Au diable les varices !

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Scène de ménage chez les Content ! À 70 et 67 ans, Louis et Berthe, ont encore bien du caractère. Aujourd’hui, c’est un lave-vaisselle qui est au centre de la dispute. Ce fameux lave-vaisselle que Berthe réclame depuis déjà 2 ans à un Louis qui fait la sourde oreille… L’arrivée impromptue des petits enfants, donne l’occasion à Berthe de se “venger” de son mari. En effet, Louis s’est mis dans la tête d’apprendre les danses actuelles, pour aller au bal du pays. Malheureusement pour lui, à chaque fois qu’il esquisse un pas, il est dérangé : par un réparateur, par les voisins qui se plaignent du bruit, etc. C’est finalement un tour de rein qui clouera le grand-père au fauteuil.

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Au lever du rideau, Louis est assis dans un fauteuil, un journal dans les mains. Il somnole plus qu’il ne lit. La scène se passe un vendredi – à la veille d’une fête au pays – vers les quatorze heures, quatorze heures trente. Berthe est censée faire la vaisselle dans la cuisine.

Berthe : (off, fort, à Louis) Ça n’ te viendrait pas à l’idée de m’aider à faire la vaisselle ?

Louis : (sursautant, au public) Me réveiller pour me dire ça ! (à Berthe) Tu parles ! Je l’ai seulement jamais faite la vaisselle !

Berthe : (voix off) Eh ben ! Y a un commencement à tout !

Louis : La vaisselle, c’est bon pour les femmes !

Berthe : (voix off) Et les hommes, eux, c’est quoi qui leur est bon ? La ronflette ?

Louis : (s’énervant) La retraite, c’est pour se reposer !… Je l’ai bien mérité de me reposer. J’ai travaillé toute ma vie.

Berthe : (voix off) Et moi, j’ me suis tourné les pouces, sans doute !

Louis : C’est pas comparable. Moi, c’était un boulot d’homme, à la fonderie. Dur, sale… J’en ai bavé des ronds d’ chapeaux. J’en ai mouillé des bleus. Toi, à l’usine électrique, c’était des vacances à côté…

Berthe : (entrant en scène, côté jardin ; elle s’essuie les mains après son tablier, furieuse) Ho ! ho ! ho ! Des vacances, des vacances ! Ça c’est formidable. J’aimerais mieux être sourde que d’entendre pareilles âneries… Alors, si je comprends bien, y a que toi qui as travaillé, ici ? C’est un monde, quand même !… Mais dis donc, qui a élevé les enfants, en plus du boulot à l’usine ? Toi ?… T’allais à la pêche !

Louis : Et alors ? T’en manges pas des poissons que je rapporte ?

Berthe : Là n’est pas la question… Pendant que t’es à la pêche et que tu prends l’air et une musette… avec tes potes – comme tu dis – moi, je bosse ici !

Louis : (agacé) Faut toujours que tu râles. Tu devrais faire partie du M.L.F.

Berthe : Figure-toi que si j’avais quarante ans de moins, je m’y inscrirais tout de suite, au M. L. F. !

Louis : Dis, tu comptes me casser les pieds encore longtemps, avec tes histoires à la gomme ?

Berthe : Ah ! reste poli, hein ! Et puis, tiens, justement, tu parles de pied cassé. Ça tombe bien ! Quand est-ce que tu vas te décider à réparer le pied de la table du salon ?

Louis : Mais… demain, il fera jour.

Berthe : On ne t’a jamais dit de ne pas remettre au lendemain ce qu’on pouvait faire le jour même ?

Louis : Moi, je dis qu’on verra ça demain. Et puis que si c’est pas fait demain, ce sera fait après-demain. Là ! Je suis retraité, moi !

Berthe : Mais moi aussi, mon mignon, je suis retraitée !… Et si je décidais, à partir d’aujourd’hui, de ne plus te faire à manger ? Hein ?

Louis : Eh ben, j’irais au restaurant ! Après tout, ça changera un peu.

Berthe : Dis que je fais toujours la même chose, pendant que tu y es !… Oh ! mon petit bonhomme, en voilà assez ! Ça fait quarante ans que j’ suis ta bonne et y en a marre ! (elle quitte son tablier et le lance à la figure de Louis) C’est jamais bien c’ que j’ fais, n’est-ce pas ?… Mais toi, qu’est-ce que tu fais d’autre que d’ te prélasser dans ton fauteuil, de te promener dans ton jardin, ou d’aller à la pêche ?… (elle s’assoit et croise les bras) Eh ben, moi aussi j’ vais prendre du bon temps !

Louis : (bouchonnant le tablier, le lançant à Berthe, qui le fiche par terre) Et la vaisselle, elle va s’ faire toute seule ?

Berthe : Mufle !… T’as qu’à me payer un lave-vaisselle !

Louis : Ça y est ! Ça recommence… Un lave-vaisselle, ça ne lave pas aussi bien qu’à la main.

Berthe : Evidemment. Ce ne sont pas tes mains !

Louis : Et puis, c’est trop cher.

Berthe : Trop cher, trop cher… Tes sous, t’as pas l’intention de les emporter avec toi dans l’ trou, non !… Alors ?

Louis : Non. Mais c’est pas une raison pour gaspiller. Un lave-vaisselle, c’est du luxe....

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