Acte I
Grand living-room d’un appartement en duplex.
À la face cour, une porte donnant sur l’office et la cuisine.
Deuxième plan cour, une commode.
Troisième plan, porte d’entrée de l’appartement.
Premier plan jardin, une porte donnant sur un bureau.
Deuxième plan, un canapé adossé à la cloison. À côté, un bar.
Troisième plan, le départ d’un escalier qui monte à l’étage.
Tout le fond est composé d’une large baie vitrée qui donne sur une terrasse en plein ciel.
Deux fauteuils, une table basse. Tableaux, lampes, mobilier divers. Téléphone.
Ambiance de luxe.
Jacqueline entre, venant de l’escalier.
Bernard. – Et tu penses rentrer vers quelle heure ?
Il est descendu derrière elle.
Jacqueline. – Ça dépendra des embouteillages…
Bernard. – Oui. Et aujourd’hui, avec les départs en week-end, il risque d’y en avoir !
Jacqueline. – Justement… enfin, je pense que je serai là vers huit heures, huit heures et demie.
Bernard. – Pas avant ?
Jacqueline. – Non, je ne crois pas, même si Jean-Louis ne me fait pas attendre !
Bernard. – Ah oui !? Des cinq minutes qui durent une heure !
Jacqueline. – Je te dis tout de suite que je n’ai pas l’intention de poireauter…
Bernard. – Oui. Surtout… (Il désigne sa coiffure.) que tu n’as pas tellement besoin de coiffeur !
Jacqueline. – Non ! Mais comme je n’ai plus rien à me mettre…
Bernard. – N’exagérons rien !
Jacqueline. – Oui. Mais enfin, tu sais ce que je veux dire ! J’ai vu un petit cachemire pas mal, alors peut-être que j’irai rue de Passy. (Elle jette un coup d’œil à sa montre) Oh là là, je vais être en retard !
Bernard. – Tu as rendez-vous ?
Jacqueline. – Moi ? Non ! Pas du tout ! Avec qui ?
Bernard. – Eh bien, je veux dire… Avec Jean-Louis…
Jacqueline. – Non, mais il faut le temps d’y aller et si j’arrive après vingt-cinq personnes…
Bernard. – Oui, j’ai tout compris ! File ! Mais pas d’excès de vitesse quand même !
Jacqueline. – Je sais conduire…
Bernard. – Raison de plus pour penser à tous les autres qui ne sortent que le samedi…
Jacqueline, l’embrassant légèrement. – Tu sais que tu peux compter sur moi !
Bernard. – Oh oui, ça je le sais !
Jacqueline. – À tout à l’heure !
Bernard. – Mais oui, mais oui !
Jacqueline est sortie. Bernard l’a accompagnée jusqu’à la porte. Il la regarde sortir vers l’extérieur alors qu’elle est déjà invisible pour nous. Il referme la porte, revient, regarde sa montre. Il va sonner (sonnette intérieure) puis se dirige vers la baie et regarde dehors.
Marie-Louise, entrant. – Vous avez sonné ?
Bernard. – Oui ! Puisque vous êtes là !
Marie-Louise. – Ah oui ! En effet !
Bernard. – Bon ! Alors voilà ! Si je vous dis samedi, qu’est-ce que ça vous dit ?
Marie-Louise. – Ça ne me dit rien du tout !
Bernard. – Comment ça, rien du tout ?
Marie-Louise. – Eh bien, oui ! Si vous me dites : « ça me dit » sans me dire ce qui vous dit, je ne peux pas savoir ce que ça vous dit !
Bernard. – Ce que ça me dit pour quoi ?
Marie-Louise. – Je ne sais pas ! Pour manger, ou pour autre chose…
Bernard. – Mais non ! Je vous dis samedi…
Marie-Louise. – Oui, ça vous l’avez dit…
Bernard. – Mais quand je vous dis samedi, je vous parle du jour !
Marie-Louise. – Ah ! Du jour ? Samedi comme ça, alors oui ! Samedi. Enfin, ça me dit que c’est samedi, mais ça je le savais déjà !
Bernard. – Bon, alors, ce samedi, c’est votre jour.
Marie-Louise. – Mon jour de quoi ?
Bernard. – Votre jour de sortie !
Marie-Louise. – Ah non ! Mon jour c’est le lendemain du samedi.
Bernard. – Oui ! Mais aujourd’hui vous allez faire comme si c’était dimanche !
Marie-Louise. – Ah ! maintenant vous voulez que je sorte le samedi ?
Bernard. – Non, au contraire ! Je veux que vous restiez.
Marie-Louise, prenant un temps, le regardant. – C’est pas simple, hein ?
Bernard. – Mais si !
Marie-Louise. – Non ! Je crois qu’on ne s’en sortira pas !
Bernard. – De quoi ?
Marie-Louise. – Si vous continuez à me prendre pour plus intelligente que je suis !
Bernard. – Soyez tranquille ! Je vous connais !
Marie-Louise. – Ça me rassure !
Bernard. – Bon ! Alors écoutez-moi bien !
Marie-Louise. – Je ne fais que ça !
Bernard. – Voilà ! Un monsieur va venir !
Marie-Louise. – Quand ?
Bernard. – Il ne va pas tarder ! Je lui ai donné rendez-vous à trois heures.
Marie-Louise. – Ah oui !? Et alors ?
Bernard. – Et alors, ce monsieur ne le sait pas !
Marie-Louise. – Il ne sait pas quoi ?
Bernard. – Qu’il a rendez-vous !
Marie-Louise. – Ah ! il ne le sait pas ?
Bernard. – Non ! Vous comprenez ?
Marie-Louise. – Pas du tout !
Bernard. – Mais qu’est-ce que vous ne comprenez pas ?
Marie-Louise. – Eh bien, si vous me dites que ce monsieur ne sait pas qu’il a rendez-vous au rendez-vous que vous me dites, je ne comprends pas pourquoi il va venir !
Bernard. – Parce qu’il a rendez-vous avec ma femme !
Marie-Louise. – Ah !? Avec… ?
Bernard. – Voilà !
Marie-Louise. – Ça, c’est embêtant !
Bernard. – Pourquoi ?
Marie-Louise. – Parce que votre femme, enfin, madame, vient justement de sortir…
Bernard. – Oui mais ça, ce monsieur ne le sait pas !
Marie-Louise. – Eh bien, dites donc ! Il ne sait pas grand-chose cet homme-là !
Bernard. – Oui ! D’autant qu’il ne sait pas non plus que c’est avec moi qu’il a rendez-vous !
Marie-Louise. – Ah oui ! Parce qu’il croit avoir rendez-vous avec madame ?
Bernard. – Exactement !
Marie-Louise. – Alors si c’est ça, il en sait encore moins que je ne pensais !
Bernard. – Donc, comme il croit rencontrer ma femme, il ne sait pas qu’il va se trouver chez moi ! Vous suivez ?…
Marie-Louise. – Oui ! Je suis ! C’est un type qui ne sait rien du tout, quoi !
Bernard. – Voilà ! Et d’autre part il ne s’attend pas non plus à vous trouver ici !
Marie-Louise. – Moi ?
Bernard. – Oui ! Vous !
Marie-Louise. – Je ne connais pas ce monsieur !
Bernard. – Non ! Mais ma femme lui a dit que vous ne seriez pas là !
Marie-Louise. – Mais pourquoi est-ce que madame a parlé de moi à ce monsieur ?
Bernard. – Pour qu’il comprenne qu’elle serait seule !
Marie-Louise. – Oui ! En somme on est tous les deux là, et madame, qui devrait y être, elle est justement pas là !
Bernard. – Voilà ! Vous y êtes !
Marie-Louise. – Oui ! Mais ça a été dur pour y être !
Bernard. – Donc, quand ce monsieur va sonner…
Marie-Louise. – C’est votre femme qui devrait lui ouvrir, mais comme elle n’est pas là…
Bernard. – Il faudra quand même bien y aller !
Marie-Louise. – Surtout, comme il a rendez-vous, on ne peut pas le laisser sonner sans ouvrir !
Bernard. – Et moi, puisqu’il ne sait pas que je suis là, je ne peux pas y aller !
Marie-Louise. – Ça, c’est évident !
Bernard. – Alors, qui est-ce qui reste pour aller ouvrir ?
Marie-Louise. – Personne !
Bernard. – Si ! Vous !
Marie-Louise. – Ah non !
Bernard. – Comment ? Vous ne voulez pas aller ouvrir ?
Marie-Louise. – Je voudrais bien, mais je ne peux pas !
Bernard. – Comment, vous ne pouvez pas ?
Marie-Louise. – Eh bien, non ! Puisque votre femme a dit à ce monsieur que je ne serais pas là ! Au niveau du chou, là, je vous rattrape !
Bernard. – Oui ! Et c’est pour ça que vous allez faire comme si c’était votre jour de sortie !
Marie-Louise. – Ah oui ! D’accord !
Bernard. – Alors, vous ouvrirez, vous ferez entrer…
Marie-Louise. – Et je m’en irai !
Bernard. – Voilà !
Marie-Louise. – En somme, j’ai deux jours, quoi ?!
Bernard. – Comment deux jours ?
Marie-Louise. – Eh bien, oui ! Samedi en plus de mon dimanche !
Bernard. – Ah non ! Vous sortirez, mais vous ne partirez pas !
Marie-Louise. – Oui, j’avais compris, mais je tentais le coup ! Je ferai comme si c’était mon jour, mais ça ne le sera pas !
Bernard. – Voilà !
Marie-Louise. – C’est une fausse joie, quoi ?!
Bernard. – Exactement ! Alors, vous ferez asseoir ce monsieur ! Vous lui direz que madame arrive tout de suite…
Marie-Louise. – Je sortirai…
Bernard. – Voilà ! Et vous rentrerez…
Marie-Louise. – Par l’office !
Bernard. – C’est ça ! Alors, allez vous déshabiller…
Marie-Louise. – Comment ?
Bernard, désignant le tablier qu’elle porte. – Eh bien, oui ! Vous n’allez pas sortir avec ça !
Marie-Louise. – Ah oui ! Hein ? Parce que si ce monsieur me voyait avec… (Elle montre son tablier.) il comprendrait que je vais revenir par l’office !
Bernard. – Eh bien, vous voyez que vous y êtes arrivée !
Marie-Louise. – Oui ! Oui ! Mais je ne vous dis pas dans quel état !
Elle sort vers l’office.
Bernard, seul, va au téléphone. Il décroche, commence à composer un numéro quand on sonne. Il raccroche et se dirige vers la porte de l’office au moment où Marie-Louise entre. Elle est sans tablier et tient un chapeau à la main, un sac.
Marie-Louise. – Ça y est ! Il a sonné !
Bernard. – Eh bien, alors ! Allez ouvrir ! Mais attendez que je sois sorti !…
Marie-Louise. – Parce que vous sortez ?…
Bernard, lui désignant la porte du bureau au premier plan jardin. – Eh bien, oui, puisque je ne suis pas là !
Marie-Louise. – Très juste ! Dites, vous avez vu, j’ai pris le chapeau que j’ai acheté pour ma tata Mauricette parce que j’ai pensé que ça ferait vraiment comme si je sors !
Bernard. – C’est très bien… Alors, vous vous rappelez de tout ce qu’il faut lui dire ?
Marie-Louise. – Oui ! Surtout de ce qu’il ne faut pas lui dire !
Bernard. – Bon ! Alors, je vous fais confiance, à vous de jouer !
Il sort vers le bureau.
Marie-Louise, se regardant dans la glace, mettant le chapeau, tandis que ça resonne. – Oh là là ! Ce qu’il est tarte ce truc ! (Elle va ouvrir.) Entrez, entrez…
Robert entre. Il tient un bouquet de fleurs.
Robert. – Merci bien !
Marie-Louise. – Bonjour, monsieur !
Robert. – Bonjour, madame !
Marie-Louise. – Mademoiselle !
Robert. – Ah ? Pardon…
Marie-Louise. – Il n’y a pas de mal ! C’est le chapeau qui vieillit !
Robert. – Ah ! oui ! En effet !
Marie-Louise. – N’est-ce pas ?
Robert. – Je suis bien chez M. et Mme Marcellin ?
Marie-Louise. – Oui, oui… Et vous avez rendez-vous avec madame !
Robert. – Voilà, c’est ça !
Marie-Louise. – Oui ! C’est bien ça ! Tout à fait ça ! Alors voilà ! Monsieur m’a dit que vous attendiez madame… enfin, je veux dire que madame m’a dit qu’elle attendait monsieur… C’est tout à fait vrai ! Alors si monsieur veut bien se donner la peine… Monsieur… enfin madame m’a dit que monsieur s’installe en m’attendant, enfin en attendant madame, bien sûr… alors asseyez-vous !
Robert. – Merci
Marie-Louise. – Normalement, c’est madame qui aurait dû ouvrir la porte si madame… enfin je veux dire… si moi j’étais sortie normalement ! Parce que, en réalité, il y a longtemps que je ne devrais plus être ici !
Robert. – Ah bon ?
Marie-Louise. – Oui, parce que le dimanche, enfin je veux dire le samedi… aujourd’hui c’est samedi… ça vous le savez bien sûr… mais c’est mon jour de sortie…
Robert. – Ah bon ?
Marie-Louise. – Oui ! Comme vous pouvez voir, j’ai mon sac et mon chapeau !
Robert. – Oui, je vois.
Marie-Louise. – Alors, c’est pour ça que je ne peux pas rester… que je suis obligée de sortir… enfin, je vais m’en aller, quoi… voilà ! Alors, au revoir, monsieur !
Robert. – Au revoir…
Marie-Louise. – Madame va arriver dès que je serai partie, enfin il… elle va venir tout de suite… sous peu…
Robert. – Très bien ! Merci !
Marie-Louise. – Non, c’est pour dire ! Ne vous impatientez pas, quoi !
Robert. – Mais non, mais non ! Merci !
Marie-Louise. – Voilà. Alors comme je viens de vous le dire, je m’en vais… je pars, enfin, comme vous voyez… je sors… au revoir, monsieur !
Robert. – Au revoir, madame.
Marie-Louise. – Non, non, c’est le chapeau qui vieillit !…
Elle sort par la porte d’entrée.
Robert, seul, regarde autour de lui, pose le bouquet et remonte au fond regarder la terrasse. Il aperçoit le bar, va se servir un verre. Il boit une gorgée, esquisse un petit pas de danse, enchanté, se dirige vers l’escalier et appelle doucement.
Robert. – Oh ! oh ! C’est moi ! Je suis là !…
Il entend un bruit venant du bureau. Il se précipite sur son bouquet et esquisse en forme de plaisanterie une courbette excessive, tout en tenant son bouquet d’une main et son verre de l’autre.
Bernard, entrant. – Bonjour !
Robert, comprenant, se redressant aussitôt. – Hein ? Quoi ? Qu’est-ce que c’est ?
Bernard. – Vous désirez ?
Robert. – Moi ? Mais rien !…
Bernard. – Comment rien ?…
Robert. – Non ! Non !… Je… je… je me suis trompé d’adresse !
Bernard. – Allons bon ?
Robert. – Oui ! N’est-ce pas… j’allais chez…
Bernard. – Chez qui ?
Robert. – Eh bien, chez… (Il cherche.) chez… chez… M. Gardon…
Bernard. – Ah ? Chez M. Gardon ?
Robert, prenant un peu d’assurance. – C’est comme je vous le dis !
Bernard. – Et vous apportiez un bouquet de fleurs à M. Gardon ?!
Robert. – Oui ! Voilà ! Enfin non ! C’est pour…
Bernard. – Pour Mme Gardon…
Robert. – Oui ! Voilà ! C’est ça, tout à fait !
Bernard. – Et en attendant vous buviez un verre ?!
Robert. – Comment ? Ah ! oui ! C’est ça ! Vous voyez !… (Il lui donne son verre.) Excusez-moi pour cette erreur !
Bernard. – Quelle erreur ?
Robert. – Eh bien, comme je suis chez vous… et que je ne devrais pas y être…
Bernard. – Non ! Ça, vous ne devriez pas !
Robert. – Eh non, puisque vous n’êtes pas M. Gardon !
Bernard. – Non ! Je ne le suis pas ! Mais je vous attendais quand même !
Robert. – Moi ?
Bernard. – Oui ! Vous ! Et vous êtes un petit peu en retard !
Robert. – Qu’est-ce que c’est que cette idée ?
Bernard. – Eh bien, il est trois heures dix et ma femme vous avait demandé de venir à trois heures…
Robert. – Votre femme ?!
Bernard. – Oui ! Elle vous a envoyé un télégramme rue de Longchamp !
Robert. – De Longchamp… ?
Bernard. – Oui ! Là où vous avez votre grand studio !
Robert. – Grand studio !
Bernard. – Oui ! Elle vous a écrit : « viens chez moi à trois heures » !
Robert. – À trois heures ?
Bernard. – Garanti ! C’est moi qui ai dicté le texte au téléphone !
Robert. – Mais qu’est-ce que vous racontez ?!
Bernard. – D’ailleurs, vous l’avez bien reçu !
Robert. – Mais pas du tout !
Bernard. – Mais si ! Sans ça, vous ne seriez pas là ! Et ça ne doit pas être drôle pour ma femme de vous attendre en ce moment, à la porte de votre grand studio…
Robert. – Écoutez, vous devez confondre avec je ne sais pas qui… et quoi… Mais cette plaisanterie a assez duré !
Bernard. – C’est tout à fait mon avis et c’est bien pour ça que j’ai voulu vous rencontrer, monsieur Régnier.
Robert. – Mais je ne m’appelle pas…
Bernard. – Mais si ! Et vous êtes directeur de l’usine Plasticos qui marche très bien.
Robert. – Oui ! Ça c’est vrai !
Bernard. – Alors ! Vous voyez bien que je sais tout. Uniquement d’ailleurs parce que ma voiture est tombée en panne.
Robert. – Mais qu’est-ce que vous me racontez ?
Bernard. – J’ai dû utiliser celle de ma femme. Et j’y ai trouvé des contraventions récoltées toujours le samedi entre cinq et sept heures rue de Longchamp, qui n’est pas du tout le quartier du magazine pour lequel ma femme s’occupe de la rubrique beauté !
Robert. – Mais je ne vois pas le rapport qu’il y a…
Bernard. – Je suis d’un tempérament jaloux…
Robert. – Ça, ça vous regarde.
Bernard. – Justement ! C’est pour ça que je me suis décidé à faire suivre ma femme.
Robert. – Oui ? Ce n’est pas joli, joli, ça !
Bernard. – Non ! Mais ce n’est pas à vous de me le dire ! Enfin, chacun fait selon ses moyens ! Bref, j’ai appris que vous étiez son amant depuis six mois !
Robert. – Mais vous rêvez !
Bernard. – Vous savez très bien que non !
Robert. – Ces affirmations gratuites…
Bernard. – Mais j’ai payé pour les avoir !
Robert. – Oui ? Enfin, elles ne prouvent rien !
Bernard. – Pour moi si ! Et en vous faisant venir ici, je vous ai ménagé.
Robert. – Mais il n’y a rien à ménager !
Bernard. – Ne me dites pas que vous auriez préféré que je téléphone à votre femme ? À Juliette ?
Robert. – Non ! Ça bien sûr !
Bernard. – Alors, ne continuez pas à nier ! Reconnaissez les faits ! Ce...