Ze contrat

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Un gros industriel écossais, Jeremy Mac Hulott, propose à Michel Perrin, patron d’une petite entreprise française, un contrat en or. Seule condition, que le fils Perrin s’engage à épouser la fille Mac Hulott. Faire semblant de tomber amoureux, signer le contrat et se défiler, voilà le programme…

Problème: la demoiselle n’est pas particulièrement gâtée par la nature!

Parallèlement à l’arrivée des écossais, M. Perrin apprend que l’agence qu’il avait employée vient de retrouver le frère qu’il avait perdu de vue depuis de très nombreuses années. Son arrivée va coïncider avec celle des écossais.

Problème: c’est un clochard, bon enfant mais très “nature”!

La femme de ménage des Perrin va être employée comme bonne pour la circonstance.

Problème: elle ne comprend rien à rien!

Le fils Perrin s’est arrangé pour que sa petite amie du moment soit “écartée” pour avoir les coudées franches.

Problème: jalouse et soupçonneuse elle surgit au pire moment!

La signature du contrat est pour le moins compromise…

Comment cette situation pour le moins embrouillée va-t-elle se terminer???

 

 

 

 

 

ACTE I

 

Christine est assise sur le canapé. Une clochette se trouve sur la table basse. Elle la secoue et attend... Rien. Elle recommence en la secouant un peu plus fort... Rien. Elle la secoue vigoureusement. Madame Pichon arrive de la cuisine.

Madame Pichon. – Ben, vous allez pas ouvrir ? ça fait un moment que ça sonne !

Christine. – Je le sais (Elle montre la clochette.) C'est moi !

Madame Pichon. – C'est pas la porte ?

Christine, secouant la clochette. – écoutez bien… Alors ?

Madame Pichon. – ça fait « glingling ».

Christine se lève, va vers la porte et sonne.

Christine. – Et là, ça fait quoi ?

Madame Pichon. – « Ding dong. »

Christine. – Vous entendez bien que ce n'est pas pareil !

Madame Pichon. – Oui oui, « ding dong » c'est la porte, « glingling » c'est quand vous faites la cloche.

Christine. – Comme vous dites… Bien, retournez dans la cuisine, et quand vous entendez (Elle secoue la clochette.), vous venez avec votre plateau. Vous avez compris ?

Madame Pichon. – Bien sûr, je suis pas si tellement gourde !

Christine soupire et se rassoit. Quelques secondes plus tard elle secoue la clochette. Madame Pichon revient avec un plateau sur lequel il y a une théière et deux ou trois tasses. Elle pose le tout brusquement sur la table basse.

Madame Pichon, en criant. – V'là le thé !

Christine. – Ah ! Vous avez failli tout casser ! Mais pourquoi vous hurlez comme ça ? Vous apportez le plateau, vous le posez délicatement et vous ne dites rien. Allez-y doucement voyons !

Madame Pichon. – Houlà ! C'est bien compliqué votre affaire ! Je veux bien rendre service mais là, ça devient trop difficile. Je fais le ménage moi, j'ai pas l'habitude de faire des chichis pareils et de me faire crier dessus...

Christine. – Je suis désolée mais, j'ai été surprise ! Je pensais que vous auriez été plus... délicate...

Madame Pichon. – Je suis dynamique, je fais pas les choses à moitié. Faut que ça bouge et quand je travaille c'est toujours vite fait bien fait !

Christine. – Vous êtes très efficace, je le reconnais...

Madame Pichon. – Si ça va pas, vous n’avez qu'à trouver quelqu'un d'autre !

Christine. – Oh, vous ferez très bien l'affaire, j'en suis certaine. On va juste revoir quelques détails... calmement... et tout ira bien. Et puis ne vous inquiétez pas, nous saurons vous dédommager de votre peine.

Madame Pichon. – Si je le fais c'est pour vous, pas pour l'argent.

Christine. – Je le sais bien Madame Pichon et j'apprécie votre aide, croyez-moi !

Michel arrive côté cuisine.

Michel, à Christine. – J'ai eu le comptable au téléphone, il a préparé tous les documents... J'irai les chercher tout à l'heure au bureau. Alors vous deux, comment ça se passe ?

Christine. – Bien, très bien... Il y a encore quelques petits ratés mais rien de grave. Madame Pichon, prenez le plateau et retournez à la cuisine. Quand je vous sonnerai vous reviendrez avec le plat. On va répéter le service à table.

Madame Pichon. – Dites, j'ai pas fini mon ménage moi, j'ai pas fait votre chambre à fond...

Christine. – Vous la ferez plus tard, l'important est que vous soyez prête pour demain !

Madame Pichon. – Vous en avez de bonnes vous ! Et qui c'est qui sera en retard sur le programme ? C'est bibi...

Elle part en maugréant.

Michel. – Je me demande si tu as eu une bonne idée...

Christine. – On n'a pas le choix, comment veux-tu que je trouve quelqu'un en vingt-quatre heures, c'est impossible !

Michel. – On se passait de bonne, voilà tout.

Christine. – Tu plaisantes ! Tu reçois un gros industriel dont la femme a certainement plusieurs domestiques ! Ils me verraient ouvrir la porte, servir à table… De quoi aurions-nous l'air ! De plus les Britanniques sont bourrés de traditions et de principes... Une bonne, c'est vraiment le minimum.

Michel. – Le plus important est qu'il signe le contrat !

Christine. – Je ne te le fais pas dire. à défaut de les impressionner, recevons-les au moins dignement. Pour le reste, j'espère que Guillaume acceptera de nous aider...

Michel. – Quand il saura à quel point c’est vital pour nous, il ne pourra que dire oui.

Christine. – J’en suis moins sûre que toi. Il va falloir le convaincre et ça risque de ne pas être facile…

Michel. – Ne t’inquiète pas, j'ai suffisamment d’arguments malheureusement…

Madame Pichon revient.

Madame Pichon. – Ben alors, vous le faites votre « glingling »! J'en ai marre de poireauter moi...

Christine. – Ah ! Oui, oui...

Michel. – On s'installe...

Madame Pichon repart. Ils s'assoient de chaque côté de la table.

Christine, appelant. – Voilà, c'est bon !

Madame Pichon, qui revient avec un plateau sur lequel il y a une fourchette et une cuillère, s’arrête net.

Madame Pichon. – Ben, vous la secouez oui ou non ?

Christine va vite chercher la clochette restée sur le guéridon.

Madame Pichon. – C’est un monde ! Après on me reproche de pas suivre...

Christine, revenant et secouant la clochette. – N'oubliez pas : les femmes d'abord !

Madame Pichon, s’approchant. – Je sais… Comme dans les naufrages !

Madame Pichon s’approche de Christine et se tient à sa droite.

Christine. – Non Madame Pichon, rappelez-vous, je vous ai dit à gauche !

Madame Pichon. – à gauche de quoi ?

Christine. – Du convive... Enfin, de moi puisque je joue le rôle de l'invité.

Madame Pichon. – Vous m'avez dit: « Le plat vous le tenez à gauche », oui ou non ?

Christine. – Oui, à gauche de...

Madame Pichon. – C'est ma main gauche qui est dessous, oui ou non ?

Christine. – Oui mais...

Madame Pichon. – Alors j'ai bon !

Christine. – Non, parce que vous êtes à droite en le tenant sur votre main gauche alors que vous devriez être à gauche en le tenant sur votre main droite ! Vous comprenez ?

Madame Pichon. – Rien du tout ! Vous êtes en train de m'embrouiller...

Christine. – Mais enfin, Madame Pichon, appliquez-vous, faites un effort sinon on n'y arrivera jamais !

Madame Pichon. – ça y est, vous me re-criez dessus !

Michel se lève, va vers Madame Pichon en faisant les gros yeux à Christine.

Michel. – Mais non Madame Pichon... Au fait c'est quoi votre prénom ?

Madame Pichon. – Madeleine.

Michel. – Vous permettez que je vous appelle Madeleine ?

Madame Pichon. – Ben oui, puisque c'est comme ça que je m'appelle ! Je vois pas pourquoi vous m'appelleriez autrement...

Michel. – C'est vrai... Madeleine, ce que veut dire mon épouse, c'est que (Il la guide et lui montre.), vous vous placez à sa gauche, ce qui fait que vous tenez le plat sur votre main droite, comme ça... Voilà !

Madame Pichon. – Alors vous, vous expliquez mieux que votre femme !

Il retourne à sa place de l'autre côté de la table.

Michel. – Tu vois ma chérie, une démonstration vaut mieux que toutes les explications !

Christine fait semblant de se servir. Madame Pichon va vers Michel. Elle passe le plat d'une main sur l'autre et passe d'un côté à l'autre de Michel.

Michel, tournant la tête d'un côté et de l'autre. – Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce que vous faites ?

Madame Pichon. – Ben je sais plus... On est plus du même côté...

Michel. – Mais, ça ne change rien... Ma gauche est toujours ma gauche et votre droite la vôtre !

Madame Pichon. – Oui mais quand j'étais en face de vous, ma gauche était en face de votre droite et ma droite en face de votre gauche et là c'est plus pareil et je sais plus où j'en suis !

Michel. – C'est normal, c'est l'effet miroir quand on se retrouve face à face. C'est le contraire quand on est côte à côte ! Donc...

Madame Pichon. – Houlà ! J’y comprends rien à tout ça. Je mettrai le plat au milieu de la table et chacun se débrouillera ! Bon, je vais finir la chambre. L'effet miroir ! Je vous en donnerai moi de l'effet miroir...

Elle part avec le plat.

Michel. – Pourtant j'avais bien expliqué, non ?

Christine. – Mon pauvre chéri, tu es bien naïf !

On sonne. Christine va ouvrir. Ce sont Guillaume et Sophia.

Christine, à Guillaume. – Ah, te voilà ! (à Sophia.) Oh ! Mais, tu es là toi aussi ?

Sophia. – Pourquoi ? Je dérange ?

Christine. – Pas du tout voyons !

Sophia. – Je ne vois rien d’étonnant à ce que je sois venue avec Guillaume.

Christine. – évidemment… Mais comme son père voulait le voir pour le travail je…

Guillaume. – Laisse tomber maman, Sophia est juste un peu susceptible… Entre autres !

Sophia. – Ne te gêne pas, fais la liste de tous les défauts que je suis supposée avoir pendant que tu y es !

Christine. – Tu vois bien qu’il te taquine…

Sophia. – Alors on n’a pas le même humour !

Guillaume, à Michel. – Salut papa !

Michel embrasse son fils et Sophia.

Sophia. – Bonjour.

Michel, à Christine. – Remarque, ça tombe bien que Sophia soit venue, tu vas pouvoir lui demander conseil…

Christine. – Un conseil ? Pourquoi ?

Michel, gros clin d’œil et coup de coude. – Tu sais bien, tu m’en as encore parlé ce matin ! Tu m'as dit: « Si toutefois Sophia vient aussi j'aurais tout le temps de lui demander... »

Christine. – Ah oui… Où ai-je la tête ? (à Sophia.) J’ai besoin de ton avis.

Sophia....

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