La L’Elle
Résumé de la pièce
Dans la France de 1933, Léon, adolescent de 19 ans, ressent bien des difficultés à admettre puis à tenter de vivre ses différences, au sein d’une famille française noble. Amoureux du château de sa famille, son âme de poète reste incomprise par un père plutôt rigide et matérialiste. Très soudé à sa mère qu’il adore, il sera confronté néanmoins à l’incompréhension générale, quand l’arrivée d’un personnage inattendu déclenchera chez lui une passion amoureuse pleine de fraîcheur, inappropriée à l’époque au regard des siens et du monde en général. Sous l’influence de sa grand-mère très croyante, il prendra des décisions radicales qui le conduiront, entre souffrance et utopie, à se morfondre dans le doute, jusqu’au dénouement imprévisible de ce drame sentimental, qui bouleversera son existence.
Rédigés en vers légers puis en alexandrins plus dramatiques ensuite, les dialogues évoluent vers le drame au fil des actes. L’essentiel de cette pièce est inspiré d’une histoire vraie où presque tous les personnages ont existé.
Synopsis :
Le premier acte en deux tableaux, (cuisine puis salle à manger) décrit cette vie de 1933 où l’on découvre petit à petit tous les personnages qui gravitent autour de Léon, dit “La l’Elle, ses deux frères Hubert et Hugues, sa gouvernante Henriette, si aimante, sa mère Marie-Louise qui le chérit comme sa fille, sa grand-mère Valentine qui lui montre le sens du devoir, son père Henri qui semble mépriser ses goûts d’artiste ; tout se résume à montrer l’ambiance de cette vie de château où tout semble si simple et si tragique à la fois. Coup de théâtre : l’annonce de l’arrivée du cousin Axel, ancien amoureux de sa mère. Léon demande à celle-ci des précisions sur leur ancienne idylle, mais elle le rabroue de façon inhabituelle ; se sentant si mal aimé et si peu compris par son entourage, animé de désirs intimes ambigus qu’il combat, il confie à la lune son mal-être plein de poésie.
Le deuxième acte en trois tableaux (cuisine-salle à manger- jardins) montre la vie des domestiques, l’arrivée du petit Victor employé comme jardinier par la grand-mère Valentine, et enfin la découverte du cousin Axel. Celui-ci aime les garçons et jette son dévolu sur le jeune Victor, mais les poèmes de Léon le subjuguent et un amour sincère et progressif va naître entre eux au gré de leurs soirées dans les jardins du château. Léon a beaucoup de mal à admettre son attirance pour Axel, mais au bout de quelques jours il finit par céder au charme de son amant. Coup de théâtre : Sylvia, la dame de compagnie de la comtesse Valentine, sa grand-mère, amoureuse d’Axel, les surprend dans leurs ébats sans équivoque et leur adresse un chantage odieux : Qu’Axel l’épouse ou elle dira tout. Devant le refus des garçons de se séparer, parlera-t-elle ? Les deux amoureux se jurent fidélité, quoi qu’il advienne.
Le troisième acte en trois tableaux (salle à manger-chambre de Valentine- bord de l’étang) devient dramatique ; Sylvia les a dénoncés et le comte Henri somme son fils de quitter le château dès le lendemain ; sa mère, la comtesse Valentine s’oppose à lui au prix d’une colère épuisante. Et malgré les suppliques de sa femme qui ne peut se passer de Léon, il maintient sa décision. Le jeune homme prépare ses affaires de voyage et brûle tout ce qui le caractérise : les robes qu’il confectionne et ses sculptures en bois ; il veut aussi brûler son carnet de poèmes qu’il cherche en vain ; Henriette, ne pouvant supporter l’idée qu’il soit chassé par son père décide de quitter les lieux. Marie-Louise informe Léon qu’il sera pardonné s’il accepte de se faire soigner en Suisse. Mais Léon reste fidèle à son serment et accepte de s’en aller ; après une explication houleuse avec Marie-Louise, Axel part sur le champ en abandonnant Léon ; Coup de théâtre :Valentine se sentant mourir, convoque Léon d’urgence et au prix d’une déchirante insistance, elle lui fait promettre de refuser de vivre son homosexualité et de rentrer dans les ordres. Il promet, désespéré et s’enfuit. On le recherche, en pleine nuit et on craint qu’il ne tente de se noyer dans l’étang. Son père et ses frères, partis à sa recherche, le retrouvent à temps ; Henri pose les armes et serre son fils dans ses bras pour la première fois.
Le dernier acte en un tableau se déroule dans l’église, le jour du mariage de Hubert 4 ans plus tard. Axel a été invité et une explication devient nécessaire entre les deux anciens amants. Si Léon, devenu séminariste, ne l’aime plus car trop déçu par sa lâcheté, Axel l’aime toujours mais doit se marier ; il lui apprend le secret que Marie-Louise lui avait avoué 4 ans auparavant : Hubert, frère de Léon, était son fils ! Il devenait donc impossible pour eux de rester amants, ce qui explique son abandon. Coup de théâtre quand Victor entre et vient lui rendre son carnet de poèmes qu’il avait sauvé des flammes en le dérobant ; mais il lui annonce non seulement la mort d’Henriette que Léon n’avait jamais revue, mais aussi les dispositions que Valentine avait prises à son égard, où elle stipulait que si Léon ne pouvait tenir sa promesse d’entrer dans les ordres, alors qu’il se rapproche de lui, Victor, dont elle connaissait la moralité. Enfin il avoue à Léon son homosexualité et qu’il l’aime depuis le premier jour où il est arrivé au château, sans croire à une quelconque issue possible de liaison durable vu leur différence de milieu ; devant ce triple coup de tonnerre , Léon ne sait plus que faire et appelle Jésus à son secours, perdu entre chagrin, sacerdoce et amour naissant.
Décor (1)
La L'Elle | Acte IPremier tableau : La cuisine du château : sortie salle à manger côté jardin, sortie extérieure côté cour Une cuisinière, 1 table, un buffet 4 chaises, une glaceDeuxième tableau : La salle à manger du château : sortie extérieur et cuisine côté cour, sortie chambres côté jardin Une table, 7 chaises, 2 fauteuils, 1 cheminéeActe IIPremier tableau : Retour à la cuisineDeuxième tableau : Retour à la salle à mangerTroisième tableau : Les jardins : arrivée côté cour 1 banquette et une chaise de jardinEntracteActe IIIPremier tableau : Retour à la salle à mangerDeuxième tableau : La chambre de Valentine : entrée côté cour 1 lit, 1 prie-Dieu, 1 crucifix, 1 bouquetTroisième tableau : Au bord de l'étang côté jardinActe IVDans l'église entrée côté cour 1 prie-Dieu, 1 chaise, 1 ChristEpoque :Idéal 1933-1938, mais possible jusqu'à 1974 |