Le Bluffeur

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Jacqueline trompe Bernard. Ça tombe bien, puisque Bernard trompe Jacqueline. Tout va bien, non ?
Oui, mais si Bernard trompe Jacqueline, c’est avant tout parce que Jacqueline trompe Bernard. Sauf que si Jacqueline trompe Bernard, c’est surtout que… Bref, vous avez compris !
Et si tout cela n’était qu’un coup de bluff ? Vous savez, plaider le faux pour faire sortir le loup du bois… ou quelque chose comme ça… Mais dans ce cas, qui bluffe qui ?…
Il va falloir être bien habile pour démêler tout cela. C’est aidés de Marie-Louise, l’espiègle bonne allemande, qui pourrait vite gaffer avec son français imparfait, que Jacqueline et Bernard vont confronter amant et maîtresse dans un tour d’équilibriste non sans risque. Surtout quand c’est Brigitte qui sonne à la porte, la maîtresse, mais pas celle qu’on attendait…

“Le Bluffeur”, comme toutes les pièces de l’auteur, fait partie des plus grands succès du théâtre de boulevard, dont Marc Camoletti est une figure incontournable.




Le Bluffeur

Si n’être pas cocu vous semble un si grand bien,

Ne vous marier point en est le vrai moyen.

(Molière, L’École des femmes)

Acte I

Un salon.

À cour, premier plan, une commode avec un fauteuil à côté. Deuxième plan, une porte donnant sur l’office.

Premier plan jardin, une porte donnant sur le bureau. Deuxième plan, un meuble-bar avec une glace au-dessus.

Au fond, un praticable de deux marches. Sur le praticable, en pan coupé jardin, une très grande baie vitrée. Au centre du praticable, la porte d’entrée de la maison. À cour, praticable, une amorce d’escalier qui monte à l’étage. Devant la commode, un grand canapé avec une table basse et le téléphone. Devant le bar, un fauteuil. Lampes, appliques, fleurs, tableaux.

C’est le soir, la scène est vide.

Elle, Jacqueline, entre en courant, essoufflée. Elle jette son sac sur le canapé et appelle.

ELLE Bernard ! (Pas de réponse. Elle ôte la veste de son tailleur, va à la glace, arrange ses cheveux, appelle encore.) Bernard ! (Toujours pas de réponse. Elle va ouvrir la porte du bureau, la referme et commence à traverser en se dirigeant vers la porte de l’office qui s’ouvre à ce moment-là. Marie-Louise entre.) Ah ! Vous êtes là !

MARIE-LOUISE J’attendais que tu rentres, hein !

ELLE Écoutez, je vous ai déjà dit cent fois de ne pas me tutoyer.

MARIE-LOUISE (Riant.) Ah, c’est vrai ! J’oublie tout le temps que vous, c’est pas toi !

ELLE Eh bien, tâchez de vous en souvenir !

MARIE-LOUISE Ah oui, bien sûr, mais c’est très difficile le français.

ELLE Eh bien, si vous voulez l’apprendre, il faut faire un petit effort.

MARIE-LOUISE Ah oui, ça tu as raison !

ELLE Hein ? Oui, bon ! Mon mari n’est pas là ?

MARIE-LOUISE Ah non, je n’ai pas vu Herr Doktor.

ELLE Et appelez-le Monsieur !

MARIE-LOUISE Ah oui, ça, j’oublie toujours, Frau Doktor !

ELLE (Très gentiment.) Et moi, Madame.

MARIE-LOUISE (Riant.) Ah oui ! Ça, c’est juste aussi. Enfin, en dehors de toi et moi, ici, y’a personne !

Jacqueline a sorti un carnet de son sac.

ELLE Bon ! Eh bien, merci !

MARIE-LOUISE Mais alors, justement, ça tombe bien que tu es là parce que je voulais te demander…

ELLE Vous demander !

MARIE-LOUISE Ah oui ! Ça c’est juste aussi ! Oui, alors vous demander, comme c’est déjà moins cinq, je dois savoir…

ELLE Oui, eh bien écoutez, tout à l’heure !

Jacqueline a composé un numéro de téléphone.

MARIE-LOUISE Ah ! Alors, après ton téléphone, je pourrai…

ELLE Mais oui !…

MARIE-LOUISE (S’assied.) Ah bon ! Alors, tant mieux !

ELLE Mais qu’est-ce que vous faites ?

MARIE-LOUISE Eh bien, j’attends que tu as fini !

ELLE Mais non, allez ailleurs !

MARIE-LOUISE Ah, je ne peux pas rester là ?

ELLE Non !

MARIE-LOUISE Alors, je m’en vais ?

ELLE Voilà !

MARIE-LOUISE Mais tu m’appelleras ?

ELLE Mais oui.

MARIE-LOUISE Ah bon ! Alors, comme ça c’est vu !

Elle sort.

ELLE (Au téléphone.) Allô ?… Le Cercle Haussmann ?… C’est Madame Belmann à l’appareil… Pourriez-vous me dire si mon mari est parti depuis longtemps ? Comment ?… Il n’est pas venu depuis cinq semaines ? Vous êtes sûr ? Ah bon ! Non… Rien… (Elle raccroche, regarde le carnet, redécroche et va composer un autre numéro. Marie-Louise entre.) Quoi ? C’est encore vous ?

MARIE-LOUISE Eh oui ! Comme je ne t’ai plus entendue parler, je reviens.

ELLE Pourquoi ?

MARIE-LOUISE Est-ce qu’ils mangeront là ?

ELLE Qui ?

MARIE-LOUISE Frau Doktor et le mari ! Enfin, Herr Doktor et toi ! Vous deux, quoi !

ELLE Eh bien, tu le sauras quand le docteur, je veux dire quand Monsieur rentrera. (Elle recompose le numéro.)

MARIE-LOUISE Bon, alors si tu téléphones encore je retourne derrière la porte.

ELLE C’est ça !… Mais non, je sonnerai !

MARIE-LOUISE Ah ? Alors, si tu sonnes, je dois aller à la küche !

ELLE Comment ?

MARIE-LOUISE Je dis la sonnette est dans la küche… dans la cuisine.

ELLE Ah oui, je sais !

MARIE-LOUISE Alors, j’attends là-bas ?

ELLE Oui, voilà, c’est ça, attends… attendez là-bas, attendez !

MARIE-LOUISE Mais il faut laisse-moi le temps d’aller dans la küche sans ça j’entendrai pas zonnatte !

ELLE Mais oui !

MARIE-LOUISE Ah bon ! Alors, comme ça, ça va ! Bien, bien, bien… (Elle sort.)

ELLE (Au téléphone.) Allô ? Le Club Courcelles ?… Oui, je voudrais la salle de poker… Merci… Oui… Allô, je voudrais parler à Monsieur Belmann… Comment ?… Vous ne l’avez pas vu depuis deux mois ?… Ah bon ? Non, non, rien, merci !

Jacqueline raccroche au moment où Lui, Bernard, entre.

LUI Bonsoir, ma chérie.

ELLE Ah, c’est toi ?

LUI Eh bien oui, évidemment, c’est moi, qui veux-tu que ce soit ? Ça t’étonne ?

ELLE Non, non, pas du tout.

LUI Tu attendais quelqu’un d’autre ?

ELLE Mais non, voyons, pas du tout ! Je t’attendais, toi !

LUI Avec impatience, j’espère ?

ELLE Mais bien sûr !

LUI Alors, je te manquais, quoi.

ELLE Voilà !

LUI Eh bien, tu m’as, puisque c’est moi, je suis là !

ELLE Je vois.

LUI Tu pourrais me dire bonsoir…

ELLE Bonsoir.

LUI Bonsoir chéri !…

ELLE Bonsoir chéri.

LUI Ça va ?

ELLE Oh oui…

LUI Ça n’a pas l’air…

ELLE L’air de quoi ?

LUI L’air d’aller.

ELLE Mais si, mais si, ça va très bien, tout va très bien, tu ne m’embrasses pas ? (Elle a enchaîné toute sa phrase.)

LUI Ah ! En somme, ça va parce que je ne t’embrasse pas ? Si je t’embrassais, ça n’irait plus ?

ELLE Tu es bête !

LUI Oui, je sais.

ELLE Mais non, tu es bête !

LUI Encore ?

ELLE Ça n’est pas ce que je veux dire.

Lui Ah ! Bon. (Il l’embrasse.) Et maintenant que je t’ai embrassée, ça va mieux ou plus mal ?

ELLE Beaucoup mieux.

LUI Alors, ça avance ta décoration chez les Carrington ?

ELLE Oui, oui, ça vient très bien. Tu sais l’heure qu’il est ?

LUI (Innocent, regardant sa montre.) Oui, il est huit heures cinq.

ELLE Ah, je ne te le fais pas dire !

Lui Ah si ! Justement, tu me le fais dire ! Tu me demandes l’heure, je te la dis : il est huit heures cinq.

ELLE Non, il n’est pas huit heures cinq, il est déjà huit heures cinq, nuance !

LUI Qui veut dire…

ELLE Que tu rentres tard !

LUI Oh, ça s’est prolongé, j’avais une très belle main dans la dernière partie…

ELLE Tu as gagné ?

LUI Oui… enfin, non ! J’ai perdu au début…

ELLE Ah, c’est ça !

LUI Et puis j’ai regagné après…

ELLE Ah, c’est ça !

LUI Et puis de toute façon, je ne joue pas pour gagner, tu le sais bien ! J’y vais pour jouer ; pour que le jeu soit amusant, il faut qu’il y ait un enjeu. Et l’argent c’est tout de même plus intéressant que les haricots ! Tiens, à propos de haricots, tu veux dîner dehors ?

ELLE Pourquoi pas ?

LUI Où ?

ELLE Où tu veux.

LUI Où est-ce que tu as mis le Gault et Millau ?

ELLE (Désignant le bar.) Je crois qu’il est là ! Dis-moi…

Il est allé chercher le livre.

LUI Oui ? Quoi ? Tu veux un verre ?

ELLE Oui, oui, tiens, un petit whisky, ça va me donner de l’énergie !

LUI Tu en as besoin ?

ELLE Non, non, je disais ça comme ça !

LUI Ah bon !

ELLE Naturellement, tu joues toujours au même endroit ?

LUI Oui, bien sûr, soit au Cercle Haussmann… Sec ou à l’eau ?

ELLE Hein ? Ah oui… à l’eau. Soit à Courcelles ? C’est ça ?

LUI Oui, c’est ça. Mais tu le sais bien !

ELLE Oui, oui, ça, oui.

LUI Alors pourquoi est-ce que tu me le demandes ?

ELLE Oh… non, c’est pour savoir si aujourd’hui tu as été à Haussmann ou…

LUI Ah ! non, non ! Aujourd’hui en sortant de ma répétition au théâtre *** (Là, le nom du théâtre où se joue la pièce.), j’ai décidé d’aller à Courcelles ! Je vais très peu à Haussmann !

ELLE Et tu vas aussi de moins en moins à Courcelles !

LUI Qu’est-ce que ça veut dire ?

ELLE Eh bien, ça veut dire… enfin, je veux dire qu’on ne t’y a pas vu depuis deux mois exactement.

LUI Depuis deux mois ? Oh, comme le temps passe !

ELLE N’est-ce pas ?

LUI Mais dis donc, tu m’espionnes ?

ELLE Ah, non, pas du tout ! Je t’ai appelé tout à fait par hasard… C’est comme ça que j’ai appris qu’on ne te voyait plus depuis belle lurette, pas plus à Courcelles qu’à Haussmann d’ailleurs.

LUI Et alors ?

ELLE Et alors, rien ! Mais quand tu dis que tu en arrives, ça m’étonne, mets-toi à ma place !

LUI Oui, évidemment. Mais tu sais que j’ai horreur de rendre des comptes !

ELLE Oh, mais je ne te demande rien ! Je constate simplement que tu mens, c’est tout !

LUI Moi, je mens ?

ELLE Oui ! Et tu mens mal !

LUI Eh bien, c’est parce que je n’ai pas eu le temps de me préparer ! N’est-ce pas, tu m’attrapes au vol, comme ça, c’est difficile de se défendre ! On se connaît tellement, tous les deux depuis qu’on est ensemble !

ELLE Parce que tu comptes les années ?

LUI Non ! Ce sont les années qui comptent ! Alors à la longue, on est devenus un peu pareils ! Enfin, on se ressemble, quoi !

ELLE Oui, oui, oui… On est comme ces gens qui ont des têtes d’épagneul à force de vivre avec leurs chiens !

LUI Voilà ! C’est ça !

ELLE Et de nous deux, quel est l’épagneul ?

LUI Oh bien… pour moi, tu vois, de ce côté-là, ça va pas mal ! Enfin, bref, pour te mentir sans que tu t’en aperçoives, il aurait fallu que j’aie le temps de me préparer un peu, mais cette attaque surprise, comme ça… n’est-ce pas, ça m’a surpris !

ELLE Oui, enfin quoi qu’il en soit, si tu mens, c’est que tu dois sans doute avoir une bonne raison !

LUI Ah ça, oui ! Et même excellente ! Tu veux la connaître ?

ELLE Pourquoi ? Tu vas me la donner ?

LUI Si tu veux !

ELLE La vraie raison ?…

LUI Évidemment !

ELLE Ah bon, ça y est ! Tu as eu le temps de te préparer un mensonge sans tête d’épagneul, enfin je veux dire un mensonge que je ne verrai pas ?

LUI Ah mais non, pas du tout ! La véritable raison vraie.

ELLE J’écoute, mais je ne te dirai pas que je te croirai !

LUI Ah si ! Alors, ça, je te garantis que tu vas me croire ! Parce qu’une raison comme ça, ça ne ressemble pas du tout à une excuse !

ELLE Voyons…

LUI Tu l’auras voulu, hein !

ELLE Mais oui, mais oui !

LUI Bon ! Eh bien, voilà… j’ai une maîtresse !

ELLE Comment ?

LUI Je dis : j’ai une maîtresse !

ELLE Toi ?

LUI Oui, moi ! (Jacqueline rit.) Tu trouves ça drôle ?

ELLE (S’arrêtant de rire.) Ah non, pas du tout !

LUI Alors pourquoi ris-tu ?

ELLE Eh bien, mais je ne sais pas, c’est nerveux ! La surprise, sans doute.

LUI Ah ? Parce que ça t’étonne ?

ELLE Que tu aies une maîtresse ? Ah ça, oui… enfin, non… ce sont des choses qui arrivent… aux hommes… en général ! Alors ?

LUI Alors quoi ?

ELLE Eh bien, continue !

LUI C’est tout ce que tu trouves à dire ? Continue ?

ELLE Eh bien, oui, si tu m’annonces ça comme ça, c’est que tu vas me dire autre chose ! Alors je te dis : continue ! Je ne te dis pas : continue à avoir une maîtresse ! Non, attention, hein, parce que si tu m’avais demandé mon avis avant, je t’aurais certainement déconseillé d’en prendre une. Seulement, voilà, tu t’es méfié, tu as fait tout ça sans rien me dire, toujours des cachotteries, alors c’est le fait accompli ! Elle est jolie ?

LUI Oui, je trouve.

ELLE Eh bien, tant mieux !

LUI Pourquoi tant mieux ?

ELLE Non, enfin je veux dire, je ne suis jamais arrivée à comprendre ces hommes qui ont chez eux des femmes… enfin disons des femmes comme moi…

LUI Oui ! Ah ça, oui, très, très bien !

ELLE Oui, merci ! Enfin, bref, disons… pas mal, et qui choisissent toujours des maîtresses horribles ! C’est sans doute un besoin de contraste.

LUI Ah, pour les autres, peut-être ! Mais moi, tant qu’à avoir une maîtresse, je préfère qu’elle soit jolie, ça ne coûte pas plus cher !

ELLE Ah bon ? Parce que tu la paies !

LUI Mais oui… mais non ! Enfin, c’est une façon de parler, n’est-ce pas ? Je veux dire, jolie ou pas, c’est le même prix !

ELLE Ah, c’est bien ça, tu la paies !

LUI Mais non ! Je n’aime pas les laides, c’est tout ! Et si tu me laisses placer un mot, je vais te dire pourquoi j’ai pris une maîtresse !

ELLE Oh, c’est tout à fait inutile, je le sais.

LUI Ah bon ?

ELLE Mais oui ! Tu as eu besoin de changement ! C’est tellement à la mode ce besoin de changement que c’est devenu tout à fait naturel ! Enfin, ce sont les hommes mariés qui le disent, naturellement !

LUI Pourtant, ce n’est pas ça.

ELLE Mais si ! C’est sûrement ça ! Quelqu’un de différent et de nouveau pour varier les plaisirs de cinq à sept, et le samedi de cinq à huit !

LUI Écoute, j’aime beaucoup d’habitude ta façon de plaisanter, mais là… ce n’est peut-être pas le moment !

ELLE Mais je ne plaisante pas ! À propos, est-ce qu’il y a beaucoup de monde au courant de cette histoire ? Parce que plutôt qu’être la dernière à connaître l’existence de ta maîtresse, je préférerais être la troisième !

Lui La troisième ?

ELLE Oui ! Après toi et elle, qui êtes forcément au courant, n’est-ce pas… il y a moi ! Alors, toi 1, elle 2, et moi 3 ! On ne peut vraiment pas faire à moins !

LUI Eh bien, ça, tu peux être contente !

ELLE Ah, tu trouves ?

LUI Oui ! Parce que non seulement tu es la troisième, mais tu es surtout la première à savoir que si j’ai pris une maîtresse, c’est parce que tu as un amant !

ELLE Quoi ?

LUI Oui !

ELLE Mais tu rêves ?

LUI J’aimerais bien, mais j’ai beau me pincer…

ELLE Mais enfin qu’est-ce que c’est que cette idée, voyons ? C’est grotesque ! Pourquoi est-ce que j’aurais un amant ?

Lui Ah, ça, tu dois le savoir mieux que moi ! Seulement, ne me dis pas que tu as un amant parce que j’ai une maîtresse ! Non, ça c’est mon argument à moi ! Toi, ton amant, tu l’avais avant !

ELLE Mais enfin, voyons, c’est ridicule !

LUI Eh bien oui, voilà, c’est ça, nous y sommes, et c’est surtout moi qui suis ridicule !

ELLE Toi ?

LUI Oui ! Ça n’est pas que j’ai peur d’en mourir, non ! Depuis longtemps, le ridicule ne tue plus personne ! Sauf peut-être quelques chefs de gare de grande banlieue ! Non ! Enfin, moi, ça me gêne, ça m’ennuie !

ELLE Mais je t’assure que tu n’es pas ridicule !

LUI Mais si ! Ton amant me rend ridicule !

ELLE Mais enfin, c’est cette scène qui est ridicule !

LUI Je ne te fais pas de scène, j’ai l’air d’un con, c’est tout !

ELLE Enfin, c’est insensé ! Tu ne vas tout de même pas m’accuser…

LUI Mais je ne t’accuse pas, je constate ! Une évidence !

ELLE Quelle évidence ?

LUI Que je suis ridicule à cause de ton amant !

ELLE Tu es fou !

LUI Bon ! Tu n’as pas d’amant ?

ELLE Bien sûr que non !

LUI Bon ! Alors, veux-tu me dire quel est le bipède qui vient ici plusieurs fois par semaine, quand la bonne est sortie, qui range sa voiture du côté de l’entrée de service, qui reste seul avec toi deux ou trois heures, et qui s’arrange toujours pour partir un bon quart d’heure avant que je rentre ! Alors, qui est-ce ?

ELLE Eh bien…

LUI Eh bien ?

ELLE Ah, et puis là, oui ! J’ai un amant, puisque tu y tiens !

LUI Oh, mais je n’y tenais pas du tout ! Je m’en serais très bien passé !

ELLE Alors, je ne vais pas...

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