Pépita mi corazon

Pépita, jeune femme plutôt innocente et bonne campagnarde, va découvrir, arrivant en ville pour y chercher du travail, un monde inattendu et pas très reluisant. Basculera-t-elle ? Ou fera-t-elle basculer ce monde de son côté grâce à son humour, son optimisme et sa franche spontanéité ? Sacrée Pépita !

Au lever du rideau, Lola fait les cent pas. Elle est en déshabillé léger, elle trébuche sur la marche comme décrite dans le décor, ou un meuble, une chaise, ou autre, selon décor…

Lola (s’impatientant) - Mais qu’est-ce qu’elle fait ? (Elle trébuche sur la marche.) Merde ! C’était pas là ça tout à l’heure… (Revenant à ce qui la préoccupe.) Elle va me mettre en retard ! (Elle regarde sa montre.) Bon, tant pis, je vais prendre ma douche, ça m’avancera ! (Elle va pour sortir. À ce moment-là on sonne.) Ah !… Tout de même ! (Elle revient sur ses pas et trébuche à nouveau.) Et merde ! (Elle va ouvrir. Apparaît Pépita, assez vieux jeu et tartignole. Elle a une vieille valise, un grand sac à main plutôt démodé et un chapeau ridicule !) Coucou zine !

Pépita (ne reconnaissant pas Lola sur le moment) - Oh ! pardon madame !… Je me suis trompée d’appartement !

Lola - Tu ne me reconnais pas ?

Pépita - Comme ça… au premier abord… non ! Mais… (Elle fait un pas et regarde Lola de plus près.) En y regardant de plus près… j’ai comme un doute subitement !

Lola - Mais Pépie ! C’est moi… Lola !

Pépita (pas très convaincue) - Lola ?… Ah ! ça je ne crois pas, non !… Il est vrai qu’il y a un p’tit quelque chose mais… (Joignant les gestes à la parole.) Ma Lola à moi est plus… Enfin… Moins… Non, non, non !… Elle… C’est pas vous !

Lola (insistant) - Si, si, si !… C’est bien moi !

Pépita (interloquée) - Vous !… C’est toi ?

Lola (affirmative) - Moi, c’est vous ! (Se reprenant.) Euh… oui, c’est moi !

Pépita (interloquée) - Ben ça alors !… J’en reviens pas ! T’as plus rien de la Lola qui vivait à Larochefolle ! (S’exclamant.) Comment que t’as changé !

Lola - En mieux j’espère ?

Pépita - Je dirai ça à l’usage ! (Bousculant sans gêne Lola pour entrer.) Pardon ! (Puis elle se met à scruter la pièce.) Alors c’est ici que je vais vivre ?

Lola (résignée) - Hélas !

Pépita - Qu’est-ce que t’as dit ?… J’ai pas compris.

Lola (se rattrapant) - Euh… c’est classe, hein ?

Pépita - Y’a surtout de la place !

Lola (trébuche à nouveau ou rate la marche) - Décidément, il faudra que je regarde mon problème de sol d’un peu plus près ! (Elle s’adresse à Pépita.) Rien à voir avec ma piaule de Larochefolle. (Prenant la valise de Pépita.) C’est tout ce que tu as comme bagage ?

Pépita - Oui et… fais-y attention, va pas trébucher avec !… Toute ma vie est dans cette valise !

Lola - Ben ta vie pèse pas bien lourd ma pauvre Pépie !

Pépita - Assez lourd quand tu dois la transporter de la maison à l’autocar, de l’autocar au train, du train au taxi, et du taxi au quatrième étage de cet immeuble !

Lola - T’aurais dû m’appeler ! Je serais descendue t’aider !

Pépita - Ah oui ? Et comment que j’aurais fait ?… Ma voix ne porte pas assez pour monter quatre étages, traverser tes fenêtres fermées et arriver jusque dans tes oreilles !

Lola - Mais… Pas en criant comme une marchande de poissons !… À l’interphone !

Pépita - À l’inter… Quoi ?

Lola - L’interphone !… Le petit appareil avec un bouton qui se trouve après le mur de la porte d’entrée !… Là où il y a mon nom dessus !

Pépita - Trop compliqué pour moi ça… Puis si t’avais eu la bonne idée de vivre au premier étage, j’aurais pu directement taper aux carreaux !

Lola - Allez cousine, faut pas en faire une montagne ! On va pas se fâcher pour si peu ! (La prenant par le bras.) Suis-moi, je vais te montrer les chambres !

Pépita - T’en profiteras pour te couvrir un peu, tu vas finir par prendre froid dans des vêtements aussi légers ! (Lola éclate de rire et elles sortent bras dessus, bras dessous. Off.) Alors là c’est ma chambre ?

Lola (voix off) - Elle te plaît ?

Pépita (voix off) - C’est correct !

Lola (voix off) - J’ai pas mieux !

Pépita (voix off) - Ben… on ferra avec, hein !

Elles reviennent.

Lola - Alors que penses-tu de ta nouvelle demeure ?

Pépita - Ça peut le faire !… Mais quand je pense qu’il va falloir descendre et remonter quatre étages pour aller faire les courses !… Ça me fatigue déjà !

Lola - Tu prendras l’ascenseur. Tu sais, la cage qui monte et qui descend !

Pépita - La boîte à sardines ? Jamais de la vie !

Lola - Tu y viendras ! (Changeant de conversation.) Tu veux un jus ? (Elle va pour servir des cafés.)

Pépita - Un jus de quoi ?

Lola - Un café, Pépie ! Un jus c’est un café !

Pépita - Allez !… Va pour ton jus au café !… Faut pas mourir idiote ! Alors allons-y avant qu’il ne soit trop tard ! Et regarde où tu mets les pieds, ne va pas faire tomber l’plateau !

Lola (rire) - Tu ne changeras jamais toi ! (Elle sert les cafés.)

Pépita (buvant) - Bon !… C’est pas tout, mais comment qu’on s’organise pour le ménage, la cuisine, et tout le reste ?

Lola - Ah oui !… Eh bien… On fait chacune sa chambre ! Et pour le reste, tu fais comme tu veux.

Pépita - Alors si je comprends bien je vais me taper : la cuisine, la lessive, les courses et le ménage de toute la maison ?

Lola - Sauf ma cambre !

Pépita - Ben… tu vas pas en faire lourd toi !

Lola - Désolée cousine mais comme je travaille la nuit, le jour je dors.

Pépita - Et en plus faudra pas faire de bruit ! (À elle-même.) Mais qu’est-ce que je fais dans cette galère moi ?

Lola - Allez zine, pas de panique, reste cool ! C’est pas si méchant que ça en a l’air ! Et comme je me lève vers midi, je mangerai avec toi !

Pépita - Voilà...

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