Georgette - Tiens, j’suis la première aujourd’hui… Ah ! un peu seule ! (Elle s’ennuie.) Mais quelle heure qu’il est ? Déjà trois heures dix !… Ah ! les voilà ! (Les trois s’embrassent.) Ben, z’êtes pas en avance.
Josette - Pourtant on est parti pareil !
Lucienne - Ouais mais… c’est les jambes, elles avancent moins vite.
Georgette - Savez pas… Paraît qu’la Fernande, elle est partie à Paris.
Josette - Pour quoi y faire ?
Georgette - Chez son fils ; pouvait plus rester seule, à cause de ses jambes. C’est mieux pour elle, qu’il a dit son fils… Et pis ça lui faisait trop cher de venir tous les mois.
Lucienne - La pauv’, elle qu’aimait tant sa maison !
Josette - Moi, j’aimerais bien y aller à Paris… Mais pas pour habiter.
Josette - Vous vous rappelez… Qu’est-ce qu’on a pu rigoler avec elle !
Georgette - Oh ! ça oui !
Lucienne - On papotait, on papotait… (Petit rire.) Tout le monde y passait…
Josette - C’est qu’on aimait bien ça.
Georgette - Ça oui, on aimait ça… Avant.
Josette - Maintenant on le fait plus ; avec l’âge…
Georgette - On vieillit tout d’même !
Josette - C’est plus comme avant !
Lucienne - Eh oui ! On vieillit tout de même !
Les trois - Eh oui !!
Soupirs des trois.
Georgette - À propos, vous savez pas ?
Les deux autres - Ben, non…
Georgette - Mme Zetoun…
Lucienne - Celle qu’habite en haut de la rue de la Chapelle ?
Georgette - Oui, eh bien, son fils, çui qu’a l’rémi…
Josette (l’interrompant) - Mais y s’appelle pas...