Un vrai bonheur. Vol. 2

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Le mariage de Mathilde et Christophe avait été le théâtre comique du premier volet ! Trois ans sont passés et aujourd’hui nos amis se retrouvent pour fêter le nouvel an. Ils ont choisi comme décor leur ancienne école primaire. Tout se passe bien jusqu’à minuit, mais les choses se gâtent considérablement quand chacun présente ses vœux …

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Une salle de classe du primaire avec ses tables basses et ses chaises d’écolier, le bureau de la maîtresse sur son estrade, un tableau noir, de vieilles cartes de France accrochées au mur, quelques armoires. À l’extrémité jardin, une porte d’entrée au fond-face ; une autre en avant-scène cour mène vers l’extérieur.

 

Mathilde installe la banderole

Christophe est assis au bureau du maître, en train d’observer une photo. Mathilde, debout sur une table, accroche une banderole au mur de la classe sur laquelle on peut lire
« bonne année ».

Mathilde - C’est droit ?

Christophe - Non.

Mathilde - Et là ?

Christophe - Non plus.

Mathilde - Là, je pense que ça doit être bon.

Christophe - Parfait ! (La banderole est toujours de travers. Il replonge dans sa photo.) C’est incroyable ce qu’on a changé !

Mathilde - Ce n’est pas un mal ! Montre… (Elle est descendue de sa table et a rejoint Christophe.) J’ai une tête là-dessus ! Un sourire qui exprime plus la constipation que la joie !

Christophe - Ne sois pas dure avec toi, tu étais déjà très belle.

Mathilde - Tu n’étais pas mal non plus dans ton style.

Christophe - Tu veux dire dans le style « appareil dentaire et oreilles décollées » ?

Mathilde - Ça avait son charme.

Christophe - Regarde Jean, la tête qu’il avait ! Le ravi de la crèche avec sa blouse boutonnée jusqu’en haut… Et Yvonne !

Mathilde - Elle pleure ?

Christophe - Oui, elle ne voulait pas être sur la photo !

Mathilde - Ma cousine, elle n’est pas mal non plus dans son genre.

Christophe - Elle mangeait déjà bien à la cantine !… C’est qui le gamin à côté de François ?

Mathilde - Euh… Cécile !

Christophe - C’était en quelle année ce désastre ?

Mathilde - 70-71. CM2 B, classe de Mlle Allanet.

Christophe - On revient de loin ! Je ne sais pas si on a grandi, mais en tout cas on a vieilli !

Mathilde - Tu te souviens de la fois où tu avais arraché une pâquerette des plates-bandes pour me l’offrir ?

Christophe - Ça m’avait valu une punition : « Je ne dois pas arracher les pâquerettes de M. Dubois même pour déclarer ma flamme à Mathilde Béranger. » Cent fois. L’humiliation.

 

Jean cherche yvonne

 

Jean, en smoking, passe la tête dans l’entrebâillement de la porte d’entrée.

Jean - Alors ! Je ne vous avais pas menti pour la photo !

Christophe - Il y en a plus d’un d’entre nous qui aurait pu attaquer ses parents pour moins que ça !

Jean - Et attendez, vous n’êtes pas au bout de vos surprises ! Je cours chercher Yvonne. Elle a des nausées à cause de la peinture. On profite des vacances scolaires pour faire des travaux et redonner un coup de frais à l’école.

Mathilde - Je ne sens rien.

Christophe - Moi non plus.

Jean - Personne ne sent rien sauf Yvonne, bien sûr. Elle dit qu’elle a hérité de l’odorat de Caramel. Même mort, il me pourrit toujours la vie ce clébard !… Je reviens.

Mathilde - Dis donc, Jean, grande classe le smoking !

Jean - J’ai essayé de faire un effort pour le réveillon.

Christophe - Fallait me prévenir que c’était une soirée pour sauver l’Antarctique, je me serais aussi habillé en pingouin !

Jean - Ce n’est pas gynécologue que tu aurais dû devenir, Christophe, c’est comique ! Je pars chercher mon caniche à deux pattes !

Jean sort.

Christophe - Visiblement, Yvonne n’a pas changé depuis notre mariage.

Mathilde - Pourtant, il avait été cinglant avec elle.

Christophe - Tu es au courant pour eux ?

Mathilde - Bien sûr !

 

Valérie vient pour la photo

 

Valérie porte une tenue chic quoiqu’un rien provocante. Elle est très maquillée et sa coupe de cheveux est très soignée.

Christophe - Wouah ! La pin-up !

Mathilde - Sublime.

Valérie - J’ai commencé un régime juste après votre mariage.

Christophe - Et puis, on sait ce que c’est, un jour on tombe sur un paquet de Pim’s et on reprend en moins de deux tout ce qu’on a perdu en six mois !

Valérie - Ah non ! Je n’ai pas repris un gramme ! Ça fait un an.

Christophe - Eh bien… euh… ne change rien, tu es superbe.

Mathilde - Tu as une taille de guêpe.

Valérie - Il ne faut pas exagérer ! Je reste encore plus proche du bourdon que de la guêpe !

Mathilde - Regarde, une photo du CM2 que Jean avait conservée…

Valérie - Ce n’est pas vrai ! C’est nous là ?

Christophe - Je crains que oui.

Valérie - Oh ! les têtes de désespérés qu’on avait !… C’est qui cette grosse dondon ? (Mathilde et Christophe se regardent, gênés.) Et moi, je suis où ? Je ne me vois pas.

Mathilde - Euh… tu devais être absente ce jour-là.

Valérie - Et celui-là, avec sa tête d’imbécile, ce n’est pas Spider-Man ?

Mathilde - Si, si.

Valérie - Comment j’ai pu m’enticher d’un crétin pareil ? Par contre, le François, il était déjà beau gosse.

Mathilde et Christophe se montrent discrets.

 

Ivan arrive de l’extérieur

 

Ivan revient de l’extérieur. Il porte un costume très élégant. Il range son portable dans la poche de son complet.

Valérie - Mon Ivanounet ! Lui, il est resté le même, toujours séduisant.

Ivan - Merci Valérie. Mais toi aussi tu étais séduisante.

Valérie - Ben, pourquoi tu n’es pas sorti avec moi alors ?

Christophe - Il flirtait déjà avec notre maîtresse, il ne pouvait pas être partout !

Mathilde - Mais tu es vraiment sorti avec ?

Ivan - Penses-tu ! C’était pour justifier mes notes calamiteuses ! J’avais prétendu à mes parents qu’elle me harcelait et que lorsque je voulais apprendre les subtilités de la langue française, elle me forçait à apprendre les subtilités de la sienne !

Mathilde - Quel menteur !

Christophe - Elle avait eu un avertissement, d’ailleurs, après cette histoire…

Ivan - Eh oui ! Mes parents se sont plaints et, dans le bénéfice du doute, elle a été sanctionnée.

Mathilde - Tu étais déjà un salaud.

Ivan - Mais moi aussi, j’ai trinqué : j’ai été privé de Colargol pendant un mois ! (À Valérie.) Tu te portais déjà bien, toi !

Valérie - Je ne suis pas sur la photo.

Ivan - Et Miss Bouboule à côté de moi, c’est qui ?

Valérie - C’est pas moi ?!

Ivan - Qui veux-tu que ce soit ? Le bonhomme Michelin qui venait faire de la pub dans notre classe ?!

Valérie - C’est fou ce qu’on a du mal à se voir.

Mathilde - Heureusement que les copains sont là pour nous remettre les yeux en face des trous.

Christophe - Il y en a tellement qui ont de la merde dans les yeux que ça fait du bien de les nettoyer un peu.

Valérie - Ça c’est vrai. Mme Muller, ma thérapeute, me dit souvent : « Valérie, il y a des gens qui ont les yeux qui puent toute leur vie et ce n’est pas une raison pour supporter leur infection. » Elle me le dit avec d’autres mots mais, globalement, ça veut dire ça.

 

Cécile apparaît

 

Cécile porte une robe de soirée très simple qui lui confère une beauté naturelle et gracieuse.

Cécile - Alors, cette photo ?

Christophe - On attend Yvonne.

Cécile - Elle est en train de vomir dans une effroyable agonie.

Valérie - C’est pour quand ?

Mathilde - Six mois.

Valérie - Je lui souhaite bien du courage à ce gamin.

Cécile - C’est surtout à Jean que j’en souhaite !… Sinon, sur quel thème vous planchiez ?

Valérie - On disait qu’Ivan était un beau salaud.

Cécile - C’est un pléonasme !

Tout le monde sourit ; l’humeur n’est pas au conflit.

Ivan - J’ai changé, depuis le temps.

Cécile - Tu es passé de beau salaud à vieux salaud.

Mathilde - On attend qui à part Yvonne et Jean ?

Valérie - Spider-Man. Il est parti chercher son appareil. Vous allez voir quand il va prendre la photo, il va vous faire sa blague préférée : « Attention le petit oiseau va sortir… de mon pantalon ! » Il croit pas si bien dire, le pauvre !

 

Patrice arrive de l’extérieur

 

Patrice arrive de l’extérieur. Il est vêtu de la panoplie de Spider-Man (l’homme-araignée, personnage de bande dessinée portant un costume moulant rouge et bleu de la tête aux pieds avec une capuche). Chacun s’active pour aligner quatre chaises.

Patrice - Je vous rappelle que je ne suis pas un pro. Mon truc, c’est photographier les couchers de soleil, les bagnoles de collection… Les natures mortes, quoi !

Valérie (froide) - Les natures mortes, c’est les fruits posés sur une table. Et ce sont des tableaux.

Patrice - Ah oui ! C’est vrai. Pourquoi on appelle ça une nature morte, d’ailleurs ?

Ivan - Parce que le peintre bouffe les fruits après les avoir peints.

Valérie - Et ils sont morts les fruits ! Faut pas sortir de Saint-Cyr pour piger ça.

Patrice - Je ne peux pas savoir, je sors toujours porte de Bercy, moi !

Il rit beaucoup plus fort que le reste de l’assistance plutôt mitigée.

Mathilde - Tu n’as plus ta BMW jaune moutarde ?

Patrice - Jaune anis. Non, je l’ai vendue.

Christophe - Tu as quoi maintenant ?

Patrice - Une petite bagnole coréenne qui ne paie pas de mine mais qui a une belle patate.

Valérie - Une voiture électrique.

Ivan - C’est pour les mamies ces autos en plastique !

Patrice - Pas seulement.

Valérie - C’est aussi pour les alcooliques à qui on a retiré le permis.

Patrice - En tout cas, c’est très sympa à piloter sauf que tous les cent kilomètres tu es obligé de recharger la batterie. D’ailleurs, merci pour la blague. Je vous raconte pas l’air con que j’avais dans cette tenue quand je me suis arrêté chez Total à Courtenay !

Christophe - On voulait te faire une petite blague pour le réveillon parce qu’on t’aime bien !

Patrice - Eh ben, qu’est-ce que ça serait si vous ne m’aimiez pas !

Cécile - La même chose !

 

Yvonne fait son apparition avec jean

 

Yvonne, dans une robe sans cachet, entre péniblement en se tenant le ventre comme le font les femmes enceintes. Jean la soutient précautionneusement.

Jean - Une chaise s’il vous plaît.

Ivan prend une chaise parmi celles alignées pour la photo et la propose à Yvonne qui s’assoit péniblement en grimaçant.

Yvonne - J’ai rendu tout ce que j’avais dans le ventre. Heureusement, je n’avais rien…

Patrice - Elle a encore un...

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