Tout Bascule

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La comédie culte d’Olivier LEJEUNE. LE MARIAGE LE PLUS COURT DE L’HISTOIRE !
Alors que sa noce se déroule dans une auberge en face de son domicile, le marié se précipite chez lui pour tenter d’enlever de son œil un grain de riz que sa sœur lui a jeté sur le perron de l’église. Et c’est ce grain qui va enrayer toute la mécanique de son mariage. Un déferlement ininterrompu de catastrophes plus cocasses les unes que les autres, de quiproquos détonnants déclenchés par des intrus survoltés, une accumulation qui va le clouer sur place et l’empêcher à jamais de rejoindre sa noce. D’où une mariée hystérique ! Et un divorce à la fin de la pièce.
Créée en 2002, “Tout Bascule” a effectué trois tournées dans les pays francophones, a été jouée successivement à Paris à la Michodière, à Bobino pendant deux saisons et à la Grande Comédie.
Cette pièce a été jouée à Rome pendant 3 saisons au théâtre Di Servi (Va tutto Storto) ainsi qu’une tournée à Milan, Naples, Ostia…. en Espagne (Va tot tort) en Turquie, en Belgique, au Luxembourg. Elle a été diffusée sur France 2, France 3, Paris Première, TSR et RTL TVI.

ATTENTION : la version de ce texte que vous pouvez lire ici a été actualisée par rapport à la version publiée.

TOUT BASCULE

Comédie d’OLIVIER LEJEUNE

Version 2018

Texte déposé à la SACD-11 bis rue Ballu. 75009 Paris

1

PERSONNAGES Par ordre d’entrée en scène :

JACQUES LASSÉGUÉ LUCIE

JEAN TOURILLE

MICHEL ROLORS

QUERROCHOT

CORINNE LASSÉGUÉ

EMMANUELLE TOURILLE

Pièce créée le 4 Août 2002 à Atlantia (La Baule-44500) dans une mise en scène de l’auteur.

Théâtre de la Michodière, Bobino, la Grande Comédie

2

DÉCOR

En campagne, l’intérieur d’une résidence secondaire. La maison est claire, branchée.

Le décor se présente sur deux niveaux.

Au niveau inférieur : la salle de séjour.

Au jardin, porte d’entrée de la maison, sur l’extérieur, vers l’auberge.

À la cour, une double fenêtre donnant sur une découverte de verdure, vers la piscine.

Fond Jardin, un bar à l’américaine, avec non loin, un réfrigérateur encastré en hauteur... et en dessous un réceptacle qui abrite une machine à laver.

Milieu scène, un canapé, une table basse.

Fond cour, petit bureau du publicitaire, avec derrière le bureau, posé sur le fond scène, une affiche grandeur nature, bien visible de tout le public de MICHEL ROLORS. slogan “Michel ROLORS, pour une France en Or” avec le sigle de son parti “R.P.F.O”

Un petit fauteuil au jardin et un autre à la cour.

Au niveau supérieur, fond scène, une mezzanine avec rambarde. Du jardin à la cour, trois portes. La porte de la chambre de Lucie, au milieu la porte donnant sur la salle de bains, et à la cour la porte de la chambre des Lasségué.

L’action se déroule de nos jours... il fait chaud...

3

QUELQUES EXTRAITS DE PRESSE :

“Une comédie décapante d’une grande originalité. Feydeau et Cooney- Chapman ont trouvé un successeur!”

“Le public se renverse de rire”

“un breuvage désopilant. La qualité de la potion comique explique la reddition immédiate des spectateurs les plus réservés”

“Tous les ressorts comiques qui font les plus grands succès populaires”

“Mécanique survoltée imparable. Un incessant déferlement de situations rocambolesques ayant entre elles un effet boomerang”

“La distribution remarquable doit s’arrêter de jouer tellement l’assistance est prise de fou rire”

“Aucun temps mort jusqu’à la chute finale, dernier soubresaut de deux heures désopilantes”

“Les dialogues et le comique de situation, de moeurs et de caractère provoquent l’hilarité ininterrompue du public”

“Délirant, époustouflant, loufoque, un exploit ! “

Aujourd’hui-Le Parisien “Désopilant...Une efficacité époustouflante...des rafales de rire. Le succès de l’été”

Figaro Magazine. “Les meilleurs boulevards sont ceux qui ne se prennent pas la tête et qui touchent au burlesque. Dans le genre, celui- ci est une réussite”

Figaro Madame “Le public se renverse de rire” Pariscope “Une rythme incroyable. on s’amuse beaucoup”

La Une du Parisien “Le bon boulevard, ça marche !”

4

DERNIER ACTE (c’est normal !)

Fin de matinée. La scène est vide.
Entrée de Jacques par la porte d'entrée. Il est en queue de pie, un œil fermé.

JACQUES gémissant
Mais qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?! (tente d'examiner son œil face à un miroir) Je n'arrive même plus à l'ouvrir.(monte l'escalier vers la mezzanine) Peut-être qu'avec du collyre...

LUCIE off de l'extérieur
Jacques ? T'es là mon Jacques ? (entre, endimanchée) on a passé l'âge de jouer à cache-cache.

JACQUES désignant son œil fermé T'es contente de toi, Lucie ?

LUCIE

Arrête...

Enfin chéri, dans tous les mariages, on jette du riz aux mariés. Ça porte bonheur.

JACQUES

Là, t'as bien visé... c'est le bonheur total !

LUCIE

Et c'est pour ça que t'as quitté la noce, en hurlant ? Ce que tu peux être douillet. Allez viens, ta soeu-soeur va jeter un œil sur ton bobo.

JACQUES

Oh non ! Surtout, tu ne JETTES plus rien.

LUCIE sortant de son sac un paquet de riz
Mais si, c'est de ma faute... donne-moi une chance de me rattraper.

JACQUES

Dis donc t'étais armée. Je ne risquais pas d'y échapper !

5

LUCIE

Ah... voilà un mouchoir.(sort un mouchoir qu'elle tortillonne) Assieds- toi et ouvre ton œil. (il ouvre grand son œil sain) L'autre, voyons !

JACQUES

Je peux pas, le riz fait ventouse.

LUCIE

Ne dis pas n'importe quoi, c'est du riz incollable. Allez Jacquot, c'est un mauvais moment à passer.

JACQUES

C'est exactement ce que je me suis dit à l'église.

LUCIE

Ah non ! Tu ne vas pas remettre ton mariage sur le tapis. De toute façon, c'est trop tard.

JACQUES

Je suis marié depuis quoi ? Dix minutes ?(désignant son œil fermé) Et me voilà déjà infirme ! Non, c'est un signe.

LUCIE

Jacques, Corinne est une femme parfaite.

JACQUES

Oui. Pour un autre.

LUCIE

Mais vous vivez ensemble depuis cinq ans.

JACQUES

Raison de plus. Lucie, tu me connais, je suis incapable d'être l'homme d'une seule femme. C'est au dessus de mes forces.

LUCIE

D'où l'intelligence de Corinne. Elle a toujours su fermer l'œil.

JACQUES

Eh ben à nous deux, quel beau couple, deux cyclopes ! Ah ça brûle !

6

LUCIE

Mais ouvre ! Plus t'attends, plus ton grain de riz va gonfler.

JACQUES dégageant
Oh non, il ne manquait plus que ça !

LUCIE

Chéri s'il te plaît, tes amis t'attendent...

JACQUES

Parce que t'appelles ça des amis ?! Quand le curé m'a demandé "Jurez-vous fidélité à votre femme ?"L'église entière a éclaté de rire.

LUCIE

Forcément, ils connaîssent la bête ! (sonnerie portable Allô ?

LUCIE

Quelle plaie, ces téléphones. Hier matin, j'étais à un enterrement, il y a un portable qui a sonné à l'intérieur du cercueil !

JACQUES

Mais tu vas te taire, oui. Allô ?

LUCIE

C'était le portable de la grand mère, ils avaient oublié de lui retirer.

JACQUES

Mais tais-toi, j'entends rien. Allô ?

LUCIE

Si la pauvre femme dans son cercueil avait répondu.... t'imagines la famille en train de crier "Trop tard mémé, faut raccrocher ! "

JACQUES regardant l'écran de son portable
Ah ça y’est j’ai de l'antenne (au téléphone) Allô ? Tu m'appelles d'où là ?

7

LUCIE

"C'est mémé, je suis en enfer... ils sont dingues de chauffer autant !"

JACQUES

Maistuvastetaire,oui!(autéléphone) Non!Maintenant?(ouvre grand les yeux. Lucie en profite avec son mouchoir ) Ah !!! (au téléphone) Quoi ? Mais si je suis content. Quand je suis content, je fais toujours (imitant son cri ) "Ah !!!"

LUCIE examinant son mouchoir
Yèsss ! Du premier coup, le grain de riz !

JACQUES au téléphone
OK, je fais le nécessaire. (il raccroche)

LUCIE examinant le grain de riz Un peu plus, il était trop cuit.

JACQUES voyant Lucie remettre le grain dans sa boîte Lucie, qu'est-ce que tu fais ?!

LUCIE

Les parents disaient toujours "Faut pas gâcher la nourriture".

JACQUES

Nos pauvres parents ! S'ils avaient pu prévoir ce que tu deviendrais, ils se seraient certainement abstenus.

LUCIE

C'était la gentillesse du jour ? Je préfère ne pas répondre, ça gâcherait la fête. Bon, on retourne à l'auberge maintenant que je t'ai "dégrainderizé" ?

JACQUES

Vas-y, je te rejoins. Je dois d'abord replier les chaises longues .Notre futur Président de la République va se pointer en hélicoptère.

8

LUCIE

C'était Michel ? Oh quelle bonne surprise ! Toi qui lui en voulais d'être absent à ton mariage...(carillon porte d'entrée)

JACQUES

Ah non... ici, je ne veux voir personne de la noce. La maison, c'est sacré. Compris Lucie ? (sort par la porte fenêtre cour; nouveau carillon)

LUCIE

Compris. Voilà, voilà... je n'ai que deux jambes. Et elles arrivent en fin de garantie ! ( elle ouvre la porte d'entrée, et se trouve nez à nez avec Jean Tourille, en tenue de deuil. Seule note gaie sur lui : un paquet cadeau ) Bonjour monsieur... ?!

JEAN lugubre
Bonjour madame, je souis bien chez Jacques Lasségoué ? Le poublicitaire ?

LUCIE

Non ! Enfin si... mais la noce, c'est juste à cinquante mètres d'ici...

JEAN

La noce ? Mais quelle noce ?!

LUCIE

Mais... celle de Jacques et Corinne. Pourquoi, vous n'êtes pas un invité ?

JEAN prononçant certains "u" en "ou"
Ah parce qu'en plousse, il se marie ?

LUCIE décontenancée
Vous n'êtes pas un ami de Jacques ?

JEAN entrant dans la pièce
Pas encore madame. Il est chez loui ?

9

LUCIE

Oui mais mon frère a déjà beaucoup de mal à assister à son propre mariage, je lui dirai que vous êtes passé. Vous êtes monsieur... ?

JEAN

Alors comme ça, il se marie... ça tombe bien, j'ai un cadeau pour loui.

LUCIE

C'est gentil, je lui remettrai de votre part.(tentant de s'en emparer) JEAN

Nooon ! Je préfère le loui donner en main propre !

LUCIE

Qu'est-ce qu'on aura rigolé à ce mariage ! Je vous en prie asseyez-vous, je peux savoir ce qui vous chagrine ?

JEAN dans tous ses états
Mais laissez-moi, je n'ai aucoune envie de vous parler !

LUCIE

Charmant ! Très bien, je vais me faire une “autoconversation”. J'adore me surprendre en me posant des questions auxquelles je ne m'attends pas. (faisant demandes et réponses) -Et vous Madame, vous êtes heureuse ? -Tiens, ça on ne me l'avait jamais demandé. Suis-je heureuse Madame ! Premièrement, pas "Madame"... Mademoiselle ! Je ne me suis jamais mariée - Oh mais vous avez de la marge, vous êtes encore très comestible-(coquette) Monsieur,vousmefaitesrougir...nonmon truc à moi, voyez, c'est la chanson. Si mon frère s'était occupé de moi, j'aurais pu devenir une star. "On dit que j'ai de jolies gambettes..." Je connais par coeur plus de trois mille succès.- (admiratif) Paspossible!...-Maissimaissi...Làvoyez,l'airleplus approprié, ce serait (à la Trenet) "Y'a d'la joie, bonjour bonjour les hirondelles, y'a d'la joie" (Jacques revient par cour)

JACQUES

Même à Roissy, les pistes ne sont pas aussi bien balisées...

10

JEAN sanglotant
Jacques Lasségué ?(tombant dans ses bras) Mon pauvre ami ! Mon pauvre ami !

JACQUES à Lucie C'est qui ?

LUCIE

Tu le vois bien, c'est un boute-en-train.

JEAN tombant dans les bras de Jacques Mon pauvre ami !

JACQUES

Merci monsieur, je comprends votre émotion. Mais vous savez, le mariage... il y en a qui survivent. Vous êtes du côté de ma femme ?

JEAN

Pas vraiment. (lui tendant son paquet) Tenez, c'est pour vous. JACQUES

Merci mais il ne fallait pas. (pose le cadeau) Allez hop à la noce ! JEAN

Enfin vous pourriez au moins l'ouvrir.

LUCIE

Bien sûr Jacques, ouvre-le... que monsieur puisse repartir.

JACQUES sur le point de l'ouvrir
Bon alors à la demande générale...

JEAN hurlant Non !!!

JACQUES sursautant
Mais qu'est-ce qui vous prend de crier comme ça ?!

JEAN

Madame ne doit pas assister à l'ouvertoure dou paquet.

11

LUCIE

Après la conversation passionnante que nous avons eue ? C'est mesquin. C’est petit.

JEAN

Accordez-moi trois minoutes et après je vous laisse.

JACQUES (interloqué à Lucie )
Mais d'où il sort cet énergumène ? (à Jean) (Lucie, intriguée ne bouge pas) Ouh ouh Lucie... (lui fait signe de sortir dans le jardin) tu veux bien guetter l'arrivée de Michel ?

LUCIE

Ah oui, l'hélicoptère. (allant chercher deux raquettes sur une étagère) Comme dans les grands aéroports, je vais le guider en agitant deux raquettes de ping-pong.

JACQUES pour la congédier C'est ça, merci Lucie.

LUCIE prenant Jacques à part Et si c'était un paquet piégé ?

JACQUES

Mais qu'est-ce que tu vas imaginer !

LUCIE

Je t'assure, il a une tête de portrait-robot. Enfin au cas où, n'oublie pas que je pratique les arts martiaux.

JACQUES

Oui oui, surtout le lancer de riz ! (elle se retourne en position de karaté et sort à reculons avec des cris de combat) Je sais, ma soeur est hors- norme. La première fois ça surprend, mais avec le temps... on ne s'y habitue toujours pas. Bien, voyons votre cadeau...

JEAN hurlant Non !!!

12

JACQUES

Ah !!! Mais arrêtez de crier comme ça... vous me faites peur !

JEAN tendant un passeport
Regardez d’abord mon passeport...

JACQUES

Vous savez, une carte de visite m'aurait suffi... Ah oui, là sur la photo, c'est bien vous. Vous aviez déjà cet air joyeux qui vous caractérise.

JEAN

Mon nom ne vous dit rien ?

JACQUES lisant la carte d'identité
"Tourille"(changeant de ton) TOURILLE ? Vous... vous êtes de la famille de...(baissant la voix) Emmanuelle ?

JEAN d'une voix forte
Oui monsieur, par alliances. Je souis son mari.

JACQUES affolé
Chut ! Mais qu'est-ce que vous racontez ! Emanuelle n'a jamais été mariée, voyons !

JEAN lugubre
Sincèrement monsieur, j'ousse préféré.(exhibant une photo) Sur cette photo, c'est bien vous qui tenez ma femme par le cou ?

JACQUES prenant la photo
Mais ne laissez pas trainer ça, voyons ! Alors comme ça vous êtes vraiment le... ? (lui tendant la main) Enchanté !

JEAN

Moi pas.

JACQUES

Si je comprends bien vous êtes venu spécialement aujourd’hui pour que je rompe avec votre femme, c'est ça ? On pourrait peut- être lui demander son avis, non ?

13

JEAN fou de douleur Oooooh !

JACQUES(se calmant)
Pardonnez-moi, je vous fais une scène de jalousie alors que mon alliance est encore tiède. Ecoutez, chaque jour sa peine. Aujourd'hui vous me fichez la paix ... et demain, on en reparle calmement.

JEAN pathétique
Demain monsieur, je serai de retour à Tahiti où j’habite depuis trois ans.

JACQUES

Depuis trois ans...

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