages, avec le portrait effrayant d’une petite fille qui te fixait et que tu imaginais sortir de son cadre la nuit pour
Jérem’ : Ouuuuuuh, venir te croquer les orteils.
Pierre-Marie : Bon, merci, vous, vous, vous… Vous devriez la réconforter par solidarité corporative au lieu de vouloir l’inquiéter de, de, de…
Charlotte : Ah ! Non, mais je n’ai pas peur des fantômes.
Mich’ : Qui n’existent pas, rappelons-le.
Gisèle : Sauf dans la demeure de mon grand-oncle où le portrait
Jérem’ : D’une jeune fille, oui, vous venez de jouer la scène...
Pierre-Marie : Bon, alors qu’est-ce qu’il y, Charlotte ?
Charlotte : C’est ici qu’on va jouer ?
Mich’ : Sinon, on ne serait pas là…
Pierre-Marie : Il y a un problème ?
Jérem’ : A part le fantôme qui n’existe pas de la petite fille du cadre ?
Charlotte : Ah ! Mais je ne vais jamais pouvoir jouer ici, moi… C’est… Trop… C’est immense, je n’ai pas l’habitude. Et puis il y a plein de places, ça veut dire qu’ils attendent plein de gens qui vont venir s’asseoir là et nous regarder et je suis d’accord, c’est le but, qu’on vienne nous voir, mais je ne suis pas prête, moi, on n’a fait que deux représentations, on n’a jamais travaillé qu’entre nous, dans cette petite salle de répet’, comme un cocon, on n’a d’ailleurs joué que dans des petits lieux, je ne vais jamais pouvoir, rien qu’y penser, j’en perds ma voix, mon souffle, je sens que je ne vais pas pouvoir prononcer une seule phrase !
Mich’ : Eh ! Ben malgré tout, tu as du débit…
Gisèle : Ça, parfois, on peut être surpris de nos capacités, parce qu’il est arrivé plus d’une fois que des personnes malades et fiévreuses, une fois posé le pied sur scène
Jérem’ (à Charlotte) : C’est clair ! Je crois que je ne t’ai jamais autant entendu parler d’un coup.
Charlotte : Ah ! Non, mais vraiment, je pense que j’ai des palpitations, je n’en ai jamais fait, mais ça doit être ça, des sueurs, des angoisses, regardez, j’ai les mains qui tremblent, je ne peux pas monter sur cette scène, c’est trop grand. On pourrait, je ne sais pas, moi, jouer par terre ? Dans la salle ? Dans le noir ? Dans une pièce à côté ? Dans une autre ville ? Chez moi ?
Jérem’ : Eh ! C’est moi, le rigolo ! Elle me pique mon rôle, là !
Pierre-Marie : Ça va aller, tu, tu, tu… Tu vas prendre tes marques, c’est pour ça qu’on arrive plus tôt…
Mich’ : Cela dit, elle n’a pas tort. C’est spacieux… Ça va nous changer de Trémont-les-Balucines. Vous vous souvenez ?
Jérem’ : Ouiiiiii ! Le machin fabriqué par un architecte fou ! Il avait mis des tas de murs dans tous les sens !
Mich’ : Et de chaque côté, les coulisses avaient la taille d’un placard ! On devait se serrer comme dans des boîtes de sardines pour tenir…
Charlotte : Très bien ! Je veux aller jouer là !
Gisèle : Oui… Avec une scène plus petite que ma salle de bain et un rideau de fond de scène quasi collé au mur, on ne pouvait passer qu’un par un, en marchant en crabe comme des Égyptiens et en réfléchissant à ne pas se croiser parce que c’était impossible quand…
Pierre-Marie : Voilà. Là, on va être bien. Dès que les autres arrivent, on fait un point.
Charlotte : Ah ! Non, mais moi, j’aurais dû arriver hier, pour m’habituer, dormir ici. M’insataller la semaine dernière, même. Emménager le mois dernier…
Jérem’ : Eh ! Mais c’est ma blague, l’exagération ! Elle me pique mes blagues, vous êtes témoins ?!
Mich’ : Je ne sais pas si on doit considérer que c’est rassurant ou inquiétant…
Pierre-Marie : Bon, ce qu’on va faire, c’est, c’est, c’est…
5.
Maribé entre.
Maribé : Bonjour la compagnie… Alors trouver la salle ou le professeur Livingstone dans la jungle, c’est pareil ! On sait que c’est possible, que c’est quelque part là-dedans, on finit par y arriver mais c’est pas une sinécure ! Ah ! Mes aïeux ! Quand est-ce qu’on jouera dans un endroit décent plutôt que dans les salles les plus éloignées de chez nous avec des sens interdits qui semblent sortir de nulle part ? J’ai fait trois fois le tour du patelin, je suis garée à cinq cents mètres, la journée commence mal, les amis, la journée commence mal !
Charlotte : Tu dis ça comme si elle allait mal finir…
Maribé : Mais non, y’a pas de raison ! Je n’ai vu aucune affiche pour notre spectacle dans la ville, j’en ai parlé à un groupe que j’ai croisé qui n’était au courant de rien, on ne verra aucun spectateur, on aura fait cent bornes dans la journée et perdu huit heures pour rien mais ça va, c’est cool, ça promet d’être une bonne, une excellente, une formidable journée.
Charlotte : Tant mieux s’il n’y a pas trop de monde…
Maribé : Je n’ai pas l’impression qu’on ait la même échelle de valeurs, toi et moi…
Gisèle s’assoit.
Mich’ : Bon, on pourrait peut-être s’installer ?
Gisèle : Au moment où je m’assois…
Jérem’ : A ce propos, le gardien a dit que les loges étaient là-bas. Ou là-bas. Enfin, on devrait les trouver mais on touche à rien du tout, hein !
Mich’ : Comment ça ?
Jérem’ : Je ne me souviens pas des détails mais en gros, c’est ça : on ne touche pas ! On flotte dans les airs…
Gisèle : Ça, pour la mémoire, il faut faire des exercices régulièrement sinon, on oublie tout. Et puis aussi, prendre de… Vous savez, manger de… De la..
Jérem’ : C’est ballot d’oublier ce qu’il faut prendre pour ne pas oublier ce qu’il faut prendre, hihihi…
Maribé : En tout cas, j’espère que les loges seront mieux qu’à Marmande-Soupière ! Ce cagibi en ciment, sans chauffage, chaise, table ou même porte… J’avais l’impression d’être dans un QG Serbe ! Certes, on avait l’avantage d’être à côté des toilettes mais avec l’inconvénient que tous les spectateurs cherchant le petit coin venaient d’abord chez nous. Ah ! Je m’en souviendrai de cet endroit !
Charlotte : Et le foyer des anciens, avec les toilettes en plein milieu de la loge et juste un pauvre rideau pour nous cacher… Je ne me suis jamais autant retenue de ma vie !
Mich’ : Le pire, c’était cette espèce de grand couloir derrière la scène, où ils entreposaient le matériel. Je veux dire, c’est un couloir, un rangement ou des loges, on ne peut pas cumuler !
Gisèle : De quoi vous vous plaignez ? En quatre-vingt-deux, avant la réfection de notre salle, les loges étaient dans un bâtiment séparé. Alors en hiver ou quand il pleuvait, je ne vous raconte pas comment c’était compliqué de
Jérem’ : En fait, Victor Hugo s’est inspiré de ta vie pour écrire Cosette et les misérables !
Pierre-Marie : Bien, merci. Je ne voudrais pas brider cette, cette, cette résurgence de vos stigmates théâtraux, ni vous freiner dans votre épopée d’installation à venir, mais question : quelqu'un a des nouvelles de Max ? Il ne faudrait pas qu’il tarde si on veut installer le décor dans les temps…
Mich’ : Pas de nouvelles…
Charlotte : Il ne m’a pas appelée…
Maribé : Moi, je ne suis jamais au courant de rien.
Gisèle : Ah ! Ben s’il m’avait téléphoné, je l’aurais dit…
Jérem’ : Si tu veux, on peut l’attendre sous l’arbre en buvant un coup… Avec un peu de chance, il arrivera avant la nuit…
Pierre-Marie : Merci, je vais l’appeler…
Mich’ : En attendant, au risque de me répéter, je suggère que l’on aille s’installer.
Jérem’ : Tu l’avais...