LA VIEiellesse n’EST pas UN LONG FLEUVE TRANQUILLE.

IRENE et BERNARD sont retraités et hébergent SIMONE la sœur d’Irène, qui a perdu la raison suite à un grave et très ancien accident de la route (Tiens… Encore un ?).
Pour rompre la monotonie du quotidien et aussi améliorer leur budget, ils ont décidé d’accueillir une jeune étudiante dans leur grand logement.
Le rideau s’ouvre bien sûr le jour de l’arrivée de la jeune et jolie Florence (FLO), accompagnée de ses deux parents, ROSE et THIERRY.
C’est banal hein mon histoire ?
Ouais… Mais…
– Pourquoi FLO saute-telle au cou de BERNARD qu’elle n’a encore jamais vu ?
– Pourquoi THIERRY est-il quasi certain d’avoir déjà rencontré BERNARD ?
– Pourquoi HENRIETTE, l’amie et voisine, pense-t-elle avoir déjà vu FLO ?
– Pourquoi SIMONE, habituellement déjà bien à côté de ses pompes, s’obstine-t-elle à vouloir aujourd’hui ressusciter des fantômes ?
– Pourquoi n’accorde-t-on pas plus de crédit aux conseils perspicaces de GERMAINE, la pittoresque concierge (pardon… Gardienne d’immeuble) ?
– Pourquoi FLO et NATHAN (fils d’Henriette) semblent-ils aussi vite très familiers ?
– Pourquoi ROSE est-elle à 1000 lieues de ce qui va lui être révélé ?
Mais les deux vraies questions sont :
– Notre sympathique BERNARD est-il aussi naïf qu’il n’y paraît ?
– FLO est-elle une étudiante tout à fait quelconque proposée par une agence immobilière spécialisée, comme le prétend BERNARD ?

Pauvre IRENE au milieu de tout ce cirque !
Inspirée du film dont elle détourne un peu le titre, je vous emmène dans une comédie aux personnages drôles et touchants.
Vous me suivez ?

Liste des personnages (9)

BERNARDHomme • Senior
BERNARD, mari d’IRENE (60 ans ou +).
IRENEFemme • Senior
IRENE (60 ans ou +) : épouse de Bernard.
SIMONE ou SimonFemme/Homme • Senior
F ou H = SIMON(E), sœur d’IRENE (60 ans ou +) a perdu la raison)
FLOFemme • Adolescent/Jeune adulte
FLO (Florence 18 / 25ans), étudiante, nouvelle locataire de Bernard et Irène.
ROSEFemme • Adulte/Senior
ROSE : mère de Flo – 40 à 60 ans.
THIERRYHomme • Adulte/Senior
THIERRY : le père de Flo – 40 à 60 ans.
NATHANHomme • Jeune adulte/Adolescent
NATHAN, fils d’Henriette, amoureux de Florence (20 à 30 ans)
GERMAINEFemme • Adulte/Senior
GERMAINE Pinglu, concierge (entre 40 et 65 ans). Fantasque.
HENRIETTEFemme • Adulte/Senior
HENRIETTE, la voisine (45 à 60ans)

Décor (1)

DECOR UNIQUELe salon d'un appartement occupé par des personnes âgées.

ACTE 1

Début d’après-midi

 

Scène 1

Irène, Simone, Germaine, Henriette

 

Le rideau s’ouvre. La radio posée sur un meuble diffuse à volume modéré la chanson “On ne voit pas le temps passer“ de Jean Ferrat.

Irène est en train de repasser et fredonne les paroles qu’elle connaît par coeur.

Sa sœur Simone, gâteuse, est assise dans son fauteuil.

LA RADIO + IRENE

Faut-il pleurer, faut-il en rire ?
Fait-elle envie ou bien pitié ?
Je n'ai pas le cœur à le dire,
On ne voit pas le temps passer
IRENE (à Simone) – Allez ma sœur chante avec moi !

RADIO + IRENE + SIMONE (cette dernière balbutie quelques bribes de paroles à retardement) -

Une odeur de café qui fume
Et voilà tout son univers,
Les enfants jouent, le mari fume,
Les jours s'écoulent à l'envers.
A peine voit-on ses enfants naître,

Qu’il faut déjà les embrasser

Et l’on étend plus aux fenêtres

Qu’une jeunesse à repasser,

Faut-il pleurer, faut-il en rire ?

Fait-elle envie ou bien pitié ?

La sonnette de l’entrée retentit.

Je n’ai pas le cœur à le dire,

On ne voit pas le temps passer.

IRENE (fort pour couvrir la radio) – Voilà, voilà !

Elle met la radio en sourdine et sort vers le vestibule.

La radio continue de diffuser la chanson. (“Elle n’a vu dans les dimanches, qu’un costume frais repassé, quelques fleurs ou bien quelques branches décorant la salle à manger. Quand toute une vie se résume, en millions de pas dérisoires, prise comme marteau et enclume, entre une table et une armoire“)

Irène et Germaine en off échangent assez fort pour couvrir la radio.

GERMAINE (off) – C’est Germaine, je vous apporte vot’ courrier…

IRENE (off) – Entrez un instant Germaine, entrez…

Irène revient sur scène, suivie de Germaine, au moment où la radio diffuse à nouveau le refrain. Irène se reprend à chanter.

Faut-il pleurer, faut-il en rire ?

Fait-elle envie ou bien pitié ?

Je n’ai pas le cœur à le dire, on ne voit pas le temps passer.

GERMAINE (tenant quelques lettres dans sa main) - Et bien vous voilà bien guillerette m’dame Irène.

IRENE (éteignant la radio) – Guillerette ? Vous trouvez cette chanson là guillerette vous, Germaine ?

GERMAINE – Ben… Je sais point. J’ la connais cette chanson, mais… C’est de quel chanteur ?

IRENE (éteignant la radio) – C’est de Jean Ferrat. Et d’abord ce n’est pas un chanteur : c’est un homme qui chante.

GERMAINE – Ah ? Et un “homme qui chante, c’est point pareil qu’un chanteur ?

IRENE – Non, Germaine : un homme qui chante, lui, il a vraiment quelque chose à dire… Bon, Germaine. Posez ces lettres là, sur la table…

GERMAINE – Voilà !

IRENE – Merci.

GERMAINE (sérieuse) – C’est l’homme qui distribue le courrier qui les a apportées.

IRENE – Le facteur quoi !

GERMAINE – Non, non. Pas le facteur : l’homme qui distribue le courrier.

IRENE (amusée) – Vous savez que vous pouvez être drôle Germaine ?

GERMAINE (désignant les lettres) – ça m’a tout l’air d’être encore des factures… Facteur, facture… Vous avez remarqué ? Suffit d’inverser 2 lettres. D’ailleurs, le mot “facteur“ doit venir de “facture“ : 9 fois sur 10 il n’apporte plus que cela. Enfin plus maintenant avec la pub !...
IRENE – Hou la la, Germaine, mais où donc allez-vous chercher tout ça ? (Elle regarde l’enveloppe qu’elle a en main) – Ben… Oui, ça ressemble bien à une facture ça.

GERMAINE (amusée) – Eh ouais !... Faudra attendre demain pour la lettre de votre amoureux, madame Irène.…

SIMONE (comportement enfantin) – Irène est amoureuse, Irène est amoureuse, Irène…

IRENE – Ne plaisantez pas devant ma sœur, elle prend tout au pied de la lettre,.

GERMAINE – Au pied de la lettre ? C’est le cas de le dire. Soyez tranquille, j’dirai rien de vos infidélités à m’sieur Bernard. Bon, alors… C’est aujourd’hui le grand jour qu’y paraît ?

IRENE – Oui… Ce matin.

GERMAINE – C’est tant mieux parce que cet immeuble ça commence à sentir fort la naphtaline. Tous ces vieux croutons chiants !

IRENE (offusquée) – Et ben merci Germaine pour “les vieux croutons chiants“ !

GERMAINE – Mais non c’est point pour vous que j’cause m’dame Irène. Vous vous êtes vieille mais pas chiante. Mais tiens… Les deux d’en dessous là… Les “De Saint-fiacre“ de mes deux… Aussi fauchés que les blés… Le blé qu’ils n’ont pas d’ailleurs, et ils s’la jouent… Tiens vous savez point la dernière ?

IRENE – Ben… Non… Allez-y Germaine !

GERMAINE – Ils racontent partout qu’ils ont une résidence secondaire… Un manoir en vallée de Chevreuse (ou endroit chic de votre région.)

IRENE – Cette manie de vouloir péter plus haut que…

GERMAINE - … Que son cul, dites-le Irène.

SIMONE (sur “l’air des lampions“) – Que son cul, que son cul, que son cul…

GERMAINE - N’empêche qu’un manoir en vallée de Chevreuse ça jette plus qu’un T4 à La Courneuve (ou quartier populaire de votre coin.) ! Point vrai ? Et ben vous devinerez point… Le manoir…

IRENE – Allez Germaine, passez aux aveux !

GERMAINE – Figurez-vous qu’j’ai été voir sur le net, oui madame, sur le net qu’elle navigue la Germaine ! Et ben leur manoir, vous verriez les photos ! Sans doute hérité des ancêtres. Une ruine : le consulat de France à Mossoul relooké par Daech. Et vous savez quoi…. Ils l’ont mis en vente pour peau d’balle. Faut croire qu’y a pénurie de thunes chez les “ de“ !

 

 

Scène 2

Henriette, Irène, Simone, Germaine

 

Une voix dans le vestibule.

HENRIETTE (off) – Coucou, c’est moi ! La porte est entr’ouverte, je peux entrer ?

IRENE – Oui, entre ! Je suis avec Germaine.

SIMONE – Et moi ? Avec Germaine, moi aussi !

Henriette entre.

IRENE – On sait Simone tu es là avec nous.

SIMONE – Et moi et moi et moi !

HENRIETTE – Bonjour Germaine, bonjour Irène, bonjour Simone (elle embrasse Simone et Irène).

GERMAINE – M’dame Henriette.

HENRIETTE – Je ne dérange pas, j’espère ?

GERMAINE – Ben non. On disait juste du mal des gens… Ceux d’en dessous.

HENRIETTE – C’est vrai qu’à part leur gamin… Je m’demande même comment ils peuvent avoir un fils civilisé quand on voit comment sont les parents, elle surtout !

GERMAINE – Bon et ben puisque vous êtes là, tenez, m’dame Henriette… (Elle fouille sa blouse et en sort une enveloppe).  Vot’ courrier. Et faudra passer à la loge, y-a aussi un colis pour vous.

HENRIETTE – Merci Germaine. (Elle se tourne vers Irène) Alors elle n’est pas encore arrivée ta petite pensionnaire ?

GERMAINE – Ben non… J’étais passée pour voir moi aussi… Enfin, aussi pour le courrier hein. N’empêche, c’est drôlement bien ce que fait madame Irène !

HENRIETTE (à Irène) – Et bien moi je ne suis pas certaine que tu aies eu là une bonne idée.

IRENE – On ne revient pas là-dessus ! Et d’abord c’est mon Bernard qui a eu l’idée et qui s’est occupé de tout…

GERMAINE – Un bien brave homme, monsieur Bernard… Et bel homme en plus !

IRENE – Eh Germaine ! Pas touche hein !

GERMAINE – Y-a point de danger. J’ai déjà donné et mon chien et mes 3 chats suffisent bien, merci ! … N’empêche… Bien bel homme !

HENRIETTE (à Irène) – Bien bel homme ou pas, il t’a mis une drôle d’idée dans la tête.

IRENE – Mais enfin ! Six pièces pour nous trois, ce logement est trop grand : le gaz, l’électricité, les impôts locaux… Tout augmente ! Je n’arrive plus à suivre, moi… Et tous les frais médicaux pas remboursés (regard triste vers Simone.) ma pauvre sœur hébergée à charge...

HENRIETTE – Je sais bien ça Irène ! (Tout en ouvrant sa lettre) Tous les prix s’envolent et nos pensions restent au plancher… Tiens, je ne croyais pas si bien dire : la facture de gaz. Ah les vaches !

IRENE – Tu vois ! Et puis tous ces jeunes étudiants qui ne savent pas où loger !

HENRIETTE – Je vois surtout que si tu loues une chambre à une jeunette, tu vas au devant d’emmerdes, de graves emmerdes.

IRENE – J’ai pas le choix. C’est ça ou on déménage en maison de retraite ! (En confidence pour que Simone n’entende pas.) Et ma pauvre sœur à l’hôpital ou l’asile.

SIMONE – J’ai entendu ! J’irai pas : l’asile ? Plutôt crever !

GERMAINE (à Irène) – Elle perd la boule mais point les tympans, vot’sœur.

HENRIETTE – Ah mais non, Simone, pas question : vous restez là. Qu’est-ce que j’deviendrais moi sans vous, sans Irène, sans Bernard ?

IRENE - Et puis cette jeune fille va m’aider pour faire des courses, un peu de ménage... Parce que Bernard avec ses rhumatismes…

GERMAINE – Mais je suis là moi aussi.

SIMONE – Et moi, et moi et moi !

IRENE – Je sais, je sais… Mais un peu de compagnie et de jeunesse dans ce grand appartement, ça nous fera le plus grand bien.

GERMAINE – Pour sûr !

HENRIETTE –  Bon… Après tout… Mais j’espère que tu vas tomber sur une fille sérieuse.

IRENE – Rassure-toi Henriette : c’est une étudiante. Donc elle passera son temps à étudier.

HENRIETTE – Ben tiens ! Tu crois que ses seuls loisirs, ce sera de faire tes courses, ta vaisselle et ton ménage…

GERMAINE – Mon œil ! J’les connais moi les jeunes de maintenant !

HENRIETTE – Tu vas voir : sorties en boîtes de nuit, musique à fond, linge qui traine… Et puis les garçons !

GERMAINE (ravie) – Ouais ! Et sans compter aussi avec leurs cigarettes bizarres que t’as même plus besoin de vaporiser contre les mouches ! Je vous le dis moi : ici, ça va être la teuf  !

SIMONE (imitant un bruit de moteur) – Teuf-teuf-teuf-teuf…

IRENE – La… La  quoi ?

GERMAINE – La teuf Irène, la teuf ! La fête quoi !

IRENE – Ah… C’est un de leurs nouveaux mots ?

GERMAINE – Va falloir vous y mettre m’dame Irène. Parc’ que les jeunes, ils ont leur dictionnaire complet : plus de 700 pages ! De A comme Astibloche jusqu’à Z comme Zonzon ou Zyva, en passant par C comme Calfouette et F comme Foufounette…

IRENE – Ouh la la !

GERMAINE – Tiens ! Vous vous souvenez l’été dernier quand j’ai pris ma nièce pour les vacances…

IRENE – La petite Sarah ?

GERMAINE – Petite, petite… 15 ans quand même. Et ben… j’avais l’impression d’avoir à la maison une réfugiée de Zombie Zergobovine.

HENRIETTE – Bosnie Herzégovine.

GERMAINE – C’est pareil, c’est juste à côté… Deuxième à droite après la porte de Clignancourt. Et ben Sarah, je comprenais même pas la moitié de ce qu’elle disait. Et pourtant ses parents ont toujours vécu à Bar le Duc hein (ou ville très calme de votre région) ! Et ben même là-bas, dans l’trou du cul du monde, ils y causent comme ça… Causer le Zombique Herzébovien à Bar le Duc, non mais, j’vous l’demande : où c’est-y qu’on va ?

IRENE – C’est à ce point là ?

GERMAINE – Du coup, le dico spécial de 700 pages …. Je l’ai acheté pour pouvoir parler avec ma nièce ! Y-a tout… Enfin presque… Sauf l’accent qui va avec !

IRENE – Ouh la la ?

GERMAINE – 20€ sur internet, plus le prix du kilossimo. D’ailleurs… Vous savez pas quoi ?

IRENE – Non.

GERMAINE – Et ben tiens : mon dico, j’vous le prête : j’m’en vais de ce pas vous le chercher, z’allez en avoir besoin !

Elle fonce vers la sortie.

HENRIETTE (Emboîtant le pas à germaine) – Attendez- moi Germaine, je descends avec vous prendre mon colis. (A Irène.) Je reviens !

 

 

Scène 3

Irène, Simone

 

IRENE (parlant seule en ouvrant son courrier) – Cette idée de louer, c’est peut-être une connerie… Eh ben tiens, moi aussi : la facture de gaz… Ah quand même !... Et puis tiens la facture d’eau ! … Bon, c’est clair : pas le choix : sous-location ou dépôt de bilan ! Bernard et moi, on va devoir apprendre le zoulou de banlieue.

En maugréant, elle plie le linge qu’elle vient de repasser et le pose sur une étagère.

On fait peut-être une connerie avec cette étudiante... D’un autre côté, il y-a encore 850€ de taxe d’habitation, 1100€ de taxe foncière… T’as pas le choix ma vieille : c’est ça ou la résidence des joyeux croutons avec ce pauvre Bernard et Simone à l’asile… En attendant les chrysanthèmes …

SIMONE – Simone ira pas à l’asile.

La sonnette d’entrée retentit.

IRENE – Tiens, à tous les coups, v’là la solution à nos factures…

SIMONE (aparté au public) -  Et peut-être aussi le début de nouveaux emmerdes !

Irène s’arrange un peu la tenue et les cheveux (devant un miroir).

Alea jacta est !

SIMONE – Alea jacta est. Alea jacta est.

IRENE (Elle pose un baiser sur le front de sa sœur) – C’est du latin… Tu te souviens ? Tu a appris le latin, il y a bien longtemps…

SIMONE– Latin ! Alea jacta est : latin.

Irène sort vers l’entrée.

Simone s’inquiète aussitôt de la sortie de sa sœur et s’agite.

 

 

Scène 4

Rose, Irène, Florence, Thierry, Simone

 

Dialogue en coulisses entre Irène, Florence et ses parents (tous trois en tenues très BCBG). Florence est même vêtue de façon petite bourgeoise rétro. IMPORTANT : Elle a un tic, elle caresse régulièrement le lobe de son oreille entre ses doigts.

ROSE (off, voix enjouée) – Bonjour madame.

IRENE – Ah ! V ‘là la p’tite demoiselle !

FLORENCE – Bonjour madame.

THIERRY – Thierry : le papa. Enchanté madame.

IRENE – Vous avez fait bonne route ?

THIERRY – Et bien…

ROSE – Dans l’ensemble oui. La pluie de ……....….. à ………….. (Aménagez le trajet selon votre région.) et puis les bouchons sur le périphérique (ou ailleurs). Mais bon voyage quand même. N’est-ce pas chéri ?

THIERRY – Tout à fait : tu as bien résumé ma chérie.

IRENE - Bon, ne restons pas sur le palier. Allez, entrez.

Ils entrent tous les quatre. Thierry porte de...

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