Georges et Marcel sont assis sur un banc public. Ils sont immobiles et silencieux, perdus dans leurs pensées. Puis :
GEORGES (désabusé) - Ma femme me trompe.
MARCEL - Il ne fallait pas demander sa main aussi !
GEORGES - On me l’a donnée !
MARCEL - Il fallait refuser !
GEORGES - Mais, je la lui ai rendue !
MARCEL - Oui, mais le mal était fait.
GEORGES (dépité) - C’est ma foi vrai...
MARCEL - Vous n’avez pas l’air consolé ?..
GEORGES - Ben non... Connaître la raison ne détruit pas l’effet !
MARCEL (admiratif) - Bien raisonné !
GEORGES (heureux du compliment) - Merci !
MARCEL - Vous savez (Un temps.) Si ça peut vous consoler (Un temps.) Moi, je ne suis pas marié...
GEORGES - Ah, non ?
MARCEL - Non. Mais ça ne m’empêche pas de me tromper. Comme quoi, il ne faut pas se mettre martel en tête.
GEORGES (il réfléchit) - Oui, mais tout de même... (Un temps.) Ma femme lorsqu’elle me trompe : pensez vous qu’elle puisse se tromper aussi ?
MARCEL (admiratif) - Ah ! Excellent ! J’avoue que je n’avais pas envisagé cette hypothèse ! Très intéressant !
GEORGES (flatté) - N’est-ce pas ? Pour être franc : je ne suis pas mécontent de moi sur ce coup là !
MARCEL - Vous avez raison, on ne se contente pas assez de nos jours : trop de technique !
GEORGES - Oui : trop de technique. (Un temps.) Et trop de mots en “ique”.
MARCEL (acquiesçant) - Pensez donc : informatique, Bureautique...
GEORGES - ...Logistique, synthétique...
MARCEL - ...Elastique...
GEORGES (le coupant) - Non : pas élastique !
MARCEL (surpris) - Non ?
GEORGES - Non.
MARCEL (étonné) - Ah ? Tiens ? J’aurais cru. (Un temps.) Pourtant, c’est un mot en “ique”, non ?
GEORGES (docte) - Non en “tique”, pas en “ique”.
MARCEL (humble) - Ma foi, je vous fais confiance : vous êtes plus cultivé que moi.
GEORGES (modeste) - N’exagérons rien ! Je reconnais que les mots en “ique” n’ont pas beaucoup de secrets pour moi, mais je ne sais pas tout.
MARCEL - Dieu vous en garde ! Comme disait un philosophe : il vaut mieux ne rien savoir sur tout, que tout savoir sur rien.
GEORGES - C’est très profond !
MARCEL - Oui. D’ailleurs, parfois je m’y perds...
GEORGES - C’est le problème des pensées profondes, il vaut mieux rester en surface.
MARCEL - Ah, bravo ! Très juste ! Décidément : vous gagnez à être connu !
GEORGES (flatté) - Merci, merci ! (Soudain intéressé.) Qu’est-ce que je gagne ?
MARCEL (légèrement embarrassé) - Euh... Ma considération...
GEORGES (déçu) - C’est tout ?
MARCEL - ...Distinguée ! Ma considération distinguée !
GEORGES (rasséréné) - C’est mieux !
Un chien - invisible pour le spectateur - passe devant eux.
MARCEL - Tiens ? Un chien...
GEORGES - Oui : un chien...
MARCEL (sourire complice) - C’est bête un chien !
GEORGES - C’est vrai : c’est bête un chien.
MARCEL (amusé) - ...Avec ses quatre pattes !
GEORGES (méprisant) - ...Sa longue queue !
MARCEL (il rit) - Ah ! ah ! ah ! Et ses oreilles ! Elles pendent ! Regardez comme elles
pendent !
GEORGES (il rit aussi) - Oui, ih ! ih ! ih ! Sa langue ! Elle pend ! Elle pend aussi !
MARCEL - Ah ! ah ! ah ! C’que c’est bête un chien ! Regardez : il remue la queue !
Ils rient, en faisant des mimiques pour se moquer du chien. Aboiements agressifs du
chien.
MARCEL (surpris, puis inquiet) - Oh ? Holà ! Attention !
Marcel et Georges sautent sur la banc et brassent des bras pour faire partir le chien.
Ils font “Pschit ! Pschit !” pour lui faire peur. Apparemment, le chien s’en va, car ils descendent du banc.
GEORGES - C’est bête et méchant un chien : on se méfiera !
MARCEL - Sale bête !
Ils se rassoient. Grand silence.
GEORGES (satisfait) - On a quand même bien rigolé !
MARCEL - Oui, c’est vrai ! Mais la prochaine fois : gare au chien ! Il a bien failli nous
mordre !
GEORGES - On n’est pas libre tout compte fait : on rit gentiment et un chien surgit
méchamment...
MARCEL - C’est vrai : on n’est pas libre. Il y a toujours un chien quelque part pour
vous le rappeler. D’ailleurs, ne dit-on pas : une vie de chien ?
GEORGES (songeur) - Oui... Une vie de chien...
Silence. Les deux hommes s’enferment dans leurs méditations plus ou moins mornes.
MARCEL (sortant de sa torpeur) - Pssssit !
GEORGES - Mmmmh ?
MARCEL - Regardez ! (Il désigne quelque chose devant eux.)
GEORGES (s’exclamant) - On ! Un pigeon !
MARCEL (inquiet) - Chut ! Pas si fort !
GEORGES (étonné) - Ben, pourquoi ?
MARCEL - Je n’ai pas envie qu’il nous morde !
GEORGES - Ça ne mord pas un pigeon, voyons ! Ça vole !
MARCEL - Ah, oui ! Suis-je bête : pigeon vole ! C’est gentil un pigeon... (Il roucoule
bêtement en direction du pigeon.)
GEORGES (décontenancé) - Qu’est-ce que vous faites ?
MARCEL - Ben... Je roucoule... Je lui parle en somme... C’est gentil un pigeon !
GEORGES - Vous avez raison !
Ils se mettent accroupis et roucoulent de concert.
GEORGES (s’arrêtant de roucouler et se relevant contrarié) - Il s’en fout royalement !
MARCEL (même jeu) - Royalement ! C’est le mot ! (Un temps.) On doit mal s’y prendre... (Désolé.) C’est dommage : le symbole de la paix ne nous comprend pas !
GEORGES (corrigeant) - Vous faites erreur : c’est la colombe le symbole de la paix.
MARCEL (rassuré) - Ah, bon ? Alors ce n’est pas si grave !
GEORGES (amusé) - On n’y a pas laissé de plumes !
MARCEL (riant) - Ah ! ah ! ah ! Très drôle ! Vraiment ! Ah ! ah ! ah ! (Calmé.) Vous
êtes spirituel, vous savez ?
GEORGES (modeste) - Par moment, oui. D’autres moments, non. Tout le monde est
comme ça, je crois...
MARCEL - Peut-être, oui... (Se voulant aimable sincèrement.) Tout de même, je trouve que vous avez plus de moments spirituels que d’autres... Notez que je n’ai pas compté...
GEORGES (embarrassé) - Allons, allons... Ne me faites pas rougir ! J’ai passé l’âge !
MARCEL (surpris) - Ah ? Il y a un âge pour rougir ?
GEORGES - Naturellement : à chaque âge ses plaisirs.
MARCEL (dans le désir de s’instruire) - Vous prenez du plaisir à rougir ?
GEORGES (observant ses souliers) - J’éprouve de la honte (Un temps.) Mais de la honte et de l’humiliation surgit parfois un peu de plaisir...
MARCEL (à lui même) - Un peu masochiste quand même !...
GEORGES (sans entendre, continuant sa pensée) - ...Quand j’étais jeune, je rougissais
souvent... (Un temps.) Et puis on m’a appris l’algèbre et la géométrie, les logarithmes et
les espaces vectoriels...
MARCEL - Remèdes de cheval !
GEORGES - Pourtant, j’ai fait l’âne ! Mais la greffe cartésienne a fini par prendre...
(Un temps.) Je ne m’en plains pas... (Un temps, puis sans conviction.) Enfin, pas vraiment...
Long silence gêné. Les deux hommes évitent de se regarder.
MARCEL (s’intéressant à nouveau au pigeon devant lui) - Regardez le pigeon ! Il picore ! (Il se baisse pour mieux voir.) Ça bouffe vraiment n’importe quoi ! Moi, je ne pourrais pas !
GEORGES - C’est pour ça que vous êtes un homme.
MARCEL (taquin) - Très cartésien votre raisonnement, hein ? (Plus sérieux.) Mais il
est vrai que je ne suis pas un pigeon. Cela m’ennuierait franchement. (Montrant le volatile.) Non, mais regardez-le ! il avale des cailloux ! C’est pas humain ça !
GEORGES (malgré lui) - C’est normal, c’est un pigeon.
MARCEL - Ben oui... Suis-je bête ! J’ai des excuses : ni Thalès, ni Euclide et encore moins Pythagore n’ont eu prise sur moi... (Démoralisé.) Je ne suis qu’un homme sans
âge et sans plaisir !...
GEORGES (tapotant l’épaule de Marcel) - Allons, allons ! Ne dites pas ça ! Je ne voulais pas vous blesser... Je suis navré... Vous m’êtes très sympathique... (Un temps.) Tout ça n’est qu’une question de conventions ! Le pigeon, il s’appelle comme ça parce qu’un beau jour, une personne a décidé qu’il en serait ainsi !..
MARCEL (se reprenant) - Oui. Vous avez raison ! Je n’vais pas m’empoisonner la vie
à cause de ce volatile ! (Il se lève et frappe dans ses mains.) PSCHIIIIT !
GEORGES - Vous avez raison : on se laisse suffisamment empoisonner l’existence comme ça ! (Un temps.) Alors que l’on peut être si bien avec peu de chose. (Un temps.)
Voyez-vous, moi je considère que je n’aurais pas perdu ma journée en m’asseyant sur
ce banc !
MARCEL (se rasseyant, satisfait) - Moi non plus, mon cher. (Un temps.) Vraiment, quel plaisir d’être assis là, à côté de vous, et de converser gentiment.
GEORGES (rêveur) - Oui... Gentiment... Le mot est juste...
MARCEL (imaginant le pire) - Mon Dieu ! Imaginez que ce banc n’ait jamais existé ?
GEORGES (surpris) - Pas de banc ?
MARCEL - Pas de banc...
GEORGES - Ici ?
MARCEL - Ici...
GEORGES - Ce square, sans banc ?
MARCEL - Oui.
GEORGES (horrifié) - Ça serait atroce !
MARCEL - Terrible !
GEORGES - Terrifiant !
MARCEL - Affreux !
GEORGES - Sinistre !
MARCEL - Un vide sidéral !
GEORGES - un espace sidérant !
MARCEL - Un désert affectif !
GEORGES - Une crotte sans fumet !
Long silence déprimé.
MARCEL (se reprenant) - Heureusement, c’est inimaginable une chose pareille ! La preuve, nous sommes assis dessus ! (Il tapote le banc.)
GEORGES (tapote le banc également) - Ouf ! Vous m’avez fait peur !
MARCEL - Pour être franc, je me suis fait un peu peur, moi aussi !
GEORGES - De grâce, ne faites plus ça : c’est comme ça qu’on attrape des rides !
MARCEL (confus) - Pardon ! Mille pardons ! Je m’en veux. On a déjà trop d’occasions d’avoir peur dans la vie !
GEORGES - Oui... Peur des chiens, peur du noir...
MARCEL - ...Peur du vide, peur des gens...
GEORGES - ...Peur de la solitude, peur de l’autre...
MARCEL - ...Peur de vieillir, peur d’être malade...
GEORGES - ...Peur du sexe, peur des mots...
MARCEL -...Peur de l’inconnu, peur de la mort...
GEORGES - Oui... de la mort... peur d’être... ou de n’être pas... le trépas...
MARCEL (se ressaisissant) - Oh, mais ce n’est pas très folichon tout ça !
GEORGES - Non, ce n’est pas folichon...
MARCEL (essayant de changer la conversation) - Euh... vous savez ?.. Je crois que si les mouches ne zonzonnaient pas bruyamment à nos oreilles... (Un temps.) ...Nous les trouverions peut-être jolies... (Un temps.) La vie des hommes serait sans doute moins laide aussi, mais peut-être que je m’avance un peu...
GEORGES - C’est certain, il y a trop de mouches. Et trop de bruit sur cette planète. On se croit toujours obligé de meubler le silence. Quant à dire si je trouverais les mouches plus jolies si elles étaient silencieuses !.. (Un temps.) Une chose est certaine : la vie est souvent enlaidie par le bruit que l’on fait autour...
MARCEL (sincère) - J’admire votre façon de raisonner ! (Enthousiaste.) Ah ! Quel bonheur ce square, avec ce banc qui nous réunit !
GEORGES (ému) - Oui... ce square et ce banc... (Un temps.) ...Et puis vous. Un coin de ciel bleu dans un univers gris...
MARCEL - A propos, vous venez souvent ici ?
GEORGSE - Non, c’est la première fois.
MARCEL - Tout comme moi, alors ?
GEORGES - Si vous le dites...
MARCEL - Figurez-vous qu’avant je passais devant ce square sans même le regarder ! Pressé, toujours pressé !
GEORGES (désabusé) - Et oui : pressé...
MARCEL - Je passais et je repassais, jour après jour devant le square, sans jamais le voir. J’avais des excuses bien sûr, puisque je marchais sur le trottoir d’en face. (Un temps.) Mais quand même ! Que de regrets en pensant au temps perdu !
GEORGES (nostalgique) - Ah ! Le temps perdu !..
MARCEL - Je marchais à grands pas, droit devant moi vers un destin tracé au cordeau, gonflé de mon importance !.. (Un temps.) Puis, un jour, sans raison - mais était-ce sans raison ? - J’ai tourné la tête à droite en direction du square... (Un temps.) ...Et j’ai vu le banc.
GEORGES (à lui même, rêveur) - ...Le banc... (Un temps, puis s’adressant à Marcel.) Vous êtes allé vous asseoir ?
MARCEL - Oh, non ! Pas tout de suite ! C’était comme un choc ! Une révélation ! (Un temps.) La vie que j’avais menée jusque là n’avait plus de sens, mais l’admettre comme ça, tout à trac ! C’était dur !..
GEORGES - Oui, très dur...
MARCEL - J’ai hésité longtemps avant de traverser la rue et de rentrer dans le square. (un temps.) Puis, un beau jour, je me suis pris par la main et j’ai dit « Marcel, allons-y ! » Ce jour, c’est aujourd’hui et me voici !
GEORGES - Ainsi, Marcel, c’est vous ?
MARCEL - Oui...
GEORGES - Et bien Marcel, moi aussi c’est la première fois que je m’assois sur ce banc. (Un temps, puis évoquant.) Avant j’allais dans les parcs, les jardins botaniques ou les zoos. Ce n’étaient pas les bancs qui manquaient ! Je n’y allais pas seul. Mon épouse m’accompagnait. (triste.) Fleur parmi les fleurs. Biche parmi les biches. (Un temps.) Le temps s’écoulait. Les jours chassant les jours. Au fur et à mesure que le temps passait, les baisers de ma femme se faisaient moins ardents. Je sentais son ennui en dépit de son parfum et il y avait de la langueur dans ses caresses. Un jour, le vent s’en est mêlé, il a emporté mes phrases : celles que je destinais à ma femme et qui auraient pu la retenir. Mais elle est partie. (Un temps.) Alors, je suis venu m’asseoir ici. (Un temps, il regarde Marcel intensément.) Je m’appelle Georges, Marcel...
MARCEL (embarrassé) - Oui, je sais...
GEORGES - Je crois que me femme me trompe, Marcel.
MARCEL - Allons, ne dites pas ça, voyons ! Vous vous faites du mal !
GEORGES - Non. (Un temps.) Elle est partie comme un soupir, en prononçant votre nom...
MARCEL (se levant contrarié) - Elles font toutes ça ! Allons, allons ! Parlons d’autre chose... Ce joli petit square, par exemple ?..
GEORGES - Vous savez bien que ce n’est plus possible.
MARCEL - Il suffit de vouloir... Les choses n’existent souvent que parce qu’on les désire ! Ou parce qu’on en parle ! Vous ne semblez pas connaître le pouvoir de l’évocation.
GEORGES - Oh, si ! Sans cela vous ne seriez pas là !
MARCEL (il encaisse) - Le hasard...
GEORGES - Vous savez bien que non.
MARCEL - Ce petit square ne vous plaît plus ?
GEORGES - Ce qu’il m’a révélé m’a bouleversé : je ne veux plus en entendre parler.
MARCEL (s’asseyant, conciliant) - Et ce banc ? Ce chouette petit banc avide de conversation, hein ?
GEORGES - J’aime autant l’oublier. D’ailleurs c’est l’oubli que je suis venu chercher.
MARCEL (se levant et s’emportant) - Alors ? Les chiens ; les pigeons ; les mathématiques ; les femmes et les enfants d’abord ; l’âge du capitaine ; tout ça c’est fini ? On balaye tout ad vitam aeternam ?
GEORGES (neutre) - L’expression est appropriée.
MARCEL (se rasseyant, atteint) - Vous êtes dur !
GEORGES - La vie est dure ! Vie : ce petit mot bref de trois lettres est un concentré de douleur !
MARCEL - Ajoutez-y des lettres, elle se transformera en existence ! Délayez vos peines dans les joies et les rires, vous y trouverez un certain charme !
GEORGES - Ah ! Marcel ! Marcel ! Vous ne jouez pas le jeu ! Ne me retenez pas, vous savez bien que ce ne sont que vains prétextes !
MARCEL - N’êtes vous pas dupe du noir dont vous drapez ce monde ?
GEORGES - Sans doute... De toute façon, on passe son temps à se tromper, ou à être trompé.
MARCEL - On a le droit à l’erreur. On peut toujours corriger, modifier...
GEORGES - Il y a des moments où il faut faire des choix. J’en ai fait un, je m’y tiens. Finissons-en, le soir tombe et j’ai froid !
MARCEL - Désormais, vous aurez toujours froid.
GEORGES - Oui.
MARCEL - Vous n’êtes pas marrant !
GEORGES - Je sais.
Il se lèvent et s’apprêtent à partir.
MARCEL - Je n’ai pas la tâche facile !
GEORGES - Chacun son lot.
MARCEL - Vous ne pouviez pas attendre encore un peu ?
GEORGES - Vraiment, non.
MARCEL - Si c’est pas malheureux ! Ce square si charmant, ce petit banc. Vous et moi et la conversation au milieu : c’était pas beau ?
GEORGES - Les meilleures choses ont une fin, Marcel, vous le savez bien.
Marcel récupère sa faux contre un mur et ils sortent.
FIN