PARIS, c’est fou !

« Paris, c’est fou ! » est une comédie à sketchs avec un savoureux fil rouge (facultatif) pour en assurer la continuité.
2 personnages fil rouge et plus de 50 rôles de texte ou de figuration.
Bien sûr chaque comédien jouera des rôles différents dans plusieurs sketchs.
12 sketchs, mais je vous conseille de n’en choisir librement pas plus de 8 pour un spectacle d’un duré raisonnable.
Autre conseil : de la musique (extraits courts) le temps de placer vos accessoires enter chaque scénette.
C’est parti !
Vous allez ainsi pouvoir prendre le métro, sans risques, aux côtés d’Adèle et Fernande, les deux paysannes de voter cru, venues visiter notre belle capitale.
Elles vont vous conduire à la rencontre de personnages au moins aussi hauts en couleurs qu’elles-mêmes (si c’est-y dieu possible …)

Confortablement assis, bien au chaud, vous allez donc pouvoir :
– Visiter la Tour Eiffel (ou du moins, faire la queue en bas),
– Vous émerveiller – ou pas – devant la Joconde en présence de Leonardo en personne.
– Ecouter au Panthéon un guide extraordinaire devant le tombeau de Napoléon (d’accord il est aux Invalides, mais bon…)
– Vous faire massacrer le portrait à Montmartre par une jeune peintre bien plus impressionnante qu’impressionniste.
– Admirer les beaux quartiers depuis un balcon avec vue imprenable sur celui de la jolie Chantal.
– Voir décoller des avions à Roissy (enfin peut-être parce qu’il y a un vol quand ?… un volcan)
– Rencontrer sous l’arc de Triomphe l’arrière-arrière-arrière-arrière-petit-fils du soldat Inconnu.
– Assister à la cité des sciences à une inoubliable conférence du professeur Alexander Altschmurtz, en personne, sur la dérive des continents (et pas que des continents) et sur la tectonique des plaques.
– Prendre l’apéro en terrasse d’un bistrot du 11ème arrondissement avec 2 couples drôles et sympas dans des circonstances tragiques (2 sketchs complémentaires). NDLA : ne terminez pas le spectacle là-dessus…)
– découvrir au musée de cire (Grévin) des statues de cire plus vraies que nature de deux ministres.
– Et enfin entrer à nouveau à Notre-Dame, prier en compagnie de deux fidèles loufoques en attendant la visite de quasimodo.

Et, comme dit plus haut, il y aura aussi de la musique (courts extraits des grands airs sur Paris), du rire, peut-être aussi du rire, mais surtout du rire.
Parce que « le rire c’est comme les essuie-glaces :
ça n’enlève pas la pluie mais ça permet d’avancer. »

Liste des personnages (1)

INFO sur les PERSONNAGESIndifferent • Age indifferent
INFOS SUR LES PERSONNAGES : Comédie à sketchs avec fil rouge (ou pas fil rouge, facultatif mais conseillé). 2 personnages fil rouge qui ne jouent pas les sketchs. Si fil rouge, 8 sketchs suffisent pour 1h30 à 1h40. Si pas de fil rouge prévoyez plus de sketchs. Il faut au moins être 11 ou 12 pour monter ce spectacle : 3H au moins et 3F au moins et donc 6 autres comédiens (au moins) H ou F. Des rôles de figurants aussi (1ou 2 répliques voire zéro). A vous de choisir vos sketchs et de vous répartir en alternance les vrais rôles et ceux de figurants.

Décor (1)

PAS DE DECORBien sûr impossible d'avoir des décors aussi multiples et prestigieux que ceux de Paris. Mais si vous jouez dans une sale équipée (projecteur, écran et technicien) , quoi de mieux en fond de scène la tour Eiffel, Notre-Dame, l'arc de triomphe.. ? Sinon c'est jouable dans cela. Pas mal d'accessoires à installer pendant que votre fil rouge amuse la galerie ou pendant que la régie ne diffuse des extraits des plu belles chansons sur notre capitale. N'hésitez pas à contacter l'auteur qui peut vous fournir bande son et bande images et vous prodiguer de précieux conseils.

Le rideau souvre

 Adèle et Fernand(e) arrivent en tenues paysannes (celles du dimanche).

Chacune porte une valise. Celle de Fernand(e) semble très lourde à porter.

 Adèle a aussi un sac à dos.

Elles avancent et posent leurs valises à terre.

ADELE – Bon et ben te vois, nous-y v’là ben rendues à Paris.

FERNANDE – Ouais, mais j’te l’dis ma sœur, ça va tellement vite avec le TGV que j’ai l’impression d’être point vraiment partie.

ADELE – Plains-toi ! Rappelles-toi donc la charrette avant le TGV.

FERNANDE – Charrette peut-être mais au moins on avait l’impression de voyager loin.

ADELE – On avait surtout la certitude de voyager longtemps !

FERNANDE – N’empêche que là, c’est comme si j’avais juste quitté ………. (village de votre choix) pour aller en autobus à ………. (ville voisine).

ADELE – Arrête donc de râler. Nous v’là à la gare ……... (Gare parisienne). C’est l’essentiel non ?... (Regard circulaire vers le public.) Ben y-en a du monde ! Bon, le métro nous attend pour aller nous installer à l’hôtel.

FERNANDE – Le métro avec nos valises ?

ADELE – Ben quoi ? Tu veux qu’on y aille comment à notre hôtel ?

FERNANDE – T’as point entendu parler des taxis ?

ADELE – Un taxi ? Ben, c’est qu’ c’est pas le même prix que le métro !

FERNANDE – ça y-est : ça commence ?

ADELE – Quoi qui commence ?

FERNANDE – Je te préviens, Adèle, on est venues pour visiter et bien profiter, alors tes économies de bouts de chandelles hein…

ADELE – Si on veut voir plus de choses, faut économiser sur le reste.

FERNANDE – On s’en fout j’te dis : on prend le taxi, un point c’est tout.

ADELE – ça va j’ai compris tu décides toute seule.

FERNANDE – Toute seule ? Pas vraiment j’ai demandé leur avis à mes rhumatismes et ils ont voté pour le taxi, à l’humaninité.

ADELE – A l’u-na-ni-mi-té !

FERNANDE – Oui bon…

ADELE - Bon d’accord pour le taxi. Mais après quand on bougera sans valises, ce sera le métro !

FERNANDE – Paraît que ça pue, mais bon… Si on veut vraiment connaître Paris et en parler quand on retournera à…… (Village), faudra bien passer par là.

ADELE – Allez en route !

Elles reprennent leurs valises, Fernande a du mal à soulever la sienne.

ADELE – Bon allez, te m’fais peine à voir, on change de valise.

Elle veut s’emparer de la valise de Fernande mais ne parvient même pas à la soulever.

ADELE - Mais… Quék t’a ben pu bourrer dans ta valise pour qu’elle soit aussi lourde.

FERNANDE – C’est un secret et un secret, ben… C’est comme son nom l’indique… Te sauras point.

ADELE – Bon et ben si c’est comme ça, chacune sa valise hein !

Elles se remettent péniblement en route vers la sortie à l’opposé sur la scène.

FERNANDE – Et c’est quoi ton hôtel ?

ADELE – L’hôtel des Invalides.

FERNANDE – Ben ça commence mal ! T’aurais point pu réserver à l’hôtel des “bien portants“ ?

ADELE – Attention hein : l’hôtel des Invalides, c’est un “4 étoiles“.

FERNANDE – T’as réservé dans un “4 étoiles“ ? Toi ?

ADELE – Ben oui, y-avait des promos sur internet.

FERNANDE – Je m’disais aussi…

Elles sortent.

ADELE (off) – Te te disais quoi ?

FERNANDE (off) – Rien rien… Juste que quand y vont nous voir arriver, toutes cahotantes avec nos valises, y vont déjà perdre une étoile.

ADELE (off) - Bon allez ! On va s’installer. Et aussitôt après : tourisme !

FERNANDE (off) – Quoique t’as prévu pour commencer ma sœur ?

ADELE (off et fort) – La Tour Eiffel.

FERNANDE (off) – Chouette !

Rideau et / ou obscurité

 

 

1 - Au pied de la TOUR EIFFEL

“ La leçon de suicide“

 

Lieu : Sous la tour Eiffel

Durée : 7/8 minutes

Décor : Néant

Accessoires : 1 trousseau de clés

Costumes : néant

Personnages : 3 acteurs H ou F indifféremment (dont 1 très petit rôle à la fin).

 

Le rideau s’ouvre :

Les protagonistes sont dans la file d’attente des guichets de la Tour Eiffel. On peut donc inviter quelques spectateurs à former une petite file dans laquelle se glissent les acteurs. Deux comédiens B et A, l’un derrière l’autre dans la file d’attente. Quelques instants de silence, puis, B laisse tomber ses clés. A les ramasse et tape sur l’épaule de B et lui rend ses clés. La conversation s’engage.

 

A – Hé, monsieur, vos clés.

B – Je ne les avais pas entendues tomber. Merci beaucoup.

A – C’est toujours comme ça les files d’attente pour l’ascenseur ?

B – Ne vous plaignez pas pour un jour d’été, c’est plutôt calme. J’ai vu nettement pire !

A – Ah ? Vous êtes un habitué ?

B – J’habite à deux pas, je monte de temps en temps.

A – Moi, je ne suis jamais monté.

B – Vous verrez le panorama est splendide, surtout le matin par un temps comme aujourd’hui.

A – Bof, vous savez, moi, le panorama…

B – Vous ne montez pas pour voir le panorama ?

A – Non. Je monte pour euh… Moi c’est spécial.

B – Spécial ? Ah bon !

A - (il se rapproche pour se confier) – Oui, c’est seulement pour me suicider

B - Seulement… Seulement… C’est déjà pas mal.

A - Ah vous trouvez ?

B - Et vous comptez vous lancer d’où ?

A - Du 3° étage.

B - Du 3° étage, mais malheureux, c’est impensable.

A - Ah bon ?

B - Bien sûr vous allez vous accrocher en route, rebondir de poutre métallique en poutre métallique… un vrai chili con carne à l’arrivée.

A - Bon alors du 2° étage.

B - Non le second c’est nul, c’est moins spectaculaire et il y au final autant de hachis à prévoir.

A - Alors il me reste le premier étage ?

B - Je comprends votre moue, je vous l’accorde ; Là, c’est moins spectaculaire. Le chemin est plus court mais l’impact est plus direct, le bruit surtout !

A - Ah !

B - Evidemment avec un saut du 3° vous passez à coup sûr en premier titre au 20h avec Laurent Delahousse (actualiser au besoin). Le président de la république va demander la vérification de tous les parapets de France et de Navarre, et un ministre viendra se recueillir à l’endroit où subsistera une large empreinte de sang séché.

A - Un ministre ? Quel ministre ?

B - A bien y réfléchir et vu les circonstances j’hésite entre celui de la santé et celui des sports.

A - Le président, un ministre… Laurent Delahousse (actualisez), ça me tente bien.

B - Il est vrai que du 1° étage… La couverture médiatique dépendra de l’actualité du jour. Imaginez que le “Canard Enchaîné“ vienne à révéler que... Qu’Emmanuel Macron a racheté sur Leboncoin le scooter de François Hollande (actualiser au besoin), que… Que le Ministre Suisse du budget soit surpris à placer sa fortune en France…

A - Ou que le dernier vainqueur du tour de France soit contrôlé négatif…

B – Ce serait mal barré... C’est important pour vous qu’on en parle ?

A - Ben… Oui quand même. Je me suis durement entraîné, (il montre ses bras et jambes couverts de longues cicatrices ou plaies) et c’est ma première en public.

B - Première et… Dernière à la fois !

A - Je l’espère !

B - Hein ? Qu’avez-vous dit là, à l’instant ?

A - Euh… J’ai dit : « je l’espère ».

B - Comment ça vous espérez ?

A - Ben oui je l’espère !

B - Mais, mais… Si vous espérez, c’est inquiétant, c’est que vous n’êtes pas vraiment désespéré.

A - Vous croyez ?

B - Je ne crois pas, je suis sûr… Il y a là lapsus oh combien révélateur !

A - Ben, on fait quoi ?

B - En tout cas, ça change la donne et ça demande au moins réflexion. Mais j’y pense… Vous avez votre licence au moins ?

A - Ma licence ?

 

B - Ben oui votre licence dans un club fédéral de suicide !

A - Mais, mais… Un club de suicide…ça existe ?

B - Mais vous sortez d’où vous ?

A – De ………................ (village où a lieu le spectacle)

B – Et ça niche où ........................................ ?

A – C’est en ...................................................... (Département).

B(Il sort un registre qu’il consulte).... Voyons voyons... ......................................... (Département et N°) Je m’en doutais ! Il n’y a pas de club fédéral à dans votre village. Vous n’êtes pas licencié et vous vous êtes entraîné en amateur !

A - Ben oui je me suis entraîné seul.

B - Mais c’est illégal ça, l’entraînement et la pratique sont strictement réglementés ! Et vos entraînements c’était où avec qui ?

A- Je me suis entraîné seul. Je faisais chaque semaine trois sauts à l’élastique du haut d’un pont… .........................................................(ou autre lieu local à précise selon lieu du spectacle). Au début.

B - Au début… Et ensuite ?

A - Toujours trois sauts par semaine mais j’enlevais l’élastique.

B - Et vous pensez que ça suffit pour venir ici, en fraude, vous produire sur la tour Eiffel, une tour de 1ère ligue, réservée aux professionnels ?

A - Ben je ne savais pas.

B - Eh ben vous avez de la chance d’être tombé… Tombé sur moi, excusez le jeu de mot.

A - Alors qu’est-ce que je dois faire ?

B - Vous voyez la file là-bas ? (Il montre du doigt.)

A - Avec la fille et la poussette ?

B - Non l’autre à côté, avec des barrières, là où les gens sont en survêts. Et bien c’est la file que vous auriez dû prendre, la file “spécial suicides“. C’est pour ça qu’il y a des cameramen.

A - Oui je vois. Et c’est quoi les cameramen ?

B - C’est pour la nouvelle émission de télé-réalité. Ils sélectionnent un groupe de 10 candidats amateurs au suicide. Ils les mettent en pension dans un château, et ils leurs donnent des cours pour en faire des pros. Et puis vous connaissez le principe, chaque semaine…

A - Ils en éliminent un, jusqu’à la finale.

 

B - Exact ! Et le dernier a le droit de sauter un samedi soir, en direct du 3° étage, car il va sans dire que la finale a lieu ici même. La chute, l’atterrissage, les pompiers, la police scientifique… Tout est filmé avec un éclairage spécial, sur un air d’opéra chanté par Mireille Mathieu … Je vous dis pas l’audimat !

A - Pourquoi Mireille Mathieu ?

B - ça aide à sauter !

A - Je suis déconcerté par tant d’organisation, je débarque…

B – De….........…...........…. (Ville), je sais ! A votre place je changerai tout de suite de file.

A - Je me demande comment j’aurais fait sans vous.

B - Dépêchez-vous il reste encore de la place ce matin.

A - Je l’espère !... Oh zut !

B - Surveillez-vous, mon vieux, évitez ce mot à tout prix si vous voulez être sélectionné.

A - Merci, (Il lui serre chaleureusement la main puis s’éloigne) ah oui, vraiment merci.

B (une fois seul) – Et bien, ça a été plutôt facile, on voit que c’est un provincial.

Un homme « C » (ou femme) arrive quelques instants plus tard.

C – Salut Michel, c’est la relève !

B – Eh ben t’es à l’heure toi aujourd’hui, ça nous change un peu.

C – Normal ! Hier, j’ai fait un remplacement à la tour Montparnasse, c’est plus calme et j’ai pu me lever à l’heure ce matin.

B – T’as de la veine parce qu’ici ça tourne à plein régime. (Geste de la tête pour indiquer la file « spéciale suicide ») Regarde la file !

C – Oh la la ! Tant que ça ? On va doubler la prime ce mois-ci !

B – Ouais. Le SAMU et les flics vont embarquer ceux-là d’une minute à l’autre. Mais alors, ce matin, pour les caser tous dans la bonne file d’attente, je te dis pas les conneries que j’ai dû inventer !

C (Un cri soudain ! Il lève la tête) – Eh, attention !

B – Quoi ?

C (attrapant B par la manche et le tirant en arrière) – Il saute !

Un nouveau cri prolongé déchire l’air tandis que tous deux s’écartent précipitamment, tout en suivant du regard la chute d’un – supposé – suicidé qui vient s’écraser au pied de la scène.

Tous deux viennent se pencher au bord de la scène avec un air dégoûté.
Oh ben merde, celui-là, il est passé au travers !

 (On peut imaginer alors une sirène de pompier ou de police.)

Rideau ou obscurité.

 

 

Fernande et Adèle reviennent sur scène avec cette fois leurs sacs à main.

FERNANDE – Ben dis donc c’était drôlement haut !

ADELE – Et ça a coûté drôlement cher !

FERNANDE – T’avais qu’à monter à pied, t’aurais économisé des sous.

ADELE – Ouais, mais c’est qu’on a plus 20 ans…

FERNANDE – Depuis longtemps !

ADELE – Et puis cette file d’attente… Interminable.

FERNANDE – L’arche de Noé que c’est la Tour Eiffel… Beaucoup de Pékinois à bord ! Des jaunes, des jaunes à perte de vue.

ADELE – Bon… Voyons, voyons quoi qu’on peut voir maintenant… (Elle consulte un dépliant.)

FERNANDE – Dis-voir, Adèle, not’ visite à Paris, ça tombe à pic : y-a le salon de l’agriculture.

ADELE - Pas question !

FERNANDE – Comment ça : pas question ?

ADELE – On n’est point venues pour voir du bétail, on en voit déjà toute l’année à .......... (leur village).

FERNANDE – D’accord pour aujourd’hui parce que la journée est déjà bien entamée, mais demain…

ADELE – Aujourd’hui on va continuer par le musée Grévin.

FERNANDE – Quoiqu’c’est donc que ça ?

ADELE – C’est un musée de cire.

FERNANDE – T’as rien d’autre à proposer que d’aller contempler des bougies ?

ADELE – C’est un musée avec des statues en cire des hommes célèbres.

FERNANDE – Ah ! Et qui qui y a comme hommes célèbres ?

ADELE – Ben… Des hommes historiques, politiques, des acteurs, des chanteurs, des sportifs… Et aussi des femmes célèbres.

FERNANDE – Y’a Johnny Halliday ?

ADELE – Ben je crois oui.

FERNANDE – Tu crois ou t’es sûre ?

ADELE – Je suis sûre !

FERNANDE – Bon ! Ah que si y-a Johnny, je veux bien.

ADELE (prenant le public à témoin) – Comme vous voyez, ça vole point haut !

FERNANDE – Quoi ?

ADELE – Rien ! Allez en route Fernande.

Rideau et / ou obscurité.

 

 

“TRISTES CIRES “

 

Lieu : Le musée Grévin (musée de cire).

Durée : 7/8 minutes

Personnages : 5 = 2 femmes qui visitent en touriste, le directeur du musée (ou la directrice) et 2 ministres (H ou F indifféremment, adapter le texte en conséquence).

Décor : 1 table basse – 3 ou 4 chaises.

Accessoires : 1 appareil photo – quelques journaux dont Canard Enchainé - 1 téléphone mobile

Costumes : 2 Ministres et 1 directeur en tenue avec cravate.

Contexte : Un personnage réel (Ministre des Armées) est assis totalement immobile lisant le «Figaro». Le directeur du musée et le Ministre de l’agriculture viennent d’entrer.

 

LE MINISTRE (off) – Je suis un peu en avance…

LE DIRECTEUR DU MUSEE (off) - Ce n’est pas grave, veuillez me suivre, monsieur le Ministre de… Euh… de…

Ils entrent sur scène.

LE MINISTRE - Ministre de l’agriculture.

LE DIRECTEUR - Veuillez pardonner mon étourderie, Monsieur le Ministre.

LE MINISTRE (entrant sur scène.) – Ne vous excusez pas, je viens juste de quitter le ministère des transports pour celui de l’agriculture. Moi-même j’ai du mal à m’habituer. Si vous saviez comme je suis intrigué de savoir comment tous ces artistes vont procéder pour réaliser ma statue de cire !

LE DIRECTEUR – C’est bien normal, monsieur le Ministre.

LE MINISTRE (apercevant tout à coup le personnage assis à l’autre bout de la pièce) – Tiens ! Il est là lui ?

LE DIRECTEUR – Ah oui, j’avais oublié de vous dire, votre collègue, figure lui aussi au programme de notre musée de cire.

LE MINISTRE – Non, je rêve ! Une statue pour mon prédécesseur au ministère de l’agriculture ?

LE DIRECTEUR – Votre prédécesseur ? Ah je ne savais pas. Notez que vu de l’extérieur, il est parfois difficile de suivre tous ces remaniements.

LE MINISTRE – Entre nous, je ne vous dis pas le bordel qu’il m’a laissé à l’agriculture !

LE DIRECTEUR – Pas si fort, Monsieur le Ministre, il pourrait vous entendre.

LE MINISTRE – Nous entendre ?... Déjà que l’original est sourd comme un pot, alors là... Quand je pense qu’ils l’ont nommé Ministre des Armées ! Un ancien réformé !

LE DIRECTEUR (s’esquivant visiblement gêné) – Bien, bien… Vous pouvez attendre ici, je vais prévenir notre photographe et nos maquettistes de votre arrivée.

LE MINISTRE – Très bien.

Sortie du directeur.

             Le Ministre s’approche de la statue assise et l’examine de près.

LE MINISTRE – Incroyable ! Plus vrai que nature ! Sauf qu’il a l’air moins con que le vrai !

Il flanque une petite gifle, tire les cheveux de la statue puis prend une revue et s’assoit sur le banc. Arrivée de deux visiteuses, provinciales à l’accent du terroir. L’une, Fernande, porte en bandoulière un appareil photo, l’autre, Adèle, a en main le « canard enchaîné » et lit le guide du musée.

FERNANDE – Oh regarde ça, la Fernande ! En v’là encore deux beaux spécimens !

ADELE – Te peux le dire. Tiens v’la not’ tout nouveau ministre d’ l’agriculture.

Lequel Ministre de l’agriculture reste  figé, bien décidé à jouer la statue.
FERNANDE – Et c’est qui donc cet autre zèbre là  avec son journal ?

ADELE – Te sais bien, Adèle, celui-ci, c’est cet autre qu’était justement à l’agriculture avant celui-là, je sais plus son nom… Ils l’ont viré parce qu’il avait mis toute la paysannerie sans dessus dessous : manifs, barrages de tracteurs sur les autoroutes, fumier déversé...

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