Au secours ça se corse

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Trois amis arrivent dans le cabanon qu’ils ont loué pour les vacances dans l’arrière-pays niçois. L’étourderie de l’un d’eux va les conduire à être confrontés à de gros problèmes financiers inattendus. Pour s’en sortir, ils vont tenter de se refaire en allant au casino.
L’un d’entre eux va se retrouver entraîné ensuite dans une partie de poker pipée et ne trouvera de salut que dans la fuite. Mais les malfrats vont rapidement le retrouver et la situation va encore empirer. C’est alors qu’ils vont se lancer dans le kidnapping de la fille d’un milliardaire lors d’un bal costumé mais ils se trompent de personne… tous les évènements vont alors se précipiter et les plonger dans une spirale infernale

ACTE 1

 

 

 

La porte s’ouvre. Les trois jeunes entrent,  portant des sacs de voyage et précédés d’une dame avec un fort accent du midi.

Et voilà, mes petits messieurs, vous y êtes !

olivier - Ah ! Un peu de fraîcheur !

jeff - Le soleil tape fort, aujourd’hui !

La tante - Vé ! C’est que vous êtes pas dans le Nord ! Ici le soleil, il est généreux et c’est pas la pollution qui lui fait de l’ombre !Vous allez voir comme vous allez être bien. Ici, le silence, il vous écorche le tympan que c’est un bonheur ! C’est que vous êtes à l’écart de la route et que ça vous évite les pétarades de moteurs ! (Elle remonte le store.) - Vé ! C’est pas beau cette vue ?

Simon - Y a un sacré panorama !

Jeff - Oui et ça sent bon la lavande…

olivier - Oh ! On voit la mer !

la tante - Je vous l’avais pas dit, histoire de faire la surprise. Oh, c’est qu’un petit bout, té ! mais ça scintille qu’on dirait des diamants…

Simon - En tout cas quel calme !

la tante - Ah, pour ça, vous serez tranquilles. Quand je vois tous ces Parisiens qui viennent s’estrapaner sur la côte. Ils se plaignent que dans le métro ils sont esquichés comme des anchois et en vacances, ils trouvent rien de mieux que de venir s’entasser sur la plage. Té ! Y faut être fada !

olivier (qui est toujours en train de regarder la mer, au loin) - On en est à combien ?

la tante - Oh bé ça je peux pas vous dire… moi, les estivants, je les compte pas, hé !

olivier - Non, je voulais dire, on est à combien de kilomètres de la plage ?

la tante - Ah… trois ou quatre.

Jeff (à Simon) - Tu parles… Disons plutôt six ou sept…

Simon - C’est dingue, ici. Ils exagèrent tellement que tu es obligé de diviser par deux ce qu’ils te racontent mais pour les distances, c’est le contraire, tu es obligé de multiplier par deux !

la tante - Bon… que je vous montre. La « quittechenette », avec tout le barda qu’y faut, que si par hasard il vous manque quelque chose, vous me dites, je suis pas loin ! Bon, là, c’est le salon, le « livingue roume », comme ils disent les Anglais. Venez, que je vous montre les chambres, la salle de bains et le petit coin, comme qui dirait le « pipiroume », quoi ! (Ils la suivent.).

On entend une sonnette de vélo puis une jeune fille arrive, accent du midi.

Magali - Y a quelqu’un ? You hou, la tante, tu es là ? (Elle voit les sacs, se regarde dans la glace, arrange ses cheveux. Les garçons et la tante reviennent.).

la tante - Té ! Te voilà, toi ! Qu’est-ce que tu viens faire ici ?

Magali - Je suis venue voir s’il y avait besoin de rien (Elle dévore les garçons des yeux, fait sa coquette.).

la tante - Arrête de me raconter des cagades ! Je sais bien pourquoi tu es là… (Aux garçons.) - C’est Magali, ma nièce, la fille de mon frère. Il me l’envoie pour les vacances.

Magali (minaudant) - Bonjour… On pourrait se faire la connaissance : c’est quoi, vos petits noms ? (Chacun dit son prénom.).- Et qu’est-ce que de beaux garçons comme vous viennent faire dans ce coin perdu ?

la tante - Ils sont venus pour la tranquillité ! Alorsse, tu vas leur la faire, la tranquillité ! Et plus vite que ça, fan de chichiourle !

magali (elle l’ignore.) - Je suis là pour le service. Si vous avez besoin, y faut pas hésiter, vous pouvez me demander ce que vous voulez…

Les garçons sourient, gênés, acquiesçant.

la tante - Tu vas finir, dis ! Et que je te prends l’accent pointu, et que je te fais des mines, et que je te tortille du croupion qu’on dirait une pintade en folie !

olivier - C’est gentil à vous, mais on va se débrouiller…

jeff - Pas de soucis, on a l’habitude.

Simon – Vous savez, quand on est célibataire…

magali (se rapprochant encore plus) - Pas pour très longtemps, ça m’étonnerait, vous envoyez des ondes, qu’on dirait des aimants et que même, ça me fait comme des chatouillis…

la tante (elle l’attrape par le bras) - T’as pas de honte, dis ! Allez zou ! Tu te rentres ! (Elle la pousse vers la sortie.) - Tu te le prends le vélo, t’y poses tes fesses et tu pédales vite fait jusqu’à la maison et que je t’y trouve quand je reviendrai de chez la Marie Pichon ! (On entend la sonnette du vélo. La tante crie.) - Et que je t’y reprenne à venir ici, espèce de gourgandine ! (Aux garçons.) - Si c’est pas malheureux ! Tout le portrait de sa mère, que son mari, peuchère, que pourtant il est pompier, il a jamais pu lui éteindre le feu qu’elle avait au derrière ! Bon… Il faut que j’y aille. Vous avez des vélos dans la remise derrière la maison . Pour aller à la mer, c’est plus pratique rapport à la circulation.

jeff - Je vous raccompagne en voiture.

la tante - Té ! Vous voulez rire ! Que vous croyez que je les ai eus comment les mollets bien ronds ! Merci quand-même et à la revoyure ! Que si vous avez le besoin, vous hésitez pas, hé ?

les garçons - Au revoir ! Merci ! (La tante s’en va.).

Olivier - Ben dites-donc…!

simon (imitant Magali) - « Vous pouvez me demander ce que vous voulez ». Elle promet la gamine ! Elle a du boulot la tantine, moi je vous le dis !

jeff - C’est son problème, pas le nôtre. Bon, on s’installe vite fait et on file. Je vous dis pas les canons qu’on va trouver à la plage !

simon - En parlant de plage, on en est quand-même un peu loin…C’est pas vraiment l’ambiance bord de mer…

Olivier -T’es marrant, c’est pas les mêmes prix non plus ! Et puis rien ne nous empêche de rentrer uniquement pour nous coucher.

jeff - C’est vrai… et puis l’avantage, c’est qu’on va se faire des grasses matinées royales ! Ecoutez ce silence….

Olivier - Je sais pas vous mais moi j’ai trop envie de me baigner. On rangera plus tard.

jeff - T’as raison ! (il attrape un sac de sport) - Maillots, serviettes, tout est là-dedans, on peut y aller !

simon - On arrive les filles ! Ca va déménager ! Les gars, je sens qu’on va faire des ravages !

magali (de dehors) - You hou ! C’est re-moi !

simon - Oh ben non !

Olivier - Qu’est ce qu’elle veut !

jeff - Je sens qu’elle va me fatiguer…

magali (elle entre) - Vous me voyez toute confuse, mais j’ai crevé ma roue de vélo et je suis si tellement gourde que je sais pas la réparer toute seule !

Olivier - La maison de votre tante n’est pas si loin… Vous pouvez le pousser jusque là bas.

magali - Ca serait bête que j’abîme le pneu alors que j’ai la rustine…

simon - Moi, je n’ai jamais fait ça.

jeff - Je vais défaire les bagages.

magali (se tournant vers Olivier) - Et vous ? Vous voulez bien me la coller la rustine ? Y a ce qu’il faut dans la remise.

Olivier - Ben… C’est à dire que…on allait partir…

simon - Mais si, il va le faire ! On a bien cinq minutes…

jeff - Il adore le bricolage !

olivier (regard noir et entre ses dents) - Merci, les gars…

magali - Venez que je vous montre. (Ils sortent.)

jeff - Ah, le pauvre vieux ! Il est cuit !

simon - Moi, cette fille, elle me fait peur ! Elle a l’air gourmand du cannibale devant l’explorateur dans sa marmite !

jeff (prenant l’accent africain) - « Elle va le bouffer tout cru ! » (Il emporte des sacs vers les chambres)

simon - Bon, ben y a plus qu’à attendre ! (il allume la télé. C’est le tirage du loto) - Encore perdu ! (il éteint la télé)

jeff (qui revient) - C’était quoi ?

simon - Le tirage du loto. On n’a encore qu’un seul numéro. Je me demande pourquoi on joue…

jeff - Les probabilités vieux ! C’est mathématique : plus tu joues la même combinaison, plus tu as de chances de gagner.

simon - C’est sûr ! Si tu joues pendant cent ans ou plus…

jeff - Il y a peu de chances, d’accord, mais c’est possible. Si tu  joues pas, t’en as aucune !

simon - Remarque, la mise divisée par trois, c’est pas ruineux mais bon… c’est une dépense inutile.

jeff - En parlant de dépense inutile, calcule ce que te coûtent tes cigarettes dans une année… Une fortune ! Et tout ce que tu risques de gagner, c’est un cancer du poumon !

simon - Evidemment… Vu comme ça…

jeff - Ca fait au moins cinq ans qu’on joue les mêmes numéros. Ils sortiront un jour, c’est fatal !

simon - J’aime ton optimisme…

Olivier revient, échevelé, la chemise à moitié ouverte, un pan hors du pantalon, les lunettes de travers, des traces de rouge à lèvres un peu partout sur le visage.

olivier - C’est pas une fille, c’est une sangsue doublée d’une pieuvre !

Les deux autres le regardent, hallucinés.

jeff - Ben mon pauvre vieux…

simon - Elle t’a violé ou quoi ?

olivier - Elle a carrément essayé ! (Il se nettoie avec un torchon.).

jeff - Pendant que tu rebouchais le trou ?

simon (imitant Magali) - « Avec la rustine ? »

olivier - Sa roue n’était même pas à plat ! - C’était une ruse pour m’attirer dans la remise.

jeff - Dis donc, elle est culottée !

simon - Et elle voulait que tu la déculottes !

olivier - Hilarant ! J’aurais aimé vous y voir !

simon - Allez, c’est pas si terrible !

jeff - Tu as sauvé ta virginité, j’espère ?

olivier - C’est ça, rigolez bien ! Vous n’aviez qu’à y aller, vous, dans la remise…

jeff - Moi, je préfère les filles qui se font désirer et quand enfin elles te tombent dans les bras, tu as l’impression d’avoir remporté la médaille...

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