La Croisière s’éclate

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“Comment avoir encore plus de chance dans la vie” tel est le thème de cette croisière sur laquelle nos passagers vont embarquer. Et quels passagers ! Entre une cougar milliardaire et son gigolo, un colossal gagnant du loto et sa copine porte bonheur, deux jeunes pirates du net, un banquier véreux et sa conquête ponctuelle, une veuve démentielle, une mariée effectuant son voyage de noces en solitaire, une gamine odieuse, ça va faire des étincelles… mais ce microcosme de la société n’est rien comparé à l’équipage ! Un commandant déroutant son bateau par amour, un second rongé par l’ambition, une directrice de croisière frénétique, un chef mécano disjoncté, un médecin délirant, une femme de chambre volcanique, un barman farfelu… tous les ingrédients d’un cocktail explosif. Secouez le tout sur mer, mixez dialogues et situations percutantes et vous obtenez des vagues de rire.

PREMIÈRE PARTIE

 

Sur les chœurs d’entrée, l’équipage s’active à astiquer et nettoyer de nombreux endroits du paquebot « Vajoulo E.D.R. ». À la fin des chœurs, Fabien Roulet, le commandant en second, vérifie le bon ordre des opérations.

Fabien. – Allez, allez, on s’active ! Embarquement des passagers dans un quart d’heure… et ensuite, adieu Venise ! (À trois équipiers qui trempent leurs balais-brosses dans des seaux pour astiquer la proue du navire.) Vous avez mis combien d’huile dans chaque seau ?

Équipier 1, avec un balai-brosse au long manche, sur le quai. – Deux cuillères à soupe, chef.

Fabien. – Mais je vous avais dit la bouteille entière ! C’est pourtant simple à comprendre : plus l’avant du bateau est huilé et plus il glisse sur l’eau. Sur une mer d’huile… huile sur huile… on gagne cinq nœuds. Et avec vous, ça en fera trois de plus ! (Ils vident leurs bouteilles d’huile dans les seaux.) Attendez, c’est de l’huile de quoi ?

Équipier 2, lisant l’étiquette de sa bouteille. – Pépins de raisin.

Fabien. – Des pépins pour une croisière ?! Vous êtes fous ! Le commandant est très superstitieux ! Je vous avais précisé de l’huile de sésame !

Équipier 3. – Ben pourquoi ?

Fabien. – Mais quand les flots sont déchaînés et que le navire n’arrive pas à y pénétrer… « Sésame ouvre-toi »… comme Moïse ouvrant la mer…

Équipiers 1, 2 et 3, bêtement. – Aaaah…

Fabien, les imitant. – « Aaaah » ! On dirait Nabilla en plus bête. Je ne pensais pas que c’était possible.

Équipier 1. – Donc pas d’huile de pépins ?

Fabien. – Surtout pas !!!

Équipier 3. – Mais alors on frotte avec quoi ?

Fabien. – Non, mais à l’eau quoi ! Et à l’huile de coude… Je serais Einstein, je vous tirerais la langue. (Les équipiers trempent leurs balais-brosses dans le bassin et frottent la coque avant avec l’eau. Il va vers Bruno le barman et deux autres équipiers, à la poupe, et soulève un gros bidon sur lequel on lit « sucre ».) Pour le sucre, on en est à combien ?

Bruno. – Sept cents kilos, chef.

Fabien. – O.K., ça suffit.

Équipier 4. – Chef, comme je suis nouveau… vous pouvez m’expliquer ?

Fabien, à l’équipier 5. – Vas-y, toi… Je n’en peux plus de répéter toujours les mêmes choses, de faire constamment du copier-parler. (L’équipier 5 a la bouche pleine.) Alors, t’attends quoi ?… Non, t’as recommencé ? (Il lui pince le nez, l’équipier crache des carrés blancs.) Détournement de nourriture : deux jours de salaire en moins.

Équipier 5. – Mais chef, je fais de l’hypoglycémie…

Fabien. – On ne se sucre pas sur le dos de la compagnie.

Équipier 4. – Alors, pourquoi jeter tout ce sucre au fond de l’eau ?

Fabien. – Nos croisières sont les plus luxueuses du monde. Aussi, nous devons assurer à nos passagers des prestations hors normes.

Équipier 4, buté. – Je comprends bien, mais pourquoi jeter tout ce sucre au fond de l’eau ?

Fabien. – Il me pose deux fois la même question, il mérite deux jours de salaire en moins.

Équipier 4. – Non, mais dites…

Fabien. – Attention, pas de mutinerie. Vous êtes sur le « Vajoulo E.D.R. » pas sur le « Bounty » !

Équipier 5. – Dommage… car Bounty c’est que du sucre.

Fabien, à équipier 5. – Cette masse de 700 kilos va se dissoudre très lentement. Donc, si lors de l’embarquement l’un de nos passagers trébuche et tombe à l’eau…

Bruno. – Oh oui ! Pourvu que ça arrive… Pour nous, quelle rigolade !

Fabien. – Alors toi, Bruno…

Bruno. – Deux jours de salaire en moins. Un petit plaisir que je me suis offert. Pour ce que je gagne, je ne verrai pas la différence…

Fabien, à équipier 4. – Ce passager boira la tasse… mais une tasse nettement moins salée que partout ailleurs. Un raffinement que n’aura jamais la concurrence.

Équipier 4. – Ah oui ! C’est du grand luxe…

Bruno. – Sauf pour les poissons qui finissent par attraper des caries. T’imagines un requin avec dans sa gueule deux, trois bridges ?!

Fabien. – À propos, lors d’une croisière bridge, on avait à bord que des Anglais…

Bruno. – Ces rosbifs, mais qu’est-ce qu’ils faisaient pencher dangereusement le bateau… même sur l’eau ils circulaient tous du côté gauche…

Fabien, à équipier 4. – Eh bien, en plus du sucre, j’avais immergé des milliers de sachets de thé : 50 nuances d’Earl Grey. Ça les a tellement excités… ils ont tous sauté à l’eau pour boire leur tasse de thé.

Bruno. – Chef, quand y aura des Américains, on balancera à l’eau trois mille McDo ?

Fabien. – C’est sûr que pour le coup, on aurait une vraie mer d’huile…

Bruno, rêvant. – Avec des sardines obèses… pesant chacune 150 kilos. Si ça se trouve, une baleine, c’est une crevette qui a bouffé McDo…

Fabien. – Bien, vérification de la non-salinité… (Bruno plonge un seau au bout d’un bout* pour prendre de l’eau.) Un volontaire ?

Équipier 5. – Moi, chef ! (À l’aide d’un gobelet, il fait mine de boire l’eau ; heureux.) Oh ! ce qu’elle est sucrée ! Je peux en reprendre ?

Fabien. – Non, il faut en garder pour les clients. (Bruno remet l’eau du seau dans le bassin.) Bien, assez traîné, continuez à vous activer. (Bruno et les équipiers évacuent le bidon. Apparaît au premier pont Adenor, directrice de croisière.) Adenor ?

Adenor. – Fabien ?

 

* Cordage. Se prononce « boute ».

Fabien. – La check-list des ponts extérieurs, s’il vous plaît.

Adenor. – Pulvérisateurs crème antirides… activés. Tire-bouchons points noirs… désinfectés. Désintégrateurs moucherons dans œil… connectés. Équaliseurs transformant cris de mouettes en doux gazouillis… opérationnels. Minidrones pour intercepter déjections d’oiseaux sur passagers… prêts à décoller. Et dans toutes les toilettes, remplissage chasses d’eau avec du Chanel No 5… exécuté.

Fabien. – Et l’examen microscopique des matelas ? Adenor, un seul acarien à bord et vous êtes virée.

Adenor. – Oh ! je sais ! Pour vous, le moindre acarien est considéré comme passager clandestin. Il me reste encore trois matelas à vérifier…

Fabien. – Et les coussins ?

Adenor. – Je leur ai tous fait passer une IRM. (Comme une leçon apprise.) « Un bon coussin, c’est comme une île déserte : aucun habitant. »

Adenor rentre dans le bateau. Arrive par le quai Mathieu Bouchol, le chef mécano, un petit jerricane à la main. Il est trempé.

Fabien. – Alors le Mathieu, il a fait son petit tour dans Venise ?… Mais t’es trempé !

Mathieu. – J’ai aidé un aveugle à traverser la rue. Il ne savait pas nager.

Fabien. – Toi, ton bon fond te perdra…

Mathieu. – T’as raison, j’ai failli y rester au fond.

Fabien. – Il t’a remercié, j’espère ?

Mathieu. – Il m’a offert un verre d’eau.

Fabien, voyant le pantalon déchiqueté de Mathieu. – Et il t’a déchiré ton pantalon ?

Mathieu. – Pas lui : son chien. Très très bête… Un berger suisse allemand. J’ai dû m’enrhumer, j’ai la goutte au nez…

Fabien. – À part ça, on est prêt à appareiller ? Aucun problème technique ?

Mathieu. – Aucun. Et puis alors mes moteurs… qu’est-ce qu’ils m’aiment ! On dirait des gros chats tellement ils ronronnent de plaisir. Comme s’ils savaient que leur survie était entre les mains d’un génie.

Fabien. – Ça va les chevilles ? Pas trop gonflées ?

Mathieu. – Si, c’est l’humidité. Et quand bien même ! Un chef des machines a bien le droit de rouler des mécaniques, non ?

Fabien, voyant le jerricane. – Un jerricane ? Pour quoi faire ? Nos deux réservoirs sont pleins, 4 000 tonnes de gasoil…

Mathieu. – Sauf que côté bâbord, par rapport au côté tribord, il manque trois décis. Je préfère compléter pour équilibrer le bateau.

Fabien. – Toi alors, on ne te changera pas…

Mathieu. – Non, mais je vais me changer. Car si j’attrapais la crève et que je disparaissais… « Voir Venise et mourir »… tu sais qui porterait le deuil ? Mes moteurs. Ils s’arrêteraient net pour une minute de silence…

Il entre dans le bateau. Les équipiers aux balais-brosses ont terminé de frotter la proue.

Fabien, à lui-même. – Je me demande si sur ce bateau ils ne sont pas tous siphonnés…

Arrive Josepha, la préposée au service des cabines, sur le pont supérieur, un plateau à la main. Elle est devant la porte de la cabine du commandant.

Josepha, à la cantonade. – Commandant, votre petit déjeuner ! Œuf monocoque et ses mouillettes pour un bon mouillage… Homard à la nage… Tomates en roulis… Bol basmati pour une prise de riz… Fromage d’une puanteur force 7 sur l’échelle du beaufort… Céréales à la barre et café amer…

Fabien. – Josepha, à cette heure-ci le commandant n’est pas encore réveillé ?

Josepha. – J’ai beau téléphoner dans sa cabine, il ne décroche pas… (À la cantonade.) Commandant, tout va bien ? (À Fabien qui la rejoint.) C’est très inquiétant. Hier soir, il avait l’air bizarre ; même les vagues, il les regardait dans le vague…

Fabien, à la cantonade. – Commandant, c’est votre second bien-aimé !… Ah oui ! Il n’entend vraiment rien… Josepha, la nuit il met des boules Quies ?

Josepha. – Comment voulez-vous que je sache ? Je ne dors pas avec lui… (Craquant.) Hélas !!!

Fabien. – Pardon ? Madame Desouza, vous n’espérez quand même pas partager la couche du commandant ?!

Josepha. – Et pourquoi pas ? Il ne le regretterait pas. Avec moi, il verrait que toutes les Portugaises ne sont pas ensablées…

Fabien. – Mais si pour vous ce serait le rêve, pour lui ce serait un cauchemar !

Josepha. – Vous dites ça par jalousie.

Fabien. – Moi ?!

Josepha. – Vous crevez de désir pour mon corps volcanique ! Même un escargot ne baverait pas autant. Mais vous ne m’aurez pas. Chasse et pêche gardées pour l’officier suprême.

Elle disparaît avec son plateau dans le bateau.

Fabien. – Eh ben ! Y en a sur qui Venise ça tape sur le ciboulot ! (À la cantonade.) Commandant, vous êtes fortement attendu… à commencer par le Portugal !… Commandant ?… Pour le réveiller, je ne vois plus qu’une solution… (Il entre dans le poste de pilotage et actionne la sirène qui retentit fortement.) Il y a peut-être plus discret comme réveille-matin…

Surgissent un maximum de personnes. Brouhaha général.

1er équipier. – On s’en va ?!

2e équipier. – On n’est pas prêts !

3e équipier. – Et l’embarquement des passagers ?

4e équipier. – On part avant l’heure ?

5e équipier. – Y a le feu ?

6e équipier. – On coule ?

Fabien. – Calmez-vous !… Quelqu’un a vu le commandant quitter le bateau ?

Tous. – Non !

Fabien. – Alors il est toujours à bord. Et maintenant, vous tous, vous imitez Ulysse : vous n’écoutez plus le chant des sirènes. Et on larguera comme prévu. (Il actionne deux fois de suite la sirène.) Commandant !!! Ce n’est pas normal, il a dû lui arriver un pépin… (Appelant trois équipiers et désignant la cabine du commandant.) Vous trois, défoncez-moi sa porte… (À Émilien Lepalus.) Docteur, va vite chercher ta trousse…

Émilien. – Quoi ? Chaque fois, la sirène ça me rend sourd…

Fabien. – Lui, tu l’appelles pour une consultation et il arrive pour l’autopsie. (Hurlant.) Ta trousse de secours, le commandant a fait un malaise !!!

Émilien. – Une rousse qui crie au secours ? Y a un malaise avec le commandant ?

Fabien, désespéré, toujours très fort. – Grouille-toi sinon le commandant est perdu !

Émilien. – T’as perdu une dent ? Je m’en occupe, mais d’abord je récupère mes oreilles… (Comptant sur ses doigts.) Cléopâtre, Catherine de Médicis…

Fabien. – Ça y est, cette fois son cerveau a implosé !

Émilien, continuant à compter sur ses doigts. – Marie Stuart, Marie-Antoinette…

Fabien. – Il est comme ces deux femmes : il a perdu la tête… (Aux équipiers qui tentent de forcer la porte de la cabine du commandant.) Alors, cette porte, ça vient ?

Bruno. – Elle résiste, chef…

Fabien. – Tant que ça ?

Bruno. – Oh là ! Elle résiste beaucoup plus que l’euro face au franc suisse.

Fabien. – Alors elle ne lâchera jamais. Va chercher un chalumeau pour la découper.

Bruno repart à l’intérieur du bateau.

Émilien, toujours sourd. – Tu vas découper un chameau ? (Finissant de compter sur ses doigts.) Victoria, Fabiola… (Triomphal, désignant ses oreilles.) Et voilà, j’ai les écoutilles « open », j’ai traité le mal par le mal.

Fabien. – Comment ça ?

Émilien. – Quand on perd ses oreilles pour cause de sirène, on les retrouve le temps de compter jusqu’à six… reines.

Fabien. – Toi, y en a vraiment bobo la tête. Vite ! Ta trousse de secours ! Le commandant a dû faire une syncope…

Émilien. – Mais c’est grave ! J’y vais, mais garde-moi une portion de carpaccio.

Fabien. – Quel carpaccio ?!

Émilien. – Ben le chameau que tu vas découper. Et sois gentil, évite de me refiler une bosse… (Il rentre dans le bateau.)

Fabien. – À la prochaine escale, je le fais interner. (À la cantonade.) Alors, ça vient ce chameau… euh… ce chalumeau ? Il faut sauver le boss !

Arrive de l’arrière du bateau, sur une gondole manœuvrée par un gondolier, Sacha Cebolo, le commandant, méconnaissable car en prince vénitien, visage masqué.

Sacha, à Fabien, depuis sa gondole qui va accoster. – Scusi signore, parla italiano ?

Fabien. – Comme une vache espagnole. Perché ?

Sacha. – È la nave « Vajoulo E.D.R. »?

Fabien. – Si, c’est le « Vajoulo », mais pas le temps de piapiater, allez, circulo…

Sacha. – Per favore, potrei parlare al comandante ?

Fabien. – Parler au commandant ? Moi aussi j’aimerais lui parlare, malheureusement, al comandante… (Pour couper court.) Allez, sia morto. E basta così !

Sacha. – Il comandante è morto ?!

Fabien. – Si… claquo, kaputo, il a cassa sa pipo… (Voyant Bruno revenir avec un petit chalumeau.)

Bruno. – J’ai pris le chalumeau pour les crèmes brûlées.

Fabien. – Allez, cette porte, tu me la caramélises…

Bruno active le chalumeau et va pour l’appliquer sur la porte.

Sacha, depuis sa gondole, enlevant son masque. – Ma cabine ! Le premier qui la crame, je le grille !

Équipiers, personnel visible du bateau et Fabien, stupéfaits. – Commandant !!!

Fabien. – Commandant, vous n’êtes pas mort ?!

Sacha. – Une seconde, que je vérifie, tu me mets le doute… (Il s’ausculte.) Incroyable, je ne suis pas morto ! Mais qui t’a mis ça dans la tête, espèce de saucisse ?! Je dirais même saucisse de Morteau… (Au personnel du bateau.) Au boulot vous autres, elle est terminée la pause charcuterie !

Le personnel reprend ses activités.

Fabien. – O.K. ! Pour quitter le bateau incognito, vous vous êtes travesti…

Sacha. – Et en plus il me traite de travesti ! Sache que j’ai encore sur moi tous mes organes d’origine. Amanda Lear n’est pas mon père. (Débarquant sur le quai, en donnant un billet au gondolier qui s’éloigne.) Grazie amico per questa passeggiata… Un marrant. Celui-là, il m’a bien fait gondoler… Et maintenant, à nous. Qui s’est permis d’actionner la sirène ?

Fabien, le rejoignant sur le quai. – Moi, commandant. J’ai cru que vous étiez en train de rendre l’âme.

Sacha. – Mais c’est absurde ! Une âme, ça ne se rend pas, on la garde ad vitam æternam, elle est consignée jusqu’à la fin des temps…

Fabien. – Je tiens tellement à vous… Je me suis fait un sang d’encre.

Sacha. – Mais bon sang, moi seul peux décider quand lever l’ancre ! Et on ne quittera pas Venise sans avoir embarqué… (Mimant une femme.)… la femme de ma vie.

Fabien. – Encore une ?!

Sacha. – Je sais, je me serai réincarné plusieurs fois dans la même vie… mais cette fois, c’est la bonne.

Fabien. – À force de le dire, ça finira bien par être vrai. Je la connais ?

Sacha. – Non. Et le plus extraordinaire c’est que moi non plus je ne la connais pas.

Fabien. – Pardon ?

Sacha. – Je ne l’ai pas encore rencontrée en « live », mais c’est le « big love » !

Retour du docteur avec sa trousse.

Émilien. – J’ai pris un défibrillateur… Oh ! commandant ! Vous êtes vivant ?

Sacha. – Encore un qui a l’air déçu…

Émilien. – Non, mais on croyait que vous aviez un problème de cœur…

Fabien. – Mais le commandant a un gros problème de cœur. Et comme d’habitude, ça va passer.

Sacha. – Pas du tout. Cette femme a allumé en moi un incendie gigantesque…

Émilien. – Je vois ce qu’il vous faut : un extincteur. (Il disparaît.)

Fabien. – Et elle se trouve où, cette pyromane ?

Sacha. – On s’était donné rendez-vous à l’aube, sous le pont des Soupirs…

Fabien. – Et alors ?

Sacha. – Pour soupirer, j’ai soupiré. Je ne pensais pas qu’on pouvait autant souffrir en faisant le pont.

Fabien. – Elle vous a posé un lapin…

Sacha. – Non, le...

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