Le petit va quitter la maison

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Maurice, jeune homme de trente ans, passionné de rap, n’a jamais quitté la maison. Un séjour en maison de cure l’oblige à un départ forcé, au grand désespoir de sa mère Angèle qui se lamente de le voir partir si loin. Marcel, le père, cherche bien à relativiser la situation, mais comme sa femme ne l’écoute pas, il préfère faire des mots croisés avec les voisins (le public). Après quelques jours sans nouvelle, Angèle imagine le pire et devient de plus en plus anxieuse, lorsque enfin ! …
Plusieurs générations de spectateurs se reconnaîtront, ou reconnaîtront des proches, dans cette joyeuse comédie familiale.

Premier Tableau

 

Marcel se tient à la fenêtre, il vaporise une jardinière, puis
maladroitement, arrose le public. Il s'aperçoit alors qu'il n'est .pas seul.

Marcel - Tiens, tu étais là ? Je ne t'ai pas vu arriver... Alors comment ça va ? Ben dis donc, ça fait un sacré bout de temps que je t'avais pas vu, pas vrai ? Mais laisse-moi un peu te regarder... Tu sais que tu n'as pas changé, ah non, ça on peut le dire, tu n'as pas changé. . Ta femme est là aussi ? Bonjour Madame ! Oh ben elle non plus... Pas changé, toujours bonne mine. Ah si ! Vraiment bonne mine...  Mais,..Si je me rappelle bien, tu avais des enfants, des petits-enfants... Non ! Ne me dis pas que c'est ceux-là ! Ah ! Eux ? Non ce n'est pas vrai ! Alors là, eux, par contre, ils ont bien changé... Moi ? Ça va, ça va… Enfin, on fait aller, faut bien... Tu sais ce que c'est, on se croit jeune, mais on vieillit, on vieillit... Vois-tu la vie, c'est comme le pain, à mon âge, on commence à la mâcher doucement... Ma femme ? Elle va bien, je te remercie, seulement un peu nerveuse en ce moment, remarque, je la comprends, moi-même, cela me fait tout drôle... Imagine ! C'est tout de même la première fois que le petit va quitter la maison. Mais oui, c'est pour son bien, d'ailleurs, c'est ce que j'ai dit à ma femme, on ne plaisante pas avec les histoires de santé, tu penses bien qu'autrement, elle ne l'aurait jamais laissé partir, son cher trésor…

Angèle - Marcel, Marcel...

Marcel - Bon, je te laisse, je crois bien qu'on m'appelle. A plus tard peut-être.

Angèle (entrant. une pile de vêtements dans les bras) - Tu ne peux pas répondre quand je t'appelle ?

Marcel - Je discutais avec les voisins.

Angèle - Pour ce qu'ils valent les voisins... Sourire par-devant et grimace par derrière.

Marcel - Tu exagères !

Angèle - Je n'exagère rien du tout, je les connais... De toutes manières, ce n'est pas un jour pour discuter avec les voisins; tu ne te rends pas compte, mon pauvre Marcel ! Et la valise du petit qui n'est toujours pas faite.

Marcel (sans la regarde !) - Comme s'il ne pouvait pas la faire lui-même !

Angèle - Qu'est-ce que tu dis ?

Marcel - Je dis que tu as raison de te dépêcher, ce serait dommage qu'il rate son train.

Il s'assied dans son fauteuil et prend son journal.

Angèle (préparant la valise) - Alors, les pulls, les culottes, les chaussettes, les pyjamas... Ah, son "mimi" pour dormir. (Elle montre un grand mouchoir à carreaux) Si on l'oubliait, on serait propre tiens ! Tu te rends compte, le pauvre trésor qui va se
retrouver seul ! Oh mon Dieu ! Lui qui ne peut pas s'endormir avant des minuits quand il a du souci... Et pour la nourriture, c'est pareil ! Tu crois peut-être qu'il va avaler toutes ces mixtures de collectivités ! De la pâtée pour chiens qu'ils vont lui faire manger. Oh là là ! Mon pauvre petit, mon bébé !

Marcel - Arrête Angèle, tu vas te faire du mal !

Angèle - Je vais lui...

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