qui veut sauver Joé ?
UN POLAR ALAMBIQUé.


lE PROLOGUE QUI SUIT FAIT PARTI INTéGRANTE DE LA PIèCE. Il s'agit d'une improvisation QUI 
SE SITUE DANS LE BAR DE jOé. lola  INTeRPRète le début de son spectacle devant joé, Bill et LOUISE  dans une ambiance festive. 
On retrouvera ce même prologue lequel formera le début de l'épilogue.





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PROLOGUE/IMPROVISATION.


Chez Joé, bastringue miteux au décor poussiéreux, le zinc, quelques tables et chaises, une lumière tamisée...Lola, Louise, Bill et Joé....
DANS LE BAR DE JOÉ l'ambiance est à la fête. lOLA DANSE ET CHANTE sur fond de « Charleston » DEVANT BILL, LOUISE et Joé QUI  Tapent des mains, sifflent et POUSSENT DES cris de joie et d'encouragement. Les cocktails coulent à flots... SUBITEMENT UN COUP DE FEU ÉCLATE venant de nulle part, JOÉ s'écroule. On entend des cris d'effroi, les protagonistes se précipitent sur son corps, Joé est laissé POUR mort. C’EST L’AFFOLEMENT général... 

(noir)
       



                                                                 




                                                                                                                                                            
                                                                                                                                                             
                                                                      

                                                                                                                                                             
                                                                   


                                                                      
                                                                         
                                                                                                                     
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(Joé et Gaby)

La scène se passe dans le bistrot miteux de Joé. IL CHASSE une MOUCHE à l'aide 
d'un torchon. GABY ARRIVE à l'improviste à pas de loup dans le dos de Joé, vise 
avec son revolver en suivant les déplacements de l'insecte, elle tire sur la mouche 
en direction du plafond, la mouche tombe. jOé SURSAUTE.

Joé- Tiens ?! Salut Gaby... C’était pas la peine de tirer, j’aurais fini par l’avoir...
ça m’fait un gros trou dans l’plafond, c'est pas sérieux ! Que vont dire les clients ?
Va falloir reboucher... C’est la cinquième fois...

GabY- Si j’avais loupé cette mouche, c’est ta tête que j’aurais emplafonnée, tu captes ? 

Joé - (voix tremblotante de peur) C’est heureux, en effet... On ne t’appelle pas Gaby
Gâchette pour rien... Tu peux tuer  toutes les mouches que tu voudras... y’a aucun problème.

Gaby- J’aime mieux ça ! Et puis de toute façon, je suis un peu chez moi ici, pas vrai Joé...Toile ?

Joé- Bien entendu. Installe-toi où tu veux. Je te sers une bombe comme d’habitude ?
(Cocktail avec une mèche qui scintille)

GABY- (s'asseyant à une table). Vite fait, avant que je n’t’envoie dans les étoiles, Joé Toile !
(elle rit grassement de son bon mot)

Joé- (marmonnant à lui-même) Peuh ! C’est drôle, on m’l’avait jamais faite.

GABY- Qu’est ce que t’as dit !

Joé- Heu...! Rien du tout ! (sers la bombe) Voilà une vraie et bonne bombe comme tu  
les aimes.

GABY- Tant qu’elle ne m’explose pas à la gueule, je leur demande juste de me péter
la tronche. (elle rit de sa blague) Tu captes !

Joé- (se forçant à rire) C’est une bombe sans danger, ah, ah, ah !

GABY- Trêve de plaisanteries. Où en sont les ventes du super whisky cinq étoiles de Paulo ?

Joé- Ben... C’est qu’il me reste encore du stock depuis la dernière livraison. 

GABY- Comment ça, t’as rien vendu ? (un temps) Il est pourtant très bon.

Joé- C’est pas le problème, les clients adorent...

GABY- Combien ?
				                                                                                                             
													2


Joé- Ben... Sur les dix caisses il m’en reste huit... Huit et demi... Enfin... J’en ai vendu une entière.

GABY- Paulo, c’est pas un singe mais il va faire la grimace. Il va pas être content. Qu’est-ce que je vais lui raconter moi ?

Joé- (résigné) Je comprends pas...

GABY- Il va pourtant bien falloir ! Je te signale que les autres bistrots ils y arrivent 
à tout écouler et dans les temps. Y’a que toi qui arrive pas. Alors trouve une solution. 
Mets des loupiotes à l’entrée, des bombecs dans l’couloir, montre des spectacles, 
engage des filles en maillot de bain, je sais pas moi, mais je veux du rendement. 
T’as autre chose à faire que d’élaborer des plans d’attaque contre les mouches. 
Les mouches, j’m’en charge ! Tu captes ?

Joé- D’accord. Je vais me débrouiller... j’te jure !

Gaby- (fouille dans le tiroir caisse s’appropriant l’argent qu'elle glisse dans sa poche)
Pour le manque à gagner ! Paulo sera content, et moi aussi. C’est pour ton bien ! 
Et pense à ce que je t’ai dit. Pense plus aux mouches ! (elle sort)
                                                                                                                                                                                        
Joé- Tu peux compter sur moi Gaby...! (à lui même) C’est ça... Va ! Pauvre psychopathe ! 
S’il y’avait autant de trous au plafond que je tue de mouches autant dire adieu à la clientèle.
C’est mon boulot, c’est mon bar merde ! (s’approche d’un prospectus)... 
Faut que je me détende. (le lisant) «Judith Piapiaf» chante au “Paulcabaret”,
il parait que c’est pas mal... ça me changera les idées. (il enfile une veste et sort)

(Noir)
                                             





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-3-

(JOÉ, lOLA, PAUL, LA COMTESSE, LA BARONNE ET LA DUCHESSE AU “PAULCABARET”)

Dans un cabaret assez classe : le «Paulcabaret» doté d'une petite scène, de tables et 
de chaises luxueuses. On voit Le patron, Paul, attendre nerveusement en regardant 
sa montre et faisant les cents pas... Il attend Lola, qui ne connait pas le lieu,  pour un briefing rapide. Lola est en retard.

LOLA- (débarquant précipitamment, essoufflée) Bonjour m’sieur Paul, j‘ai fait tout 
ce que j’ai pu m’sieur Paul, je ne suis pas en retard ? Je viens à peine d’être prévenue.
(tendant la main) Je suis Lola Tonga la reine du Charleston, Je suis si heureuse...

PAUL-(dédaignant la main tendue)T’excites pas comme ça poupée !

LOLA- oh si, oh si ! 

PAUL- J't'ai dénichée grâce à l'agence des saltimbanques patentés. Si j't'ai faite appeler,
c’est pour remplacer Judith Piapiaf qui s’est cassée une patte. J’te passe les détails. 
Et j’ai trouvé personne d’autre. Bref, ce soir je te donne ta chance... T’acceptes ?

LOLA- Si j’accepte ? Mais vous pouvez pas savoir m’sieur Paul... danser, chanter, 
c’est toute ma vie ! C’est pas de chance pour madame Piapiaf. Une si grande artiste.
J’espère qu’elle se remettra vite. Vous lui enverrez toute ma sympathie et ma compassion, 
je pense fort à elle, tous mes voeux de prompt rétablissement et...

PAUL- (la coupant net) On a plus le temps ! Tu commences dans une demi-heure alors
je vais te mettre au parfum. Je ne sais pas qui tu es, je ne sais pas ce que tu vaux. Mais
parmi les spectateurs il y aura du beau monde que j’ai personnellement invité ce soir ! 
Je ne te cache pas qu'ils attendent tous Judith. T’as intérêt à te défoncer. Je ne tolérerai
aucun faux pas, aucun bide. T' imprimes ?!

LOLA- Mais c’est pas la peine de s’énerver comme cela ! Je suis une professionnelle. 
Mon spectacle est bien rôdé... D’ailleurs le thème c’est les oiseaux... Il est Léger, envoûtant, bucolique, pastoral... vous verrez...

PAUL- J’m’en fous ! Ce que je veux c’est que tu fasses fantasmer le chaland pendant que 
je le soulage de sa rente ou de son salaire mensuel. Va te préparer ! Je t' annonce dans
un quart-d’heure. Ta loge est au fond du couloir à gauche... Allez, reste pas plantée là, ouste ! (les invités arrivent)

PAUL- (mielleux) Très chère Comtesse Tival, bienvenue au “Paulcabaret”!

COMTESSE- Très cher Paul, il y avait si longtemps. C’est un plaisir de vous retrouver 
en pleine forme ! Notez que sur vos sollicitations, je ne suis pas toute seule ! J’ai amené
mes copines. Hi, Hi, Hi !
                                                                                                                                                             
PAUL- Duchesse Tivante ! Bienvenue ! C’est un honneur pour moi !
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DUCHESSE- N’exagérons rien. Grâce à vous je suis enfin en goguette loin de mon sinistre
manoir et de mon sinistre duc de mari avec mes copines. Je sens que je vais bien m’amuser ! 
(elles rient toutes en chœur)
                                                                                                                                                            
COMTESSE- Et voici la baronne Irique, rédactrice en chef du magazine «des Notes et des Pas».
											
PAUL- (emphatique) C’est un incommensurable honneur, madame la baronne.

BARONNE- Sachez que l’on m’a dit grand bien de votre cabaret et des artistes qui
s’y produisent. Je n’en attends pas moins du spectacle de ce soir. Sachez que je ne me déplace jamais pour rien et que votre cabaret sera sévèrement jugé. Oui, je vous le dis sans ambages, 
sans ombrages et sans emphases... Oui, je vous l’annonce haut et fort, j’ai l’intention d’écrire
un article sur votre cabaret et sur les spectacles qui s’y jouent dans « Notes et Pas »
mon grand magazine culturel.

PAUL- (embarrassé) Ah... Oui ! Bien... Très bien ! Quel honneur madame la baronne.

COMTESSE- Qu’y-a-t-il très cher Paul ? Vous semblez incommodé ?

PAUL- C’est que ce soir... c’est pas la même...

DUCHESSE- Que voulez-vous dire ? Ce n’est pas Judith Piapiaf ?

PAUL- C'est que... elle a eu un empêchement de dernière minute, (un temps) juste aujourd’hui...

BARONNE- Il n’y aura pas de performance ce soir ?

PAUL- Si, si ! Madame la baronne... Une grande artiste...

BARONNE- Comment s’appelle-t-elle ? Vous l’avez auditionnée j’espère ?

PAUL- Bien sûr vous pensez ! Elle s’appelle (un temps)... Lola Tonga !
J’ai pas eu le temps de l’annoncer ! Vous imaginez bien que...

DUCHESSE- Et de quoi ça parle ?

PAUL- C’est un spectacle sur... hum (recherchant dans sa mémoire)... 
les oiseaux...(un souffle de soulagement)

COMTESSE- Les oiseaux ? C’est beau les oiseaux !

DUCHESSE- Je suis sûre que nous allons nous envoler !

BARONNE- Il me tarde de voir cette Lola Piapiaf ou bien Judith Tonga ou je ne sais plus...

PAUL- Lola Tonga Madame la baronne !

BARONNE- Pourrais-je lui poser quelques questions après le spectacle ? Pour mon article !

PAUL- Mais bien entendu madame la Baronne... (changeant de sujet) Vous prendrez ?

      													5
DUCHESSE- Allez, soyons folles ! Trois Whiskys avec de l’eau de seltz et un glaçon ! 
C’est pour moi les filles... Hi, hi, hi ! 

PAUL- Laissez-moi vous les offrir. ça me fait plaisir ! (il retourne au bar, prépare les verres, revient vers ses convives et les sert) Vous m’excusez, je dois annoncer le spectacle.
(Joé entre et s’installe). Mesdames et messieurs ! Merci d’être venus si nombreux nous retrouver au “Paulcabaret” ! (applaudissements) Mais avant de commencer j’ai une bien triste nouvelle ! 
Ce soir comme il était prévu, nous devions vous proposer le nouveau spectacle de l'énorme Judith Piapiaf, « celle qui roucoule lorsque l’eau coule »
... Malheureusement Judith est indisponible pour le moment et s’en excuse platement auprès de ses nombreux admirateurs et admiratrices ! 
C’est pourquoi je vous propose de découvrir ce soir... la grande Lola Tonga et son spectacle 
sur les... (hésitant) Hum... Les oiseaux ! Merci de l’applaudir bien fort !
(la lumière de la salle s'estompe, la scène s'éclaire, Lola commence son show, chantant et
dansant sur un air et une chorégraphie de charleston... elle chante faux, danse très mal,
Paul semble dégoûté tout comme le public du désastre artistique. Lola s'écroulera sur la duchesse 
à la toute fin de la première et seule chanson du spectacle ainsi avorté...)

CHANSON POUR LOLA. (Sur un air de charleston).

Les pt'its sereins font cui-cui
Les pt'ites canes font coin-coin
Les pt'its corbeaux font croa-croa
Les pt'its poussins font piou-piou ...............................C'est fou comme j'aime les oiseaux !

Les dindons glougloutent
Les grives font glou-glou
Elles aspirent les baies
Qui rendent les jours plus gais......................................C'est fou comme j'aime les oiseaux !

Les hirondelles s'envolent à tire-d'aile
Les pt'its colibris butinent les pissenlits
Le paon fait la roue fier comme un roudoudou............C'est fou comme j'aime les oiseaux !

Le merle moqueur siffle son bonheur
Le pt'it rouge-gorge chante comme un sucre d'orge......C'est fou comme j'aime les oiseaux !

J'aimerais avoir des ailes
J'aimerais planer dans le ciel
Tel un aigle pas un perdreau
Pour voir le monde d'en haut.........................................C'est fou comme j'aime les oiseaux !
                                                                                                                                                           
(Lola s’écroule sur la duchesse lors d’un faux pas, renversant son verre sur celle-ci, le spectacle s’interrompt).

COMTESSE- (méprisante) D’où sort-elle ? Une artiste ? C’est une honte ! 
Paul je suis très déçue !

DUCHESSE- (très énervée) Moi qui voulait m’amuser. Regardez-moi. Je suis toute tachée ! 
Mon dieu, je pue le Whisky ! De retour au manoir, mon mari va me bombarder de drôles
 de questions.
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BARONNE- (sèche) Pour un spectacle qui parle d’oiseaux je trouve qu’il vole admirablement
bas, ainsi que votre cabaret ! Notez que je ne manquerai pas d’en glisser quelques bribes
dans mon futur article et croyez-moi, ce sera sans commune mesure avec le chant du rossignol...
ça va faire du bruit ! Adieu.

COMTESSE- Je suis outrée... pour une invitation... Adieu Paul !
                                                                                                                                                             
PAUL- Mais ne partez pas ! Ce n’est rien. Je vous assure qu’aux répétitions elle était géniale madame la baronne, ne faites pas ça madame la bar...! (elles disparaissent. Paul se retourne 
vers Lola qui se tient la cheville assise sur le bord de la scène en geignant)
                                                                                                                                                   
LOLA- Aïe ! Je suis désolée. Je me suis tordue la cheville ! Je ne peux plus danser pour le moment.

PAUL- (à lui même, tentant de se contenir) Elle est désolée ! (il éclate) Mais t’es psychotique
en plus ! T’as pas vu que tous mes clients sont partis ! Et ma réputation ?

LOLA- Et la mienne ? C’est les nouvelles chaussures, je suis pas encore habituée ! J'aurais dû 
m’en douter.

PAUL-Va t’rhabiller avant que tu prennes les miennes dans...  t’as entendu ? Tu te changes,
tu déguerpis, j’veux plus te voir !

LOLA- Et pour mes émoluments ? J’ai produit quelque chose quand même...

PAUL- (il explose) Tes « émolu quoi » ? (menaçant) Te fous pas d’moi hein ! 
Te fous pas d'moi ! Comment te dire... T’es nulle ! T’auras rien ! Tu piges ! Dehors ! 
 (il s’éclipse, elle pleurniche... Joé s’approche de Lola)

Joé- (à Lola, compatissant) Allons ! Allons ! Faut pas pleurer... C’est un sale type... 
Il pense qu’au fric ! Il était très bien votre début de spectacle ! 

LOLA- C'est vrai ? C’est gentil.
													
Joé- Je t’assure ! Je commençais à peine à planer avant que tu ne t’écroules sur les trois grues ! 
(ils rient)

LOLA- C’est à cause de mes nouvelles chaussures, il faut que je m’y habitue.

Joé- Il se trouve que je tiens un bar,  y’a de la place pour des spectacles. Si ça te dit tu peux
venir y  répéter et te produire. Je t’aiderai.                                                                                                                                      
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Vous ne serez pas déçu !

Joé- Tu peux me dire tu... Je m’appelle Joé et...

LOLA- Si tu veux Joé... Mais le hic c'est que je n’ai nulle part où aller.

Joé- Pas de famille ?


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LOLA- J’ai une sœur, Louise, elle me dépanne de temps en temps mais chez elle 
c’est bien trop petit... On se marche un peu dessus. C’est pas simple... Tu comprends ?...

Joé- Je comprends. L’exiguïté, la promiscuité, la crise du logement, c’est pas un problème. 
Fais-moi confiance, j’ai une piaule pour toi ! Je te file le couvert et en échange tu danses, 
tu chantes, tu m’aides un peu pour le service. Si ton spectacle marche t’auras un petit
pourcentage... tes premiers émoluments ! T'es d’accord ??
                                                                                                                                                            
LOLA- Oh moi... Du moment que je danse et que je chante ! Tu m’as l’air super gentil ! 
T’as une bonne tronche ! Je te suis !

PAUL- (reviens très énervé) T’es encore là ? Je t’ai dit de foutre le camp de mon cabaret !

Joé- Vous pourriez lui parler autrement ! C’est une personne...

PAUL- (le coupant net) Qu’est-ce-qu’il a lui ? Il a un problème ? 
Tu m’as tout l’air d’un clodo, d’un looser. J’te connais pas ! T’es avec elle ?
Ça ne m’étonne pas. Alors tu prends tes cliques et tes claques, ( colle une claque à Joé 
et le pousse violemment) la demoiselle,(empoigne Lola dans la foulée vers la sortie) et adieu !
 
LOLA- En voilà des manières...

Joé- Laisse tomber Lola ! Je paie (lui jette l'argent à la figure) et on s’en va.
Il  manque juste de sens du commerce et de savoir vivre... Viens ! (ils sortent) 

(Noir)


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(Louise de L'Aventura et Bill Larame)

Louise postule pour devenir secrétaire à l'agence « Détective privé, Bill Larame»
Nous sommes dans l'agence de Bill, trois chaises, deux bureaux, c'est le foutoir, 
des dossiers sont empilés à qui mieux-mieux, des bouteilles d'alcool pêle-mêle, 
le cendrier plein de mégots de cigares. Ça pue... Louise arrive volontaire et pleine d'entrain,
bien décidée à être embauchée, mais avec un air de dégoût devant le bazar et l'odeur.

LOUISE- Bonjour ! Je me présente : Louise De L'Aventura. Je suis bien chez Bill Larame, détective privé ?

BILL- C’est écrit sur la porte ! C’est pour le poste de secrétaire ?

LOUISE- Oui, c’est cela !

BILL- Entrez !(montrant une chaise) Postez vous là. 

LOUISE- Merci. (elle s'assied, lui tend un dossier) Voici la liste de mes expériences professionnelles !

BILL- J’en ai pas besoin ! Vous savez lire, écrire, taper à la machine ?

LOUISE- Ben oui ! D’ailleurs j’ai plusieurs années de dactylo...

BILL- Vous parlez une langue étrangère ?

LOUISE- Ben... Heu ! Pas vraiment...

BILL- (il rit) Ah, ah, ah ! Je plaisantais. Vous êtes embauchée !

LOUISE- (interloquée) Déjà ? Mais on a pas parlé de mes autres qualités. 
Hormis la dactylographie, sachez que j’aime surtout l’action ! On ne sait jamais...
Si vous avez besoin de moi sur le terrain, lors d’une enquête périlleuse, (vindicative) je peux
vous aider ! Vous n' avez pas tout vu ! Je suis la reine des filatures, des déguisements,
des comédiennes, je suis capable de noyauter une bande de gangsters s’il le faut ! 
Genre agent secret. Ce serait génial Bill...

BILL- T’emballes pas beauté  ! Je t'explique... Tu vois ce téléphone ?

LOUISE- (le regarde) Ben... oui !
                                                                                                                                                             
BILL- Tout est là ! Dans cet engin démoniaque ! Dès qu’il se met à brailler tu décroches. 
Tu prends poliment les renseignements sur l’affaire, tu constitues un dossier et moi 
je prospecte sur place. C’est clair ?

LOUISE- Et en attendant... Je fais quoi d’autre ?
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BILL- Bonne question ! (montrant les dossiers)Tu t’occupes de la pile de dossier en retard 
que ta «prédécesseuse» n’a même pas daigné entamer !

LOUISE- (contemplant le désastre en constatant l'énorme pile de dossiers poussiéreux) 
Vous me prenez pour quoi ? C’est hors de question ! 
(Louise compulse certains dossiers)
Ces dossiers n’ont pas été traités depuis au moins trois ans ! Y’a un tas de gens
qui vous doivent un paquet de fric ! Faut faire des relances ! Vous êtes inconscient !
													
BILL- C’est exactement...

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