Hors scène, on entend Paul téléphoner. Sa femme, Fabienne, surprend la conversation et colle l’oreille à la porte.
PAUL (off) - Tu te rends compte ? C’est dingue ! Comme quoi le hold-up de ma banque aura au moins servi à quelque chose ! Ben oui, si le journaliste n’avait pas mentionné mon nom dans son article, ça ne serait pas arrivé… Oui… Oui… Ma première maîtresse ! Ça ne s’oublie pas. Elle m’a appelé hier soir à la banque, sa voix tremblait d’émotion… Je t’assure… Elle était tout excitée, ça lui rappelait tout un tas de souvenirs. Ça m’a drôlement remué quand elle m’a dit qu’elle ne m’avait jamais oublié… Tu dois me trouver bête, hein… T’es gentil d comprendre… Ben oui, elle veut me revoir et je t’avoue que ça me fait plaisir… On s’est donné rendez-vous cet après-midi… Fabienne ?… Non… Elle a organisé une réunion, tu sais, pour vendre ces boîtes en plastique et autres ustensiles… Non, non, je ne veux pas que ça se sache. Je lui dirai que je suis avec toi, d’accord ?… C’est super sympa d’accepter, je te revaudrai ça, vieux… Oui, oui, je te raconterai… Salut. (Il arrive sur scène. Fabienne fait semblant de s’affairer, pose un plat avec quelques gâteaux sur la table.) Dis donc, tu les gâtes tes invitées ! C’est vrai que l’accueil c’est important.
FABIENNE - Si tu veux rester pour m’aider, tu peux…
PAUL - Tu rigoles ! C’est une affaire de bonnes femmes… euh… je veux dire que je préfère te laisser avec tes amies. Et d’ailleurs, je viens d’appeler Didier, on se retrouve en ville pour boire un verre, enfin… tu vois, quoi…
FABIENNE - Oh ! bien sûr… je vois très bien…
On sonne.
PAUL - Tiens ! Justement, les voilà. Je me sauve. (Entrent trois femmes qui lui disent bonjour.) Bonjour et au revoir…...