Acte I
Au lever du rideau Bernadette, la femme de chambre, assise dans un fauteuil, actionne machinalement l’aspirateur, tout en lisant une revue et en fumant une cigarette.
Derrière la baie du fond, on aperçoit Christian qui essaie de regarder à l’intérieur. Il ouvre timidement la porte. Il tousse pour manifester sa présence. Bernadette se relève d’un bond.
Christian Je voudrais voir Monsieur Barnier.
Bernadette (Arrête l’aspirateur.) Comment ?
Christian Je voudrais voir Monsieur Barnier.
Bernadette Vous aviez rendez-vous ?
Christian Non, mais j’ai une chose très importante à lui communiquer.
Bernadette Il n’est que huit heures du matin, Monsieur n’est pas encore réveillé.
Christian Ce que j’ai à lui dire est très urgent.
Bernadette Monsieur s’est couché très tard et a laissé des ordres pour ne pas être dérangé avant onze heures.
Christian La nouvelle que je lui apporte vaut bien que l’on interrompe son sommeil.
Bernadette Mais Monsieur…
Christian J’en prends la responsabilité. Allez réveiller Monsieur Barnier, dites-lui que Monsieur Christian Martin est là et que j’ai besoin de le voir immédiatement.
Bernadette Bien, Monsieur. (Elle sort. Christian inspecte la pièce, puis s’assied, toujours timidement, sur le bord d’un fauteuil. On entend des grognements venant de la chambre de M. Barnier. Au bout d’un instant Bernadette revient.) Monsieur est furieux.
Christian Ah oui ?
Bernadette Je lui ai dit que vous refusiez de partir.
Christian Vous avez bien fait.
Nouveaux grognements de Barnier.
Bernadette Monsieur arrive tout de suite, je vous laisse.
Elle va pour sortir.
Christian Mademoiselle ! Est-ce que Monsieur Barnier a l’habitude de prendre un petit déjeuner ?
Bernadette Oui, Monsieur.
Christian Dans ce cas vous ajouterez une tasse, nous le prendrons ensemble.
Bernadette Bien Monsieur.
Elle va de nouveau pour sortir.
Christian Ah ! Mademoiselle ! Je voulais vous demander aussi… Pourriez-vous me rendre un service ?
Bernadette Certainement, Monsieur.
Christian Voilà… (Il regarde autour de lui et, de peur d’être entendu, parle à l’oreille de Bernadette ; puis lui désigne du doigt quelque chose dans le jardin.) Vous avez compris ?
Bernadette Oui, Monsieur, mais comment ferez-vous pour me prévenir ?
Christian Il n’y a pas une sonnette ?
Bernadette Non, Monsieur, mais avec le plateau, j’apporterai une petite clochette, vous n’aurez qu’à l’agiter.
Elle fait le geste d’agiter une clochette.
Christian C’est parfait, je compte sur vous.
Bernadette (Déployant tout son charme.) Vous pouvez, Monsieur.
Bernadette sort.
Christian retourne s’asseoir discrètement sur le fauteuil. La porte s’ouvre brusquement, M. Barnier apparaît en robe de chambre, mal réveillé, de mauvaise humeur et inquiet. Christian se relève brusquement.
Barnier Que se passe-t-il ? Une catastrophe ?
Christian Oh non ! Monsieur.
Barnier Alors, pourquoi venez-vous me déranger a huit heures du matin à mon domicile personnel ?
Christian Pour une raison majeure, Monsieur.
Barnier Ça ne pouvait pas attendre jusqu’à cet après-midi ?
Christian Non, Monsieur.
Barnier (Fait signe à Christian de s’asseoir, il s’assoit lui-même.) Alors allez-y, je vous écoute.
Christian (Toujours assis sur le bord du fauteuil.) Monsieur Barnier, je sais que vous êtes un homme de cœur et lorsque vous connaîtrez les raisons qui m’ont poussé à venir jusqu’ici…
Barnier Allons dépêchez-vous, venons-en au fait. Qu’est-ce qu’il y a qui ne va pas ?
Christian Tout va très bien, Monsieur.
Barnier Alors qu’est-ce que vous faites là ?
Christian Je suis venu vous demander une augmentation.
Barnier (Surpris.) Quoi !
Christian Je sais que mes appointements actuels sont déjà très honorables, mais étant donné…
Barnier Vous vous foutez de moi ?
Christian (Se lève.) Monsieur, je ne me le permettrais pas !
Barnier Alors vous avez le culot de venir me réveiller chez moi à huit heures du matin pour me demander une augmentation !
Christian Lorsque vous saurez…
Barnier Mais je ne veux pas le savoir !
Christian Ma vie en dépend Monsieur Barnier.
Barnier Je m’en moque pas mal ! Enfin est-ce que vous vous rendez compte ? Si tous mes employés venaient ici pour me raconter leur vie !
Christian (Tristement.) Monsieur Barnier, vous me faites énormément de peine ! Me traiter d’employé, moi qui me considérais jusqu’à ce jour comme votre homme de confiance.
Barnier C’est justement ce qui m’étonne et je ne comprends pas comment un garçon comme vous puisse faire une chose pareille. Vous mériteriez que je vous flanque à la porte immédiatement.
Christian Si vous me permettiez de vous exposer les circonstances qui ont motivé ma conduite.
Barnier Vous m’expliquerez tout ça au bureau.
Il va pour sortir.
Christian Si je comprends bien, votre réponse est défavorable.
Barnier (Revient sur Christian.) Écoutez, mon petit vieux, il y a certainement quelque chose qui ne tourne pas rond chez vous ce matin et si j’ai un conseil à vous donner…
Bernadette (Entre en poussant la table roulante du petit déjeuner.) J’apporte le petit déjeuner de Monsieur.
Barnier Posez ça là. (Il regarde le plateau avec étonnement.) Pourquoi avez-vous mis deux tasses ?
Bernadette (Timidement.) C’est ce Monsieur qui m’avait dit qu’il prendrait son petit déjeuner avec Monsieur.
Barnier (Se retourne vers Christian.) Hein !
Christian Oui, je ne pensais pas que notre entrevue serait aussi brève et j’avais demandé à Mademoiselle…
Barnier Vous devenez complètement fou ?!
Christian L’amour fait souvent faire des folies !
Barnier (Suffoqué.) L’amour ?
Christian Oui, Monsieur, je suis amoureux.
Barnier Et qu’est-ce que vous voulez que ça me fasse ?
Christian (Dans un enthousiasme persuasif.) C’est une adorable jeune fille que je dois demander ce matin même en mariage. C’est pourquoi je précipite les choses car il m’est absolument impossible de prétendre à sa main si ma situation financière ne me permet pas de lui assurer le train de vie auquel ses parents l’ont habituée.
Barnier Vos histoires de cœur ne m’intéressent pas.
Christian Les histoires de cœur sont souvent liées à des histoires d’argent.
Bernadette Oh là là !
Barnier Et vous, voulez-vous me faire le plaisir de retourner dans votre cuisine.
Bernadette Bien Monsieur.
Elle sort.
Barnier (À Christian.) Alors ?
Christian Alors l’argent, c’est vous, Monsieur Barnier, c’est pourquoi…
Barnier Bon, eh bien, finissons-en ! (Il va s’asseoir et se verse une tasse de thé.) Combien gagnez-vous actuellement ?
Christian Onze cents francs par mois… plus les avantages sociaux.
Barnier (Avale une tasse de thé.) Et combien voudriez-vous obtenir ?
Christian Cinq cent mille… plus les avantages sociaux. (M. Barnier avale de travers et est pris d’une quinte de toux. Christian lui tape dans le dos.) Cinq cent mille anciens bien sûr ! Levez un bras en l’air, Monsieur Barnier, c’est un excellent remède…
Il a pris la main de M. Barnier et lui tient le bras en l’air.
M. Barnier dégage son bras, se lève et d’une voix encore déficiente veut l’interrompre.
Barnier Monsieur Martin…
Christian (Le rassied.) Quand vous m’appelez Monsieur Martin, je comprends immédiatement que vous avez des reproches à me faire, je préfère que vous m’appeliez « Mon petit vieux ».
Barnier (Se relève.) Eh bien mon petit vieux…
Christian (Le rassied de nouveau.) Avant de me répondre d’une façon définitive, j’aimerais vous laisser quelques minutes de réflexion.
Barnier (Essaie encore de se relever.) C’est tout réfléchi !
Christian (L’oblige une nouvelle fois à se rasseoir.) Faites un effort, Monsieur Barnier, pour comprendre mon raisonnement.
Barnier (Essaie à chaque fois de se relever.) Il n’y a pas de raisonnement qui tienne.
Et toujours Christian le fait se rasseoir.
Christian Je reconnais que la spontanéité de ma demande a de quoi vous surprendre, mais j’insiste pour que vous la preniez en considération et je pense que si nous buvions une tasse de thé ensemble, nous pourrions bavarder plus calmement.
Il se sert une tasse de thé.
Barnier Ça alors, c’est incroyable !
Christian Monsieur, je suis entré à votre service il y a quatre ans comme employé aux écritures aux appointements de six cent soixante-dix francs par mois. En homme avisé que vous êtes, vous avez tout de suite remarqué que j’étais en mesure de vous rendre d’appréciables services à des postes plus importants que celui que vous m’aviez primitivement confié.
Barnier Tout cela, mon petit vieux, je le sais.
Christian Puis-je prendre du sucre ? (Il se sert, Barnier reprend le sucrier.) Un et demi, s’il vous plaît.
Barnier Mais…
Barnier lui tend de nouveau le sucrier.
Christian casse un sucre en deux et en met une moitié dans sa tasse.
Christian Excusez-moi pour ce bref historique sur mes diverses fonctions dans votre entreprise, mais il est indispensable.
Barnier Si c’est pour en arriver à me demander cinq cent mille francs par mois, vous perdez votre temps et vous me faites perdre le mien !
Christian Je tiendrais néanmoins à terminer mon exposé.
Barnier Vous êtes entêté !
Christian C’est une des qualités qui m’a fait gagner votre confiance.
Barnier (Se beurre une tartine.) Je le reconnais, mais cette fois vous n’arriverez pas à me convaincre.
Christian (Lui prend la tartine des mains et commence à la manger.) Merci… J’ai donc petit à petit gravi les échelons et suis devenu ce que l’on a coutume d’appeler votre bras droit.
Barnier Là, vous exagérez !
Christian C’est vous-même qui l’avez dit à Monsieur Michelet.
Barnier Si ça peut vous faire plaisir ! Je ne veux pas vous contrarier !
Christian Lorsqu’il y a quatre ans je suis entré à votre service, votre affaire, bien que déjà très florissante, était loin d’avoir l’importance qu’elle a aujourd’hui. C’est maintenant une des plus solides de Paris et son chiffre d’affaires a décuplé.
Barnier (Ironique.) Grâce à vous peut-être.
Christian Grâce à nous. Et surtout grâce à mon idée d’incorporer dans vos savonnettes de la sève de baobab du Brésil.
Barnier Nous n’avons jamais pu nous en procurer.
Christian Ce n’était pas le plus important, l’essentiel était de convaincre le public des effets bienfaisants de la sève de baobab sur les épidermes sensibles et de lui laisser supposer que vos savonnettes en contenaient. Nous sommes parvenus à ce résultat grâce à l’immense campagne publicitaire que j’ai su mettre sur pied. Soit dit en passant, votre idée de chlorophylle était un peu périmée !
Barnier Avec les millions que j’ai dépensés, si ça n’avait pas réussi j’aurais fait faillite !
Christian Mais ça a réussi et vous avez fait fortune.
Barnier En somme…
Christian Permettez-moi de terminer : mon entêtement a fini par vous convaincre de mettre sur le marché un nouveau shampooing, puis une bombe de laque à micro-diffusion, ensuite un dentifrice, une pâte épilatoire et enfin une merveilleuse crème de beauté, ce qui nous a permis de lancer mon fameux slogan : « Baobabisez-vous de la tête aux pieds, en n’employant partout que les produits Barnier ».
Barnier (Sceptique.) Oui… Oh ! On aurait pu trouver mieux !
Christian Et pour terminer, ma dernière trouvaille : notre grand concours « Devenez vedette de cinéma en achetant six savonnettes Barnier ».
Barnier C’est moi qui ai pris tous les risques.
Christian Aussi ne vous demanderai-je pas de partager votre fortune avec moi.
Barnier C’est encore heureux !
Christian Et je termine enfin en vous faisant remarquer que ma nouvelle organisation a réduit votre travail au strict minimum et que celui-ci ne consiste plus maintenant qu’en quelques signatures à donner par-ci par-là.
Barnier Dans cinq minutes, c’est vous qui allez me donner mes huit jours !
Christian Je n’irai pas jusque-là ! Je voulais seulement attirer votre attention sur les nombreux soucis que je m’efforce de vous éviter.
Barnier De sorte que vous considérez votre présence comme indispensable ?
Christian Personne n’est indispensable dans la vie, Monsieur Barnier, mais je reviendrai sur ce sujet, car maintenant je voudrais vous parler d’amour.
Il s’approche très près de lui et passe son bras derrière l’épaule de Barnier.
Barnier (Fait un bond en arrière.) À moi ?
Christian Comme j’ai déjà eu l’honneur de vous en informer, je dois faire ce matin même une demande en mariage et, comme je vous l’expliquais, c’est une jeune fille habituée à vivre dans un milieu aisé. Jusqu’à présent mes besoins de célibataire n’étaient pas très importants et je ne me suis jamais permis de revendiquer la moindre augmentation. Mais aujourd’hui ce n’est plus à l’homme d’affaires que je prends la liberté de m’adresser ; c’est à l’homme de cœur, qui peut édifier ou ruiner à sa guise le bonheur d’un jeune foyer.
Barnier L’homme de cœur ! N’exagérons rien !
Christian Si, si, Monsieur. Je vous connais !
Barnier Mon bon cœur n’ira pas jusqu’à vous donner cinq cent mille francs par mois !
Christian La vie est difficile pour un jeune couple, c’est ce que me disait il y a peu de temps encore Monsieur Muller.
Barnier Monsieur Muller ?
Christian Oui, le grand patron des savons Novy, votre plus gros concurrent que j’entretenais de mes projets.
Barnier Où l’avez-vous connu ?
Christian C’est lui qui a tenu à me rencontrer, il est un peu inquiet de la concurrence que nous lui faisons et m’a demandé combien je gagnais par mois. C’est un homme très compréhensif. Il m’a fait miroiter que…
Barnier Oui, je connais les méthodes de Muller ! Mais s’il croit me faire peur, vous pouvez lui dire de ma part qu’il se met le doigt dans l’œil.
Christian Ce serait en effet malheureux de voir Monsieur Barnier trembler devant Monsieur Muller !
Barnier Barnier, c’est autre chose que Muller !
Christian Il n’y a même pas de comparaison ! Bref, pour en revenir à ma demande…
Barnier Un jour je l’écraserai comme une vulgaire punaise !
Il mime d’écraser un insecte avec son pied.
Christian Et ce jour n’est pas loin !
Barnier Bien moins qu’on le pense !
Christian Pour commencer, je voudrais bien voir la tête qu’il fera quand il apprendra que vous m’avez augmenté !
Barnier Et moi donc ! Je m’en réjouis d’avance.
Il éclate de rire.
Christian (Se dirige vers le téléphone.) Si je lui téléphonais tout de suite ?
Barnier Pour quoi faire ?
Christian Pour lui annoncer que vous m’avez augmenté.
Barnier (Lui reprend l’appareil et raccroche.) Attendez une seconde ! Nous allons réfléchir à tout ça… Comment est-elle votre fiancée ?
Christian Oh ! Monsieur ! C’est un amour !
Barnier Et ses parents ?
Christian Des gens charmants.
Barnier Belle situation ?
Christian Très belle Monsieur, c’est pourquoi je ne peux pas me permettre, avec onze cents francs par mois, d’aspirer à la main de leur fille.
Barnier Bon ! Eh bien attendez… envisageons… trois cent cinquante mille et n’en parlons plus !
Christian Oh ! merci, Monsieur… C’est plus que je ne pensais.
Barnier Vous disiez que Muller vous offrait cinq cents.
Christian Moi ? Je n’ai jamais dit une chose pareille ! Je vous avais demandé cinq cents dans l’espoir d’en avoir trois cents, mais je m’aperçois que j’avais sous-estimé votre générosité.
Barnier Si j’avais su !
Christian Du reste, Monsieur Muller était prêt à me donner tout ce que je voulais, mais je préfère rester avec vous.
Barnier (Lui donne une tape dans le dos.) C’est bien gentil de votre part !
Christian Je peux donc compter sur une situation de trois mille cinq cents nouveaux francs par mois ?
Barnier Maintenant que je vous l’ai dit !
Christian C’est à cause de ma demande en mariage, je ne voudrais pas que…
Barnier (Raccompagne Christian vers le vestibule.) Vous savez bien que je n’ai qu’une parole, vous pouvez aller la faire immédiatement.
Christian Merci, Monsieur.
Barnier Bonne chance. (Christian est sorti.) Barnier c’est tout de même autre chose que Muller.
Il recommence le geste d’écraser un insecte avec son pied.
Christian (Revient avec des gants blancs.) Monsieur Barnier, j’ai le grand honneur de vous demander la main de Mademoiselle votre fille.
Barnier (Retombe sur le canapé.) Hein ?
Christian Oui, Monsieur, c’est d’elle dont il s’agit.
Il agite la petite clochette.
Barnier Non !
Christian Si.
Barnier Oh !
Christian Oui.
Bernadette (Apparaît avec une énorme gerbe de fleurs.) De la part de Monsieur Christian Martin.
Christian (Prend les fleurs et les met dans les bras de Barnier, qui disparaît sous la gerbe.) Permettez-vous d’offrir à Madame Barnier ce modeste témoignage de ma profonde gratitude.
Barnier (Jette les fleurs à Bernadette.) Remportez-moi ça !
Bernadette Bien, Monsieur.
Elle sort.
Barnier (À Christian.) Comment se fait-il que vous connaissiez ma fille ?
Christian Nous nous sommes rencontrés tout à fait par hasard, il y a un an et demi, au Racing. (Il fait le geste d’un drive au tennis.) Je ne savais pas que c’était elle. Quand je l’ai appris, je ne lui ai pas dit que c’était moi.
Barnier Comment ?
Christian Enfin je veux dire que je n’ai pas osé lui avouer que j’étais un petit employé de son père. À ce moment-là je ne touchais que huit cent vingt francs par mois, ça me donnait des complexes.
Barnier Eh ben, ça alors !
Christian À qui le dites-vous !
Barnier Écoutez, mon petit vieux, vous êtes bien gentil, mais j’avoue que j’envisage pour ma fille un mariage plus reluisant.
Christian C’est pourquoi, Monsieur, je sollicite aujourd’hui le titre de directeur commercial des Établissements Barnier.
Barnier Ce ne sont ni ce titre, ni vos trois cent cinquante mille francs par mois qui vous permettront de lui assurer le train de vie qu’elle a connu jusqu’à présent.
Christian J’avais entendu dire que vous aviez l’intention de lui donner une dot de trente millions.
Barnier Qui vous a dit ça ?
Christian Elle-même…
Barnier Premièrement, c’est absolument faux et deuxièmement, je trouve votre mentalité un peu particulière...