On s’arrache

La Baronne Nadine De-Godefroid est veuve. Elle règne de main de Maître sur son château familial ou elle vit avec sa sœur Éliette. Elle emploie une femme de chambre, un majordome, une cuisinière, un garde-chasse et un jardinier homosexuel.
Une nuit deux cambrioleurs, Bruno Delamouise et Gérard Langoisse s’introduisent afin de dérober l’argenterie et surtout le contenu du coffre-fort potentiellement bien remplis d’après les informations de Gérard.
Ils sont mis en fuite et partent bredouilles.
Une enquête de gendarmerie dirigée par l’Adjudant-Chef Patrick Brigand accompagné de l’élève gendarme, Vanessa Laplanque commence. Les interrogatoires s’enchaînent et l’enquête avance.
Nos deux cambrioleurs n’ont pas dit leurs derniers mots et comptent bien se refaire rapidement en revenant cambrioler à nouveau le château.
C’est sans compter la mise en place d’un piège imparable imaginé par Madame la Baronne De-Godefroid et Raymond son fidèle bras droit.
Que va-t-il se passer au château de Madame La Baronne ?
Nos deux cambrioleurs ont-ils des complices ?
Vont-ils s’en sortir et empocher le magot ?
Quel rôle joue chacun dans cette histoire ?
Humour, rebondissement et coups fourrés se sont invités à la table de Madame la Baronne.

Décor (1)

1 seul décorIntérieur d’une demeure cossue : Une table avec des chaises. 1 chalumeau de cuisine. 2 sacs de sport. 1 Lampe frontale, une torche. Des ustensiles de cuisines, casseroles, tasses à café, une botte de carottes. Des gants en latex, 2 calepins, 1 grand plateau… Des étagères avec des bibelots – 1 fusil de chasse, 1 pistolet Un tableau avec un coffre derrière – Des plantes vertes. Des objets de décoration : statuettes, bougeoirs dorés, de gros livres etc. Une porte d’entrée + une porte donnant sur la cuisine et une pour les chambres Costumes des personnages : de nos jours.

Acte I

(Éclairages légers. Le début de la scène se passe la nuit)

(Deux cambrioleurs entrent discrètement dans la pièce principale. Ils sont habillés en sombres. Bruno a une lampe frontale et Gérard une torche éteinte. Ils ont chacun un grand sac de sport)

GÉRARD – Bouges Bruno…

BRUNO – Tu es rigolo… J’ai les chocottes* moi ! (*Peur)

GÉRARD – Ça ne craint rien je te dis… J’ai eu l’info* (*Information) par quelqu’un de très bien rencardé* ! (*informé) (Il pousse Bruno)

BRUNO – Je n’y vois que dalle* ! (*rien)

GÉRARD – Quel casse-bonbons*… (*Emmerdeur) Tu as l’air fin avec ta frontale* (*Lampe portée au front) qui éclaire nib*…(*rien) (Il allume sa lampe torche et balaye la scène)

BRUNO – Il fallait préciser qu’il n’y avait pas de lumière !

GÉRARD – A quoi tu t’attendais triple buse* (*Idiot)… Dans un cambriolage en pleine nuit il y a rarement du soleil !

BRUNO – Je n’ai pas trop réfléchi.

GÉRARD – Baltringue*… (*incapable)

BRUNO – Je ne suis pas convaincu que ce soit sans risque. ! Je ne vais pas continuer…

(Bruno pose son sac au sol et fait mine de rebrousser chemin)

GÉRARD – Reste calme, c’est tranquille… Du billard américain*… (*Facile) La baronne est grabataire et les larbins* dorment à l’étage… (*Employés)

BRUNO – Les domestiques dorment sûrement, seulement ils ne sont pas impotents eux… Ils peuvent débarquer à n’importe quel moment…

GÉRARD – Mais non… Ils pioncent*… (*dormir) C’est trois plombes* (*heure) du mat* (*Matin) passé… Nous n’avons rien à craindre crois-moi.

BRUNO – Ben…

GÉRARD – Un peu de courage mec… Tu es une vraie gonzesse*… (*fille) (Gérard pousse Bruno) Ripe* (*Avance)…

(Le duo avance prudemment)

GÉRARD – Pendant que je cherche le coffre, tu rafles tout !

BRUNO – Tout quoi ?

GÉRARD – Ce qui a de la valeur… Les bibelots, l’argenterie, les talbins* (*Billets) et tout le saint-frusquin*. (*L’ensemble des valeurs) Tu fourres le maximum de chose dans mon sac.

(Gérard donne son sac à Bruno et se dirige doucement vers un tableau accroché au mur. Bruno commence à chaparder les objets et les glisse dans le sac – Il se cogne et fait tomber des objets métalliques au sol qui font du bruit).

GÉRARD – Chuttt…

BRUNO – Excuse… J’ai glissé !

GÉRARD – (Gérard est Menaçant et revient vers Bruno) Quel boulet*… (*incapable) Tu vas voir comment celle-là, elle va te glisser sur la tronche* (*Visage) !

BRUNO – Pas de violence s’il te plaît…

GÉRARD – (En colère) Tu ne l’as pas fait exprès au moins ?

BRUNO – Non…

GÉRARD – Si tu recommences ton barouf* (*Bruit), je t’étripe !

BRUNO – On se tire* (*Partir)  le sac est plein… Ça pue* ! (*C’est dangereux) (Bruno part en direction de la sortie. Gérard le retient)

GÉRARD – Tu n’es pas maboul*… (*fou) Le coffre est derrière ce tableau. C’est le jackpot assuré !

(Gérard retourne vers le tableau qu’il enlève. Un coffre-fort apparaît)

GÉRARDBingo… Mes infos étaient exactes !

BRUNO – Il a l’air solide non ?

GÉRARD – Classique !

BRUNO – Tu comptes faire comment ?

GÉRARD – C’est simple… Je le force… Je pique la fraîche* (*Espèces, billets) et le tour est joué !

BRUNO – Et tu l’ouvres de quelle manière ?

GÉRARD – Un jeu de mouflet* (*Enfant). Tu vas me filler les outils que tu devais emporter…

BRUNO – Les outils ?

GÉRARD – Oui ! Le pied de biche et le chalumeau. C’était bien toi qui devais te les coltiner* (*prendre transporter) ?

BRUNO – Ah oui tout ça…

GÉRARD – Bouges tes meules* (*Fesse) et amène mois le matos*… (*matériel)

(Bruno pose le sac plein d’objet au sol et va chercher le deuxième sac qu’il pose sur la table. Gérard ausculte la porte du coffre)

GÉRARD – Tu vois que je ne t’avais pas dit de craques* (*Mensonges) ! C’est du gâteau comme prévu !

BRUNO – Tu ne m’as toujours pas dit qui t’a rencardé* ? (*Informé)

GÉRARD – Tu n’as pas à le savoir. C’est mieux pour tout le monde…

BRUNO – Tu ne me fais pas confiance ?

GÉRARD – Ce n’est pas ça… Mais c’est une très bonne connaissance. Elle désire rester dans l’ombre.

BRUNO – Une connaissance… Une femme donc…

GÉRARD – T’occupe…

GÉRARD – (Il réfléchit tout haut) Je vais chauffer les charnières et « PAN » je finis par dégommer* (*Démonter) la porte au pied de biche ! Du travail d’expert !

(Gérard continue d’inspecter le coffre. Il demande tel un médecin)

GÉRARD – Chalumeau…

BRUNO – Hein ?

GÉRARD – Passes moi le chalumeau…

(Bruno sort un petit chalumeau de pâtissier)

BRUNO – Tiens…

GÉRARD(Gérard regarde le chalumeau il est dépité) C’est quoi ça ?

BRUNO – C’est le chalumeau de maman ! Elle l’utilisait pour brunir les crèmes brûlées…

GÉRARD – Tu m’avais bien parlé de matos* (*matériel) de pro* ? (*Professionnel)

BRUNO – C’est le cas… Ils ont le même dans les grands restaurant… J’ai vu ça au téléachat avec « maman ». Nous l’avons acheté direct. Je savais que c’était une excellente acquisition !

GÉRARD – Le téléachat ? Tu crèches* (*vie) vraiment dans un monde de « bisounours* » (*Série pour enfants)

BRUNO – Ben…

GÉRARD – Je pensais bêtement que tu amènerais un système pour de l’oxycoupage et pas cette… « Chose » !

BRUNO – De l’oxi quoi ?

GÉRARD – Quel charlot* (*Idiot) ce type… Pourquoi je me suis associé avec un branque* (*Branquignol. Personne pas sérieux)… Pourquoi ?

BRUNO – Je n’y connais pas grand-chose moi !

GÉRARD – Bougre d’âne… (*idiot) Tu n’imaginais pas qu’on allait faire de la tambouille* (Cuisine, repas) tout de même ?

BRUNO – (Embarrassé) Désolé…

GÉRARD – Bon je me calme. Il faut que je respire et que je gamberge* (*réfléchisse)…

BRUNO – Fais vite…

GÉRARD – (Il inspecte encore le coffre) Ce coffre ne m’a pas l’air trop balaise* (*costaud). Passe-moi le pied de biche. Je vais exploser les gonds de la porte.

BRUNO – (Hésitant) Tu ne vas pas encore me crier dessus ?

GÉRARD – (Exaspéré) Pourquoi tu me demandes ça ?

BRUNO – Une intuition…

GÉRARD – Fais mois confiance ! Si tu n’as pas gaffé* (*Fait une bêtise) tu n’as pas à fouetter*…  (*craindre, avoir peur)

BRUNO – Justement…

GÉRARD – Il est comment ton pied de biche ? En caoutchouc ?

BRUNO – Pas tout à fait…

GÉRARD – Accouche*… (*Parle maintenant)

BRUNO – (Embarrassé) Je suis passé chez le boucher…

GÉRARD – Je ne vois pas le rapport !

BRUNO – Pour le pied de biche. Tu comprends ?

GÉRARD – Rien du tout…

BRUNO – Il ne vend pas de pied de biche, uniquement des pieds de cochon !

GÉRARD – Tu n’as pas acheté un panard* de goret* (*Pied de *cochon) quand même ?

BRUNO – Non… Rassure-toi !

GÉRARD – Tant mieux… J’ai eu un affreux doute sur le moment !

(Bruno exhibe un magnifique pied de lampe et s’exclame…)

BRUNO – Et voilà…

GÉRARD – C’est quoi cette chose ?

BRUNO – Tu le vois bien c’est un pied… Pas de biche, mais de lampe !

GÉRARD – Je vais le flinguer* (*tuer)

(Il saisit Bruno au col et commence à le secouer et à lui serrer la gorge)

BRUNO – (A du mal à parler) Tu me fais mal arrête…

GÉRARD – Triple imbécile, un pied de biche… C’est une barre à mine… Un gros truc en ferraille* (*métal) pour défoncer les lourdes*. (*Porte)

BRUNO – Je n’ai jamais bricolé… C’est maman qui faisait tout à la baraque !

GÉRARD – Maman par ci, maman par là… Je suis bien monté moi ! J’organise un casse* (*Cambriolage) avec le roi des toquards*… (*Incompétent) J’aurais dû emmener ta vieille* (*mère) elle a l’air plus dégourdie que toi ! (Il lâche Bruno).

BRUNO – C’est impossible !

GÉRARD – Pourquoi ça ?

BRUNO – Elle est morte il y a six mois.

GÉRARD – Désolé… Je ne savais pas !

BRUNO – Ce n’est rien… Elle n’a pas souffert… Elle est morte, un jour d’orage… Elle a été foudroyée en réglant l’antenne satellite !

GÉRARD – Tu parles d’une tuile*… (*Manque de chance) (Il rit) Quelle tribu* ! (*famille)

(Des bruits se font entendre)

BRUNO – C’est quoi ces bruits ?

GÉRARD – Je n’en sais rien !

BRUNO – Il faut se tirer rapidos…

GÉRARD – Pas le temps… Planque-toi fissa*… (*cache-toi rapidement) Plonge sous la carante*. (*Table)

(Le duo se cache sous la table et coupe les lampes torches. Un homme entre sur scène. C’est Gérard il est somnambule. Il dort. Il se bloque contre le sac de sport contenant les objets volés et piétine sur place le regard fixe)

GÉRARD – Abrutit… Tu as fait trop de barouf*…  (*bruits)

BRUNO – Ce n’est pas de ma faute !

GÉRARD – Si ! Ce n’est pas moi qui ai fait se gaufrer* (*tomber) l’argenterie !

BRUNO – Que fait-on ? (Bruno claque des dents et tremble de partout)

GÉRARD – Arrêtes de claquer des dents « tafiole* » (*Homosexuel) … Tu vas alerter le gonze*… (*Type)

BRUNO – (Mort de peur) Je ne peux pas m’en empêcher… C’est plus fort que moi !

GÉRARD – Stop ou je t’explose les chicots* ! (*Dents) (Gérard met la main devant la bouche de Bruno)

BRUNO – (D’une voix étouffée) Je n’arrive pas à me maîtriser !

GÉRARD – Avec le bazar* (*bruit) que tu as fait, le reste des larbins* (*Personnel) va débarquer.

BRUNO – Désolé je n’arrive pas à me contrôler !

GÉRARD – C’est foutu « l’arpète* ». (*Apprentis) Tu as tout fait foirer*… (*Louper) On s’arrache* ! (*Partir vite) (Il enlève sa main de la bouche de Bruno)

BRUNO – Comment ?

GÉRARD – A trois on se carapate* ! (*Partir rapidement)

GÉRARD – Un… Deux…

BRUNO – (Coupe Gérard) Tu es sûr ?

GÉRARD – Oui… Cesse de m’interrompe. Un… Deux…

BRUNO – Je ne vais pas y arriver !

GÉRARD – (Très énervé) Tu vas arrêter oui… À trois nous nous tirons fissa* ! (Rapidement) Un… Deux… Et… Trois… Fonce !

(Gérard et Bruno sortent brusquement de sous la table et partent en trombe par la porte d’entrée. Ils partent avec le sac contenant le matériel de cambriolage. Ils font tomber des chaises et claquent la porte ce qui réveille Gustave)

GUSTAVE – (Gustave tourne sur lui-même) Qu’est-ce qu’il se trame ? C’était quoi ces bruits ? Ce sac ?

GUSTAVE – Des voleurs ? (Gustave reprend ses esprits et crie) A l’assassin… À l’aide !

(Gustave tourne en rond il prend le sac et le pose sur la table, il appelle à l’aide. Les bruits réveillent le reste des employés qui arrivent les uns derrière les autres)

RAYMOND – Qui a provoqué ce binz* ? (*Désordre)

GUSTAVE – Ce sont des cambrioleurs. Je viens de les mettre en fuite ! Va vite chercher ton fusil… (Raymond part en courant)

NICOLAS(Arrive et regarde autour de lui et constate. Il parle avec une voix efféminée) C’est quoi ce chantier ?

GUSTAVE – Des voleurs ils viennent de s’enfuir à l’instant !

NICOLAS – Seigneur… (Il s’effondre)

GUSTAVE – La folle nous fait son show !

(Angélique et Jocelyne arrivent à leur tour)

JOCELYNE – (A Gustave) Qui est responsable de ce vacarme ?

GUSTAVE – « J’ai »… Mis en fuite des cambrioleurs. (Gustave frime)

JOCELYNE – Ils n’ont pas volé mes gamelles au moins ?

GUSTAVE – Je ne vois pas l’intérêt ?

JOCELYNE – Ce sont mes outils de travail… Si je suis cordon-bleu, c’est en partie grâce à mon matériel de professionnel !

GUSTAVE – Il ne venait pas pour tes casseroles.

JOCELYNE – Merci mon Dieu !

ANGÉLIQUE – Que fait Nico par terre ?

GUSTAVE – Y fais « la morte » !

ANGÉLIQUE – Ce n’est pas bien de vous moquer…

GUSTAVE – Je constate… En plus… Il la fait super-bien… « La morte »

JOCELYNE – Très drôle… (A Angélique) Donne mois un coup de main pour réanimer Nicolas.

(Angélique et Jocelyne relèvent Nicolas. Elles l’assoient sur une chaise)

ANGÉLIQUE – (A Gustave) Tu nous donnes la main ?

GUSTAVE – Sûrement pas !

JOCELYNE – Vous ne voulez pas aider votre prochain ?

GUSTAVE – Faites-lui du bouche-à-bouche si ça vous chante… Moi plutôt mourir que d’embrasser un mec !

ANGÉLIQUE – Gustave…

(Les deux filles tapotent la main et le visage de Nicolas)

JOCELYNE Nicolas revenez à vous…

ANGÉLIQUE – Vous n’avez rien à craindre tout va bien… Ils se sont évaporés dans la nature.

(Nicolas retrouve ses esprits)

JOCELYNE – Soyez un grand garçon…

NICOLAS – Merci les filles… Vous êtes des amours !

GUSTAVE – Il est sauvé… Le « phoque » rechante !

NICOLAS – Je ne saisis pas !

JOCELYNE – Ce ne serait...

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