Cette présence juste derrière moi

Une femme seule prend la parole comme on prend sa respiration, sans s’arrêter, pour se sentir vivre, faire un avec l’espace et avec le temps. Suivant des élans contradictoires, elle libère ses fantasmes les plus puissants. C’est le désir de fusion qui l’anime. Face au gouffre, elle affirme son existence, et interpelle cet autre, avec qui elle voudrait faire corps, mais qui demeure absent.

Liste des personnages (1)

MonologueFemme • Adulte

Préambule

Médée m’a aidée

ou bien elle m’a nui

âme mère de ces mots

hauteur de ces dits

présence vers qui me tourner

dans le noir

projection avortée

d’une possible unité à deux

 

1. Accroche

C’est comme enfin ça n’a rien à voir mais, c’est comme tu vois, un petit chaton. Un petit chaton il est trop mignon, t’as un élan d’amour pour lui, tu le vois, tu peux le prendre dans tes mains, tu ressens des choses. Et en même temps t’as un tel élan que tu peux, tu peux l’écraser, tu peux le, et il a pas plus besoin de toi que t’as besoin de lui, mais c’est trop d’un coup. Ou comme avec un bébé aussi là tu peux, tu peux carrément le tuer, lui faire mal. Ou un gouffre. Voilà. Une envie de sauter. Une envie de sauter parce que c’est trop ça t’aspire et puis.. Et puis quoi ? Pourquoi se retenir tout le temps ? Se retenir. C’est ça. C’est se retenir tout le temps qui moi m’étouffe ou me, me détruit mais est-ce qu’il faudrait s’arrêter avant ? Annihiler tout désir, toute, toute vie en quelque sorte pour ne pas risquer de détruire l’autre, de l’embarquer avec nous ou de déverser sur lui un trop plein que de toute façon il peut pas, il peut pas, il peut pas combler, pas boucher mais combler vraiment, faire un, faire, faire, fondre enfin, aller dans cet élan ensemble et nourrir l’élan de l’autre. Non c’est pas possible en fait on n’est qu’un renvoi, une réponse mais insatisfaisante et rarement en phase avec le désir de l’autre. Et puis ça fait peur peut-être, ça fait peur, moi je me fais peur en fait. J’aimerais, j’aimerais être une nappe d’eau et couler agréablement sans me soucier de qui nage, qui nage en moi, qui me suit, qui me, couler couler couler, ne pas me soucier de l’autre être là, être bien. Mais il faut toujours que je trouve cette accroche, cette réponse ce, ce répondant oui c’est ça. Une accroche pour se fondre ou même dialoguer même se disputer même, mais une réponse oui, une réaction et souvent les réponses on les fait tout seul dans sa tête et ça, c’est ça qui crée, qui crée cette violence je crois.

2. Début milieu fin

Un : Aborder

Deux : Aboutir

Un : Abraser

Trois :...

Il vous reste 90% de ce texte à découvrir.


Achetez un pass à partir de 5€ pour accédez à tous nos textes en ligne, en intégralité.



Retour en haut
Retour haut de page