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La Fenêtre d’en face

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Alexandre, un écrivain vieillissant et désabusé, vit reclus dans son appartement parisien. Un jour, alors qu’il est au bord du suicide, une jeune femme, Madison, fait irruption chez lui sous prétexte de chercher son chat disparu. Sa présence inattendue va bouleverser son quotidien et raviver les fantômes du passé.

Au fil de leur échange, Madison dévoile peu à peu la véritable raison de sa visite. Entre révélations surprenantes, souvenirs enfouis et espoirs inattendus, cette rencontre va forcer Alexandre à se confronter à son passé.

Une comédie dramatique poignante sur la solitude, les regrets, la transmission et les secondes chances, où la frontière entre fiction et réalité devient floue, tout comme l’ombre d’un amour jamais oublié derrière la fenêtre d’en face.

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Liste des personnages (2)

AlexandreHomme • Senior
Un écrivain d'une soixantaine d'années
MadisonFemme • Jeune adulte
Jeune femme, étudiante, entre 20 et 30 ans

Décor (1)

Décor de la pièceLe salon d’un appartement parisien, ambiance bohème. Sur un petit bureau une vieille machine à écrire et quelques dossiers.

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Le salon d’un appartement parisien. Ambiance bohème. Sur un petit bureau une vieille machine à écrire et quelques dossiers. Arrive Alexandre, écrivain dans la soixantaine ou plus, vêtu avec une décontraction étudiée. Il tient à la main une corde munie d’un nœud coulant. Il regarde vers le plafond, puis monte sur une chaise, cherchant apparemment un endroit pour accrocher la corde. Il semble ne rien trouver de satisfaisant et descend de la chaise. Il s’assied au bureau et pousse un soupir de lassitude. Il ouvre un tiroir, prend un paquet de cigarettes et en porte une à sa bouche. Au lieu d’allumer la cigarette, il la repose sur le bureau et sort du tiroir un pistolet. Il regarde l’arme longuement. On entend frapper légèrement à la porte. Perdu dans ses pensées, il n’entend pas. Il plaque le canon du pistolet sur sa tempe. On entend à nouveau frapper, légèrement plus fort. Il n’entend toujours pas. Il semble hésiter à appuyer sur la gâchette. Il ferme les yeux... C’est alors qu’une jeune femme surgit devant lui. C’est Madison, étudiante, qui peut être âgée de vingt ou trente ans, vêtue de façon plutôt classique.

Madison (hurlant) – Non !

Surpris, Alexandre sursaute. Il se lève d’un bond et pointe son arme sur Madison.

Alexandre – Un geste et vous êtes morte !

Madison – Ne tirez pas, je vous en supplie !

Alexandre – Les mains en l’air !

La jeune femme lève aussitôt les bras.

Madison – Voilà, vous voyez, je ne suis pas armée... Maintenant, je vous en prie, baissez votre arme.

Voyant que la jeune femme a l’air inoffensive, il baisse son pistolet.

Alexandre – Qu’est-ce que vous foutez là ? Et comment vous êtes entrée, d’abord ?

Madison – Je vais tout vous expliquer... Laissez-moi reprendre mon souffle...

Alexandre – Mais vous êtes dingue ! J’ai failli mourir d’une crise cardiaque !

Madison – Je suis désolée, la porte était entrouverte et...

Alexandre – Et vous avez pris ça comme une invitation à entrer chez moi...?

Madison – Non, mais...

Alexandre – Qu’est-ce que vous voulez ? Me voler ? Il n’y a rien de valeur, ici, croyez-moi.

Madison – Je suis votre voisine.

Alexandre – La voisine d’à côté ? Elle a quatre-vingts ans...

Madison – La voisine d’en face... (Désignant une fenêtre imaginaire côté public) La fenêtre, là, c’est celle de mon appartement.

Alexandre – En face ? C’est inoccupé depuis des années.

Madison – Plus maintenant.

Alexandre – Bon... Et alors ?

Madison – J’ai perdu mon chat... Vous ne l’auriez pas vu, par hasard... Ou même recueilli chez vous... S’il était entré lui aussi sans y être invité...

Alexandre – Eh bien non, voyez-vous. Votre chat est mieux éduqué que vous, apparemment...

Elle semble très affectée.

Madison – Il y a deux jours qu’il a disparu. J’ai mis des annonces partout dans le quartier avec son nom et sa photo. Vous ne les avez pas vues ?

Alexandre – Je sors très peu... et je ne regarde jamais ce genre d’annonces. D’ailleurs je suis pas très physionomiste en ce qui concerne les chats...

Elle fait quelques pas dans la pièce.

Madison – Tofu ! Tofu !

Alexandre – Mais qu’est-ce qui vous prend de hurler comme ça ? Vous êtes malade ?

Madison – Il s’appelle Tofu.

Alexandre – Votre chat s’appelle Tofu ? Vous vous foutez de moi...

Madison – Mais pas du tout. Pourquoi ?

Alexandre – OK, votre chat s’appelle Tofu, et il n’est pas rentré à la maison depuis deux jours. Ce n’est pas si grave que ça, non ?

Madison – Bien sûr que c’est grave ! Si je n’arrive pas à le retrouver rapidement, il va mourir... C’est un chat d’appartement, vous comprenez, il n’est pas fait pour vivre en liberté dehors...

Alexandre – Eh bien c’est tout à fait regrettable. De mon temps, les chats, c’était à la campagne. Ou quand on avait un grand jardin, à la rigueur. Ils passaient leur temps à chasser les souris, et ils revenaient seulement à la maison quand ils étaient bredouilles, pour qu’on leur donne à bouffer, qu’on les caresse un peu et qu’on les laisse dormir sur le canapé...

Madison – Oui, eh bien ce chat-là ne mange pas de souris. Il est végétarien.

Alexandre – Pardon ?

Madison – Je ne mange pas de viande, et mon chat non plus.

Alexandre – Qu’est-ce qu’il mange, alors ?

Madison – Des croquettes ! Des croquettes aux légumes, comme moi.

Alexandre – Vous aussi, vous mangez des croquettes ?

Madison – Ça m’arrive, oui. Enfin, pas les croquettes du chat, évidemment.

Alexandre – Un chat végétarien... Je ne savais même pas que ça existait... Et c’est pour ça qu’il s’appelle Tofu...?

Madison – Oui... et aussi parce qu’il est un peu tout fou.

Alexandre – Et j’imagine que de ne plus manger de viande, c’est un choix personnel de sa part, bien sûr...?

Madison – En tout cas, il ne s’est jamais plaint.

Alexandre – Et... vous croyez que maintenant dans les cirques, aux tigres ou aux lions, on leur file aussi à bouffer des croquettes aux légumes ?

Madison – Je ne sais pas... De toute façon, je suis contre les animaux de cirque...

Alexandre – Mais pas contre les chats d’appartement...

Madison – J’en conclus que vous n’avez pas d’animaux domestiques...

Alexandre – Non, je déteste le concept d’animal domestique. Et le concept de domestication en général, d’ailleurs. (Avec un air menaçant) Moi-même, je suis resté un sauvage...

Nullement impressionnée, elle jette un regard circulaire sur la pièce.

Madison – Donc, vous n’avez pas vu mon chat ?

Alexandre – Non, je n’ai pas vu votre chat végan. Et si vous me permettez, je pense que cette conversation absurde a assez duré.

Elle se fige soudain.

Madison – Taisez-vous !

Alexandre – Je vous demande pardon ?

Madison – Vous n’avez pas entendu miauler ?

Alexandre – Miauler ? Non, absolument pas. Mais vous...

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