Nos Adieux

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Barbara et Franck sont mystérieusement invités chez leur marraine, Olympia. Elle a des révélations à faire sur la mort accidentelle de leurs parents, Dom et Nat, survenue vingt ans plus tôt. Les enfants découvrent alors, stupéfaits, la vidéo réalisée par leurs parents et apprennent le secret qu’Olympia conserve depuis toutes ces années.

Premier tableau

Chez Olympia.

L’intérieur d’une maison à la décoration simple, dans lequel est disposée une télévision grand écran. Olympia se prépare à accueillir Barbara et Franck qui sont de jeunes adultes. On sonne, elle va ouvrir.

Scène 1

Olympia – Franck

Olympia :
Entre ! Entre, Franck ! Tu connais ta maison tout de même. (elle l’embrasse)
Franck :
J’ai laissé ma clé chez moi. Et puis, je ne peux plus entrer sans sonner, maintenant.
Olympia :
C’est vrai ! Déjà deux ans que tu es parti vivre ta vie ! Comme le temps passe...
Franck :
Et Barbara ? Elle n’est pas encore arrivée ?
Olympia :
Tu connais ta sœur !
Franck :
Toujours en retard ! Tu as du café ?

Olympia :
Il coule à la cuisine. Il doit être fini d’ailleurs.
Franck :
Je vais le chercher ! (il sort)
Olympia : (à Franck)
Ah ! Prends des tasses, le lait et le sucre aussi, si tu veux bien, gataki mou !
Franck : (revient avec le tout qu’il dépose sur la table)
Le bon café de nonά ! (marraine en grec) Tu sais que je n’arrive pas à faire le même chez moi. J’ai beau faire tout pareil que toi, avec les même grains, les mêmes quantités, la même machine... C’est comme ta moussaka. Impossible d’avoir le même goût !
Olympia :
Elle est délicieuse, ta moussaka.
Franck :
Oui, mais ce n’est pas la même.
Olympia :
Chacun y apporte sa touche personnelle.
Franck :
J’ai pourtant eu le meilleur des professeurs de cuisine...
Olympia :
Et moi, le plus appliqué des élèves... Tu étais si mignon avec ton tablier en forme d’aubergine ! Franck :
Oh ! Oui ! Je me souviens bien... C’est si loin maintenant...
Olympia :
Il est là, dans mon tiroir aux souvenirs.
Franck :
Ne me dis pas que tu l’as gardé ?
Olympia :
Mais oui, je l’ai gardé, avec encore bien d’autres reliques de votre enfance, à toi et à ta sœur.
Franck :
Tu ne m’en as jamais parlé de ce tiroir aux souvenirs.
Olympia :
Chaque chose en son temps, gataki mou.
Franck : (se servant une tasse de café)
Alors ! Quelle est cette nouvelle, si importante, que tu veux nous annoncer ?

Olympia :
Nous allons attendre ta sœur, si cela ne t’embête pas. Ce que j’ai à vous dire vous concerne, tous les deux.
Franck :
Rien de grave, j’espère...
Olympia :
Mais non. Ne t’inquiète pas ! (On sonne) Ah ! Voilà Barbara !

Scène 2

Olympia – Franck – Barbara

Barbara : (entre, l’air agité)
Bonjour nonά (marraine en grec).
Olympia :
Ton frère est déjà là.
Barbara :
Cela ne m’étonne pas ! (avec le sourire) Ton petit préféré... Salut Franck !
Franck :
Salut Barbara ! Tu veux du café ?
Barbara : (elle pose son sac à main, enlève son manteau et s’assoit)
Oui ! J’ai eu juste le temps de déposer Margot à la crèche, avant de passer par ici. Dis nonά, j’espère qu’on en a pas pour trop longtemps, parce que je n’ai pris qu’une heure au travail. Tu sais que je suis...
Olympia :
Toujours pressée, je sais !
Franck :
Tu devrais t’octroyer du temps soeurette.
Barbara :
Tout le monde n’est pas fonctionnaire, Franck ! (à Olympia) On est sans arrêt en train courir, surtout depuis qu’on a la petite. C’est infernal !
Olympia :
On risque d’en avoir pour plus d’une heure, Barbara, je t’avais prévenue au téléphone.

Barbara :
Plus d’une heure ! Je ne vais pas pouvoir rester plus d’une heure, nonά, je suis vraiment désolée. Tu te rends pas compte du boulot qui m’attend au bureau, sans compter ce que je dois me coltiner en revenant à la maison.
Olympia :
Euh...
Barbara :
Je ne dis pas cela pour toi, bien sûr. (après un temps) Bon ! Alors, pourquoi m’ as-tu demandé de venir ce matin ?
Olympia :
D’abord pour te voir un peu. Je ne te vois plus ! Ensuite...
Barbara :
Mais pas du tout, on se voit...
Olympia :
À Noël ! C’est à peu près tout.
Barbara :
Ah ! Mais... Parce que tu vois Franck plus souvent ?
Olympia :
Franck vient une fois par semaine, ou il me téléphone. Toi, jamais ! Oh, cela n’est pas un reproche, agapi mou, je comprends très bien ta situation ; ne t’en fais pas.
Barbara :
Evidemment ! (clin d’oeil) C’est ton petit chouchou !
Olympia :
Vous êtes tous les deux, mes petits chéris, tête de mule ! De toute façon, vous n’êtes pas là pour parler de vos petites jalousies d’enfant. Ce que j’ai à vous dire est beaucoup plus important.
Franck :
Oh ! Oh ! Tu commences à m’intriguer, là.
Barbara :
Oui, quelle est cette information cruciale qui ne peut pas attendre le week-end ?
Olympia :
Non, agapi mou, c’est aujourd’hui ! 20 ans, jour pour jour ! J’ai promis.
Franck :
Une promesse !

Barbara :
Promis ? Mais à qui ?
Olympia :
À vos parents !
Franck : (qui devient plus sérieux)
Comment ça, à nos parents ?
Barbara : (qui subitement ne pense plus au temps qui passe)
Quel jour sommes-nous ?
Franck :
Une semaine avant l’anniversaire de leur accident.
Barbara :
Le vingtième anniversaire ! C’est cela ?
Olympia :
Oui.
Franck :
Il faut nous expliquer, maintenant, nonά.
Olympia :
Je ne peux rien vous dire, avant...
Barbara :
Avant quoi ?
Olympia :
Avant que vous ayez vu la vidéo.
Franck :
La vidéo ? Quelle vidéo ?
Olympia :
Leur vidéo !
Barbara :
Attends ! Attends, là ! Tu es en train de nous dire que nos parents ont fait une vidéo que tu vas seulement nous montrer maintenant ?
Olympia :
Oui, c’est cela.
Franck :
Mais... mais d’où elle sort cette vidéo ? De ton tiroir aux souvenirs ?
Olympia :
Oui...
Franck :
Et qu’est-ce qu’elle montre ? Qu’est-ce qu’elle dit ? Olympia :
Je ne peux pas vous le dire. Vous devez d’abord la regarder... la regarder en entier ! Et elle dure un peu plus d’une heure, Barbara.
Barbara :
Mais pourquoi, pourquoi avoir attendu si longtemps avant de nous la montrer ?
Olympia :
Ils m’ont fait promettre d’attendre jusqu’à aujourd’hui.

Franck :
20 ans après la création de leur petit film, c’est cela ?
Olympia : (va dans un tiroir et en sort un boitier)
Voici le CD ! (elle le dépose sur la table) Vous n’avez plus qu’à l’insérer dans l’appareil. Maintenant, moi, je vous laisse.
Barbara :
Tu ne restes pas ?
Olympia :
Non, je l’ai déjà vue... avec eux. Je ne veux plus jamais la revoir. Je serais dans la cuisine, si vous avez besoin de moi.
Franck :
Et si nous ne voulions pas la voir !
Olympia :
C’est tout à fait votre droit. Dans ce cas, je détruirai le CD, et vous ne saurez jamais ce que contenait la vidéo, car je garderai leur secret jusqu’au bout.
Barbara :
Que voulaient nos parents ?
Olympia :
Ils ont fait cette vidéo pour vous, mais ils tenaient à ce que vous soyez libres de la voir ou non. Ils avaient prévu votre hésitation. C’est votre choix. À vous de me dire ce que je dois faire : vous laisser, ou détruire le CD ?
Franck :
Barbara ?
Barbara :
Je ne sais pas, tout ceci me fait subitement peur.
Olympia :
Prenez votre temps ! Je vais dans la cuisine. Quand vous aurez pris une décision, appelez-moi ! Ou ne m’appelez pas, si vous avez choisi de visionner le CD. Soyez courageux, les enfants ! Et surtout, surtout, soyez indulgents ! (elle sort)

Scène 3

Barbara – Franck

Franck :
J’ai le coeur qui bat la chamade.
Barbara : (qui se saisit du DVD)
Qu’est-ce qu’il y a dans ce DVD ?
Franck :
De toute évidence, nos parents avaient un secret qu’ils ont décidé de nous révéler 20 ans plus tard. Drôle d’idée, tu trouves pas ?
Barbara :
Plutôt macabre, comme idée, non ? Qu’est-ce que c’est que ce truc à la con ?
Franck :
Il n’y a qu’un moyen de le savoir...
Barbara :
Nous ne savons rien de nos parents. Olympia ne nous en a jamais parler que de manière évasive, alors qu’elle savait. Elle savait depuis le début.
Franck :
Tu as raison, il y a 20 ans qu’elle nous élève, et c’est seulement maintenant qu’elle nous parle de cette vidéo. C’est dégueulasse de sa part !
Barbara :
Je ne sais pas si j’ai vraiment envie de savoir ce qu’elle contient. Peu importe l’importance que nos parents y accordaient. Et si tout ce qu’on a pensé d’eux pendant ces vingts dernières années n’étaient pas la vérité ?
Franck :
Qu’est-ce que tu veux dire ? Que nos parents ne seraient peut-être pas morts dans un accident, lors de leur voyage en Grèce, comme tout le monde nous l’a raconté ? Tu penses qu’Olympia, nos grands- parents, nos tantes et oncles, nous ont menti durant toutes ces années ?

Barbara :
Pourquoi pas ? Qu’est-ce qu’on sait d’Olympia, tout compte fait ? Rien !
Franck :
Mais si, on sait tout !
Barbara :
Tout ce...

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