Sexy-flag

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Jean-Claude, coureur de jupons maladif et réalisateur de cinéma plus connu pour ses frasques amoureuses que pour ses films, mène grand train jusqu’au jour où son épouse, ayant obtenu les preuves photographiques de ses infidélités, lui promet le divorce et la ruine. Ne pouvant plus nier le flagrant délit d’adultère (appelé sexy-flag par le détective), Jean-Claude va bâtir un plan machiavélique pour pouvoir, à son tour, prendre sa femme en “sexy-flag” et ainsi rééquilibrer les choses. Plus facile à dire qu’à faire lorsqu’on est marié à une sorte de sainte et que le seul homme dont on dispose dans l’urgence est un paysan des plus rustres et pas commode du tout, tombé là par le plus grand des hasards. Les situations burlesques, les quiproquos et les coups de théâtre s’enchaînent sur un rythme fou de la première à la dernière réplique sans jamais verser dans la vulgarité. On rit à gorge déployée. Une pièce désopilante pour tous les publics, facile à monter, un régal pour les zygomatiques.

Au lever du rideau, Jean-Claude fait semblant de lire sur le canapé mais, en fait, il reluque Marguerite qui porte une jupe extracourte qu’elle n’arrête pas de vouloir rallonger en tirant dessus.
JEAN-CLAUDE - Mais enfin, Marguerite, qu’est-ce que vous lui reprochez à cette jupe ?
MARGUERITE - Sa longueur, Monsieur, sa longueur.
JEAN-CLAUDE - En effet, elle est peut-être encore un peu longue.
MARGUERITE - Mais non, elle est trop courte, Monsieur, et je suis très gênée, Monsieur.
JEAN-CLAUDE - Il ne faut pas, voyons. Moi, je trouve qu’elle vous va à ravir.
MARGUERITE - Je sais bien que c’est Monsieur qui me l’a fournie et qui a insisté pour que je ne porte plus que celle-ci mais je me sens…
JEAN-CLAUDE - Oui ?
MARGUERITE - Ben je me sens… je me sens… pour ainsi dire… toute nue.
JEAN-CLAUDE (se levant) - Pourquoi ? Auriez-vous froid, mon petit ?
MARGUERITE - Oh non ! Mais j’ai toujours l’impression qu’on voit mes…
JEAN-CLAUDE (faussement) - Mais non !
MARGUERITE - Pardonnez-moi Monsieur mais j’ai pourtant quelquefois l’impression que Monsieur regarde mes…
JEAN-CLAUDE - Vos fesses ? Allons donc !
MARGUERITE - Oh non ! Jésus Marie Joseph ! Tout de même pas ! Mais j’ai peur que l’œil de Monsieur ne soit attiré par… par mes culottes.
JEAN-CLAUDE - Comment ça, vos culottes ? Vous en portez plusieurs ?
MARGUERITE - Trois Monsieur.
JEAN-CLAUDE - Trois ?
MARGUERITE - C’est que… la jupe est tellement courte et…
JEAN-CLAUDE (se rapprochant) - La vie aussi est courte, il faut en profiter mon petit chat.
MARGUERITE - Monsieur a certainement raison.
JEAN-CLAUDE - J’ai toujours raison. Venez un peu plus près. Vous savez que vous êtes ravissante ? Vous avez déjà songé à faire du cinéma ?
MARGUERITE - Du cinéma ? Non Monsieur. Pourquoi ?
JEAN-CLAUDE - Mais parce que je suis réalisateur, vous le savez bien. Vous connaissez mes films : « Panpan la Citrouille », « Trois femmes et un ramequin »… Et parce que vous avez un physique… Hum !… (Il la prend dans ses bras.) Un physique de rêve !
MARGUERITE (se défendant) - Oh ! Monsieur ! Voyons, Monsieur ! Monsieur, je vous en prie !
JEAN-CLAUDE - Ah ! si vous m’en priez, alors ! (Il tente de l’embrasser mais elle se libère.) Mais ne fuyez pas, voyons, mon petit chat !
MARGUERITE - Je ne suis pas votre petit chat Monsieur, je suis la bonne à tout faire.
JEAN-CLAUDE - À tout faire, avez-vous dit ? Hum !
MARGUERITE - Non, ce n’est pas ce que j’ai voulu… Oh là là ! Je vous en supplie Monsieur, arrêtez. Si Madame nous voyait… Oh là là ! Monsieur…
JEAN-CLAUDE - Aucun risque, Madame est partie pour la journée.
MARGUERITE (voyant Caroline entrer) - Je n’en suis pas si sûre Monsieur. Oh là là là là ! (Elle se réfugie dans la chambre.)
JEAN-CLAUDE (contre la porte de la chambre et sans voir Caroline) - Ne t’inquiète pas pour Madame, je te dis. Elle est loin à l’heure qu’il est et nous avons tout notre temps.
MARGUERITE (off) - Laissez-moi, Monsieur, pour l’amour du ciel !
JEAN-CLAUDE - Pour l’amour et le septième ciel alors ? Allez, ouvre-moi ma belle, tu ne le regretteras pas. Je te ferai découvrir des paysages inconnus, des volcans de baisers, des océans de caresses. Ouvre-moi mon petit chat, je serai ton gros matou. Miaou ! Miaou ! Miaou !
CAROLINE - Un chat de gouttière, oui !
JEAN-CLAUDE - Miaou… hein ? Hein ? Liline ? Roro ? Caca ? Caroline ?! Mais je…
CAROLINE - Alors il te les faut toutes, hein ?
JEAN-CLAUDE - Mais ce n’est pas du tout…
CAROLINE - Après la secrétaire, la voisine, Véronique, Stéphanie, la concierge, Marie-Claire, Aurélie, j’en passe et des meilleures, il te faut la bonniche ?
JEAN-CLAUDE - Mais je t’assure que… (Le téléphone sonne. Il décroche.) Allô ! (…) Oui, c’est moi… (…) Euh… non ! (Il raccroche.)
CAROLINE - Je viens de comprendre pourquoi les domestiques ne restent pas plus d’une semaine à notre service. Je l’avais pourtant choisie celle-là. Elle est quand même plus contraceptive que sexy ! Eh bien, non, il faut qu’il l’entreprenne quand même ! Tu es un maniaque de la braguette ! Un détraqué ! (Menaçante.) Je vais t’en donner, moi, des volcans et des océans…
JEAN-CLAUDE - Mais enfin, je déclamais le texte de ma prochaine mise en scène ! (Il prend un livre qui traînait.)
CAROLINE (sceptique) - Comment ça ? Ta prochaine mise en scène ?
JEAN-CLAUDE - Je t’assure. Je me disais le texte à voix haute pour me l’approprier, m’en imprégner, le dominer, le…
CAROLINE - Alors « ouvre-moi mon petit chat, je serai ton gros matou » c’était dans… ?
JEAN-CLAUDE - Parfaitement.
CAROLINE (lui prenant le livre des mains) - Dans « Phèdre » ? Tu te fous de moi en plus ! (Elle éclate en sanglots.) Jusque-là j’ai tout supporté mais là, c’est une fois de trop. J’en ai vraiment assez de tous tes mensonges !
JEAN-CLAUDE - Allons, Caroline, je te jure que…
CAROLINE - Ne jure pas s’il te plaît ! Mécréant !
JEAN-CLAUDE - Je t’assure que c’est un malentendu ! Je peux tout t’expliquer…
Le téléphone sonne. Caroline décroche.
CAROLINE - Allô ! (…) Non, vous n’êtes pas à...

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