Quelle famille !

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Un octogénaire qui habite dans la Nièvre, décide de divorcer et vient se réfugier chez sa fille Denise qui habite Paris. Depuis le mariage de sa petite-fille Michèle, il n’a pas mis les pieds dans la capitale, et ce mariage remonte à vingt ans ! Quand il sonne chez Denise, elle n’est pas là, et pour cause : elle est allée se réfugier chez sa fille Michèle, car elle-même a décidé de quitter son mari, Raymond, qu’elle soupçonne d’avoir une liaison sur le palier, papy traverse la rue et vient sonner chez sa petite-fille. Il trouve ses enfants et Bernard, le mari de Michèle qui vient juste de rentrer. Stupeur de tout le monde, quand il leur apprend la raison de sa présence. Tout se complique quand Annie, fille de Michèle et Bernard, petite-fille de Denise et arrière-petite-fille du Papy, arrive à l’improviste et leur annonce également son intention de se séparer de son mari, Franck, avec lequel elle était en plein voyage de noce. Elle n’a pas le temps d’expliquer le pourquoi de cette décision, car Franck tambourine à la porte. Annie s’enferme pour ne pas le voir. Papy voulant tout arranger, va tout compliquer. Et ce n’est pas l’arrivée de Raymond, le mari de Denise qui va arranger les choses.

Et si ce papy tire quelques larmes à ses enfants et aux spectateurs à la fin de la pièce, personne n’oubliera qu’il a fait hurler de rire pendant toute la soirée. Comme le signalait la critique : “C’est le papy que tout le monde aimerait avoir”.

 

Acte 1

La scène est vide quand le rideau se lève.

La sonnerie de la porte d’entrée retentit.

La porte de la cuisine s’ouvre.

Entre Michèle, très jolie femme de quarante ans. Elle va ouvrir; et se trouve en face de sa mère, une valise à la main.

Michèle - Encore !

Denise - Ah non… Je t’en prie… évite-moi ce genre de réflexion, je suis assez malheureuse comme ça…

Michèle - Mais que s’est-il encore passé ?

Denise - Devine…

Michèle - Comment veux-tu que je devine. Vous n’avez jamais eu deux motifs de dispute qui se ressemblent. Je suis sûre que cette fois-ci…

Denise - Cette fois-ci, c’est grave Michèle… très grave.

Michèle - Mais tu dis ça à chaque fois, Maman.

Denise - Eh bien cette fois-ci, c’est plus grave que d’habitude. Quand tu sauras…

Michèle - Eh bien raconte…

Denise - Pas tout de suite… J’ai besoin de me remettre… Donne­-moi quelque chose à boire.

Michèle - Bon d’accord. (Elle va chercher verre et bouteille.) Naturellement, tu dors ici ?

Denise - Où veux-tu que je dorme… à l’hôtel ?

Michèle - Mais non… seulement la dernière fois, à peine étais-tu installée, le téléphone a sonné, c’était Papa qui te suppliait de revenir, ce que tu as fait immédiatement, en oubliant ta valise qu’il a fallu que je te rapporte…

Denise - Tu n’as eu que la rue à traverser, ce n’est pas le bout du Inonde !

Michèle - Non… bien sûr, mais avant de préparer ton lit, j’aimerais mieux attendre qu’il appelle, parce que si tu dois te sauver aussi vite que la dernière fois…

Denise - La dernière fois, il m’avait fait croire qu’il venait d’avoir une crise cardiaque… qu’il ne pouvait plus respirer… Bref, il agonisait ! Quand je suis arrivée, il était en pleine forme et très content de m’avoir fichu la frousse… Comme j’allais repartir, il m’a fait son grand numéro de channe, m’a demandé pardon à genoux en me jurant que c’était la dernière fois, que plus jamais… Enfin, il m’a eue une fois de plus, mais cette fois-ci… fini, terminé, il ne m’aura plus. Je refuse de lui parler et je ne veux même plus entendre le son de sa voix.

Michèle - Ah bon. Et qu’est-ce que je vais lui répondre, moi, quand il me dira, comme d’habitude : “Passe-moi ta mère ?”.

Denise - Tu répondras que je ne suis pas là, tu n’es au courant de rien, et tu ne sais pas où je me trouve… voilà.

Michèle - Tu sais très bien qu’il ne me croira pas…

Denise - Et pourquoi il ne te croirait pas ?

Michèle - Enfin maman… Je n’ai jamais compté… ou plutôt, j’ai renoncé à compter, mais c’est peut-être aujourd’hui la vingtième fois que tu quittes le domicile conjugal.

Denise - Vingt-deux !

Michèle - Tu vois… et chaque fois c’est ici que tu te réfugies et nulle part ailleurs… alors comment veux-tu qu’il me croie quand je lui dirai que tu n’es pas là ?

Denise - Qu’il te croie ou non, ça n’a aucune importance. Je ne suis pas là, point final. (Le téléphone sonne.) C’est lui… Je le reconnais… N’oublie pas. Je ne suis pas là.

Michèle (elle décroche) - Allô… Oui… Ah bonjour Monsieur Martin… Oui, j’ai appelé votre femme ce matin… C’est ça oui… Oh non, ce n’est pas très grave, ça peut attendre jusqu’à demain… Onze heures… Ça me va très bien… Je serai là… A demain Monsieur Martin… Merci beaucoup.

Denise - Tu es malade ?

Michèle - Mais non, pourquoi ?

Denise - Tu viens de dire au Docteur Martin que ce n’était pas très grave et que ça pouvait attendre jusqu’à demain…

Michèle - Ah, mais non, ce n’était pas le Docteur Martin. C’est un plombier que j’ai trouvé il y a deux mois et qui s’appelle aussi Martin. J’ai un petit problème de baignoire… il est déjà venu deux fois…

Denise - Un bon Plombier ?

Michèle - Ah oui…

Denise - Et il est déjà venu ici deux fois ?

Michèle - Mais oui…

Denise - Il est amoureux de toi.

Michèle - Mais non, qu’est-ce que tu vas encore imaginer…!!

Denise - Ma petite fille, toutes les femmes, même les femmes de plombier, cherchent un plombier. Et quand par miracle elles en trouvent un, ou il est mauvais, ou il est malade ou il n’a pas le temps de se déplacer. Alors si le tien est bon et qu’il s’est déjà déplacé deux fois, c’est qu’il est amoureux de toi. Je plains sa femme aussi à celui-là. Tu yeux que je te dise : “Les hommes, tous des salauds”.

Michèle - Ecoute Maman, ce n’est pas parce que tu es en colère contre Papa…

Denise - En colère ! Où as-tu pris que j’étais en colère… Je ne suis pas en colère, je suis folle de rage… Alors, tu m’as bien comprise… Je ne suis pas là et tu ne sais même pas où je me trouve…

Michèle - Je te répète qu’il ne me croira pas, il voudra que je le jure sur la tête de ma fille…

Denise - Tu refuseras. D’ailleurs, je t’ai toujours interdit de jurer sur la tête de ta fille… J’ai horreur de ça… Au fait, comment va-t-elle ?

Michèle - Très bien…

Denise - Et son mari ?

Michèle - Très bien aussi. Ils ne vous ont pas écrit ?

Denise - Si. Nous avons reçu une petite carte, il y a deux jours : “Temps superbe, la neige est bonne, on pense à vous”.

Michèle - Eh bien, tu vois…

Denise - Non, justement, je ne vois rien. Ce n’est pas parce qu’il y a du soleil et que la neige est bonne que tout va bien…

Michèle - Mais tout va bien Maman… Arrête de te faire du souci pour eux; Ils sont mariés maintenant.

Denise - Depuis quinze jours, je sais. Eh bien je n’ai pas encore réussi à m’y faire… Se marier à dix-huit ans, alors qu’elle n’a pas encore terminé ses études… Je ne comprends pas comment vous avez pu accepter ça !

Michèle - Ah non ! Arrête Maman ! Tu ne vas pas recommencer ! Tu sais très bien que Bernard et moi pensons comme vous… et que si nous avons cédé…

Denise - Oui, oui, je sais, les cris, les larmes, le chantage au suicide… N’empêche que si j’avais été sa mère…

Michèle - Tu aurais fait comme nous. Et puis tu oublies que je me suis mariée au même âge qu’elle…

Denise - Je te demande pardon ! Tu avais deux ans de plus.

Michèle - Quelle différence ?

Denise - Sept cent trente jours !

Michèle - Quoi ?

Denise - Je dis que deux ans de plus, ça fait sept cent trente jours de plus pour réfléchir… Il s’en passe des choses en sept cent trente jours…

Michèle - Pas pour moi… J’ai rencontré Bernard à dix-huit ans, et sept cent trente jours après, je l’ai épousé…

Denise - Mais, vous étiez logés vous… Eux, ils habitent toujours ici…

Michèle - Plus pour longtemps. Dans trois mois, leur apparte­ment sera prêt. C’est quand même pas de leur faute si l’architecte…

Denise - Etait un escroc… Je sais… Je leur avais pourtant dit de ne pas acheter sur plan… Ils ne m’ont pas écoutée. Comme d’habitude…

Michèle - S’ils t’avaient écoutée, ils ne se seraient pas mariés…

Denise - Et ils n’en seraient pas plus malheureux.

Michèle - Mais pour l’instant, ils sont très heureux, Maman, et c’est la seule chose qui compte.

Denise - Admettons… On verra quand ils auront fini de glisser…

Michèle - De glisser !

Denise - Sur leurs skis.

Michèle - Ah oui, eh bien je suis d’accord avec toi. Laissons-les glisser…

Denise - Je n’ai d’ailleurs jamais compris quelle joie on pouvait éprouver à marcher sur ces bouts de bois.

Michèle - Mais, c’est un sport, Maman…

Denise - Ah bon ! Faire la queue pendant deux heures, en plein froid, avant de monter dans une benne où il n’y a même pas de première, qui met une heure pour vous faire accéder sur un rocher où il n’y a même pas un salon de thé et redescendre en deux minutes, pour refaire la queue à l’endroit même que l’on vient de quitter trois heures avant… tu appelles ça un sport toi ?

Michèle - Mais oui Maman…

Denise - Eh bien, je vous le laisse… J’ai d’autres sujets de préoc­cupations. Ah la la… Tu te rends compte de ce que ton père me fait ?… C’est pas épouvantable ça ?

Michèle - Mais tu ne m’as encore rien dit, Maman…

Denise - Ah oui, c’est vrai. Eh bien je vais te le dire. Mais donne­-moi encore une minute, tu veux…

Michèle - D’accord. Pendant ce temps, je vais préparer ton lit dans le bureau de Bernard.

Denise - C’est ça… va donc. Au fait, je ne te dérange pas ?

Michèle - Tu ne me déranges pas du tout Maman. Je suis ennuyée que tu sois encore fâchée contre Papa, mais je suis ravie de te garder un jour ou deux.

Denise - Pourquoi un jour ou deux ?

Michèle - Mais, parce que vos brouilles ne durent jamais plus de vingt-quatre heures… Ou bien tu repars une heure après être arrivée comme la dernière fois… ou bien…

Denise - Je te répète que la dernière fois, il m’avait fait le chantage à la maladie…

Michèle - Oui. Je sais. Mais, la fois d’avant, qu’est-ce qu’il t’avait fait déjà, la fois d’avant ?

Denise - Tu ne te souviens pas ! Eh bien… tu as la mémoire courte ma petite fille…

Michèle - Je vais m’en souvenir… mais je risque de confondre avec encore une autre fois. Je ne tiens pas un livre de bord de vos querelles conjugales.

Denise - Ne te moque pas de moi, Michèle. C’est très grave ce qui m’arrive.

Michèle - Mais je ne moque pas de toi Maman. J’ai oublié l’origine de votre dernière rupture… c’est tout. Ah… ça y est… j’y suis… ce n’était pas à cause de cet ami qu’il avait retrouvé…!?

Denise - Un ami… tu plaisantes… Un type qu’il avait perdu de vue depuis plus de vingt-cinq ans, je n’appelle pas ça un ami…

Michèle - Et qu’il t’avait ramené à la maison… C’est bien ça ?

Denise - Oui, tu te rends compte. Une espèce de clodo qu’il avait ramassé dans un bistrot et en qui il avait reconnu un ancien copain de l’école de police qui venait de se faire chasser de son hôtel, qu’il ne pouvait plus payer, après avoir été chassé de la police quelques mois plus tôt…

Michèle - Et, comme tu n’as pas supporté la présence de ce Monsieur, tu es venue te réfugier ici le soir même.

Denise - Non pas le soir même… Le soir même, j’ai supporté… J’ai supporté qu’il vide le frigo, qu’il boive trois bouteilles de bordeaux, qu’il dorme sur le canapé heu sur le canapé, qu’il brûle les draps dans la nuit et le matin qu’il renverse la cafetière sur la moquette… J’ai sup­porté… C’est quand ton père, m’a demandé si nous ne pouvions pas l’héberger une petite semaine que je n’ai plus supporté… j’ai fait ma valise, et j’ai attendu ici, qu’il règle le problème…

Michèle - Et le lendemain, c’était réglé…

Denise - Oui… Ton père, l’avait collé dans l’hôtel le plus proche, mais à nos frais; tu te rends compte…

Michèle - C’est d’autant plus curieux, que papa est en général assez près de ses sous…

Denise - Mais, ce type, l’avait complètement embobiné… Ton père, lui avait raconté sa vie, comment il était devenu Chef de la Sécurité à l’Elysée, ses voyages avec les différents Présidents, enfin tout, jusqu’à sa retraite… Et, l’autre hypocrite, lui avait mis dans la tête, d’écrire tout ça… Lui disant, que ça ferait un bouquin formidable et que ça se vendrait comme des petits pains…

Michèle - C’était peut-être vrai…

Denise - Mais non ! Ton père, m’a raconté cent fois sa vie… Il m’a même lu des notes qu’il avait prises au cours de ses différents voyages. Je t’assure qu’il n’y a pas là de quoi faire un best-seller… Et puis, pour écrire, il faut un style… ton père n’en a aucun. Heureusement, j’ai réussi à lui faire abandonner cette idée saugrenue…

Michèle - Bon. Mais cette fois-ci…

Denise - Cette fois-ci, c’est très grave Michèle, et j’ai décidé de ne plus jamais remettre les pieds à la maison. Je quitte ton père défini­tivement.

Michèle - Quoi ! Qu’est-ce tu racontes ?

Denise - La vérité.

Michèle - Tu veux dire que tu t’installes ici définitivement ?

Denise - Mais non… ne commence pas à t’affoler. Laisse-moi juste le temps de me retourner… de trouver un appartement.

Michèle - Mais tu perds la tête, Maman. On ne trouve pas un appartement convenable dans Paris aussi facilement… Aujourd’hui, plus personne ne veut louer.

Denise - Qui te parle de louer ? Je ne veux pas louer : je veux acheter.

Michèle - Acheter ? Tu as l’argent ?

Denise - Pas encore… Mais dès que le divorce sera prononcé…

Michèle - Le divorce !! Ne me dis pas que tu veux divorcer !!!

Denise - Si… et le plus vite possible…

Michèle - A ton âge !!!

Denise - Pourquoi ? Il y a un âge limite pour divorcer ?

Michèle - Non… mais…

Denise - Il y a une loi qui empêche de divorcer après un certain âge ?

Michèle - Mais non… mais…

Denise - Alors… qu’est-ce qui m’en empêcherait ?

Michèle - Mais enfin Maman… réfléchis… tu as passé la moitié de ta vie auprès de Papa…

Denise - Justement, un quart sans lui, la moitié avec lui, je ne veux pas rater le dernier quart…

Michèle (sidérée) - Tu parles sérieusement ?

Denise - Bien sûr. Dès demain matin, je vais voir mon avocat… J’ai déjà pris rendez-vous.

Michèle - Et papa ! Tu as pensé à ce qu’il allait devenir…!?

Denise - Alors là… rassure-toi ma petite fille… ton père ne sera ni seul, ni malheureux, ni abandonné…

Michèle - Qu’est-ce que tu en sais ?

Denise - Je le sais parce que c’est la raison pour laquelle j’ai fait ma valise, figure-toi ! Ton père a une maîtresse.

Michèle - Papa !!

Denise - Parfaitement.

Michèle - Mais ce n’est pas possible !!!

Denise - Malheureusement si ! J’ai les preuves.

Michèle - Les preuves ! Tu as fait une enquête ?

Denise - Je n’ai pas eu besoin de faire une enquête.

Michèle - C’est lui qui te l’a avoué ?

Denise - Ça… J’aurais préféré tu vois… Ça m’aurait fait mal, bien sûr, et je ne sais pas comment j’aurais réagi, mais au moins ça aurait été courageux de sa part… J’aurais essayé de comprendre… Mais là… de découvrir brutalement que je vis à côté d’un monsieur qui a quelqu’un d’autre dans sa vie, et qui me ment depuis des années !…

Michèle - Ça dure depuis des années ?

Denise - Avec celle-là, je ne sais pas. Mais puisqu’il y a celle-là… il y en a certainement eu d’autres… et moi qui l’ai toujours cru fidèle, ce qui fait que je l’ai été moi-même… et pourtant ce ne sont pas les occasions qui m’ont manqué, tu peux me croire… Ah non… c’est horrible… Découvrir qu’on s’est trompé… Toute une vie basée sur le mensonge… Tout s’écroule, ma petite Michèle… tout… Redonne-moi à boire…

Michèle - Tu ne crois pas que tu as assez bu comme ça, Maman ?

Denise - Non… J’en ai besoin… ça me fera du bien…

Michèle - Ça va te faire du mal oui… et c’est pas une solution. Tiens, voilà Bernard…

(On entend une clef tournée dans la porte.)

Denise - J’aimerais bien savoir comment tu réagirais, toi, si tu apprenais que ton mari te trompait !!!

Michèle - J’y penserai le jour où ça m’arrivera, mais je ne crois pas que j’irai noyer mon chagrin dans l’alcool.

(Bernard entre.)

Bernard - Tiens vous êtes là Mamy… Bonsoir… Bonsoir ma chérie…

Michèle - Bonsoir… (Elle l’embrasse.)

Bernard - Qui est-ce qui parle de noyer son chagrin dans l’alcool ?

Michèle - Maman… elle en est à son deuxième Whisky… et j’aimerais bien qu’elle arrête.

Bernard - Qu’est-ce qui se passe Mamy ? On vous a fait du chagrin ? Dites-moi qui, que j’aille lui tirer les oreilles…!

Michèle - Bernard… sois gentil… Ce n’est pas le moment de plaisanter. (Elle lui montre la valise.)

Bernard - Oh pardon… Je n’avais pas vu… Alors c’est reparti…!?

Michèle - Bernard !

Bernard - Qu’est-ce qu’il y a ? On ne peut plus plaisanter ?

Michèle - Aujourd’hui, il vaudrait mieux éviter…

(Le téléphone sonneMichèle décroche.)

Denise - Si c’est ton père, n’oublie pas…

Michèle - Mais oui… J’ai compris…

Denise (à Bernard) - Si c’est encore le plombier, tant pis pour vous.

Bernard - Pardon ?

Denise - Rien… Je me comprends…

Michèle - Allô… Oui… C’est moi… Ah mais non… aucun pro­blème… je ne bouge pas de la matinée… A demain Monsieur Martin.

Denise - C’était le plombier ?

Michèle - Oui…

Denise - J’en étais sûre… Qu’est-ce qu’il voulait ?

Michèle - Ça l’arrange de venir une heure plus tôt demain matin…

Denise (à Bernard) - Voilà… Bien fait… Ça vous apprendra à vous moquer de moi… (A Michèle.) Je te l’avais dit : “Tous des salauds”.

Bernard - Je ne sais pas si c’est parce que j’ai eu une journée épuisante, mais j’ai du mal à suivre votre conversation… Je peux savoir ce qui se passe ?

Michèle (lui remontrant la valise) - Tu n’as pas encore compris ?

Bernard - Ah si… très bien… il est rare qu’un trimestre s’écoule sans que je vois apparaître cette ravissante valise, mais chaque fois qu’elle arrive, on me fait l’honneur de m’expliquer pourquoi elle revient…...

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