L’Oiseau bleu

Un soir de Noël, Tyltyl, une enfant de famille modeste, et son doudou Mytyl, regardent avec envie et gourmandise, par la fenêtre, le repas des enfants riches.
Apparaît alors une fée qui va lui confier une mission unique : trouver l’Oiseau Bleu qui pourra guérir sa petite fille malade.
L’âme des choses et des animaux qui les entourent s’anime alors et les voilà embarqués tous ensemble dans un voyage initiatique au travers de la Nuit, à la recherche de l’Oiseau Bleu, allégorie du Bonheur.
Flanquée de ses nouveaux compagnons, le Chien, la Chatte et le Pain, Tyltyl explorera successivement la Forêt des Sifflants, le Pays du Souvenir et le Palais de la Nuit.
La Chatte, alliée de la Nuit, s’efforcera de freiner leur avancée, usant de malice pour les égarer ou les détourner de leur quête.
Ce voyage la ramènera chez elle au petit jour, bredouille. Elle s’apercevra alors que le plumage de sa tourterelle, dont elle ne s’occupe plus beaucoup, a revêtu une couleur qu’elle n’avait pas remarquée auparavant. La tourterelle est devenue bleue.

“À partir de 6 ans.
15 rôles pour un minimum de deux interprètes.”




L'Oiseau bleu

La cabane du bûcheron

Le théâtre représente l’intérieur d’une cabane de bûcheron, simple, rustique, mais non point misérable. Cheminée à manteau où s’assoupit un feu de bûches. Ustensiles de cuisine, horloge, rouet à poids, fontaine, etc. Au pied de l’armoire, de chaque côté de celle-ci, endormis, pelotonnés, le nez sous la queue, un chien et une chatte. Accrochée au mur, une cage ronde renfermant une tourterelle. À gauche, la porte d’entrée munie d’un gros loquet. À droite, un petit lit d’enfant au chevet duquel, sur une chaise, des vêtements se trouvent soigneusement pliés.

Au lever du rideau, Tyltyl est profondément endormie dans son petit lit, serrant dans ses bras son doudou Mytyl. Le Père Tyl la borde une dernière fois, se penche sur elle, contemple un moment son sommeil, et appelle de la main la Mère Tyl qui passe la tête dans l’entrebâillement de la porte. Le Père Tyl met un doigt sur les lèvres pour lui commander le silence, puis sort sur la pointe des pieds. La lampe sur la table se rallume d’elle-même. Tyltyl se met sur son séant.

TYLTYL. — Mytyl ?… Tu dors ? Moi non, je dors pas puisque je te parle. C’est Noël, dis… Mais le petit Noël n’apportera rien cette année. Pourquoi ? J’ai entendu Maman qui disait qu’elle n’avait pu aller à la ville pour le prévenir. Mais il viendra l’année prochaine. Et il vient cette nuit chez les voisins. J’ai une idée ! Nous allons nous lever ! (Tyltyl se lève, Mytyl sous le bras, court à l’une des fenêtres, monte sur l’escabeau et pousse les volets. Une vive clarté pénètre dans la pièce. Elle regarde avidement au-dehors.) Tu vois ? C’est les lumières de la fête en face, chez les petits voisins. Ne me pousse pas ainsi ! Tu prends toute la place… Tais-toi donc, on voit l’arbre ! Mais l’arbre de Noël ! Tu regardes le mur ! À côté, c’est des gâteaux, des fruits, des tartes à la crème… Est-ce qu’ils mangeront tout ? Est-ce qu’ils en donneront ? Ils ne nous connaissent pas… Et si on le leur demandait ? Oh ! c’est bon… Que c’est bon ! que c’est bon ! Toi, t’en as reçu douze ! Et moi quatre fois douze ! Mais je t’en donnerai…

On frappe à la porte de la cabane. On voit le gros loquet se soulever de lui-même. La porte s’entrebâille pour livrer passage à une petite vieille. Elle est bossue, boiteuse, borgne ; le nez et le menton se rencontrent, et elle marche courbée sur un bâton. Il n’est pas douteux que ce ne soit une fée.

LA FÉE. — Avez-vous ici l’oiseau qui est bleu ?

TYLTYL. — J’ai un oiseau… mais je ne peux pas le donner.

LA FÉE. — Pourquoi ?

TYLTYL. — Parce qu’il est à moi.

LA FÉE. — C’est une raison, bien sûr. Où est-il, cet oiseau ?

TYLTYL. — Dans la cage !

LA FÉE. — Je n’en veux pas ; il n’est pas assez bleu. Il faudra que vous m’alliez chercher celui dont j’ai besoin. C’est pour ma petite fille qui est très malade.

TYLTYL. — Qu’est-ce qu’elle a ?

LA FÉE. — On ne sait pas au juste. Elle voudrait être heureuse…

TYLTYL. — Ah…

LA FÉE. — Bon, bon. Il faudra partir tout de suite. Voulez-vous sortir par le...

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