Source De Discorde

Genres :
Thèmes :
Distribution :
Durée :

Un candidat aux élections municipales se représente pour la 4eme fois. Il est un peu looser, assez beauf avec un ego boursouflé. Devant sa femme et sa directrice de campagne , il expose sa stratégie pour gagner : “décrédibiliser” son adversaire en propageant des rumeurs et fake news. C’est le déclic, qu’attendaient les deux femmes pour pour s’opposer à lui et lui révéler leur plan secret. Convaincues que l’homme ne pourra jamais être élu maire et après avoir rencontrés des militants, elles ont décidées de l’évincer de la tête de liste à leur profit . Un “petit crime politique conjugal “…

🔥 Ajouter aux favoris

Soyez le premier à donner votre avis !

Connectez-vous pour laisser un avis !

René : Les municipales c’est dans 6 mois les filles et Je vous le dis, on va gagner ! Je veux niquer Borel cette fois ci !

Jeanne : Ce n’est pas encore joué ! On se bat sur les mêmes idées et les sondages nous donnent encore loin derrière lui.

René : Je sais, donc …pour gagner, il faut changer de stratégie ! Cette campagne doit être beaucoup plus « incarnée ». (a Jeanne) Cette toi qui dirige ma campagne, Il faut que tu la recentres autour de moi, autour de ce que je représente. (à Béatrice) Et toi chérie, essaie d’être présente le plus possible à mes cotés .

 

Jeanne (Ironique) : Ah, Parce que les dernières fois, ce n’était pas déjà le cas ?

René : oh ça va ! … j’ai réfléchi à un plan innovant

Béatrice : On t’écoute ! Hâte d’avoir tous les détails !

 

Jeanne : Je crains le pire…

René : Pour gagner, il est essentiel que les électeurs me voient tel que je suis vraiment : un homme fort, honnête et intègre.

Jeanne : (ironique) Whaouh … c’est … un peu « ambitieux », non ? Tu te présentes pour la 4eme fois, je te rappelle

René : Justement, cette fois je veux montrer qui je suis vraiment, j’ai trop fait de compromis dans le passé, j’ai trop écouté les idées des uns et des autres.

Jeanne : (Ironique) donc tu n’écouteras plus personne désormais ! … oui remarque, ...  C’est innovant !

René : Je t’en prie, je veux juste être moi même ! C’est comme cela que je vais gagner ! Regarde partout dans le monde ce sont les vrais leaders qui émergent et qui gagnent !

Jeanne : Il nous faut quand même une stratégie avec des idées. On ne peut pas faire campagne juste autour de ta personne ! Les municipales c’est un scrutin de liste !

Béatrice : C’est l’élection de toute une équipe derrière toi

René : C’est du passé tout ça ! Aujourd’hui, C’est tik-tok et X qui gouvernent le monde, on ne vote plus pour des stratégies mais pour des gueules, des followers , de l’émotion , du désir , de la haine , et juste « pour des mecs qui en ont quoi ! »  . Ce que je vous demande c’est de m’aider à créer ce désir !

Jeanne (toujours ironique) : Créer du désir … rien que ça ? reste sur terre, STP René ? On n’est pas dans « house of cards » !  Tu te présentes juste à la mairie d’une petite ville de province.

Béatrice :  Tout le monde se connait ici ! Ce n’est pas une question de désir mais de lien de confiance entre un maire et ses administrés.

René : Justement ! Mon plan c’est de brouiller ce lien entre Borel et ses électeurs :  On va distiller quelques « informations subtiles » et autres rumeurs bien senties sur lui via les réseaux sociaux et autres blogs.  Ça va rapidement faire le tour de la ville. Sexe, morale et argent, c’est le triptyque gagnant ! Le Borel, il ne va pas s’en remettre …

Jeanne : Ce n’est pas très légal ni très moral ?

René : On se fout de la vérité, ce qui importe c’est l’impact et la perception dans l’opinion. Il faut seulement que cela paraisse vraisemblable, et avec Borel ce ne sera pas trop compliqué. Avec toutes les casseroles qu’il se trimbale c’est « top chef » à lui tout seul

Béatrice : Pardon, C’est ça ton idée innovante ? Tu me déçois vraiment, c’est nul ! Déverser du fumier sur ton adversaire politique pour le décrédibiliser.  C’est vieux comme le monde et ringard !

René : Attends, c’est plus subtil que ça ! l’idée est de ne surtout pas essayer d’alimenter ou encore d’ignorer ces rumeurs. Je vais faire exactement l’inverse … (temps de silence)

Jeanne : … Vas-y machiavel ! on boit tes paroles

René : Une fois toutes ces rumeurs bien installées dans la ville, je prendrai la parole pour condamner ces attaques ignobles et ces bassesses politiques. Je montrerai du respect et de l’empathie pour Borel… je déclarerai que la politique doit se faire uniquement sur le terrain de la vérité et je lui souhaiterai bonne chance.

Béatrice : C’est n’importe quoi ! tout juste le petit scénario minable d’un vieux tocard de la politique

René : Mais non, c’est génial je te dis : D’un seul coup j’atteins deux objectifs : brouiller l’image de l’autre crétin de Borel et apparaitre comme un homme courageux, responsable, modéré.

Béatrice : tu vas seulement passer pour le bouffon de la manipulation ! Ton plan … c’est… c’est … infantile et pas crédible !

Jeanne : On ne vote plus pour des idées, certes, mais on cherche quand même à élire des leaders qui soient un tant soit peu charismatiques et inspirants.

René : Oui ! on ne combat plus sur le terrain des idées ou des valeurs. La politique c’est devenu un combat d’homme à homme avec du sang et des larmes. Celui qui choisit de descendre dans l’arène sait à quoi il doit s’attendre. Et ce sont les spectateurs qui décident de l’issue du combat

Béatrice (ironique) : « Morituri te salutant ! »

Jeanne : euh… je parlais de se choisir des leaders … « inspirants » !

René : C’est la raison pour laquelle je veux faire une campagne « incarnée »

Jeanne : Écoute René ! il faut que l’on parle sérieusement. Il est peut-être la notre problème ? c’est ta quatrième campagne et tu n’as jamais dépassé les 15%. Béatrice donnes lui les derniers résultats !

Béatrice : On vient de recevoir le nouveau sondage : depuis le début de ta campagne on a perdu 5 points dans les intentions de vote. Il y a un blocage d’image autour de … notre tête de liste. En fait , Les électeurs, n’ont pas une très bonne opinion de toi.

Jeanne : Il est encore temps de réagir, il faut que l’on change radicalement de stratégie sinon ce sera ta 4èmedéfaite

René : Putain, c’est ce que je vous dis depuis tout à l’heure ! Il faut changer de braquet, c’est tout !

Béatrice : Il y a une différence entre changer pour une belle campagne dynamique et verser dans la médiocrité crasse en balançant des fake news et des rumeurs sur l’adversaire

René(agacé) : Vous ne comprenez rien à la politique moderne. Je suis certain de mon plan ! et puis, merde !! c’est quand même moi qui me présente à la mairie. Alors, on ne va pas perdre du temps à en discuter pendant des heures. Allez la basse-cour, on arrête de caqueter et on se met au boulot !

Béatrice ( colère sourde ) : Pardon qu’est-ce que tu as dit , la basse-cour ? … Tu as vraiment disjoncté ou quoi la !

René : Je ne veux pas la perdre cette élection parce que vous avez des pudeurs de gazelles !  Ce plan, j’y crois ! Je veux détruire Borel ! Peu importe les moyens ! Ça fait trop longtemps qu’il m’emmerde ! c’est la dernière chance. Et puis, Je me bats pour l’avenir de notre ville et pas le mien

Béatrice : A chaque fois tu nous sort tes violons ! .. Nous on en a assez de tes petits combats de coqs, assez de tes mensonges, tes magouilles, ton égo et ta beaufitude machiste ! tiens , je vais te dire … Tu fais même pitié à tes enfants !

Jeanne : René écoute nous : Béatrice a un plan ! j’aimerai bien que tu puisses l’écouter calmement

Béatrice : Pendant des années, j’ai joué mon rôle de femme au foyer, j’ai élevé nos quatre enfants, j’ai été à tes cotés pendant que tu fantasmais sur tes rêves de pouvoir qui t’échappait à chaque fois. J’ai tout sacrifié. Mais aujourd’hui, je veux vivre pour moi. J’ai pris seule … une vraie décision !

René : Qu’est-ce que tu veux dire ? Tu veux arrêter la campagne ? me quitter ? tu as un amant ?

Béatrice : Non, mais … surement pire pour toi !

René : Tu es mon épouse et c’est important que tu sois à mes côtés. C’est notre image. Un couple uni, quatre enfants. Pas comme ce Borel et ces deux divorces. J’ai besoin de toi

Jeanne : Béatrice aussi pourrait avoir besoin de toi !

René : c’est-à-dire ?

Béatrice : Il se trouve qu’avec Jeanne et quelques militants, nous avons, nous aussi, élaboré une stratégie « innovante » . Un plan pour que notre liste puisse enfin gagner après 20 ans de campagnes électorales ratées.

René : Vous avez contacté les militants dans mon dos ?

Jeanne : Oui et écoute bien : ils sont convaincus que si Béatrice prenait ta place à la tête de notre liste , elle aurait toutes les chances d’être élue maire .

René ( mort de rire ) : Non mais alors celle-là , je ne l’avais pas vu venir ! là vous m’épatez par votre créativité les filles . Béatrice … Maire de la ville … vous avez fumé un pot de Ricorée ou quoi ? c’est un vrai métier politique !!  On n’est pas chez les intermittents du spectacle ici.

Jeanne : Depuis toutes ces années auprès de toi dans tes combats politiques, elle a appris, tu sais !

Beatrice : Oh que oui ! … et surtout ce qu’il fallait éviter de faire

René : Soyez sérieuses un peu ! Être maire cela demande des connaissances, des compétences. Ça fait 20 ans que je m’y prépare moi

Béatrice : Et pendant ces 20 ans, j’ai enfilé des perles peut être ? J’ai élevé tes quatre enfants dans cette ville, j’ai y ai fait les courses tous les jours, j’ai présidé l’association de parents d’élèves, j’ai accompagné bénévolement les sorties des résidents de l’EPAD . Excuse-moi ! mais qui, ici, connait vraiment les préoccupations quotidiennes des vrais « gens » dans la ville ?

René : (colère) Ces élections c’est ma vie, c’est moi qui laboure politiquement cette ville depuis 20 ans, je ne vais pas laisser ma place parce que ma femme fait sa petite crise d’ado . J’irai jusqu’au bout avec ou sans vous

Jeanne : Bon on se calme ! …

… Dis moi, rené, le sport ça te passionne toujours ?

René : De quoi tu parles ?

Jeanne : de la liste ! on est en train de finaliser les futures délégations pour les maires adjoints. On aurait besoin de toi René tu sais

Béatrice : Jeanne sera ma première adjointe …

Jeanne : Et pour toi, On pensait que futur maire adjoint aux sports ça pourrait t’intéresser . Honnêtement, c’est mieux que d’être battu au premier tour pour la 4ème fois, non ?

René : Plutôt avaler une bouteille de « Destop liquide » que de cautionner vos petites magouilles d’amatrices. Votre plan c’est du grand n’importe quoi, c’est une traitrise sordide et je m’y oppose formellement

Béatrice : Je ne suis pas certaine que tu nous aies bien comprises. Je prends la tête de la liste désormais, ça n’est plus une option, c’est une décision

Jeanne : Nous avons fait le tour de nos militants, Il y a une vraie unanimité autour de la candidature de Béatrice. Elle est jugée crédible et elle a une excellente image. Tous pensent qu’elle va gagner. Tiens regarde le premier tract électoral est déjà édité.

Béatrice :  Tu m’as souvent dit que la politique, c’était du théâtre, que ce n’était pas la vraie vie ! Qu’on y jouait que des rôles. Et bien, aujourd’hui, les spectateurs me réclament sur scène. Marre de la figuration, On garde la même pièce, les même acteurs… mais pas dans les mêmes rôles. C’est tout ! L’important c’est qu’on reste ensemble René …. La politique c’est juste du théâtre !

René : peut-être mais pas ce mauvais vaudeville

Béatrice : Tu nous as bien dit tout à l’heure que tu ne te battais pas pour toi mais pour … « la ville » . Au fond on t’a écouté

René : non je ne vous crois pas, vous n’avez pas osé, c’est criminel ! vous n’avez pas fait ça !

Béatrice : si mon chéri

René : je ne parviens pas à y croire, vous me faites marcher, c’est une blague

Jeanne : elle serait d’un gout douteux !

René : … Salopes !

Jeanne et Béatrice : Ah , voilà , enfin !


Retour en haut
Retour haut de page