Britannicus Musical Circus

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QU’IL EST BON DE RIRE DE TANT DE NOIRCEUR
Dans une troupe de théâtre ambulant, un « Monsieur Loyal » tonitruant mène ses comédiens à la cravache pour vous raconter la véritable, et non moins monstrueuse, histoire de Britannicus. Tout se passe en un seul jour à Rome. En mai 68 de notre ère, le jour de son couronnement, Néron, mis sur le trône par l’assassinat à point nommé de son père Claude par sa chère maman Agrippine, enlève Junie, fiancée tendrement aimée de son frère Britannicus. Tout cela va entraîner les personnages dans une fureur délirante et jubilatoire.

/ Prologue /

Gilbert  ( Entrant dans la salle , au public)

Ils sont venus, ils sont tous là ! Oh ! Peuple de Rome ! Vous êtes bien là, peuple de Rome ? Vous êtes bien là ?  Je ne vous entends pas, vous êtes bien là , le peuple de Rome ? Vous êtes bien accrochés ? Parce que là, vous allez assister à une tragédie et la tragédie c’est pas youpi youpi. Est ce que vous savez ce que c’est la tragédie ? C’est simple la tragédie : tu sais que tu nais en sortant d’un trou. Tu sais que tu meurs en y rentrant et que le reste du temps, tu creuses ! Musique ! 

 

/  Scène 1 Agrippine Albin / 

(Noir . Musique sombre)          

Agrippine 

Ça y est, il sort ? 

Albin 

Hélas oui madame ! Et c’est un funeste présage, les pieds devant. 

Agrippine 

Et bien comme ça, il finira comme il a commencé ! 

Albin 

Oh ! 

Agrippine 

Quoi ? 

Albin 

Ses attributs, madame. Ils sont disproportionnés, et sa peau, on dirait celle d’un serpent. 

Agrippine 

C’est exactement ce que m’a dit l’oracle !       

Albin 

Que vous a-t-il dit ? 

Agrippine 

Que j’allais enfanter d’un monstre, qui allait devenir empereur et tuer sa mère. 

Albin 

Mais sa mère, c’est vous, madame. Tuez le, ce monstre, avant qu’il ne vous occise ! 

Agrippine 

Mais tu n’as rien compris ?! Que m’importe de mourir s’il règne ! Je ne l’aimerai pas afin que tous le craignent. Il sera mon héros tout entouré de haine (épelant) Haine, Héros, Haine: Néron ! Voila son nom de scène ! Et que brûle sa vie pour que brille la mienne ! Bon allez , j’y vais moi ! Mais c’est pas vrai, qu’est ce qu’il peut brailler ce môme ! 

Albin 

C’est que vous le traînez derrière vous. Vous n’avez pas coupé le cordon... 

/  Scène 2  Toute la troupe /

(Tous rentrent dans le noir . Lumière guirlande . Ils dansent sur une musique d’accordéon  comme dans une boite à musique. Arrêt .) 

Gilbert 

Approchez mesdames, mesdemoiselles, messieurs, approchez ! Bienvenue au cirque ! Je me représente, je suis le directeur 

Gilles 

Et moi,… 

Gilbert 

Le sous-directeur ! Je suis aussi le dresseur  des monstres de ce cirque. Et attention, les monstres que vous allez voir ce soir sont des monstres aussi monstrueux que vous ! Sauf que eux, ils vont s’échapper de leurs cage. 

Gilles 

Et ils vont vous manger ! 

Gilbert 

Alors que vous, vous les avez enfermés dans votre fort intérieur 

Gilles 

Et ils mangent votre intérieur 

Gilbert 

Et pourtant votre monstre est là, prêt à bondir ! 

Gilles 

Ça me donne faim, moi tout ça ! 

Gilbert 

Prêt à dévorer votre bonne conscience 

Gilles 

Je pourrais manger un ours !

Gilbert 

Votre bonne morale 

Gilles 

Mais Il veut qu’on mange qu’après le spectacle. 

Gilbert ( dans un hurlement monstrueux  à Gilles)

Silence ! ( se retournant souriant au public) Laissez votre monstre s'échapper ! Libérez-vous de vos chaînes ! Délivrez vous du mal ! Vous avez le choix ! C’est cela notre tragédie. Avoir le choix. Entre le  divin et le néant. Et pour les petits malins qui ont cru bon de choisir le divan, vous voyez bien que ça ne marche pas. Dieu n’est pas un nombril. Dieu n’est pas une impasse. Dieu est une épicerie. On y trouve de tout dedans mais quant à savoir si c’est ouvert ou fermé, je vous laisse vous renseigner sur les horaires, d’y faire vos courses ou pas. Moi, je ne veux rien savoir. je vais juste vous raconter votre histoire, je vais juste vous montrer votre monstre. Ainsi soit il !

Il était une fois. 

( Même musique et même danse qu’au début de la scène )

Approchez Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, approchez ! Bienvenue au cirque ! (Arrêt)

/  Scène 3 Gilbert, Yohann, Ninon /

( Yohann fait un roulement de tambour)

Gilbert 

Et, pour commencer, je vous demande d’accueillir non pas un monstre mais la première de ses proies, sa nourriture, sa viande fraîche, celle qu’il dévore et qui le dévore, je veux bien sûr parler de l’innocence ! ( il montre le rideau d’entrée. Personne n’est là. Il recommence ) Je veux bien sûr parler de l’innocence ! ( il montre le rideau d’entrée. Personne n’est là. A Yoann) Qu’est ce qu'elle fait ? (Au public) En même temps, ça se perd si vite, l’innocence ! ( il rit) Silence ! ( il va en coulisse. A Ninon) C’est maintenant que tu dois rentrer. C'est pas vrai ! C'est de l'innocence que je voulais, pas d'une débile mentale. (au public) elle vient de Bretagne, de Plouguerneau. Présentation de l’innocence ! (Ninon fait une danse sur le plot) Admirez le dressage, sous vos applaudissements, silence !  Il faut vous dire qu’on change de comédienne chaque jour pour jouer l'innocente parce qu’elles sont tellement saccagées pendant le spectacle, vous verrez, qu’elles ne reviennent jamais le lendemain. (il rit ) Silence !  L’histoire peut maintenant commencer. Musique ! 

Il était une fois en mai 68 après Jésus Christ , le 26 très exactement, aux portes de Rome, une jeune et jolie fille, Junie, qui se promène en toute innocence dans l’aurore et dans le clair obscur d’un sous bois moussu et verdoyant.

/ Chanson 1  Junie /

 

There’s a way into the sky, 

we can fly, 

If you feel love .

Over you, over you, over you ! 

Cause I love you, I love you, I love. 

There’s a way into the sky.

/  Scène 4 Gilbert, Yohann, Ninon, Pascal /

Gilbert 

Quand, tout à coup surgit d’un buisson ardent d’épines, le beau Britannicus ! 

Pascal

Hop, hop, hop ! C'est moi ! 

Gilbert (à Pascal) 

Qu'est ce que tu fais ? Tu dois être l’amoureux là ! 

Pascal 

C'est pas évident... Chaque soir c'est une nouvelle... 

Gilbert  

Plains toi ! ( au public) Y’en a plein ici qui voudraient bien en avoir une nouvelle chaque soir. ( il rit) Silence ! ( A pascal) Et puis, de toute façon, tu n’as pas le choix. Tu te rappelles où je t'ai récupéré ? Tu dormais dans les égouts de Bobigny. Tu te souviens ? Alors, ou tu joues l’amoureux, ou tu retombes dans ta merde à Bobigny, c’est clair ? 

Pascal 

Oui ! 

Gilbert  

J’ai pas bien entendu 

Pascal 

Je joue l’amoureux. 

Gilbert  

Admirez le dressage ! Sous vos applaudissements ! Silence ! La scène des amoureux ! 

Britannicus 

Le jour se lève ! 

Gilbert  

On est pas en répétition, là. Il y a du public, bon sang ! Tu joues ça comme une patate enfin ! Pense à ce que tu dis ! C'est le jour qui se lève. Toi tu dis (il le caricature) “Le jour se lève !” (pour lui montrer) Pense à ce que tu dis ! C’est le jour qui se lève quand même ! Tu t’imagines s’il ne se levait pas hein ? Tu t’en rends compte ? Et bien alors dis le “Le jour se lève !” C’est quand même extraordinaire, non ? 

Britannicus 

Le jour se lève ! 

Gilbert (il s'énerve) 

De l’enthousiasme ! Le théâtre c’est avant tout de l'enthousiasme ! Pense à une résurrection. Pense à Jésus, quand il a compris qu’il était ressuscité et qu’il a vu l’aurore pointer son nez. Il a dit “ Ouah, Le jour se lève !” 

Britannicus (Pascal en mettant les bras en croix et en cognant Junie avec) 

Ouah, Le jour se lève !

Gilbert

Mais non, Jésus c’est une image ! C’est à l'intérieur de toi. A l’intérieur ! A l’intérieur ! Il a pigé, Bobigny ?

Pascal 

Oui. 

Gilbert  

Alors il y va le Bobby . Vas y Bobby !“

Britannicus 

Le jour se lève ! 

Gilbert  

Admirez le dressage ! Sous vos applaudissements ! Silence ! La scène des amoureux ! Musique ! 

/  Scène 5 Junie, Britannicus /

Britannicus 

Le jour se lève ! 

Junie 

Le vent aussi ! 

Britannicus   

Comme je l'envie 

Junie 

Tu envies le vent ?

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