Ma belle-mère est givrée

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Caroline et son fiancé sont en vacances de neige lorsque la belle-mère, un brin envahissante, déboule à l’improviste. Celle-ci, gaffeuse hors norme, attire vite les ennuis… Il va falloir réparer les dégâts ! Que faire, en outre, du corps du guide de montagne que la belle-mère a vigoureusement assommé par erreur à coups de bâton de ski ? Et comment ce fameux bâton sera finalement la solution à tous les problèmes ?

Des situations désopilantes, du rythme, des répliques savoureuses, des personnages typés bref, du rire garanti. Cette comédie pétillante procurera autant de plaisir aux spectateurs qu’aux acteurs !




Ma belle-mère est givrée

Acte I

On vient de manger la raclette. Les filles débarrassent.

Paul. — Ah ! que ça fait du bien !

Denis. — Tu l’as dit ! Une journée de ski, une super raclette…

Anne. — Et une super vaisselle ! Allez, soyez pas timides, les mecs ! La cuisine, c’est par là… (Elle part vers la cuisine.)

Bernard. — Allez, hop ! je suis volontaire. Attention, les poulettes : Monsieur Propre arrive ! (Il sort.)

Isabelle. — Dites, vous deux, pendant ce temps, faites donc de la place. (Elle montre le canapé et la table basse.) Le guide ne va pas tarder à arriver. (Elle part vers la cuisine.)

Caroline. — J’espère qu’il est sympa… (Elle part aussi vers la cuisine.)

Paul. — Manquerait plus que ça ! Avec les prix qu’il pratique !

Anne revient.

Denis. — La sécurité avant tout. On m’a assuré que c’était le plus compétent de tous.

Anne. — Peut-être qu’en plus il est mignon…

Paul. — Et voilà la principale préoccupation de ces demoiselles !

Isabelle revient.

Isabelle. — Quoi donc ? Qu’est-ce qui nous préoccupe ?

Anne, clin d’œil à Isabelle. Je disais que j’espérais que le guide est trognon. Après tout, c’est ce qui compte, non ?

Isabelle, marchant dans le coup. C’est sûr ! Un beau mâle sportif, ça nous changerait un peu de nos petits pépères… (À Caroline qui revient de la cuisine avec Bernard.) T’es pas d’accord ?

Caroline. — Je ne sais pas de qui vous parlez, mais je vous soutiens, les filles !

Anne, nouveau clin d’œil. On parlait du guide. Tu vois, celui qu’on a envie de suivre au bout du monde, athlétique, bronzé… qui trouve une solution à tous les problèmes !

Paul. — C’est MacGyver qu’il vous faut… doublé de Superman !

Isabelle. — C’est toujours mieux que Super-Dupont !

Bernard. — En attendant, c’est pas ce genre de mec qui fait la vaisselle…

Denis. — … ni qui réchaufferait vos petons glacés entre ses cuisses…

Paul. — … et encore moins qui ferait les courses au supermarché un samedi, veille de fête !

Anne. — Oh ! les ch’tits pères ! On est jaloux ? (Elle attrape Paul par le cou.)

Paul. — De qui ? On l’a jamais vu !

Isabelle. — Mais c’est vrai, ça ! On a peur de la concurrence ! (Elle se colle contre Denis.) Mmmhh ?!

Denis. — Si ça se trouve, il est moche comme un derrière de singe. Alors c’est pas la peine de vous exciter…

Bernard. — De toute façon, c’est pas le genre de mec à sortir avec des nénettes banales, ordinaires… Eux, c’est plutôt le style top model qui les branche : 90, 60, 90 ; 1,80 m…

Les filles, ensemble. Nénettes ordinaires ?! Non mais tu vas voir ! Tu vas nous le payer !

Bagarre générale. La cloche de la porte retentit.

Anne. — Ça doit être lui ! Arrêtez !

Isabelle. — Chut !… Va ouvrir…

Ils reprennent leur souffle, se recoiffent à la hâte.

Caroline. — Pfouh !… C’est bon ? J’y vais…

Elle ouvre. Entre un homme d’âge mûr, bronzé, avec la marque des lunettes de ski. Encore beau gosse, un peu hâbleur, ayant l’habitude de plaire.

Patrice. — Bonsoir tout le monde ! Moi, c’est Patrice !

Ils se présentent tour à tour. Le guide tend la main aux garçons et fait d’office la bise aux filles. Celles-ci sont ravies. Les garçons commencent à faire la tête. Voyant cela, les filles, complices, décident de les faire enrager.

Anne. — Donnez-moi votre blouson…

Patrice. — Oh… pas de manières ! On se tutoie !

Isabelle. — Faites… euh… fais voir tes gants.

Le guide quitte ses bottes et va pour les mettre sur le palier.

Caroline. — Oh non ! Je vais les mettre à l’intérieur ! Elles seraient glacées !

Les filles s’affairent autour du guide.

Bernard, à part, à Paul, mais quand même assez fort. L’horreur… Il risquerait l’engelure…

Denis. — C’est que c’est fragile, ces petites bêtes !

Paul, ironiquement, au guide. Et moi… je peux faire quelque chose ?

Patrice. — Ah oui… Tiens, sois sympa, j’ai laissé le plan de l’excursion dans mon 4 × 4 et… (Il montre qu’il est en chaussettes et lui tend les clés de sa voiture.)

Paul. — Mais avec plaisir… Patrice…

Patrice. — Appelle-moi Pat. Et ça vaut pour tout le monde !

Paul sort.

Caroline. — D’accord, Pat ! Mais assieds-toi donc !

Anne, tapotant des coussins. Attends… je t’installe… Voilà !

Isabelle. — Tu prendras bien un petit digestif ?

Patrice. — C’est pas de refus ! La journée est finie. Un peu de détente, ça fait du bien.

Bernard. — Tu préférerais pas une tisane ?

Denis. — Avec une cuillérée de miel ?

Patrice, aux filles. Ils me prennent pour leur grand-père !

Anne, rire gêné. Dites donc, tous les deux, voulez-vous arrêter de le taquiner ?

Caroline. — Cointreau ? verveine ? génépi ? Marie Brizard ?

Patrice. — De la verveine, je veux bien… si c’est de la verte !

Bernard. — Oh ! mais… si ce n’en est pas, elle se fera un plaisir de courir tout le village pour en trouver…

Paul revient avec le plan.

Paul. — Brrr… ça caille !

Denis. — Moi, ça sera un Cointreau… Merci de m’avoir posé la question…

Paul. — Ça, c’est une bonne idée. J’en prendrai un, moi aussi.

Bernard. — Moi, une Marie Brizard, histoire de ne pas faire comme tout le monde… Voilà, voilà, voilà…

Les filles haussent les épaules. L’une apporte les verres, l’autre les bouteilles, la troisième des petits chocolats.

Anne. — J’ai pensé que quelques petits chocolats te feraient plaisir ! Hein, Pat ?

Patrice. — T’es gentille… mais tu sais, tout le monde m’en offre. J’en ai au moins quinze boîtes en réserve !

Isabelle. — Des bonbons ?

Caroline. — Du pain d’épice ?

Anne. — Oh ! il doit rester du nougat !

Patrice. — Non, rien, merci, j’ai une forme physique à entretenir !

Bernard, montrant la boîte de chocolats à Caroline. Donne ! Moi, j’ai rien à entretenir, sauf peut-être quelques illusions… (Il regarde Caroline.)

Pendant ce temps, le guide a étalé la carte sur la table basse.

Patrice. — Bon… voilà le programme ! (Tous se penchent sur la carte.) Alors… On attaque par ce versant… puis on suit cette crête jusqu’au col, ici… On passe ce pierrier, là… et on tombe sur le lac Vert : un petit bijou ! On passe la nuit au gîte. Le lendemain, on monte jusqu’à ce pic… et après, descente hors-piste jusqu’à cette combe. Ensuite, on rejoint le 4 × 4 qui nous attendra ici pour nous ramener au point de départ.

Paul. — Ben, mon colon… ça fait une sacrée balade !

Patrice. — C’est l’excursion de base… accessible à tous !

Isabelle. — Même pour nous ? Enfin, je veux dire : nous, les filles ?

Patrice. — Pas de problème ! Et puis, je serai là ! S’il y a le moindre souci avec l’une d’entre vous, je m’en chargerai.

Caroline. — C’est rassurant.

Anne. — En quelque sorte, on va mettre nos vies entre tes mains !

Bernard. — C’est vrai qu’avec nous, c’est comme si y avait personne… Heureusement que tu seras là !

Denis. — Finalement, ça m’emballe pas tellement…

Paul. — Et puis, le temps risque d’être mauvais…

Patrice. — De toute façon, le bulletin météo, c’est au jour le jour… voire d’heure en heure. Sérieusement, si le temps n’est pas au top, on ne part pas. Le risque zéro n’existant pas, il est hors de question de se mettre en route si toutes les conditions de sécurité ne sont pas remplies.

Caroline. — Alors, on part quand ?

Patrice. — Pour l’instant, on maintient le départ après-demain à cinq heures. Si le bulletin météo est bon, je ne me manifeste pas. Si toutefois c’est pas O.K., je passerai demain et on choisira une autre date.

Anne. — J’espère qu’il fera beau.

Isabelle. — Oh oui ! Nous, dans huit jours, on sera plus là. Ce serait dommage que le temps se dégrade et qu’on rate l’excursion !

Denis. — Je m’en remettrai pas…

Paul. — Je serai inconsolable…

Bernard. — Bon… Eh bien, merci d’être venu… Si toutefois on avait un empêchement…

Caroline. — Pourquoi on en aurait un ?

Bernard. — On ne sait jamais…

Patrice. — Pas de problème ! Vous téléphonez à la base et ils m’avertissent. Bon, je me sauve.

Paul va chercher puis rapporte la doudoune et les gants. Denis et Paul rhabillent Patrice.

Paul. — Voilà, voilà, voilà !

Denis. — Bon… ben… salut !

Patrice. — Salut ! À après-demain !

Bernard. — En principe…

Patrice, embrassant chaque fille. Pas d’angoisse ! J’ai toujours ramené tout le monde ! Ah ! autre chose : allez-y mollo, demain matin, sur les pistes. Dans deux jours, il faudra être en forme !

Les filles. — Au revoir, Pat !

Patrice s’en va.

Anne. — Allez, faites pas cette tête-là, tous les trois !

Paul. — Non mais dis, attends…

Isabelle. — Vous méritiez bien une petite leçon…

Denis. — Elle veut nous la jouer farce…

Caroline. — Hé ! ho ! C’était pour rire !

Bernard. — Ah ! ah ! ah ! Qu’est-ce qu’on s’est marrés !

Paul. — Vous vous êtes pas vues, toutes les trois !

Denis. — Et en plus, pour un mec qui n’est plus de la première fraîcheur…

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