Ier ÂGE
Charlotte et Julie sont assises sur une petite chaise de part et d'autre d'une table basse, un cartable à leurs pieds. Elles sirotent une grenadine avec une paille.
CHARLOTTE : C'est hyper cool qu'on n'a pas d'école demain !
JULIE : Ouais ! Super ! Tu viens chez moi, “l'aprèm” ? Y aura Caro et puis Virginie !
CHARLOTTE : D'accord.
JULIE : Et Vanessa, aussi !
CHARLOTTE : (changeant de ton, catégorique) Ah ben non, alors ! J'y cause plus à Vanessa d'abord.
JULIE : T'y causes plus ? Pourquoi ?
CHARLOTTE : Elle fait rien qu'à me traiter ! C'est pas pasqu'elle est le chouchou de la maîtresse...
JULIE : Vanessa ? C'est même pas vrai qu'elle est le chouchou de la maîtresse !
CHARLOTTE : Si, c'est vrai ! Qu'est-ce que tu paries ?
JULIE : Pff ! N'importe quoi !... Vouah !... Mais je sais pourquoi t'y causes plus à Vanessa ! C'est pas pour ça !
CHARLOTTE : Oh ! Alors, là !... Ça me ferait mal !
JULIE : Si, j'y sais !
CHARLOTTE : Ben dis-y !
JULIE : C'est parce qu'hier, elle a rigolé quand elle t'a vue arriver avec le fil de fer, là, qu'on t'a mis sur les dents !
CHARLOTTE : Non, c'est même pas ça !
JULIE : Si !
CHARLOTTE : Non ! Qu'est-ce que tu paries que c'est pas ça ? Elle peut dire ce qu'elle veut, je m'en fous, d'abord.
JULIE : Vouais ! Puis qu'elle a dit comme ça que tu disais tellement de conneries qu'on aurait dû, avec le fil de fer, t'attacher aussi la langue.
CHARLOTTE : M'en fous de ce qu'elle dit, je te répète ! D'ailleurs, l'orthodontiste, il m'a...