Trois jours sous la couette

Genres :
Distribution :

On est super-mignonnes, super-intelligentes, super-gentilles Alors pourquoi tous les hommes nous quittent au bout dune semaine ? Pourquoi on attire toujours les nazes ? On doit être des aimants à nazes !! Trois jours sous la couette, cest ce quil faut à Sabrina, Natacha et Amanda, trois copines célibataires, pour se remettre dun week-end de la Saint-Valentin qui vire au cauchemar. Trois jours sous la couette où toutes les femmes se reconnaîtront et où les hommes vont faire parler deux Surtout Bob et Fabrice. Trois jours sous la couette où Natacha, Sabrina et Amanda nous entraînent dans le tourbillon des questions sur les relations amoureuses, où les rebondissements et révélations des uns et des autres vont dépasser tout ce quelles pouvaient imaginer Attendez-vous à vivre le plus déjanté des week-ends de la Saint-Valentin.

Scène 1

Antonio

 

Le rideau s’ouvre sur l’appartement de Natacha et Sabrina. Antonio, le concierge, arrive en chantant pour faire le ménage. Les filles ont laissé une pagaille maximum. Des fringues partout : robes, pantalons, strings, soutiens-gorge, boîtes de tampons, maquillage, serviettes et plein de journaux féminins

Antonio - Oooooh ke pagaille, ça c’est bien les femmes ! Comme dirait ma maman : « Un cochon n’y retrouverait pas ses petits. » Elle dit ça maman… Qu’est-ce que ça aurait été si elles avaient été pressées de partir ! Je veux bien que le week-end de la Saint-Valentin soit le plus romantique de l’année, mais j’imagine le capharnaüm quand elles vont se marier. Un vieux garçon comme moi qui vit avec sa mère est affolé la première fois, mais il faut s’y faire, je suis dans l’univers des femmes et pas n’importe lesquelles, des spécimens des femmes célibataires ! Celles qui rentrent et qui sortent sans arrêt, qui changent de mec toutes les semaines, de tenue trois fois par jour et bien sûr qui ne rangent rien… Comme dit maman : « Tu ne peux pas comprendre, ce sont les femmes. » Je n’ai jamais vu autant de strings et de soutiens-gorge de ma vie et puis là j’ai toutes les tailles ! Oh là là là là ! C’est au moins du 90 C. Celui-là on se demande à quoi il peut servir, tellement il est petit. (En riant et en rêvassant.) La nature ne peut pas gâter tout le monde, peuchère. (Un bruit de douche se fait entendre. Antonio, surpris, sursaute. Le bruit de douche continue. Antonio s’approche sur la pointe des pieds vers la salle de bains, son plumeau à la main, comme si c’était une arme pour se défendre.) Y a quelqu’un ? Qui est là ? Qui que vous soyez, sortez ! Ou… ou j’appelle maman. (Le bruit de douche s’interrompt. À ce moment, le téléphone portable posé sur la table sonne.) Oh ! mon cœur !

 

 

Scène 2

Amanda, Antonio

 

Amanda entre et saisit son téléphone sans vraiment se préoccuper d’Antonio. Antonio, stupéfait, la regarde fixement. Le téléphone continue de sonner.

Amanda - Et quoi ! Vous n’avez jamais vu une femme ?

Antonio (soulagé) - Si, si… En plus je n’ai jamais été aussi content d’en voir une !

Amanda (très en colère, sèche et autoritaire) - Allô !… Non, nous n’avons pas été coupés, je t’ai raccroché au nez… Parce que j’en ai marre d’entendre toutes tes excuses les plus bidon les unes que les autres… Tu m’écœures, me dire ça le jour de la Saint-Valentin… Moi je ne suis pas en pleine crise ! Alors vous les mecs vous avez une façon de retourner les situations ! Mais là, je ne marche pas. La crise c’est toi qui l’as… la crise de la cinquantaine et bientôt tu auras la crise cardiaque si tu continues. Si tu voulais une femme d’intérieur il fallait te marier avec ta mère !… Non je n’ai pas fini, j’ai autre chose à te dire. Tu as le paradis avec ta pétasse mais tu vas connaître l’enfer avec moi, je ne te lâcherai pas. Je vais te traîner devant les tribunaux et te plumer, il ne te restera plus rien, tu entends, plus rien, et on verra si elle t’aime toujours. Va au diable. Tu verras la jeunesse ça fatigue et à cinquante ans encore plus. (À la fin du monologue, elle tombe dans le canapé en pleurant.) Vous savez quel jour on est aujourd’hui, Antonio ? Mais non, vous ne pouvez pas le savoir, vous vivez encore avec votre mère. Mais pourquoi je vous raconte tout ça ? (Elle se lève.) Antonio, regardez-moi. Comment vous me trouvez ? Moche, belle, vieille, jeune, désirable ? La vérité Antonio. Et mes seins, vous les trouvez comment ? Trop petits, trop gros ?

Antonio - Madame Amanda, moi je vous trouve encore très bien pour votre âge, très désirable, vos seins pas trop gros plutôt… euh… bien suffisants pour la main d’un honnête homme… une petite main tout de même !

Amanda (lui coupe la parole en pleurant à nouveau et gémissant) - Antonio, vous me quitteriez, vous, le jour de la Saint-Valentin ? Le jour le plus romantique de l’année ?

Antonio - Pourquoi, vous auriez préféré quel jour ? (Il sort de sa poche un rouleau d’essuie-tout.) Madame Amanda, ça va s’arranger, maman elle dit comme ça : « Les hommes vous savez c’est comme les chats, ça revient toujours. » Ils font leur vie, leur petit tour et ils reviennent. Madame Amanda, es-ce que vous lui faisiez de bons petits plats ?

Amanda (nostalgique) - Oui, Julien était très gourmand, il aimait beaucoup le cassoulet !

Antonio - Alors il reviendra. Mais comme cela risque d’être un peu long, prenez un amant pour patienter. (Sous-entendu.) Et « changez de tête », oui, voilà, changez de tête !

Amanda (hystérique) - Je le savais, je le savais, c’est ma tête le problème ! C’est ma tête qui ne va pas.

Antonio (essaye de se rattraper) - Non, ce n’est pas ce que je voulais dire.

Amanda - Vous l’avez dit Antonio : « changez de tête ». Apportez-moi une glace… Non, une glace grossissante, je veux voir la vérité en gros.

Antonio - Madame Amanda, pourquoi vous voulez vous faire peur ?

Amanda - Pourquoi, je vous fais peur Antonio ? Ah ! quelle horreur ! Mon Dieu, quelle horreur ! Mais j’ai des rides partout ! Elles sont arrivées quand ? Sans prévenir, ça c’est sûr. Pour vous les hommes c’est facile : plus vous êtes ridés plus on vous trouve sexy ; mais pour nous les femmes, à la première petite ride, ou dès le premier petit sein qui tombe, on se fait plaquer.

Antonio - Madame Amanda, vous avez quel âge ?

Amanda (pleure) - Trente-neuf ans… et demi… depuis plusieurs mois.

Antonio - Alors ne vous posez pas de questions. Tout est normal. Vous ne croyez pas que vous allez rester lisse comme une peau de bébé toute votre vie ! Vous vouliez la vérité, la voilà. À quarante ans, on ridule puis on ride et, si vous êtes comme ma maman, paf ! la ménopause n’est pas loin. C’est la nature madame Amanda, c’est la nature, et on ne peut rien contre la nature, il faut l’accepter.

Amanda - Je m’en fiche de la nature et de votre mère aussi d’ailleurs. Tout ce que je vois, c’est que je me suis fait plaquer par mon mari le jour de la Saint-Valentin et que lui n’a pas aimé du tout Dame Nature. Il est hors de question que je finisse en pomme ridée et en plus avec des petits seins !

Antonio - Et le reste, vous en faites quoi ? Les fesses, les cuisses… C’est comme si vous refaisiez les murs et pas les fenêtres !

Amanda - C’est ça… Un conseil Antonio : la prochaine fois, évitez de dire la vérité à une femme qui pleure ! Mais vous sortez d’où ?

Antonio (en riant) - Du ventre de ma maman, trois kilos cinq et quarante-neuf centimètres !

Amanda - C’est naturel ou vous le faites exprès ? Allez Antonio, j’en ai assez entendu. Vous êtes comme tous les hommes : vous ne comprenez rien aux femmes. C’est d’une copine dont j’ai besoin. Je vais appeler Sabrina, en général elle répond toujours.

Antonio sort.

 

 

Scène 3

Amanda, Sabrina

 

Amanda compose le numéro de téléphone de Sabrina, lorsque celle-ci entre sur scène, sur une patinette rose, habillée d’un jogging rose, avec un sac à dos rose, abattue et pleurant sans force.

Amanda - Sabrina ! Mais qu’est-ce que tu fais là ? On dirait une pintade à roulette. Tu n’as pas l’air en grande forme. T’as une tête…

Sabrina (lasse et sans force) - T’as pas vu la tienne !

Amanda - Merci, je sais, j’ai déjà eu le couplet. Bon, c’est quoi ton problème ? Parce que figure-toi que moi aussi, j’ai eu ma dose ! Alors explique et bouge un peu. (En lui tapant sur le bras.) En général les week-ends ça redonne la pêche ! Toi tu pars molle et tu reviens molle !

Sabrina - Ça redonne la pêche si on ne part pas avec un con, un naze, un désaxé, un loser… bref, une merde !

Amanda - Attends Sabrina, mais t’es partie avec combien de mecs à la fois ?

Sabrina - Amanda, sois gentille, amène-moi mon antidépresseur préféré, j’ai besoin de me détendre.

Amanda (va à la cuisine et ramène un énorme pot de Nutella) - Au moins, toi, tu as trouvé la solution : tu ne pleures pas, tu te gaves !

Sabrina (larmoyante) - L’amour est totalement foutu, on est dans une société de merde. Il n’y a que l’apparence, l’apparence qui compte. Où sont les romantiques, les amoureux ?

Amanda - Arrête de délirer, Sabrina, et dis-moi tout…

Sabrina - J’avais rendez-vous avec un mec qui n’a pas assuré.

Amanda (impatiente) - Assuré quoi ?

Sabrina - Mais quand il m’a vue…

Amanda - Quand il t’a vue ! Tu n’y es pas allée avec ton jogging à pois roses, tout de même ?

Sabrina (très naïve) - Quand il m’a vue, il ne m’a pas reconnue.

Amanda - Pourtant, toi, tu ne passes pas inaperçue.

Sabrina - Le truc, c’est que ce con, désaxé, s’est imaginé rencontrer Claudia Schiffer.

Amanda - Ah oui ! Le choc qu’il a dû avoir. Heureusement qu’il n’était pas cardiaque ! Sabrina, regarde-moi. Quand tu as rempli la fiche où l’on te demande ton poids, ta taille, ta poitrine, tes hanches, tu as répondu quoi ?

Sabrina - J’ai répondu… euh… ben j’ai répondu… un mètre soixante-quinze, 90-60-85, blonde au cheveux longs, yeux bleus… J’ai pas menti sur grand-chose !

Amanda - Tu crois qu’il n’y a que des myopes sur terre ou quoi ? Mais pourquoi t’as fait ça ?

Sabrina - Parce que j’imaginais en trois mois y arriver…

Amanda - Même avec un miracle de David Copperfield c’était mission impossible.

Sabrina - Tu es douée pour me remonter le moral.

Amanda - Sabrina, combien de fois je t’ai répété que les mecs nous jugent d’abord sur notre physique...

Il vous reste 90% de ce texte à découvrir.


Achetez un pass à partir de 5€ pour accédez à tous nos textes en ligne, en intégralité.



Retour en haut
Retour haut de page