PARLEZ BRANCHE (JP Mourice / 3 m 15)
Un homme, une femme (ou 2 femmes ou 2 hommes)
Un homme (ou une femme) fait une conférence. Un traducteur (ou traductrice) (Elle ou il peut tricoter pendant que le conférencier parle)
Conférencier (e) / Mesdames et messieurs, bonjour ! Tout d'abord, permettez moi de vous présenter mes remerciements circonstanciés pour avoir bien voulu honorer par votre intrinsèque présence cette conférence thématique sur la manière dont il convient aujourd’hui de communiquer lors d’une relation verbale entre deux homo sapiens français. Interprète, je vous prie ?
Interprète / Ok ! Salut tout le monde ! Restez calme ! Alors, c'est simple : C'est lui qui cause ! C'est vous qu'écoute !
Conférencier / Le choix du vocabulaire revêt une importance capitale car les mots, au sens primitif, ne correspondent pas forcément à l’idée sous-jacente contenue dans le terme. Les vocables tels que nous les identifions ou plutôt tels que nous croyons les connaître s'évertuent malgré nous à tendre à une sorte d’émancipation souvent accentuée par l’évolution de la grammaire, ce qui leur permet d'aboutir finalement à une nouvelle signification.
Interprète / Yes ! Bon, si t’as pas les mots qu’y faut, t’as l’air d’un con.
Conférencier / Jean Paul Sartre disait : l‘existentialisme est le moyen de gagner mon existence.
Interprète / Il vendait un bouquin, il achetait un bifteck.
Conférencier / L’élaboration d’un mot ne sera jamais que la matérialisation du désir inconscient d’aller vers les autres, dans le but d’abolir les barrières invisibles des blocages de l’esprit, ce qui je le reconnais est peut-être difficile à admettre.
Interprète / Il le reconnaît !
Conférencier / Dans un groupe traversé par des échanges verbaux, sans le savoir, l'autre n'est là que pour permettre à son interlocuteur de se rassurer sur la certitude de son existence dont inconsciemment il doute. Lors d'un dialogue, chacun joue son propre rôle et se trouve être à tout instant le complément du sujet. Je ! En quelque sorte, le Je joue. Je ! Moi ! Tu ! Et parfois le Je tue.
Interprète / C'est clair ! Des fois, faut mieux la fermer !
Conférencier / Ainsi, dans le langage moderne, un instituteur devient un professeur des écoles, et un stade, un complexe sportif
Interprète / D'où les gamelles qu'on s'ramasse !
Conférencier / Prenons deux sujets de base : Soit un mammifère mâle et une mammifère femelle, que nous appellerons Robert et Josette. Imaginons que ces deux personnes aient eu envie de faire autre chose que regarder un match de rugby ou manger un œuf. Nous ne dirons plus : Josette a perdu sa fleur avec Robert dans une chambre à coucher, mais...
Interprète / Josette a eu avec Robert une relation de proximité dans un espace de convivialité.
Conférencier / De même, pour le langage technique, prenons une personne âgée tendant vers une forme de dépendance.
Interprète / Un vieux !
Conférencier / Vieux ! Dans ce mot se cachait l'idée qu'il n'était plus bon à grand chose. Ainsi, nous ne dirons plus :
Interprète / Robert est un vieux con qu'en fout pas une ramée.
Conférencier / Mais ?
Interprète / Robert est un être enfermé dans une oisiveté destructive, et qui peut encore bosser !
Conférencier / Ressaisissons notre exemple de Josette et Robert. Si je veux signifier que Josette a des relations problématiques avec Robert, je peux dire :
Interprète / Josette a une relation privilégiée avec un connard !
Conférencier / Bien. Puisque je vois que tout le monde comprend, nous allons pouvoir aborder ma conférence qui se divisera en deux parties, la première, puis une deuxième qui se déroulera après. Durant la première, je m’efforcerai de ne parler que du détournement des mots afin de mettre en relief l’aspect esthétique de ces mutations, puis dans la seconde...
Interprète / Ok !!! Alors... Il est encore temps de sortir, parce que dans cinq minutes on ferme les portes et on vous prévient, on n’a pas d’aspirine !
Générique
L'’ENVIRONNEMENT, ON EST POUR (JP Mourice / 3 m 15)
Un homme, une femme
Un couple, genre Versailles, entre.
Charles-Henri / Enfin, on respire.
Sophie-Charlotte / Y’a pas à dire. La campagne, c’est quand même autre chose.
Charles-Henri / Nous venons tous les week-end. Cinq heures d'automobile.
Sophie-Charlotte / Dans un petit chevreau.
Charles-Henri / Non, Sophie-Charlotte. Une Chevrolet. Heureusement. Parce que le bruit, les vapeurs d'essence, les gens... Mais ici, on respire.... (Il semble boire l'air tout autour de lui)
Sophie-Charlotte / Nous venons nous ressourcer.
Charles-Henri / Nous faisons le plein de bon air. Parce que nous, l’environnement, on est pour.
Sophie-Charlotte / Si nous, nous ne prenons pas soin de la planète, comment ils vont vivre, nos enfants ?
Charles-Henri / Nous n'avons pas d'enfants.
Sophie-Charlotte / Nous n'en voulons pas. Déjà que nous sommes trop nombreux. Savez-vous que ça grouille de vie à l'extérieur. Y'en a qui font des enfants, trop ! On devrait leur couper.
Charles-Henri / Les allocations.
Sophie-Charlotte / Et en plus, les enfants, c'est très salissant.
Charles-Henri / Les gens qui ont des enfants, ce sont des égoïstes.
Sophie-Charlotte / Ils ne ramassent pas les papiers quand ils mangent au bord de la route.
Charles-Henri / Nous, si.
Sophie-Charlotte / Si la terre est malade, ce ne sera pas à cause de nous.
Charles-Henri / Nous, nous sommes responsables.
Sophie-Charlotte / Toutes les pétitions, nous les signons. Pour sauver les arbres, les fourmis, les tibétains.. Nous sauvons tout.
Charles-Henri / Hier, nous avons sauvé une baleine.
Sophie-Charlotte / Une grosse.
Charles-Henri / Du Panama.
Sophie-Charlotte / Nous l'avons adoptée.
Charles-Henri / Elle avait perdu ses parents.
Charles-Henri et Sophie-Charlotte ensemble / Sauvons les baleines !
Sophie-Charlotte / Un jour, nous avons sauvé une sardine.
Charles-Henri / Dans sa boîte, elle respirait encore.
Sophie-Charlotte / Nous l'avons relâchée dans le lavabo.
Charles-Henri / Elle a disparu.
Charles-Henri et Sophie-Charlotte ensemble / Sauvons les sardines !
Sophie-Charlotte / Parce que nous, nous sommes contre le gaspillage.
Charles-Henri / Nous nous lavons à l’eau de vaisselle.
Sophie-Charlotte / Des fois, c'est l'inverse.
Charles-Henri / Nous nous lavons d'abord... Et après....
Sophie-Charlotte / Nous faisons la vaisselle.
Charles-Henri / Une fois par mois !
Sophie-Charlotte / Nous faisons la vaisselle demain.
Charles-Henri / Parce que nous, nous ne jetons rien.
Sophie-Charlotte / Vingt ans que nous sommes ensemble.
Charles-Henri / Nous faisons attention à tout.
Sophie-Charlotte / Nous roulons au jus de carotte.
Charles-Henri / 300 litres au cent.
Sophie-Charlotte / Comme ça, sur la route, nous sommes aimables.
Charles-Henri / Nous, la nature, on est pour !
Sophie-Charlotte / Bien sûr, nous avons le gaz, mais du gaz...
Charles-Henri / Naturel ! Notre chauffage, c’est du compost.
Sophie-Charlotte / Nous récupérons tout. Nous mélangeons avec les restes de la nourriture.
Charles-Henri / Bio.
Sophie-Charlotte / Et tout dans la poubelle, même en ville ! Dans notre immeuble, notre poubelle est sur le palier.
Charles-Henri / Faut qu'elle respire...
Sophie-Charlotte / Les voisins manifestent, mais les voisins...
Charles-Henri / On les emmerde.
Sophie-Charlotte / Ce ne sont pas des amis de la nature.
Charles-Henri / J'en ai vu qui ont des fleurs en plastique..
Sophie-Charlotte / Comme au cimetière..
Charles-Henri / Et pour le chauffage, nous sommes à la pointe.
Sophie-Charlotte / Nous avons quinze degrés dans notre duplex, en permanence.
Sophie-Charlotte / Et trois pulls, deux slips, et un chapeau par personne.
Charles-Henri / Mais à la campagne, nous nous chauffons au tas de fumier…
Sophie-Charlotte / Bio.
Charles-Henri / Trois mètres de haut !
Sophie-Charlotte / Devant la porte.
Charles-Henri / Et quand il fait trop froid, dans la chambre, nous avons un chauffage d’appoint.
Sophie-Charlotte / Une hollandaise...
Charles-Henri / Une vache.
Sophie-Charlotte / Y’en qui disent que ça sent pas bon. … Peut-être, mais ça sent...
Charles-Henri / Naturel !
Sophie-Charlotte / Les gens nous évitent.
Charles-Henri / Les gens sont jaloux...
Sophie-Charlotte / L’autre jour, mon mari n'était pas content. Il m'a demandé :
Charles-Henri / Mais dîtes-moi, Sophie-Charlotte, quelle est cette odeur ? »
Sophie-Charlotte / Mais c’est moi, mon amour. Ce matin, j’ai pris du savon.
Charles-Henri / (au public) La cochonne.
TETE DE NEGRE OU RELIGIEUSE (2 m 30)
2 femmes
Dans une pâtisserie, une cliente âgée et la pâtissière... (ou pâtissier) (Plutôt âgés)
Pâtissière / Bonjour madame Louchu ! Comment elle va madame Louchu ?
Cliente / Bonjour madame Chouvert. Ah ça va mal. Figurez-vous que j'ai mal au bras depuis hier. En plus, j'ai ma jambe qui me tire sur le côté. Je prends toujours des cachets contre la tête et j'ai des problèmes «gaztriques».
Pâtissière / Enfin. Tant qu'on a la santé ! Sinon, qu'est-ce qu'elle veut, madame Louchu ?
Cliente / Des pâtisseries. Parce que c'est mon anniversaire.
Pâtissière / Non ? Au fait, ça lui fait combien, à madame Louchu ?
Cliente / Vingt sept.
Pâtissière / Vingt sept ! Et moi qui vous donnais vingt quatre !
Cliente / Vous êtes trop bonne, madame Chouvert. Enfin, comme c'est mon anniversaire, je peux bien m'offrir une petite gâterie.
Pâtissière / Vous avez raison. Quand c'est son anniversaire, faut pas hésiter. Une bonne gâterie, une bonne bouteille ! Faut profiter d'la vie pendant qu'on est encore jeune ! Alors ? Qu'est-ce que je lui mets, à madame Louchu ?
Cliente / Je prendrai bien une tête de nègre.
Pâtissière / Une tête de nègre ? On peut pas.
Cliente / Mais une tête de nègre ? Je n'y ai jamais goûté.
Pâtissière / On peut pas. C'est à cause des racistes. On n'a plus le droit de vendre des têtes de nègre. Comme le chocolat noir.
Cliente / Je savais pas. Bon alors, une religieuse.
Pâtissière / Je fais plus la religieuse... C'est depuis l'affaire des rideaux qu'elles se mettent sur la tête. Interdit de vendre du raciste ou du religieux ! Ca fait trop d'histoires. Le Saint Honoré, pareil ! Même le croissant ! Trop marqué.... Je vous le dis, un de ces jours, les gens vont mourir de faim...
Cliente / Non ? Et des p'tits beurres ! On a quand même le droit de manger un p'tit beurre.
Pâtissière / Alors, la, vous n'y pensez pas. Un p’tit beurre ! Je n’vais pas vous faire un dessin.
Cliente / Une Charlotte ? Je peux ?
Pâtissière / Ah non. ! La mère de mon mari s'appelle Charlotte... Vous comprenez... C'est son magasin. ... Elle est encore là...
Cliente / Un "Tirez-moi d'ssus" ? Ce serait bien ça, un "Tirez-moi d'ssus."
Pâtissière / J'ai arrêté le "Tirez-moi d'ssus".
Cliente / Mais pourtant, c'est bon,
Pâtissière / Les gens ont peur. A cause des «tsinamous». Ça leur rappelle des mauvais souvenirs qu'ils ont à la télé.
Cliente / Un cake ! Vous avez du cake ?
Pâtissière / Le cake, terminé ! C'est une maison sérieuse madame Louchu. Y'a des Clients qui se vexent. Trop risqué ! Vous voyez le genre : "Il la veut sa tranche de cake ?" ... Là on pourrait, mais c'est nous qu'on veut plus.
Cliente / Je suppose qu'une tarte, c'est pareil.
Pâtissière / Pareil ! Comme tous les gâteaux à la noix. "Je voudrais un gâteau à la noix". .. Ça fait nul.
Cliente / Une forêt noire ?
Pâtissière / Et les «alcologistes» ?... Faut pas toucher aux forêts, surtout les noires.
Cliente / Un Paris Brest !
Pâtissière / On en a, mais faut pas être pressé. Ce sera prêt demain matin.
Cliente / Mais c'est aujourd'hui mon anniversaire !
Pâtissière / C'est pas d'ma faute.
Cliente / Un baba au rhum... Si après, je prends la voiture, c'est pas possible. Alors, qu'est-ce que je peux prendre ?
Pâtissière / Une pâtisserie, ça va être dur, mais par contre, ce midi, j'ai du monde à déjeuner. J'en ai fait pour quinze ! Alors, si vous voulez en emporter dans une casserole, je vous fais un prix. D'accord, c'est pas de la pâtisserie, mais c'est bon quand même. Allez, madame Louchu, une choucroute et on n'en parle plus !
Musique accordéon musette
LES BLONDES / SOYONS BELLES (JP Mourice / 3 m 15)
2 femmes
Deux femmes (Sur une musique, genre strip-tease, deux blondes arrivent en jouant les vamps.
Pamela / Bonjour Sandy.
Sandy / Bonjour Pamela.
Pamela / Aujourd’hui, il est très important de faire attention à son corps.
Sandy / Parce que qu’on a qu’un qu'un corps !
Pamela / Une femme doit toujours savoir se mettre en valeur.
Sandy / Oh oui, Pamela.
Pamela / C’est pour ça que à côté de soi, faut toujours une moche.
Sandy / Parce que, dans un groupe, un homme remarquera tout de suite la plus belle.
Pamela / L'homme est observateur.
Sandy / Il voit tout !
Pamela / C’est pour cela qu’une femme n’hésitera pas à passer une journée chez le coiffeur.
Sandy / Et pendant ce temps là, Pamela ? Qu’est-ce qu’ils font les princes charmants ?
Pamela / Ils se regardent le nombril.
Sandy / Que le nombril ?
Pamela / Alors qu'une femme se regarde dans la glace...
Sandy / En entier. Parce qu'une femme devant sa glace...
Pamela / C'est un homme sur le carreau.
Sandy / Il faut être attractive.
Pamela / Comme au cirque.
Sandy / C’est pour cela qu’on se maquille.
Pamela / Comme les clowns.
Sandy / On peut aussi se faire faire un lifting. Seulement, ça coûte la peau des fesses.
Pamela / Et faut que ça tienne. Sinon..
Sandy / Splash !
Pamela / Dis-moi Sandy. On peut se faire lifter à partir de quel âge ?
Sandy / 12 ans et demi.
Pamela / C'est pas un peu tard ?
Sandy / Ben si... Mais ensuite, une fois que la femme s’est faite toute belle, qu'est-ce qu'elle fait ?
Pamela / Elle s'habille. Et pourquoi est-ce que les femmes s'habillent, Sandy ?
Sandy / Pour que le prince charmant, il ait le plaisir d'enlever l'emballage.
Pamela / Et alors, elle ne s'habille pas n'importe comment ? Pas comme... (Toutes deux regardent dans la salle, ironiques)
Sandy / Elle se déplace. Pas comme si elle allait chercher des patates ! (Elle montre la situation) .. Mais comme ça.
Pamela marche comme un mannequin. Sandy la suit et marche d'un pas très lourd.
Pamela / C'est important d'apprendre à se déplacer. Parce que l'important, lorsqu'une femme se déplace, c'est surtout...
Sandy / Que quelqu'un l'attende à l'arrivée.
Pamela / Avec un bouquet d'fleurs.
Sandy / Parce que l'homme, il guette. Il attend. Et dès qu'il la voit, il lui saute dessus !!!.
Pamela / Non, Sandy. D'abord, il lui dit bonjour. Et ensuite ?
Sandy / Il lui saute dessus !
Pamela / Sandy ! Ensuite, il l’emmène au restaurant ; et la princesse, elle se tape.. ?
Sandy / Le prince charmant !
Pamela / Non Sandy. Pas à table ! Elle se tape un couscous.
Sandy / Avec une charlotte aux fraises....
Pamela / Bien Sandy. Et après, Sandy... Qu'est-ce qu'ils font ?
Sandy / C'est elle qui paye.
Pamela / Voyons Sandy ! C'est un prince charmant.
Sandy / D'accord ! Alors, si c'est lui qui paye tout, je vais prendre des rillettes à l'entrée.
Pamela / Bien. Et ensuite ?
Sandy / Elle monte dans la bagnole du prince, elle monte dans sa chambre, elle enlève l'emballage..
Pamela / Du calme Sandy ! C'est un prince charmant ! Il prend son temps... Il met un peu de musique.. Il t'offre un petit thé à la mente...
Sandy / Et le thé, je l'avale en moins de deux !
Pamela / Bon, d'accord, Sandy. Et ensuite, qu'est-ce que tu fais ?
Sandy / J'éteins la lumière.
Pamela / De toutes façons, la plus belle fille du monde ne peut donner ce qu’elle a.
Sandy / Et c’est pas d’la tarte !
Musique. Elles partent sur la même musique qu'à leur arrivée
LA RESERVATION DE LA CHAMBRE D HOTEL (JP Mourice / 4 m 15)
Un homme, une femme
Dans un hôtel parisien, le (ou la) réceptionniste accueille un Client
Client / Bonjour madame ! C'est bien ici, l'hôtel des amis ?
Réceptionniste / Pourquoi ? Ca ressemble à une usine ?
Client / Oh non ! Mais c'est moi qu'a gagné le concours, pour le voyage. Les dix pour cents de réduction ! C'est parce que sur la photo du prospectus, ça fait pas pareil ?
Réceptionniste / Il est seul, le campagnard ?
Client / Euh... Ben oui. Je m'excuse. Fallait pas ?
Réceptionniste / Nous avons des chambres à plusieurs.
Client / Mais si jamais, je voudrais un seul lit. C'est parce que, vous voyez, je suis célibataire.
Réceptionniste / On s'en fout ! La treize est libre. Il est superstitieux, le célibataire ?
Client / Euh.. Ben.. Tant pis. Je vais la prendre. Après tout, du moment que c'est une chambre.
Réceptionniste / Tant mieux ! Parce qu'à la treize, le dernier s'est jeté par la fenêtre.
Client / Euh.. Je pourrai peut-être changer..
Réceptionniste / Trop tard ! C'est marqué !
Client / Tant pis.. Ce qui compte, c'est d'avoir un lit, non ?
Réceptionniste / C'est ça ! Il préfère le lit du dessous, celui du dessus ? Ou dormir en sandwich ?
Client / Y'a pas que moi dans la chambre ? Parce que, dans le prospectus, c'est marqué espace...
Réceptionniste / Exact ! Ici, les clients, on les empile. Alors, ça donne de l'espace.
Client / Je ne serai pas tout seul dans la chambre ?
Réceptionniste / Il est seul dans le lit ! Enfin, ça le regarde. Il parle chinois, le touriste ?
Client / Ah bon ? Parce que... Faut parler chinois pour dormir ?
Réceptionniste / Quand on leur dit de la fermer, c'est plus facile pour qu'ils comprennent.
Client / Ah bon ? Parce que dans le concours, c'était marqué : Ambiance exotique.
Réceptionniste / Exact ! Pour l'exotique, on a de tout ! J'ai aussi du belge ! Il aime les frites ?
Client / Oh ben non. Autant que je vois des chinois. Comme ça, je pourrai les prendre en photo. On sera combien dans la chambre ?
Réceptionniste / Trente quatre ! Mais c'est le plaisir de la découverte. Ça vous fera comme en Chine. Là-bas, ils sont vingt fois plus nombreux que nous.
Client / Alors là, vous avez raison. Comme ça, on comprend mieux le pays.
Réceptionniste / Tant mieux ! Parce que les clients, ici, on en a jusqu'au plafond !
Client / De toutes façons, j'aime bien le chinois. Dès qu'il y'a du chinois à la télé, je regarde toujours..
Réceptionniste / Tant mieux ! Il a amené ses draps ?
Client / Parce qu'il fallait amener ses draps ? C'était pas marqué dans le prospectus.
Réceptionniste / Page douze ! En russe.
Client / Heureusement, qu'il faut pas amener son lit ? J'aurais eu tout faux.
Réceptionniste / Un rigolo ! Ici, les rigolos, on les soigne. Alors.. Draps ! Serviettes ! Gants de toilette ! Vingt euros la paire.
Client / Vous allez me trouver bête...
Réceptionniste / Exact ! Le matin ? Qu'est-ce qu'il prend ?
Client / Bon alors... Le matin... Qu'est-ce que je vais prendre... Je réfléchis tout haut ... Du café....
Réceptionniste / Y'en a pas.
Client / Ah bon ? Mais moi, le matin, vous savez.. Sans mon café..
Réceptionniste / Il veut pas des croissants ! Ici, c'est thé pour tout le monde. Page quinze !
Client / Euh... S'il vous plaît.. C'est à quelle heure, le petit déjeuner. ?
Réceptionniste / Quatre heures !
Client / Je ne voudrais pas déranger, mais c'est parce que je suis en vacances....
Réceptionniste / Pas moi ! Mais si monsieur veut aller voir ailleurs, la porte est ouverte !
Client / Bon. Je prendrai mon petit déjeuner au café. Comme ça, je pourrai faire la grasse matinée.
Réceptionniste / Tant mieux ! Ménage à cinq heures !
Client / Cinq heures ?
Réceptionniste / Mais s'il veut, le vacancier, après, il se recouche ! Le client est roi !
Client / Euh.. Faut bien que les gens travaillent. Et comme ça, j’aurai toute la journée pour visiter.
Réceptionniste / Tant mieux ! Du moment qu'il est à l'heure pour les repas.
Client / Mais dans le prospectus, c'est pas marqué pour les repas.
Réceptionniste / Ici, c'est pension complète. Mais s'il paye, il peut aller bouffer ailleurs !
Client / Ça va me coûter cher. Vous faîtes des sandwichs ?
Réceptionniste / Il veut pas du caviar ? Ce soir, c'est riz à la cantonaise !
Client / Bon, ben, alors comme ça, je ferai un régime.
Réceptionniste / Tant mieux !
Client / Ah ! Je peux avoir la clef pour rentrer le soir ?
Réceptionniste / Il veut pas la porte en plus ?
Client / Mais je viens pour visiter...
Réceptionniste / Il visitera sa chambre ! Mais s'il veut coucher dehors, il peut. Du moment qu'il paye.
Client / Comme ça je ne dépenserai pas d’argent le soir. Vous avez la télé dans les chambres ?
Réceptionniste / Dans celle du cuisinier.
Client / Le cuisinier ? Parce que dans le prospectus, c'est marqué : Trois cents chaînes de télé.
Réceptionniste / Exact ! Trois cents chaînes ! Une télé pour l'immeuble ! Ce soir, c'est du foot. Y'a Pékin qui joue contre Shanghai
Client / Mais je vais rien comprendre. Ils vont jouer en chinois.
Réceptionniste / Quand on voyage, on s'adapte !
Client / Bon, l''important, c'est de profiter. Sinon, pour les toilettes, c'est où ?
Réceptionniste / Cinquième porte à droite, au sous-sol ! Y'en a qu'une pour l'hôtel.
Client / Ah bon. Sinon.. Pour la petite note, avec ma ristourne, ça va faire combien ?
Réceptionniste / Alors, cinq jours, plus les draps, serviettes, savon, papier toilettes...
Client / Le papier toilettes ?
Réceptionniste / Un euro, la feuille. Il en veut combien ?
Client / Un euro la feuille ? Ben... Euh.. Je vais prendre dix feuilles, pour l'instant.
Réceptionniste / Alors.. Mille cinquante, avec la ristourne.
Client / Euh... Je peux payer à la fin du séjour ?
Réceptionniste / Il paye tout de suite !
Client / Euh .. Excusez-moi. Je n'ai pas l'habitude. C'est la première fois que je visite Paris...
Réceptionniste / On s'en fout !
Client / Bien.. Euh.. Merci.
Réceptionniste / On est là pour ça ! Au fait ! Interdiction de manger dans les chambres, de boire, de fumer, et de faire l’amour après vingt heures. Il signe le chèque, l'employée remplit toute seule !
Client / (Il fait le chèque) Bon, ben, tant pis. Euh.. Pour ma valise ?
Réceptionniste / C'est pas marqué "bonniche" ! C'est au cinquième. L'ascenseur est en panne. Alors, le provincial, y s'démerde !
Le client va prendre possession de sa chambre. L'employée parle tout seul.
Réceptionniste / Et l’pourboire ? Même pas un pourboire ! On accueille les clients, et voilà la récompense ! Radin ! Y'a des jours, j'en ai ras l'bol.
LA LOTERIE (JP Mourice / 3 m)
Un homme, une femme
Un couple, dans un lit. Elle, lit un magazine.
Elle / Chéri ? Je voudrais te demander. Qu’est-ce que tu ferais si tu gagnais un milliard ?
Lui / D’abord … Chérie... Je commencerai par m’asseoir.
Elle / Moi aussi ! Et après ?
Lui / J’irai au restaurant.
Elle / Moi aussi ! Et je prendrai... Du caviar !
Lui / Du caviar... Avec des frites ! ... Des rillettes, ... Un steak bien cuit ! Du Bordeaux, un fromage, du café, de la moutarde, et un baba au rhum !
Elle / Et après ?
Lui / J’irai au restaurant tous les jours.
Elle / Comme ça, je ne ferai plus la cuisine.
Lui / Tant mieux !
Elle / Pourquoi ? Tu l'aimes pas, ma cuisine ?
Lui / Si. .. Euh. Tiens, je t'offrirai une cuisinière !
Elle / Ouais ! Et elle aura intérêt à travailler, la fainéante ! Sinon, c’est pas les cuisinières qui manquent !
Lui / Comme ça, tu pourras profiter du canapé. On regardera le journal. .. Avec une télé en relief !
Elle/ Ensuite, j’irai à mon travail ; je dirai merde à mon chef, je rachèterai la boîte et j’irai plus du tout.
Lui / Et moi, du travail, j’irai même plus en chercher, mais j’embaucherai un jardinier pour le parc.
Elle / 200 hectares !
Lui / Et le jardinier aura intérêt à être à l’heure ! Sinon, dehors !
Elle / Et après, je changerai le buffet !
Lui / Tu l’aimes pas, le buffet ?
Elle / Je peux pu l’voir.
Lui / T'as raison. C’est pas les buffets qui manquent !
Elle / Et je changerai le buffet, le salon, la chambre, les rideaux ! La maison !
Lui / Les ampoules !
Elle / On se paiera des ampoules 2000 watts !
Lui / L'éclairage, à fond !
Elle / Trois cents abat-jour !
Lui / On changera tout ! La tondeuse, la chaudière, la toiture ! La télé ! Et les nains de jardin ! Ils sont trop vieux. J’en achèterai des jeunes.
Elle / Ils auront une nourrice !
Lui / Blanche-Neige.
Elle / Et je ferai du sport, de la Thalasso !
Lui / Tant mieux ! Et moi aussi, je ferai du sport ! Du sport assis ! De la F1.
Elle / Ça va pas ! On aura un F 12.
Lui / Avec vingt garages !
Elle / J’aurai une maison à la montagne, une villa au bord de la mer, et je ne prendrai plus d’essence pour la bagnole.
Lui / Ah bon, pourquoi ?
Elle / J’aurai un hélicoptère, patate ! Avec un chauffeur...
Lui / Drucker ! (Ou autre)
Elle / Et en plus, je ferai du vélo de course, d'appartement, puis piscine, dans la salle de bains ! Et on aura un chat de race.
Lui / Un setter !
Elle / La femme de ménage se débrouillera avec les poils.
Lui / Ça l'occupera, la feignasse...
Elle / J’aurai plein de nouvelles robes. Je m'habillerai classe.
Lui / Tant mieux !
Elle / Pourquoi? Je suis mal habillée ?
Lui / Si.... Euh... Tiens, je t'achèterai un magasin de robes.
Elle / Je me ferai refaire ! Tout l’étalage ! Les seins ! les ongles ! les fesses !
Lui / Tant mieux !
Elle/ Pourquoi ? Tu l'aimes pas, mon physique ?
Lui / Euh... Et moi aussi, je me ferai refaire. Les pieds ! Parce que c'est important, les pieds. Les deux ! Tout le reste, c'est impeccable.
Elle / J’aurai plus besoin de me mettre sous une lampe hallucinogène pour bronzer. Et je changerai de couleur ! Rouge !
Lui / Tu vas changer de couleur ?
Elle / Les cheveux ! Et j’irai chez le coiffeur tous les jours !
Lui / On fera des voyages. Dans les palaces ! En Chine ! En Australie !
Elle / A Dunkerque ! Chez ma mère.
Lui / Un jour !
Elle / Pourquoi ? Tu l'aimes pas ma mère ?
Lui / Je t'en achète... Euh... On s'invitera partout !
Elle / Et moi, j'irai tous les jours au Casino !
Lui / Au Casino ? Mais t'es folle ? Tu joueras tous nos sous au Casino ?
Elle / Mais non, abruti ! J'irai faire les courses !
LES CHANDELIERS (JP Mourice / Extrait de « l'ange de dix heures douze») 6 m 15
2 hommes
Un commissaire interroge un voleur
Commissaire / Les chandeliers, tu les as empruntés ?
Voleur / Je peux pas dire le contraire, ce serait pas honnête, monsieur le commissaire. En plus, se promener avec des chandeliers, même la nuit, ça ferait pas sérieux.
Commissaire / Donc, tu ne contestes pas les faits ?
Voleur / Je ne nie rien du tout, monsieur le commissaire. Parce que je suis un voleur, ça c'est vrai, mais menteur, jamais ! D'ailleurs, c'est un péché.
Commissaire / D'accord. Tu es voleur, et pas un petit ! Surtout l'argenterie. Tu dois bien t'amuser quand faut tout astiquer.
Voleur / Avec du vinaigre, c'est efficace. Monsieur le commissaire, vous devriez essayer.
Commissaire / Je te conseille de ne pas jouer au plus fin avec moi. Donc, Paul Bondu, dit la pince Monseigneur, c'est bien toi. Tu te reconnais ?
Voleur / Monsieur le commissaire, je volais avant d'apprendre à marcher. A six mois, je chipais déjà. Tout ça, c'est à cause de l'église, j'ai été conditionné. Mes parents m'ont appelé Paul, comme le grand, l'apôtre. Fallait toujours aller à la messe. Remarquez, j'aimais bien. Toutes ces peintures, ces vases, l'argenterie... Et monsieur le curé avec ses habits du dimanche... Seulement, ces fringues, c'est difficile à fourguer. Moi, ce qui m'intéressait surtout, c'était la vaisselle. Oui, monsieur le commissaire, c'est un peu grâce au bon Dieu si j'ai commencé à voler. Comme qui dirait, j'ai la vocation.
Commissaire / Une vocation ! Écoute, Saint - Paul. Tu te fiches de moi. Tu es un voleur, un gangster, peut-être le pire de tous.
Voleur / Ah, monsieur le commissaire, je veux bien l'admettre, je ne suis pas un saint. Mais attention ! Jamais d'objets sacrés ! C'est comme les troncs. Pas une fois, je n'ai pillé un tronc. Au contraire, j'y mettais toujours une petite pièce.
Commissaire / Et ces chandeliers ?
Voleur / Les chandeliers, c'est pas pareil. D'abord, Jésus, il a jamais eu de chandeliers.
Commissaire / Je vois. C'est tout à ton honneur.
Voleur / C'est que j'ai une conscience, monsieur le commissaire. J'allais à la messe deux fois par semaine.
Commissaire / Si je te suis, normalement, tu aurais dû être curé, pape peut-être ?
Voleur / Monsieur le commissaire, faut pas se moquer. En plus, je n'ai rien pris au Vatican.
Commissaire / Parce que le Vatican aussi, t'as essayé de le cambrioler ?
Voleur / Le Vatican, cela aurait été comme qui dirait, une consécration. C'est tellement beau, surtout les plafonds. Et puis, c'est bien surveillé. La seule chose que j'ai pris à Rome, c'est des photos.
Commissaire / D'accord, tu as été touché par la grâce.
Voleur / Mais si vous voulez, je pourrai travailler ! Tiens, sacristain ! Ça paye pas dur mais ça me remettrait dans le circuit. En fait, c'est à cause de mon enfance. Vous saviez que pendant trois ans, j'ai été enfant de chœur.
Commissaire / Moi aussi, ça alors ! Tu faisais les baptêmes ?
Voleur / Baptêmes, mariages, communions. Même les enterrements, j'étais doué.
Commissaire / Comme moi.
Voleur / Vous aussi, monsieur le commissaire ?
Commissaire / J'aurais eu les clefs, j'aurais pu remplacer le curé. Et puis j'aimais bien les chansons.
Voleur / Les chansons... vous voulez dire, les cantiques ?
Commissaire / Je m'en souviens encore : Plus près de toi, mon Dieu... Plus près de toi.
Voleur / C'est le mot de ma foi.
Commissaire / Plus près de toi.
Voleur / Dans le jour où l'épreuve
Commissaire / Euh... Bon... Tu passeras au tribunal. En attendant celui du Jugement dernier...
Voleur / C'est facile de dire cela, monsieur le commissaire. Moi, je ne sais pas si je pourrais m'y retrouver, mais j'ai espoir. Parce que, là haut, il voit tout, et il sait tout, lui. C'est pas comme vous, monsieur le commissaire.
Commissaire / Tu me fais la morale ? Ce serait moi le méchant ?
Voleur / Ah ça non, le méchant, c'est moi ; faut que ce soit bien clair !
Commissaire / Quand tu étais enfant de chœur, tu as dû en profiter
Voleur / Jamais pendant le service, monsieur le commissaire. Mais un jour, j'ai tenu dans mes mains un chandelier, et je l'ai emporté.
Commissaire / Une inspiration, quoi.
Voleur / C'est le mot, j'ai été inspiré. Comme si qu’on m’avait soufflé.
Commissaire / Justement, tu as été très inspiré : cinq cathédrales, cent vingt - sept églises, trois couvents, cinquante -quatre presbytères...
Voleur / J'ai toujours eu un faible pour les presbytères. Au fait, est-ce que l'on vous a dit que c'est grâce à moi si on a déterré Adélaïde ?
Commissaire / Adélaïde ?
Voleur / La grosse qu'ils l'avaient appelée.
Commissaire / Adélaïde ? Un meurtre ?
Voleur / Une cloche, monsieur le commissaire. On l'avait enterrée pendant la révolution. Toutes les cloches ont un prénom, comme vous monsieur le commissaire. Adélaïde, c'est comme si je l'avais ressuscitée.
Commissaire / T'as volé une cloche ?
Voleur / Trop lourd. Je l'ai laissée sur place.
Commissaire / Tu ne l'as dit à personne ?
Voleur / Non, monsieur le commissaire. Parce que je suis peut-être un voleur, mais je suis modeste.
Commissaire / Tu veux peut-être que je te donne mon absolution ?
Voleur / Monsieur, le commissaire...
Commissaire / Ok ! On oublie la cloche, mais tu as également été inspiré par une basilique, vingt cinq temples protestants, deux bouddhistes…
Voleur / Les bouddhistes, c'est à la mode. Ça paye bien, le bouddhiste.
Commissaire / Quatre monastères, trente trois chapelles, deux évêchés... Y'en a assez pour te faire coffrer pour l'éternité.
Voleur / Alors là, je ne peux que vous donner raison, monsieur le commissaire. Des comme moi, faut les emprisonner. Comme ça, je ne serai pas tenté.
Commissaire / Quand tu seras entre quatre murs, tu auras tout le temps pour te repentir.
Voleur / Monsieur le commissaire, si vous saviez comment j'étais travaillé par le remord. Comme lorsque l'on prend une cuite, c'est le lendemain qu'on regrette. Je me sentais bien qu'après.
Commissaire / Après quoi ?
Voleur / Après m'être confessé. Une fois même, je me suis confessé dans l'église que j'avais visitée la veille. Le curé n'était pas content mais il m'a tout pardonné.
Commissaire / Non, mais je rêve. Tu aurais pu tuer quelqu'un !
Voleur / Tu ne tueras point ! Non, je serai parti en courant. En plus, un curé, en soutane, ça court pas vite. Moi, je suis contre les pantalons pour les curés, et vous, monsieur le commissaire, c'est quoi votre position ?
Commissaire / Stop ! On revient à nos moutons ! Ta détention, je vais te la faire monacale, au pain sec.
Voleur / Vous avez raison, monsieur le commissaire. Parce que des gens comme moi, faut s'en protéger.
Commissaire- Ne t'inquiètes pas, on va t'enfermer.
Voleur / Ah, j'oubliais ! Le lustre l'année dernière.
Commissaire / Le lustre ? Quel lustre ?
Voleur- Mais si, l'an dernier, le curé qui avait eu un malaise, à Saint - Jean, c'était moi ?
Commissaire / Moi quoi ?
Voleur / Les cloches ! J'ai sonné les cloches. Quand j'ai vu monsieur le curé par terre.. Faut dire aussi qu'ils bossent comme des malades. Alors j'ai sonné les cloches pour avertir. J'ai tout laissé. Pourtant avec ce lustre, j'aurais pu prendre ma retraite.
Commissaire / Les cloches qui sonnaient toutes seules... Les gens ont crié au miracle ?
Voleur / Le miracle, c'était moi.
Commissaire / Ça alors ! Ce sera dans le rapport. Sans toi, il y serait resté.
Voleur / Vous voyez, j'ai des bons côtés.
Commissaire / Tu sauves les curés, tu déterres Adélaïde, tu voles pas les ciboires, tu sonnes les cloches, ça change tout.
Voleur / Je n'irai pas en prison ?
Commissaire / Si. Non. Enfin, peut-être...
Voleur / Mais j'irai ? Rassurez-moi. Vous me faîtes peur, monsieur le commissaire.
Commissaire / Enfin.... Je crois...
Voleur / C'est pas sûr ? Je peux replonger ! Monsieur le commissaire Je veux qu'on me mette en cage. S’il vous plaît ? Libre, je pourrai cambrioler la Bretagne. Là-bas, y'a de quoi s'occuper.
Commissaire / Ce n'est pas moi qui juge mais t''as sauvé le curé, ça va manifester pour te libérer. Des processions interminables... On va passer pour quoi, nous ?
Voleur / Mais si. Monsieur le commissaire, je suis une saloperie !
Commissaire / On t'écrira.
Voleur / Des promesses... Après, j'aurai jamais de nouvelles.
Commissaire / Mais si. Mais y'a des faits nouveaux... les cloches... le curé...
Voleur / Faut pas me faire Confiance ! J'ai tout avoué.
Commissaire / Suffit pas d'avouer. Ce serait trop simple. Il faut que j'interroge au dessus.
Voleur / Le Bon Dieu.
Commissaire / Le juge, le directeur…
Voleur- Au fait, monsieur le commissaire. C'est à vous ça.
Commissaire / Ma médaille de Saint - Christophe ! Il m'a volé ma médaille !
Voleur / Pardon, monsieur le commissaire. Mais vous voyez bien que je suis mal intentionné. D'abord, c'est du toc.
Commissaire / Je l'ai achetée une fortune ?
Voleur / Vous savez, monsieur le commissaire... les commerçants...
Commissaire / Mon Saint - Christophe.
Voleur / Vous avez raison de la porter, monsieur le commissaire. Comme disait ma maman : "Avec un Saint - Christophe autour du cou, on peut aller partout !"
Commissaire / Merci. Mais vraie ou fausse, pour moi, c'est pareil. Maintenant, débarrasse-moi le plancher.
Voleur / Mais monsieur le commissaire. Je viens de vous voler !
Commissaire / Fous-moi le camp !
Voleur / Vous pouvez pas me faire ça. Faut m'enfermer !
Commissaire / Du calme ! Je veux bien, mais juste une nuit... et si ça se passe bien, peut-être que tu pourras rester.
Voleur / C'est vrai, monsieur le commissaire ? C'est la vérité ?
Commissaire / Est-ce que j'ai l'air de raconter des salades ?
Voleur / Vous êtes trop bon monsieur le commissaire. Parce que, tel que je me connais, je serais retourné tout de suite dans une église et puis là, j'aurais pu tout embarquer. (Il se met à genoux) Vous verrez, ça me fera du bien. Comme si j'étais dans un monastère. A l'eau et au pain sec. Ah, mon Dieu... merci.
Noir (musique d'église) (Éventuellement une auréole au dessus de la tête du voleur)
AERATOR (JP Mourice) 3 m 15
Un homme, une femme
Introduction musicale (genre musique Superman)
Un homme (costume en super héro) arrive sur scène en courant sur la scène dans tous les sens. Il parle au public (essoufflé). Les personnages sont sur-joués.
Aérator / Bonjour les amis. Je suis Z'Aérator ! Le super héro ! Tellement je vais vite, je fais des courants d’air (Il court puis,il s’arrête) Je suis un super héro. (Il repart pour un tour) Oh mais j’entends une femme commune qui vient dans ma direction. Je m'en vais la séduire avec mes supers pouvoirs.
Ginette / (Elle arrive sur scène avec un tablier de ménagère en courant. Elle porte des sacs) Salut t'à toi ! Je m’appelle Ginette.
Aérator / Salut Ginette ! My name is … Aérator !
Ginette / Tu es un super Héro ! Et tu as des super pouvoirs ! Et tu fais quoi ?
Aérator / Je cours. (Il court sur la scène) J’ai plusieurs vitesses. Première ! Deuxième ! Marche arrière ! Je peux faire beaucoup de vent. Je provoque des tempêtes. J’aère la planète !
Ginette / Tu fais ventilateur ?
Aérator / Je m’appelle ... Aérator, et l’été, je me fais des couilles en or.
Ginette / Ça alors ! Tu as un autre super pouvoir ?
Aérator / Oui. Je suis le plus rapide ! En tout ! Seulement, y’a des gens qui sont jaloux de mes super pouvoirs. Je peux réfléchir à toute vitesse. Vas-y ! Pose moi une question !
Ginette / 2857 et 22 ?
Aérator / Je sais pas !
Ginette / Comment tu sais pas ? Mais tu m’as dit que tu pouvais réfléchir à toute vitesse. Et tu sais pas combien font 2857 et 22 ?
Aérator / Exact ! Mais quand je sais pas, je le sais tout de suite… Super héro !
Ginette / C’est impressionnant.
Aérator / J’imite aussi à la perfection le cri du coq !
Ginette / Le cri du coq ! Alors là, t’es fort !
Aérator / (Il se prépare puis fait le cri du coq) Cocorico ! ... En général, je le fais jamais à la campagne. Trop risqué ! Ça excite les poules
Ginette / Et la vache ? Tu sais faire la vache ?
Aérator / Non, mais je peux reconnaître quelqu’un que je connais dans le noir. Vas-y, bande moi les yeux pour voir ! (Ginette lui bande les yeux)
Aérator / Tu peux serrer, même pas mal !
Ginette / Tu vois rien ?
Aérator / Non ! Attention ! Je vais essayer de te reconnaître sans te voir. (Il la touche) C’est toi !
Ginette / Tu m’as reconnue en moins de deux ! Mais comment tu fais ?
Aérator / C’est un don ! Tiens ! Rien qu’avec ma concentration cérébrale, je peux faire cuire un kilo de nouilles.
Ginette / Tu fais aussi chauffage central ?
Aérator / Je fais que les nouilles, mais je mets une heure.
Ginette / Moi, je mets cinq minutes.
Aérator / Mais comment fais tu, Ginette ? Tu as aussi un super pouvoir ?
Ginette / J’ai même pas besoin de bouger. Et je le fais sans la participation du cerveau !
Aérator / C’est prodigieux. Je ne serai donc pas le seul sur cette planète à être un surhomme. Il y aurait aussi une surfemme. Mais quel est ton secret ?
Ginette / Une casserole, de l’eau, du gaz, et une allumette.
Aérator / Incroyable !
Ginette / Super Ginette ! (Elle lève les bras pour saluer, puis part à toute vitesse en tournant sur la scène, et va dans les coulisses)
Aérator / (Il lui court après, puis s'arrête et parle au public) Et en plus, elle court super-vite !)
Musique genre Superman
LES POUSSETTES (JP Mourice / 3 m)
Deux femmes
Deux mères de famille après un accrochage de poussettes
Femme 1 / Et voilà ! Madame m'a rentré dedans avec sa charrette ! Elle est bourrée ou elle a eu son permis dans une pochette surprise ?
Femme 2 / Qu'est-ce qu'elle a la mère porteuse ? Elle se prend pour une ambulance ?
Femme 1 / On peut plus sortir ses gosses sans tomber sur un danger d'la route !
Femme 2 / Écrase ! Quand on balade son mioche, on court pas comme une cinglée !
Femme 1 / La cinglée, elle roule pas les mécaniques pour aguicher les piétons !
Femme 2 / J'aguiche ! C'est pas d'ma faute si t'es roulée comme un tracteur !
Femme 1 / En plus, elle venait de gauche !
Femme 2 / T'es d'la police ? Je viens d'où j’veux !
Femme 1 / T'as qu'à y r'tourner ! Dans ton garage !
Femme 2 / Ça roule, ça n'a même pas les moyens de se payer une poussette potable !
Femme 1 / Tu y'es, toi, potable ? Avec ta charrette en promo ! Tu r'viens d'la maternité ou d'une brocante ?
Femme 2 / Ton engin, c'est comme toi, il est bon pour la ferraille !
Femme 1 / T'as vu ton épave ? Tu devrais acheter une caisse à un cul-de-jatte ! Le gosse aurait moins honte !
Femme 2 / T'as qu'à piquer un caddie ! Avec les grilles, ça habituera le môme pour plus tard. Vu l'éducation d'sa mère, il est bien parti pour finir en taule..
Femme 1 / Écoutez moi la prétentieuse ! J'ai peut-être pas l'éducation de madame mais que madame veuille se donner la peine de comprendre que je l'emmerde !
Femme 2 / La bave du crapaud n'atteint pas les genoux de la cuisse des grenouilles !
Femme 1 / Oh la crâneuse ! Avec son têtard, madame se prend pour un véhicule prioritaire.
Femme 2 / En plus, ma peinture en a un coup.
Femme 1 / C'est dommage que t'en as pas eu un coup dans la tronche ! Ça t'aurait arrangé le physique !
Femme 2 / L'Schumarer (Ou autre) en réclame, il commence à me chauffer le radiateur !
Femme 1 / Et toi, tu me gonfles la chambre à air. On va pas faire un constat ! Si ça s'trouve, tu sais pas écrire.
Femme 2 / Dans cinq minutes, tu vas envoyer des cartes postales de l'hôpital !
Femme 1 / Madame a les pétoches. Elle va s'faire sauter son bonus !
Femme 2 / Va t'faire sauter l'bonus toi-même ! En plus, ta caisse a une fuite ! Y'a le môme qui vidange, faudrait que madame jette un œil.
Femme 1 / Ma parole, elle insulte mon gosse ! Dégage ou je te fais avaler sa tétine !
Femme 2 / Je peux pas, madame bouchonne.
Femme 1 / Je bouchonne ! En tout cas, je refoule pas du goulot !
Femme 2 / Et toi ! A l'alcootest, t'aurais dix sur dix.
Femme 1 / Moi, je bois pas quand je fais les courses. J'ai une famille, moi.
Femme 2 / Tu vas voir le créneau. Et hop, marche arrière !
Femme 1 / Oh la manœuvre ! Alors, mémère, t'accouches ?
Femme 2 / Si madame est trop grosse, faut app'ler un bulldozer !
Femme 1 / Range ta poubelle que j'passe !
Femme 2 / Patate ! Quand on sait pas conduire, on prend la pilule !
ACHAT D’UN TIMBRE (JP Mourice / 4 m 30)
Un homme ou. Un homme ou une femme, ou deux femmes
Client / Je voudrai un timbre !
Employé / D'abord, on commence par dire bonjour.
Client / Euh. Oh. Bonjour. Je voudrai un timbre.
Employé / Pardon ?
Client / Oh oui. Pardon monsieur. Euh... Bonjour monsieur. Auriez-vous l’amabilité de bien vouloir me vendre un timbre, s’il vous plaît ? ... Monsieur.
Employé / Vous ne voulez pas une assurance vie ?
Client / Merci monsieur. C’est très sympathique de votre part mais je suis venu pour un timbre.
Employé / Je sais mais je vous dis ça, c’est parce qu’en ce moment, si vous prenez une assurance vie, le timbre est offert.
Client / Bien monsieur. Et si je prends un timbre, l’assurance est offerte ?
Employé / Ah non ! Mais vous voulez peut être un plan retraite ? …Vous avez un compte ?
Client / Ben non. Mais moi. Euh.. ah oui. Bonjour monsieur... Ce qui me plairait surtout, c’est un timbre, vous savez, un petit bout de papier d’environ 2 centimètres sur 1, les trucs qu’on colle en haut à droite de l’enveloppe.
Employé / Vous n'êtes pas allé à la boucherie ? Il en vend aussi. ... Mais faut prendre un bifteck.
Client / Le boucher ! C'est idiot, pour acheter un timbre, j'y pense jamais.
Employé / Donc vous voulez un timbre. Un timbre courant ou un timbre de collection ? C’est le même prix mais on en a plein des timbres de collection. Ça fait plaisir aux gens et puis, ça distrait les facteurs.
Client / Ben... je sais pas. Un timbre normal, pour mettre sur une enveloppe.
Employé / Vous ne voulez pas un carnet de timbres ?
Client / J'ai juste besoin d’un seul timbre. Euh... S'il vous plaît, monsieur.
Employé / Je vous explique : Si vous achetez dix timbres, ça vous évite de revenir dix fois de suite. Si vous envoyez une lettre à la fois. Je dis ça, moi, c'est pour vous faire gagner du temps.
Client / Ne vous inquiétez pas, j’ai pris ma journée. Dès que j’ai mon timbre, je vais pas traîner.
Employé / Pardon ?
Client / Excusez-moi ? Je voulais plaisanter. Mais si monsieur...
Employé / Donc un timbre … Vous ne voulez pas une enveloppe pré-timbrée ? Pour le timbre c’est le même prix sauf que vous payez l’enveloppe ? On a de très belles enveloppes.
Client / Eux... Je ne voudrais pas vous faire votre temps, monsieur.
Employé / On est là pour ça.
Client / Mais vous comprenez, j’ai déjà fait mon enveloppe avec l’adresse écrite dessus. En plus, monsieur, vous allez rire. J’ai des dizaines d’enveloppes vierges. Je ne vais pas les jeter pour en acheter d’autres.
Employé / D'accord... Alors un timbre … C’est un courrier pour affaires, pour des amis, un courrier familial ou un courrier pour dire qu'on a rien à dire ?
Client / Pourquoi c’est pas le même prix ?
Employé / Si mais nous avons des cartes personnalisées : Par exemple, la plus connue, c’est pour le Nouvel An, c’est marqué «Bonne année», mais nous en avons aussi pour Pâques, la Saint Valentin, la Toussaint, les anniversaires … On en a même qui font de la musique. Par exemple, la Marseillaise pour le 14 Juillet ou la danse des canards pour la fête de votre grand-mère.
Client / C'est gentil mais elle est morte
Employé / C'est pas grave. On en a une avec la marche funèbre. Vous mettez juste votre nom à la fin et vous ne vous embêtez plus à écrire. Ça vous fait gagner un temps fou.
Client / Ça, c'est gentil, monsieur, mais vous allez rire, mais j’aime bien écrire … En plus, j’écris à la main. Avec un stylo. Vous vous rendez compte ?
Employé / Mais vous n’avez pas à vous excuser ! Ce n’est pas de votre faute ! Alors … Un timbre … Lettre rapide ou pas rapide ? Y’a pas beaucoup de différence mais en rapide, elle arrive plus vite... Un jour ou deux semaines, ça dépend....
Client / Vous savez, moi, monsieur.. Du moment qu’elle ne met pas six mois, je ne suis pas à un jour prêt.
Employé / Envoi économique. Bien .. En recommandé ? Avec accusé de réception. Vous voulez un suivi personnalisé ? Par exemple, vous savez à la minute près où votre lettre se trouve et quand votre correspond la reçoit on vous écrit pour vous dire qu’elle est arrivée chez lui.
Client / Ah ! Parce qu’ils le disent pas à la télé ?
Employé / Merci pour vos réflexions mais je travaille moi monsieur .. Et puis, dépêchez, y'a des gens qui attendent. ... Vous voulez assurer le contenu ?
Client / Pour ce que je mets dedans, ça va pas faire un best-seller. Moi, ce que j’aimerais bien avoir un jour, c’est rien qu’un timbre pour mettre sur une enveloppe avec du papier et des mots dessus.
Employé / Je me doute bien que vous n'envoyez pas des enveloppes vides, mais moi, ce que je dis, c’est pour votre bien…Parce que, au cas où il y aurait un événement majeur. Imaginons que la lettre se perde en route ; l’assurance ça marche, sauf en cas de guerre, d’inondations ou de grève ; là c’est pas notre faute...
Client / Merci monsieur, mais le timbre, c'est juste pour dire que je vais bien… Enfin pour l’instant … mais dîtes-moi, des timbres, vous en avez ? C’est sûr ?
Employé / Calmez-vous monsieur… C’est un service public ici… Nous ne sommes pas des chiens !
Client / Parce que même un timbre qui colle mal, je pourrai le lécher moi-même et le coller sur l’enveloppe. Vous ne vendez pas de la bière des fois ?
Employé / Bien... Alors nous disons … un timbre … Vous payez par chèque ?
Client / Oui. Mais c’est idiot, mais je n’ai pas d’argent sur moi. Pourquoi, on peut pas ?
Employé / Vous avez une pièce d’identité ?
Client / Non ? Mais pour un timbre c’est pas grave.
Employé / Désolé ! Je ne peux pas accepter. C’est le règlement !
Client / C'est juste pour un timbre ? S'il vous plaît, monsieur. Ça va pas être l’escroquerie du siècle !
Employé / Attention à la corruption de fonctionnaire ! C’est pas marqué pigeon là. Si tout le monde faisait comme vous … Non monsieur, n’insistez pas ! … Suivant !
Client / Bon. Ben alors, tant pis. Je vais prendre une assurance vie.
Employé / Pas de problème ! Votre adresse ? On vous enverra le contrat. Vous n’aurez qu’à nous envoyer votre chèque par la Poste.
Client / Formidable ! Dans ce cas, faut être prévoyant. Je vais encore avoir besoin d’un timbre. Dîtes-moi, c’est possible ?
LES BLONDES / COMMENT TROUVER L’HOMME IDEAL
(JP Mourice : 2 m 30)
Deux femmes
Deux blondes arrivent sur une musique genre strip-tease
Pamela / Bonsoir Sandy
Sandy / Bonsoir Pamela
Pamela / Ce soir.. Pour toutes celles qui n’auraient pas trouvé l’âme sœur.
Sandy / Je vais vous présenter mon frère.
Pamela / Arrête Sandy ! Les femmes sont là pour entendre nos conseils. Ce soir, nous allons chercher l’homme idéal. Et d’abord, une question : l’homme idéal existe-t-il ?
Sandy / Oui, mais faut pas être difficile.
Pamela / Ça c'est sûr. L'homme idéal, c'est comme le Yeti ; tout le monde en parle, personne l'a vu.
Sandy / Mais ? Pamela ? L'homme idéal, il a des poils ?
Pamela / Non Sandy. J'explique, le Yeti, c'est une image.
Sandy / Tant mieux. Parce faudrait tout l'temps passer l'aspirateur, et puis si faut habiter dans les Alpes, je sais pas faire du ski.
Pamela / D'abord, il faut bien savoir ce que l'on veut. Parce que chacune a son homme idéal.
Sandy / Mais pourquoi Pamela ?
Pamela / Sinon, on aurait toutes le même.
Sandy / Ah ben oui. Et après, y s'rait mort.
Pamela / Forcément ! Toutes dessus...
Sandy / Donc, l'homme idéal, c'est d'abord un homme.
Pamela / Oui Sandy. Mais pas n'importe quoi. Ça dépend si on veut du manuel ou de l'intellectuel.
Sandy / Mais Pamela ? C'est quoi, un l'intellectuel ?
Pamela / C'est un homme que tu comprends pas. Le manuel, il te fait le jardin, et l'intellectuel, il te fait la cour
Sandy / Il balaie la cour ?
Pamela / Non. mais si tu veux un intellectuel, tu fais les bibliothèques.
Sandy / Pour trouver un homme, faut savoir lire ?
Pamela / Non ! Suffit d’aller dans le bon rayon et de prendre un air intelligent. Mais pas trop, ça les fait fuir. Par exemple, au rayon grands romanciers, on trouve..
Sandy / Du romantique.
Pamela / Au rayon philosophie.
Sandy / Du vieux avec du pognon.
Pamela / Au rayon «Bande dessinée»
Sandy / Du jeune sans pognon.
Pamela / Et n’oubliez pas le proverbe : un homme qui lit …
Sandy / Guili guili !
Pamela / Il n’y a pas non plus que la lecture.
Sandy / Ah oui, parce que si je veux un sportif, je vais où ?
Pamela / Pour les sportifs, allez au foot.
Sandy / Mais, Pamela ? Où ça au foot ?
Pamela / Dans les vestiaires.
Sandy / Et si je veux un supporter ?
Pamela / On a dit un homme.
Sandy / Un CRS ?
Pamela / Faîtes les manifs.
Sandy / Un juge ?
Pamela / Attaquez une banque.
Sandy / Un docteur ?
Pamela / Tombez malade.
Sandy / Un éboueur ?
Pamela / Mettez vous au bord de la route.
Sandy / Si par contre, que ce serait l’inverse, que des hommes, ils demandent une femme exceptionnelle, belle, jeune, et sympathique, comment qu’ils «peuveraient» faire pour la trouver, la femme idéale ?
Pamela / Ils «peuveraient pas».
Sandy / Mais pourquoi, Pamela ?
Pamela / On est déjà prises !
Départ sur la musique de la marche nuptiale
LA TATANE A CENDRILLON (JP Mourice / 3 m 30)
Deux femmes
Blanche Neige et Cendrillon se rencontrent. Cendrillon a la gueule de bois
Blanche Neige / Ça alors ! Cendrillon ! Mais dis donc t'en fais une tête ! T'as changé de maquillage ?
Cendrillon / Parle moins fort ! Ça me résonne dans le crâne.
Blanche Neige / Ah bon ? Qu'est-ce que t'avais hier soir, la migraine ?
Cendrillon / Au contraire ! J'ai rencontré quelqu'un. Pour une fois que j'en trouve un. Je t'dis pas. Parce que tu me connais, je suis timide.
Blanche Neige / Je sais. Pour s'encourager, faut se doper.
Cendrillon / Surtout quand on voit la tête de certains.... (Regards appuyés dans la salle)
Blanche Neige / Un p'tit verre ça va ; trois verres, bonjour les p'tits gars ! Mais dis-moi, t'en as ramené un chez toi ?
Cendrillon / C'est plutôt lui qui m'a ramené.
Blanche Neige / Et alors ?
Cendrillon / Je m'en rappelle plus !
Blanche Neige / Tu sais même pas la tête qu'il avait ?
Cendrillon / Rien !
Blanche Neige / Et tu sais pas si.....
Cendrillon / Impossible de me rappeler. Je sais qu'à un moment, j'ai dit : "Oh chéri... Oui. !!!"
Blanche Neige / Et après ?
Cendrillon / Tout ce que je sais, c'est que ce matin, je me suis réveillée dans le coffre à linge, avec ça ! (Elle montre une chaussure énorme)
Blanche Neige / Il est passé où, celui qu'était dans la godasse ?
Cendrillon / Disparu ! Même pas un mot. C'est à se demander si j'ai pas rêvé.
Blanche Neige / En tout cas, c'est un costaud. C'est au moins du quarante sept ! J'imagine le reste...
Cendrillon / Seulement, y'a un problème ? Ce matin, j'ai vomi.
Blanche Neige / L'alcool ?
Cendrillon / Je crois que je suis enceinte.
Blanche Neige / C'est dans ta tête.
Cendrillon / Pour l'instant, c'est dans l'estomac.
Blanche Neige / Ça m'étonnerait. Aussi rapide.
Cendrillon / Tu rigoles ! Aujourd'hui, avec la médecine, t'es enceinte, tu peux accoucher au bout de deux jours. Faut faire gaffe !
Blanche Neige / Ah bon ?
Cendrillon / Alors, ça m'arrangerait de connaître le père. Remarque, je veux reconnaître l'enfant, mais pour le père, je vais avoir du mal.
Blanche Neige / T'as qu'à essayer avec ta godasse !
Cendrillon / Mais c'est pas con, ça. (Elle regarde dans toute la salle) Si ça s'trouve, il est là d'dans.
Blanche Neige / (Elle crie vers le public) T'as vu c'que t'as fait à ma copine ! Montre toi si t'es un homme !
Cendrillon / (Elle montre la chaussure) C'est à qui ?
Blanche Neige / J'espère que vous avez changé de chaussettes !
Cendrillon / Faut pas rêver. (Elles vont dans le public et interrogent les hommes)
Les deux / (Improvisé) C'est pas à vous ? ... Vous étiez où hier soir ? Non, pas celui-là... Le minet là-bas.... C'est pas ça.... Celui-là ? .. Non... Trop vieux.. Remarque, des fois, y'a des vieux.. Tiens ! Et l'autre, avec son petit regard vicieux... etc...
Cendrillon / Oh ça va mal. Je sens que...
Blanche Neige / Non ! Tu vas pas accoucher en direct ?
Cendrillon / Je crois bien que si. (Elle enlève une de ses chaussures) Passe-moi la boîte. (Blanche Neige lui apporte une boîte)
Blanche Neige / Mais comment qu'on fait pour accoucher ?
Cendrillon / T'inquiètes ! J'ai vu ça à la télé. Les enfants, regardez pas ! Tu prends une chaussure femelle. Tu prends une chaussure homme. Tu mets tout dans une boîte et après tu remues.
Elle met les deux chaussures dans la boîte après avoir d'abord montré au public qu'elle était vide.
Blanche Neige / Qu'est-ce qui se passe ?
Cendrillon / Oh oui..
Blanche-neige / Ça va ?
Cendrillon / Oh oui.. (Elle regarde dans la boîte). Ah, maintenant, ils sont calmés. Y'a le mec qui dort.
Blanche Neige / Et alors ?
Cendrillon / Et alors, faut dire la formule magique, un peu de poudre de perlin pinpin, et après faut compter jusqu'à trois. Attention ! Abracadabra !
Blanche Neige / (Au public) Faut aider ma copine ! Et Un ! Et deux ! Et Trois !
Cendrillon sort un chapelet de petites chaussures bébé qui étaient cachées dans la grosse chaussure d'homme de la boîte.
Blanche-Neige / Bravo ! Qu'est-ce qu'ils ressemblent à leur père !
Cendrillon / Personne veut adopter les enfants.
Blanche Neige / Et la mère avec !
Cendrillon / Dégonflés ! Bon. Viens Cendrillon. Faut qu'on aille à la DASS avant que ça ferme.
LE MENAGE PAR LES HOMMES (JP Mourice / 3 m 40)
Deux hommes, une femme
Deux hommes, Claude et Guy, inventent des solutions radicales pour simplifier une fois pour toutes les tâches ménagères. Ils sont en train de balayer. Claude peut installer un cône de chantier.
Claude / Stop ! C'est pas comme ça. On ne pousse pas le balai !
Guy / On pousse pas ?
Claude / On tire le balai vers soi. Comme cela. Doucement… Tu effleures... Le balai à quarante cinq degrés du sol. (Il mesure avec un mètre) Vas-y. A toi !
Guy / Incroyable ! C'est facile comme tout. Et ma femme qui se plaint tout le temps ! Un peu plus, pour son Noël, j'achetais un aspirateur. ...
Claude / Tu te rends compte ! Aujourd’hui, un homme sur deux est obligé des faire des tâches ménagères !
Guy / A la veille de l’an 3000 ! Y’a encore des femmes qui nous emmerdent ! «Oui, tas pas fait la vaisselle !»
Claude / «C’est ni fait ni à faire !»
Guy / «C’est comme tout, faut que je repasse derrière»
Claude / C’est des réflexions qui vexent ! On est des hommes mais on est aussi des êtres humains.
Guy / On est sensible.
Claude / Alors que moi, je fais des trucs.
Guy / Qu’est-ce tu fais ?
Claude / J’allume le gaz.
Guy / Et t’as même pas de remerciement. C’est à te dégoûter de rendre service.
Claude / Plus t’es bon, plus t’es con.
Guy / Un homme bon, c’est un homme mort.
Claude / Le ménage, c’est pas compliqué. Normalement, une femme intelligente devrait y arriver toute seule.
Guy / Par exemple, mettre la table. T’as remarqué le temps qu’elles mettent pour mettre la table ?
Claude / Et trois fois par jour !
Guy / Et après ?
Claude / Faut que tu débarrasses !
Guy / A croire que ça les amuse !
Claude / Faut arrêter de bouffer dans des assiettes !
Guy / On devrait manger directement dans les casseroles !
Claude / Tu manges ta soupe, ta viande, tes frites, dans la casserole !
Guy / Pour le dessert, tu la retournes ! .. Et tu la lèches.
Claude / Qui ça ?
Guy / L'assiette !
Claude / Et pour les verres ?
Guy / Fini les verres !
Claude / Oh !
Guy / Faut boire à la bouteille !
Claude / Mais si t’es deux ?
Guy / Deux pailles !
Claude / Génial !
Guy / Et la table ?
Claude / Tu manges direct sur la gazinière. Comme ça, tu manges chaud. Et tu peux vendre ta table ! A la place, t’achètes un billard. Tu débarrasses la table, une fois pour toutes.
Guy / Et pour les poêles, les faitouts, les cocottes-minute ?
Claude / T’achètes un lave-vaisselle ? Une machine performante ! Ou tu demandes à ta femme ?
Guy / Si elle veut pas ?
Claude / T’en trouves une autre.
Guy / Une machine ?
Claude / Ou ta femme, ce qui coûte le moins cher.
Guy / Génial.
Claude / Ou bien, tu mets tout dans la baignoire, une fois par semaine. Comme ça, tu prends aussi ton bain.
Guy / T’économises.
Claude / Ou alors, tu prends un chien.
Guy / Mais les chiens, faut les dresser.
Claude / Et si t’aimes pas les bêtes, alors là, t'as pas le choix. Tu lui achètes un bouquet de pâquerettes tous les mois et tu demandes à ta femme.
Guy / T’as raison, on va pas s’emmerder avec un clebs.
Une femme entre très remontée..
Femme / Alors ? Qu'est-ce que tu fous ? Ça fait deux heures que j'attends que monsieur veuille bien se donner la peine de repasser le linge. Si tu n'te pointes pas dans les trois s'condes, je te préviens, tu va te trimballer à poil. Fainéant :!
Guy / Oui ?... Chérie. (à Claude) Tu vois avec les femmes, c'est toujours les hommes qui ont le dernier mot.. Oui, chérie ! J'arrive !
Ensuite, les deux hommes esquissent une danse avec les balais (ils se croisent au rythme d'un paso-doble)
ROBOTOR (JP Mourice / 3 m 30)
Deux hommes, une femme.
Une femme chez elle. Un représentant en robots sonne à la porte.
Femme / Qui c’est ?
Vendeur / C’est un représentant en articles ménagers ! Ouvrez, j’ai une affaire en or.
Femme / Chouette ! (Elle ouvre toute contente) Bonsoir … Messieurs …
Vendeur / Bonsoir chère madame. Je vous présente Robotor ! Mais vous pouvez l’appeler Totor.
Femme / Euh .. vous êtes muet monsieur Totor ?
Vendeur / Non madame. Robotor, c’est un robot. Un robot à tout faire. Il ne parle que sur commande.
Robot / (Il parle toujours d'une façon très hachée) Moi m'appeler Totor. Bon soir ma da me.
Femme / Un robot qui parle ?
Vendeur / Oui madame ! Vous pouvez discuter avec.. Il un vocabulaire très réduit, mais pour faire le ménage ça suffit. Totor, dis quelque chose à la dame.
Robot / Vous a lléchez …. Coi ffeur.
Femme / C’est formidable !
Robot / Vous belle comme .. prin temps de so ….. leil.
Femme / Mais comment il peut savoir ?
Vendeur / Il a une caméra dans la tête Il ne voit que ce qu’il regarde ! Et ce n’est pas tout. Demandez lui l’heure.
Femme / Il est quelle heure ?
Robot / Il est vingt et une heure trente sept, vingt secondes, et deux dixièmes.
Femme / Comme réveil, c’est super.
Robot / Il est vingt et une heure quarante deux secondes, et trois dixièmes
Vendeur / La ferme ! On a compris.
Vendeur / Il fait aussi téléphone. Et répondeur.
Robot / Drinn .. la ma dame elle est pas là.
Vendeur / Vous allez voir (Il fait un réglage)
Robot / Vous conne … vous conne …vos conne …
Le vendeur lui donne un coup de pied dans les fesses
Robot / Co nnaître moi main te nant.
Femme / C’est merveilleux. Et ça sert à quoi ?
Vendeur / C’est vous qui décidez. Il obéit à la parole. (Il s’adresse au robot) Marche !
Ensuite, le robot suit à la lettre les indications
Vendeur / Une, deux, une deux, .. A droite … droite ! Une deux, une deux, en avant ! (le robot va vers un mur et piétine devant) Demi-tour ! Un deux ! Stop !
Femme / Et sinon, qu’est-ce qu’il sait faire d'autre ?
Vendeur / Tout madame ! Lessive, lave-vaisselle, les mots fléchés difficulté numéro 2, et le café. Totor, Café !
Robot / (Il mouline avec les bras) Café ! Gaz ! Allumettes ! Yes ! (signe avec le bras)
Femme / Il parle anglais ?
Vendeur / Y s’débrouille. Aspirateur !
Robot / Ffft ffft.. (Il aspire avec la bouche)Yes ! (signe avec le bras)
Femme / Il fait aspirateur ?
Vendeur / Oui mais faut penser à le vider toutes les semaines.
Femme / Faut lui donner à manger ?
Vendeur / Tous les jours un petit peu d’huile. Il adore. (Au robot) Qui c’est qui veut de la hui-huile ?
Robot / Miam miam (Il trépigne en s‘agitant sur place)
Vendeur / (Il tend une bouteille à la femme) Tenez !
Femme / Je peux ? Elle tend la bouteille au robot.
Robot / (Il vide la bouteille) .. Cul sec !
Femme / Ça coûte cher ?
Vendeur / Moins qu’une bagnole, et il fait tout.
Femme / Tout … tout … vous voulez dire …
Vendeur / (Au robot) Sexe machine !
Robot / Ouiii Ouiii Crac crac boum. Sexe ma chine à Totor ... Yes ! (signe avec le bras) Un ! Deux ! (Il avance vers la femme) Un deux ... Crac crac boum !
Femme / Il a l’air décidé. Qu’est-ce que je fais ?
Vendeur / Surtout, ne le contrariez pas ! Il a des piles toutes neuves..
Robot / Crac crac Boum ! Crac Crac Boum. (Il va vers le vendeur). Un deux ! Un deux ! Crac crac boum. Yes !
Femme / Il a l’air d’en avoir après vous. Qu’est-ce que je fais ? Comment ça s’arrête ? (Il s’arrête)
Vendeur / Rien ! Mais éteignez la lumière. Je me suis gouré. Je vous ai amené le modèle homosexuel.
LA VIE D’UN INCONNU (JP Mourice (3 m 20)
2 hommes
Un ou une animateur télé reçoit un inconnu qui a écrit un livre sur sa vie
Animateur / Chers amis bonsoir. Ce soir, dans notre émission : «J’ai rien à dire mais faut que ça s'sache !», je reçois... Un homme avec son bouquin. Le titre : «la vie d'un inconnu». Alors, tout de suite une question, pourquoi un livre sur vous alors que vous n’êtes absolument pas connu ?
Auteur / Oui mais avec mon bouquin je vais être connu.
Animateur / Logique ! Imparable ! Alors, j’ai lu le livre, enfin rapidement. Mais je peux le dire, ça finit bien puisque vous ne mourrez pas à la fin. Cependant, je dois le dire, c'est chiant.
Auteur / C’est ma vie.
Animateur / Je vois. C'est dommage. Vous n'avez pas tué quelqu'un ? Fait de génocide ? Changé de sexe ? Enfin, dans votre bouquin, y'a rien. Une question. Ce machin, vous l'avez écrit tout seul ?
Auteur / Ma femme m'a aidé.
Animateur / Logique, c’est bourré de fautes d’orthographe.
Auteur / Elle est nulle.
Animateur / Et puis alors, dès le début, vous attaquez très fort : la naissance à Saint Fougnasse … Vous avez connu votre mère quand ?
Auteur / Le jour de ma naissance.
Animateur / Donc une mère que vous avez connu très jeune, et là une photo. A côté de la vieille, je suppose que c’est votre père ? Parlez-moi de votre père.
Auteur / Non.
Animateur / Une pudeur bien compréhensible. Mais peut-être un détail pour nos lecteurs.
Auteur / Fallait que je finisse tout le temps ma soupe. (Il feuillette le livre)
Animateur / L’ordure. Une enfance malheureuse évidemment … Le goulag familial … Et alors l’école … Vous êtes allé jusqu’en quatrième … Déjà, vous étiez nul.
Auteur / Oui. J'avais aucun avenir.
Animateur / Comme la plupart des gens qui nous regardent au lieu d'être comme moi dans le poste. Et alors, je vois les photos de classe .. Une émotion immense quand vous regardez ces photos bien sûr ..
Auteur / Bof..
Animateur / Quelle pudeur ! Des souvenirs douloureux, des blessures cachées, et ensuite la vie sexuelle .. (Il regarde une photo) C’est qui, la pouf ?
Auteur / C’est ma tante avec mon père mais on ne les voit pas bien parce que je m’étais caché. Et là, c’est la copine à ma sœur.
Animateur / La copine à votre sœur : une tronche à coucher dehors.
Auteur / C'est ma femme.
Animateur / Ok.
Auteur / On s’est marié parce que madame ne prenait pas la pilule.
Animateur / Évidemment. Et après, c'est l'homme qui trinque. .. Et là, naturellement, c'est une photos de vos mioches.
Auteur / Oui, avec mon doberman.
Animateur / Comment s'appelle-t-il ?
Auteur / Édouard.
Animateur / Non. Le clebs.
Auteur / Bachar. Mais on va peut-être le piquer.
Animateur/ A cause des enfants ?
Auteur / Non. C'est parce que ça bouffe trop, ces vaches là.
Animateur / Sinon, au niveau professionnel.. L’aventure, le chômage, la jungle, les collègues, tous des faux derches…
Auteur / Tous.
Animateur / Bien sûr.. Et vous travaillez dans quoi ? Contre espionnage ? Cosmonaute ? Dealer de proximité ?
Auteur / Dans les paillassons.
Animateur / Dans le paillasson. Passionnant ! On veut des détails !
Auteur / Alors les horaires : 8 heures, 12 heures et 14 heures, 18 heures, du lundi au vendredi.
Animateur / Des personnalités..?
Auteur / Dans mon quartier : le boucher, le facteur ..
Animateur / Vous dîtes dans votre livre que le boucher a joué un rôle important dans votre vie.
Auteur / J’achetais de la viande tous les jours.
Animatrice / Tous les jours ?
Auteur / J’ai des témoins.
Animatrice / Merveilleux. Oui. Et autrement, les hasards de la vie, vous racontez une anecdote dans votre torchon.
Auteur / Oui. Une fois, on est parti en voyage.
Animateur / Un voyage. L'aventure, le danger.
Auteur / Un voyage organisé, en Belgique.
Animateur / Et alors ?
Auteur / A un moment, y'a eu une déviation.
Animateur / Et alors ?
Auteur / C'est tout.
Animateur / Captivant ! Un livre donc, que je conseille vivement à tous ceux qui s’emmerdent : «La vie d’un inconnu ». Merci donc de nous avoir regardé jusqu’au bout et rendez-vous la semaine prochaine où je recevrai une star qui viendra nous parler de son c.., Euh.. de ses souvenirs.
LA FRANCHISE (JP Mourice / 2 m 30)
Deux femmes
Deux amies se rencontrent. Elles se font la bise
Geneviève / Bonjour ma chérie
Viviane / Comment tu vas ? Ça me fait tellement plaisir.
Geneviève / T’as pas changé. Toujours aussi …
Viviane / Mais toi non plus !
Geneviève / J’adore ton parfum .. Il te va à merveille.
Viviane / Tu dis ça pour me faire plaisir.
Geneviève / Mais je suis sincère.
Viviane / Excuse-moi mais tu ne trouves pas que l’on s’embourgeoise, là ?
Geneviève / Comment cela ?
Viviane / On pourrait avoir un langage plus direct. On est des vieilles copines, on n’a pas besoin de chercher les mots.
Geneviève / Tu veux qu’on se parle franchement ?
Viviane / On peut tout se dire. On va pas faire semblant.
Geneviève / Sans détour !
Viviane / Allez, pas d’hypocrisie entre nous. On est adulte, on recommence !
Elles font semblant de se rencontrer
Geneviève / Mais c’est cette grande pétasse de Viviane !
Viviane / Ça alors ! Cette vieille saleté de Geneviève.
Geneviève / T’es habillée comme une morue mais ça te va bien. Attends que je fasse le tour.. Tu t’es remise à boire ou t’as raté ton lifting ?
Viviane / Et toi ? Ça te fait quel âge maintenant ? Au fait ! Tu fais toujours la retape à la sortie des hospices ?
Geneviève / Oh la pouffe qu’elle est drôle ! Quand t’essaies de faire de l’humour comme ça, on oublierait presque ta tronche !
Viviane / Tu me taquines, tu me taquines..
Geneviève Mais non ! On discute ! Et ton parfum ? On dirait une odeur de pourri. Tu traînes toujours dans les zones industrielles ou tu mets du sent bon à récurer les gogues ?
Viviane / Pas du tout !Tu vas rire ! Comme hier, j’avais rien à foutre, j’ai couché avec ton mec. La vache ! Qu’est-ce qu’il schmoute !
Geneviève / Mais c’est une bonne nouvelle ! Au moins, avec toi, il ne risque pas de s’attacher !
Viviane / En tout cas, ça le change de sa retraitée. Parce que d’après ce qu’il m’a dit sur toi, on se demande pourquoi il reste. Dis-moi, mon ange, c’est vrai qu’à chaque fois qu’il te voit, il gerbe ?
Geneviève / Forcément, c’est un émotif. Mais au fait, je me demandais.. Mais qu’est- ce qu’elle fait cette vieille charogne dimanche ?
Viviane / Dimanche ? J’en sais rien. Pourquoi ? Non ! C’est pas vrai ! Radine comme t’es, tu m’invites ?
Geneviève / Et oui ! J’aurais bien un fond de poubelle à te donner pour te remplir la panse mais je sais pas si ça pourra suffire.
Viviane / T’inquiètes pas. Dès que je verrai ta gueule, ça me coupera l’appétit.
Geneviève / Viens dimanche. Faut bien s’occuper des cas sociaux quand même.
Viviane / Ah ça oui. Et puis manger chez toi, c’est presque mieux que d'avaler de la bouse de vache.
Geneviève / Tu l’as dit bouffie ; c’est l’intention qui compte.
Viviane / Allez, au revoir ma chérie. Roule une gamelle pour moi à ton mec.
Geneviève / J’y manquerai pas. Avec ses problèmes gastriques, ça l’aidera à vomir.
Viviane / Bon alors, c’est vrai, on se voit dimanche ?
Geneviève / Bien sûr. Allez, à bientôt ma chérie.
Viviane / Oh c’était super de se dire des choses sans arrière pensée.
Geneviève / Ça s’appelle de la communication.
Viviane / (Elle part) La connasse, la prochaine fois, je lui dirai ce que j’pense.
ASSISTANTE SOCIALE AUTOMATIQUE (JP Mourice : 6 m 20)
Un homme, une femme ou un homme (L'homme et la femme sont séparés par un paravent)
Un(e) secrétaire des service sociaux à son bureau. Quelqu'un l'appelle.
- Allô ? S'il vous plaît ? Allô ? Allô ? ..
L'employé(e) prend tout son temps (maquillage, distractions...), et parle sur un ton d'hôtesse de l'air, lentement et sans jamais s'énerver.
Employé(e) / Assistance sociale, à votre service bonjour. "Votre solidarité, c'est aussi la nôtre".
- Allô ?
Employé(e) / Nous vous informons que nos bureaux sont ouverts
- Allô ?
Employé(e) / Tous les jours, du mercredi au jeudi de 11 heures à 12 h 30.
- Allô ? Bonjour madame ! C'est pour une demande ? Je suis au chômage.... Allô ? Allô ? Allô ? Allô ?
Employé(e) / Nous vous informons que cette communication vous sera facturée au prix de 23 euros, 50 la minute...
- (Il le dit très rapidement) Je suis chômage depuis six mois. Je voudrai un rendez-vous, s'y vous plaît ? ... Allô ?
Employé(e) / Veuillez indiquer votre identité et votre adresse en parlant lentement dans le récepteur.
- Bande de cons !
Employé(e) / Désolé ! Bande de cons n'est pas un service du service Assistance. Veuillez indiquez votre identité et votre adresse en parlant lentement dans le récepteur.
- (Il parle tout bas) Euh... Adam Ladèche. 7 rue du Paradis ? à Argentan
Employé(e) / Bien. Vous vous appelez Adam Ladèche Et vous habitez 7 rue du Paradis à Argentan. S'agit-il ?
D'une demande de renseignement ? Dans ce cas, dîtes.. 1
D'une demande de rendez-vous, dîtes.. 2.
- Allô ?
D'un changement d'adresse, dîtes 3
D'un retard de paiement, dîtes 4.
D'un décès, dîtes 5.
D'une inscription, dîtes 6
Autres.. Dites.. 7.
- Euh...
Employé(e) / Le 2 ! Bonjour. Bienvenue dans le service Rendez-vous de l'assistance sociale. "Votre solidarité, c'est aussi la nôtre"; Nous vous remercions d’avoir fait appel à nous. Votre demande de rendez-vous est-elle ?
- Hein ?
Employé(e) / Le 1 ! Nous allons traiter votre demande. Êtes-vous ?
Marié, concubin, ou pacsé, dîtes 1 ou 2, ou 3
Célibataire, veuf ou divorcé... Dîtes 4, ou 5, ou 6
Autres, dîtes 7.
- Euh... A la colle !
Employé(e) / Désolé. "A la colle" ne peut être en pris en compte dans notre système. Êtes-vous ?
- 2 !
Employé(e) / Le 2. Bien. Maintenant, veuillez écouter attentivement la question suivante. Avez vous des enfants ? Dites..
- 9 !
Employé(e) / le 9. Vos enfants sont-ils ?
Scolarisés... Dîtes 1
Chômagisés... Dîtes 2
Autres... Dîtes 3
- 1 ! 2 ! 3 !
Employé(e) / Le 1. Le 2. le 3. Bien.. En ce qui concerne votre situation personnelle,
Votre concubin ou vos enfants travaillent t-il ? Oui. Dîtes 3. Non. Dîtes 4
Touchez vous déjà des aides de notre part : Oui, dîtes 1. Non. Dîtes 2.
- 2.4.2 !
Employé(e) / 2.4.2. Je résume. Vous êtes concubin, sans emploi. Vous avez 9 enfants ou plus. Vous ne touchez rien de nos services et vous sollicitez un rendez-vous. Quel est l'objet de ce rendez-vous ?
- Euh... 3 !
Employé(e) / Le 3. Nous allons vous fixer un rendez-vous. .. Dans.. 6 mois.. à 16 heures 15. le 24 décembre. Acceptez-vous ce rendez-vous ? Pour oui, dîtes 1. Pour non. Dîtes.. 2.
- Putain ! J'ai pas de bagnole et c'est à deux cents kilomètres.
Employé(e) / Désolé ! "Putain" n'est pas un service du service Assistance. Veuillez répondre à la question. Acceptez-vous ce rendez-vous. Pour oui.. dîtes 1. Pour non, dîtes.. 2.
- Euh....
Employé(e) / Désolé. Le temps prévu pour cet entretien est terminé. Si vous désirez une information complémentaire, nous vous informons que nos bureaux sont ouverts tous les jours, du mercredi au jeudi de 11 heures à 12 H 30.
- Allô ?
Employé(e) / Le service Assistance, "votre solidarité, c'est aussi la nôtre", vous remercie de votre collaboration et espère vous avoir donné entière satisfaction. A bientôt sur nos lignes, et nous vous souhaitons une bonne journée, une bonne soirée, et une bonne nuit.
LE SUPERSTITIEUX (JP Mourice / 3 m)
Un homme, une femme, (ou un homme)
Un homme entre avec des bandages partout. Une femme vient à sa rencontre.
Femme / Mais qu’est-ce qui t’es arrivé ?
Homme / M’en parle pas ! J’ose plus bouger. Je suis sorti hier. C’était un vendredi 13. D’habitude je ne sors jamais le vendredi 13. Et résultat, j'ai eu un accident.
Femme / C’est sûrement un hasard.
Homme / C’est ça. J’ai rencontré un vélo par hasard.
Femme / Mais comment t’as fait ?
Homme / Je suis descendu du trottoir pour éviter de passer sous une échelle, et là, paf !
Femme / C’est une coïncidence.
Homme / Ca m'étonnerait ! Y'a un mois, je rentre chez moi. Juste devant l'entrée, je vois une crotte de chien. Aussitôt, je marche dessus du pied gauche, seulement, je glisse, je m'étale dans la cuisine, je renverse un miroir, manque de pot, c'était pas du verre blanc. Résultat, sept ans d'malheur !
Femme / Tout ça c'est des superstitions.
Homme / Pas du tout ! Et moi je fais gaffe. Par exemple, je n’ouvre jamais un parapluie dans une maison.
Femme / T’as peur d’avoir des pépins !
L'homme ne réagit pas
Femme / Des pépins ! Parapluie ! Pépins !
Homme / Je ris pas avec ça, ça porte malheur.
Femme / Je ne suis pas superstitieuse, moi.
Homme / Tu devrais. Je connais quelqu’un qui disait comme toi. Il s’est marié un vendredi 13, à 13 heures, dans les Bouches du Rhône, et en plus ils étaient 13 à table Monsieur n'était pas superstitieux, alors, il l'ont fait exprès, pour voir.
Femme / Et ils ont vu ?
Homme / Depuis, aucune nouvelle !
Femme / Alors, si jamais tu vois un chat noir, tu ne le regardes pas.
Homme / Les chats noirs, si. Mais faut se méfier. La dernière fois que j’ai vu un chat noir, j’ai voulu l’éviter.
Femme / Et alors ?
Homme / J’ai vu le chat noir, j’ai pas vu le platane. Trois mois d’hôpital. Et en plus, c'est là que j'ai rencontré ma femme. Elle, elle était là à cause d'un fer à ch'val qu'elle s'était pris sur la tronche. Comme moi ! Défigurée. On s'est plus aussitôt.
Femme / Ta femme est aussi superstitieuse ?
Homme / C'est même pour ça qu'elle m'a épousé. A cause de mon nom.
Femme / Ton nom ?
Homme / Je m'appelle Dubois. Comme ça, tous les jours, elle touchait Dubois.
Femme / Elle touchait ?
Homme / Elle est partie avec un nommé Duchêne. De toutes façons, elle était taureau, et moi scorpion. Ça pouvait pas l'faire
Femme / D'accord, mais malheureux en amour, heureux au jeu.
Homme / Même pas. Alors ça sert à quoi d'être cocu ? Tu peux me dire ?
Femme / Alors, là ça m'scie. Mais qu'est-ce que tu comptes faire ?
Homme / Je vais déménager.
Femme / Tu vas habiter où ?
Homme / A la campagne. A cause des trèfles à quatre feuilles. En ville, y'en a pas beaucoup.
Femme / A la campagne ?
Homme / Ou à la mer. Au bord de la mer, t'as plus de chances de trouver un marin, et là tu peux lui toucher le pompon.
Femme / Et quand tu sors, tu fais quoi ?
Homme / Je cherche un arc en ciel, une coccinelle, une étoile filante, ou une araignée, mais que le soir. Mais y'en a pas toujours.
Femme / Et quand tu ne trouves rien, tu fais comment ?
Homme : J'ai ma patte de lapin. Je l’ai depuis le jour où j’ai eu mon accident de chasse.
Femme / Et là, tu fais quoi ?
Homme / Je vais à un rendez-vous pour du boulot.
Femme / T’as été viré de ton ancien boulot ?
Homme / Oui, à cause de l’horoscope. J’allais jamais bosser quand mon horoscope n'était pas bon.
Femme / A bon ! Alors, je te dis ce qu’on dit dans ces cas là. Je te dis merde.
Homme / Merci. Oh non ! Faut jamais dire merci quand on te dit merde !
Femme / Mais non ! C'est rien. Tout ça c'est des conneries.
Homme / T'as peut-être raison. Tiens, j'te donne ma patte de lapin. T’as raison, on peut s’en passer.
Femme / C'est sûr. Allez, à la prochaine. On croise les doigts !
Homme / Allez, hop ! Au boulot
Il s'éloigne. On entend une voiture qui arrive puis le bruit d'accident.
SANTÉ ! (JP Mourice / 2 m 20)
2 femmes
Deux femmes arrivent au son de la marche funèbre. Elles ont un verre à la main, et s'arrêtent devant une table sur laquelle est posée une urne
1ère femme/ Quand je pense qu’il est là, maintenant dans cette urne…On est peu de choses…
2ème femme / Et oui ! Costaud comme il était, on a du mal à croire qu’il puisse tenir là dedans.
1ère femme/ C’était un homme merveilleux, tellement social, le cœur sur la main…
2ème femme / C’est les meilleurs qui s’en vont…
1ère femme/ Toujours prêt à vous aider ! Et tellement… poli… une galanterie ! On n’en verra plus, des comme ça.
2ème femme / C’est vrai. Des hommes comme ça, aujourd’hui, c’est rare.
1ère femme/ Et oui…
2ème femme / C’est une très belle pièce.
1ère femme/ Pardon ?
2ème femme / L’urne funéraire. C’est une très belle pièce, c’est sûrement d’époque.
1ère femme/ On n’imagine pas qu’on ait pu le mettre dans un truc aussi petit. Il était tellement…
2ème femme / Envahissant
1ère femme / C’est ça. Je ne voudrais pas critiquer mais faut quand même reconnaître, il était parfois…
2ème femme / Limite ?
1ère femme/ C’était un homme, quoi.
2ème femme / Personne n’est parfait.
1ère femme / Et oui...
2ème femme / Maintenant, c’est du passé…
1ère femme/ Là, il est bien sur la cheminée. On ne peut pas le rater.
2ème femme / C’est tout lui, ça. Toujours se faire voir. Y’en avait que pour lui.
1ère femme/ Sa femme avait du mérite…
2ème femme / Jamais chez lui ! Toujours ailleurs.
1ère femme/ Fallait pas demander où !
2ème femme / Au moins, maintenant, elle sait où il est.
1ère femme/ Il n’arrêtait pas. Un vrai malade ! Il ne pouvait pas voir une femme sans… Enfin, vous me comprenez…
2ème femme / Oh oui !
1ère femme/ Il en aura profité !
2ème femme / Tout ce qui traînait, c’était pour lui.
1ère femme/ Et c’est pas ce qui manquait…
2ème femme / Parait que la dernière en cours, c’était une sacrée… une sacrée… Si vous voyez ce que je veux dire…
1ère femme/ (Pincée) Je vois…
2ème femme / On se demande d’ailleurs ce qu’elle pouvait lui trouver. D’après ce qu’on m’a dit, c’était pas toujours ça…
1ère femme/ Ça, quoi ?
2ème femme / Enfin, ce que j’en sais, mais j’ai entendu dire….
1ère femme / Il était du genre chaud.
2ème femme / Chaud bouillant..
1ère femme / Se faire incinérer, ça résume non ?
2ème femme / Des promesses ! Toujours des promesses !
1ère femme/ Et oui..
2ème femme / Et oui...
1ère femme/ Impuissant !
2ème femme / Tous des lavettes !
1ère femme/ Ça, pour offrir des fleurs, c’est facile.
2ème femme / Maintenant, il va s’emmerder dans son vase.
1ère femme/ Tiens, les vases, ça s’arrose !
2ème femme / A la tienne !
1ère femme/ Santé !
Les femmes partent en esquissant une danse au son d'une musique joyeuse.
LUTTE FINALE (JP Mourice / 2 m 20)
1 homme, 1 femme
La femme est assise tranquillement et lit le journal. L'homme entre.
Homme / Qu'est-ce qu'on mange ?
Femme / Ce que tu veux. J'ai pas fait la bouffe.
Homme / T'as pas fait la cuisine ?
Femme / J'ai pas fait la cuisine. J'ai pas fait le ménage, J'ai pas lavé tes fringues, ni ciré tes godasses. J'ai rien foutu !
Homme / Mais qu'est-ce qui s'passe ? T'es malade ?
Femme / Pas du tout. Ça va super bien. Mais c'est décidé, j'en fous plus une ramée. A partir de maintenant, tu peux considérer que je suis en vacances
Homme / Mais ? Comment qu'on va faire ?
Femme / Comment que tu vas faire !
Homme / Tu sais bien que je suis pas doué pour ces trucs là. J'ai jamais appris.
Femme / Tu te démerdes
Homme / En plus, avec mon dos, c'est risqué.
Femme / Compte pas sur moi pour te masser ! Tiens, pendant que t'es debout, apporte moi un thé à la menthe !
Homme / Un thé à la menthe ? Mais ça va pas !
Femme / Au contraire ! Ça va très bien. D'ailleurs, tu devrais t'y mettre. Le thé, ça fait moins de dégâts que la bière. Parce que plus je te regarde, plus je me demande quand est-ce que tu vas accoucher.
Homme / Mais j'ai quand même la ligne. Et puis y'a pire.
Femme / C'est sûr, y'a pire, mais y'a mieux aussi. Au fait ! Pour ce qui est des autres tâches ménagères.
Homme / Les autres tâches ménagères ?
Femme / Mais oui. .. Le sam'di soir.. Chééri. Oh oui ! Oh oui ! Oh oui ! Et bien, c'est non.
Homme / Mais c'est pas possible ! Comment qu'on va faire ?
Femme / Tu te démerdes.
Homme / Mais c'est pas possible !
Femme / Et compte pas sur moi pour te donner un coup d'main !
Homme / T'es pas gentille.
Femme / (Elle le singe) Ah ! J'oubliais. Après, t'auras les courses à faire, l'aspirateur à passer dans la chambre, les fleurs à arroser, la gamelle du chat, le lave-vaisselle à vider, la poubelle à descendre, ta mère au téléphone, l'ampoule à changer dans la chambre, et le repassage de tes fringues. Les miennes, c'est déjà fait. Moi, j'aime pas être froissée.
Homme / Oh non ! Pas le repassage !
Femme / Et si. Y'a toutes tes chemises. Tes pantalons. Quinze jours de repassage. Ça va t'occuper.
Homme / J'ai compris ! Tu veux me faire une farce. C'est pour rire.
Femme / Est-ce que l'air de rigoler ?
Homme / Mais si j'ai rien à m'mettre ?
Femme / Tu te démerdes ! Ou tu sors à poil. De toutes façons, pour ce qu'il y'a à voir..
Homme / On va se moquer de moi si je suis pas bien repassé.
Femme / Ça c'est sûr. Mais si tu préfères, tu restes.
Homme / Oh oui. C'est çà. On va rester tous les deux, on regardera la télé. Un film romantique.
Femme / Je t'en ficherai, du romantique. Tu pourras regarder ce que tu veux. Moi je sors.
Homme / Tu sors ? Et tu vas où ?
Femme / Au café ! Tu connais ça, le café ? Depuis le temps que t'y vas. Et bien maintenant, c'est mon tour.
Homme / Mais ! Qu'est-ce qu'ils vont dire les gens ? T'es une femme !
Elle se lève
Femme / Sans blague ! J'avais presque oublié. Alors, chéééri, je rentrerai tout à l'heure... Si je rentre !
Homme / Mais ! Tu peux pas m'faire ça !
Femme / A toi, je ferai rien du tout. Tu vas être content. Depuis le temps que tu me dis qu'il y'a des moments où je t'emmerde, et bien, je ne t'emmerderai plus ! Je sors ! J'en profite ! J'évacue le stress ! Je m'éclate !
Homme / Ah c'est ça. Tu vas au café avec tes copines. Je peux venir ?
Femme / Et ben non ! Je vais pas au café retrouver mes copines. J'y vais pour retrouver tes copains ! Mais t'inquiètes pas, on boira à ta santé. Allez ! Salut !
Homme / La sal..
Femme / Comment ?
Homme / La salade ! Je vais faire une salade.
Femme / C'est ça. Bouffe de la salade. Ça peut pas t'faire de mal.
Elle sort sur la musique de l'internationale, tandis que le mari est effondré.
POSITIF (JP Mourice / 3 m 30)
2 hommes
Homme / Ça va pas très bien .. J'ai pas le moral.
Homme 2 / T'as par l'moral ! Tu déconnes. Regarde moi. J'ai la super pêche ! Et tu sais pourquoi ? Parce que je po si ti vise ! Qu'est-ce que t'as qui va pas. ?
Homme / Je suis fauché.
Homme 2 / T'as pas un rond ? T'as la santé Mais t'as a santé ! Qu'est-c'que tu veux d'plus ? Positif !
Homme / Tu pourrais pas me dépanner ?
Homme 2 / Non ! Moi aussi, je suis raide, mais moi, je vois positif ! L'argent, c'est rien du tout. Tiens, regarde les milliardaires. Toujours dans des bateaux à boire des cocktails. Résultat, Ils s'emmerdent ! Donc faut être «Positif»
Homme / C'est pas facile..
Homme 2 / Tes problèmes de fric, c'est que dans ta tête ! L'argent ne fait pas le bonheur. Tu l'sais, ça ?
Homme / Le bonheur d'accord, mais les courses ?
Homme 2 / Non ! Pas toi ! Me dis pas que tu es comme tous ces tarés qui font la queue pour acheter des paquets d'pâtes ! Tu te rends compte ? T'as une chance incroyable ! Tu vas pouvoir rompre avec la société de consommation. Au lieu d'acheter comme un con, tu vas plus acheter du tout. T'imagines la tête des commerçants ? Suffirait que tout le monde fasse comme toi. T'as l'pouvoir !
Homme / Je vais me suicider au gaz.
Homme 2 / Non ! T'as l'gaz ?
Homme /Oui, mais on m'a coupé l'gaz.
Homme 2 / Tu vois. Tu peux même pas t'suicider au gaz. C'est un signe ! Positif !
Homme / On m'a aussi coupé l'courant.
Homme 2 / Et alors ! Tu veux dire que t'as besoin d'une ampoule pour faire la lumière dans ta vie ? Tu l'sais que l'soleil, c'est gratuit ? Tu peux retrouver un rythme naturel. Comme les poules ! Prend exemple sur les poules. Couche toi avant la nuit.
Homme / Non. J'arrive pas à dormir.
Homme 2 / Justement. Tu peux faire encore plus de trucs ! T'as du temps pour vivre ! C'est génial. T'imagines pas tout c'qu'on peut faire la nuit.
Homme / Et puis, ma copine m’a quitté.
Homme 2 / C'est super ! Tu t'rends compte ? T'aurais pu te marier avec ! Faire des gosses ! Ah tu reviens de loin. T'imagines le pauvre gars qui va la récupérer. Sa vie sera foutue ! T'as une veine de cocu !
Homme / Ben, je trouve pas.
Homme 2 / Oh ! Y'en a tellement qui aimeraient que leur femme les quitte. Toi, t'as même pas eu besoin de lui dire, elle est partie toute seule ! C'est génial !
Homme / Elle est partie parce qu’elle me trouvait quelconque.
Homme 2 / T’es quelconque oui, mais t'as le droit d'vivre ! Positif ! Et puis pour les filles, suffit de regarder autour de soi. (Il regarde le public) T'en ramasses à la pelle ! Positif !
Homme / En plus j’ai été viré de mon boulot.
Homme 2 / Mais c'est formidable ! T’as été viré de ton boulot à la con où tu étais exploité comme un abruti ?
Homme / Pourtant, j'aimais bien, mais ils ont dit que j'étais d'trop. Ils doivent avoir raison.
Homme 2 / Positif ! T'es pas de trop, t'es en attente ! En possibilité de réorientation. Comme avec ta femme. Tu savais pas où aller. Mais quand tu sauras où tu veux aller, t'auras plus qu'à trouver la porte d'entrée ! Positif !
Homme / Ma femme, c’était quand même pratique.
Homme 2 / En plus, ils se plaint ! Non, mais je rêve ! Ta copine te quitte ! Ton boulot te quitte ! Tu vas pouvoir te remettre en question, partir.. T'as gardé ta bagnole ? ...
Homme / Ben..
Homme 2 / Génial ! Tu vas pouvoir partir à pied sur des bases nouvelles pour aller de l’avant sans regarder derrière. Pense à l'avenir. Dans dix ans, tout ça, ça te fera rigoler.
Homme / D'accord, mais la semaine prochaine, comment je vais payer mon loyer ?
Homme 2 / T’empruntes. Tu payes l’été et tu restes jusqu’à la fin de l’hiver. On peut pas te virer en hiver. C’est l'inverse de la chasse aux canards. Les canards, on a le droit de les tuer qu'en hiver.
Homme / Tu connais pas ma propriétaire. C'est une vieille radine qui vit seule.
Homme 2 / Non ? T'as une pro propriétaire ! Pas un ! Une ! Tu te rends compte ! Quel âge elle a ?
Homme / J’en sais rien … 80 ?
Homme 2 / Quatre vingts ! T'as une propriétaire de quatre vingt piges ! En plus, une vraie célibataire qu'a peut-être jamais vu un vrai mec dans sa vie, et toi, t'es là, dans la merde mais disponible ! Yes !
Homme / Tu verrais sa tête, c'est pas encourageant.
Homme 2 / On t'a coupé l'courant ! Sa tronche, on s'en fout ! Et bien, je peux te l'dire. Toi, t'es un sacré veinard. Ta grand-mère, c'est l'av'nir. Allez ! C'est qu'un mauvais moment à passer...
Homme / Pour elle ?
Homme 2 / Oh.... (Il l'encourage) Positif !
LA SORTIE (JP Mourice / 1 m 20)
Un homme (ou deux) / Une femme (ou deux)
VISITEUR (ou visiteuse) / Bonjour madame (ou monsieur), ce serait pour un renseignement ?
HÔTESSE (Peut aussi être un homme) / C’est pas ici.
VISITEUR / Je sais bien mais excusez-moi de vous déranger, mais voilà, j’aurais voulu avoir un petit renseignement.
HÔTESSE / C’est pas ici je vous dis !
VISITEUR / Oui madame .. Et ça m’embête bien de vous embêter dans vos embêtements, mais ça fait deux heures que je tourne et j’ai déjà demandé à vos collègues du dessus, mais ils m’ont envoyé vous voir en visant que vous étiez aimable ..
HÔTESSE / Au cinquième, c'est tous des fainéants !
VISITEUR / Oui madame, mais je me permets de m’autoriser à profiter de votre gentillesse pour me permettre de vous demander un tout petit renseignement .. Parce que j’ai fait tous les étages..
HÔTESSE / Ça me prend pour la poubelle ! Je suis toute seule !
VISITEUR / Oui, mais moi, ce que j'voudrais, c’est juste un tout petit renseignement et d’ailleurs, c’est même pas un renseignement, .. Parce que j’ai fouillé l’immeuble..
HÔTESSE / Vingt ans que je suis là, à renseigner des abrutis ! Quand est-ce qu’on arrêtera d’emmerder ceux qui bossent !
VISITEUR / Oui madame. Vous avez bien raison. Et je sais bien que je suis là à vous faire perdre votre temps, mais voilà, ça va vous paraître idiot, mais je suis allé au sous-sol..
HÔTESSE / Foutez-moi l’camp !
VISITEUR / Mais justement ! C’est par où ?
HÔTESSE / Quoi ?
VISITEUR / La sortie ?
RETOUR DE VACANCES (JP Mourice / 3 m 20)
2 femmes
Une femme défile avec une pancarte en criant : on veut du pognon.
Femme 1 / On veut du pognon ! On veut du pognon !
Femme 2 / Qu'est-ce que tu fais ?
Femme 1 / Fini les vacances, je défile !
Femme 2 / Ah ! Et t'étais où ?
Femme 1 / A la mer.
Femme 2 / Et c'était bien ?
Femme 1 / J'étais avec mon mari.
Femme 2 / (Déçue) Tu pars en vacances avec ton mari ? Mais t'es dingue !
Femme 1 / Remarque, j'aurais pu me tirer avec la bagnole quand il est sorti pisser sur l'autoroute, mais c'est lui qu'avait le fric.
Femme 2 / Forcément, ça gâche, mais sur place, c'était comment ?
Femme 1 / Le camping était bourré ! On était cinquante mille. Six au mètre carré. Tu demandais du sel, t’avais quinze salières aussi sec. Et la queue partout ! Les douches, les toilettes.. Fallait réserver la veille.
Femmes 2 / Et t'as eu du beau temps ?
Femme 1 / Quarante à l'ombre ! Quand c'était pas l'soleil, c'était les barbecues.
Femme 2 / J'adore les barbecues.
Femme 1 / On a arrêté quand ils ont envoyé des canadairs.
Femme 2 / Et c'était sympa le camping ?
Femme 1 / Tous les soirs. Apéritif géant. Karaoké géant. On a fait la chenille, à cinquante mille. Attention, c'était un camping sept étoiles. Des barbelés de six mètres de haut. 24 heures sur 24, des vigiles qui font la ronde avec des chiens policiers. T'allais aux toilettes, on te demandait tes papiers
Femme 2 / C'est normal, avec tout c'qui s'passe.. Et la mer ?
Femme 1 / Elle était là. Par contre, n’importe quoi pour les horaires ! Ça changeait tous les jours. En plus, La mer, tellement elle se retirait, y’en a qui y'allaient en bagnole. Y’a des belges … ils avaient installé leur tente à marée basse. Une heure de plus, ils demandaient un permis de construire. Qu’est-ce qu’on a rigolé quand ils sont revenus en hélicoptère.
Femme 2 / Et la plage, c'était bien la plage ?
Femme 1 / Sur cent mètres carrés, on était deux mille. Pendant quinze jours, y'a quelqu'un qui m'a chatouillé l’oreille avec son pied, j’ai jamais su qui c’était.
Femme 2 / Forcément, sur la plage, les hommes, on les excite. Mais, ton mari ?
Femme 1 / Je l'aurais bien noyé mais il sait nager. Sinon il allait à la pêche à la crevette. Et avec ses bottes et son filet, il ressemblait plus à un bigorneau qu'à Indiana Jones. Il partait deux heures, il ramenait rien ! De toutes façons, tu lui donnerais un chalutier, il ramènerait pas une sardine.
Femme 2 / Et pendant ce temps là, tu faisais quoi ?
Femme 1 / Moi, je pêchait pas la crevette ! C'était plutôt le p'tit lot.. J'amorçais.. J'appâtais, je laissais venir.
Femme 2 / Et alors ?
Femme 1 / Y'avait de tout ! Un vrai panier de crabes : Du maquereau, du dormeur, Qui dort que d’un œil, et qui mate avec l'autre. …Et du tourteau.
Femme 2 / C'est comment le tourteau ?
Femme 1 / C'est facile à reconnaître : ça ressemble à un gigot en train de cuire et t’as toujours une ou deux patates autour.
Femme 2 / Y'avait pas aut' chose ?
Femme 1 / Du sportif. Si t'aimes bien te prendre un ballon de volley-ball dans la tronche, t'apprécies. Mais le mieux, c'était les CRS.
Femme 2 / Les CRS ?
Femme 1 / CRS ! C comme chéri. R comme Rendez-vous. Et S comme Sable chaud ! Je vais te dire, on a tort de critiquer, y’en a qui sont drôlement bien dans la police. Des montagnes de muscles. T’as envie d’escalader la falaise.
Femme 2 / Non ? (Intéressée) Et alors ?
Femme 1 / Y’avait une de ces queues devant le poste de secours. Toutes les femmes avaient des malaises. Y'a des CRS qui valent le coup de tomber dans les pommes.
Femme 2 / Comment t'as fait ?
Femme 1 / Drapeau vert, orange ou drapeau rouge, au bain la Marie ! Tous les jours ils me sauvaient de la noyade. A la fin, les CRS m’attendaient dans la flotte.
Femme 2 / C'est super. (Très très intéressée) Et alors ?
Femme 1 / J’en ai bu des tasses. Remarque, j’aurais bu la moitié de l’Océan Atlantique rien que pour les faire venir. Je faisais celle qui sait pas nager. Au secours ! (Elle fait semblant se de noyer) Au secours ! Ils rappliquaient en moins de deux.
Femme 2 / Et alors ? (Vraiment très intéressée)
Femme 1 / On va se r'voir.
Femme 2 / L'année prochaine ? Un an à attendre ?
Femme 1 / Tu rigoles. On se revoit tout à l'heure.
Femme 2 / Tu vas où ?
Femme 1 / A la manif ! C'est obligé si on veut s'revoir. Bon il aura une matraque, mais moi, je peux te l'dire, ça m'étonnerait qu'il me tape dessus !
Femme 2 / Ça alors !
Femme 1 / Depuis que je suis rentrée, je fais toutes les manifs. Il me prévient la veille. Comme ça c'est plus facile pour se revoir. La police avec moi ! (Elle part). On veut du pognon ! On veut du pognon !
Femme 2 / Attends ! Moi aussi ! (Elle la suit et reprend les slogans) On veut du pognon ! On veut du pognon !
COMING OUT ! (JP Mourice / 2 m 30)
2 hommes
Sur une terrasse de café, deux hommes
Bob / Garçon ? Deux bières !
Jacques / Non merci ! Pas pour moi.
Bob / J’avais pas commandé pour toi.
Jacques / Bien alors voyons … Ah. Euh … Un thé à la menthe ?
Bob / Un thé à la mente ! Tu t’es vu ?
Jacques / J’aime bien le thé à la menthe.
Bob / T’aimes le thé à la menthe. Donc, t’es homo !
Jacques / Pardon ?
Bob / T’es homo ! Le thé à la menthe, c’est pour les gonzesses.
Jacques / Je vois pas le rapport.
Bob /(Genre efféminé) Un thé à la menthe ! T’es mûr pour les tisanes. Tout le monde va le savoir.
Jacques / Que j’aime le thé à la menthe ?
Bob / Non. Que t’es homo.
Jacques / Je suis pas homo ! Je supporte pas l’alcool.
Bob / Et les filles ? Tu les supportes, les filles ?
Jacques / Je m’entends bien avec elles.
Bob / Ah ! D'accord.. Alors, les filles, pour toi, c’est que des copines. Donc, t’es homo. Faut que tu fasses ton coming aoutte.
Jacques / Mon quoi ?
Bob / Coming aoutte ! Faut qu'ça sorte ! Faut l'dire.
Jacques / Que j’aime le thé à la menthe ?
Bob / Non ! Que t’es homo. Sinon, on va dire que t’assumes pas. Alors, pour une fois, sois un homme. Dis le ! Que t’as des tendances !
Jacques / Mais je suis pas homo.
Bob / Tu veux pas te l’avouer. Lève toi et crie ! Je te montre. (ll se lève et crie) Il est homo ! Les filles, c’est pas la peine d'essayer ! Rentrez chez vous !
Jacques / T’es malade !
Bob / C’est pour ton bien. Je veux que tu sois heureux. Vas-y, dis le que t’es une cochonne !
Jacques / N’importe quoi !
Bob / Bon. T’as vu la fille là-bas ? Comment tu la trouves ? (Ils regardent dans le public)
Jacques / Celle-là ?
Bob / Pas la moche ! L’autre. Comment tu la trouves ?
Jacques / Elle est pas mal.
Bob / Pas mal ? C’est tout. Mais t’as bien tout vu ? Est-ce que tu l’aimes ?
Jacques / Mais je la connais pas.
Bob / Tu vois, t’hésites. Donc t'aimes pas les filles.
Jacques / Mais comment tu peux savoir, que soit disant, je serais homo ?
Bob / Je sens les choses. Bouge pas..
Jacques / Qu’est-ce que tu fais ?
Bob / Faut qu’tu saches ! (Il lui pose la main sur un genou) Quand je te touche là, qu’est-ce que ça te fait ?
Jacques / Rien. Mais c’est gênant.
Bob / Ah tu vois .T’es gêné ..Tu fais ta mijaurée ! T’es comme une fille !
Jacques / Tu vas me lâcher !
Bob / Maintenant, touche-moi le genou !
Jacques / T’es complètement à la masse !
Bob / Y’a que comme ça qu’on pourra savoir.
Jacques / Bon mais t’es complètement malade. (Il lui touche le genou à son tour)
Bob / Alors ?
Jacques / Alors quoi ?
Bob / Alors ? J’te fais pas envie.
Jacques / Ben non. Ça m'fait rien.
Bob / C’est ça. Tu caches bien ton jeu, dis-donc (Il l’enlace) Un bisou ?
Jacques / Mais tu vas m’lâcher ! (il lui donne une baffe)
Bob / (Il se tient la joue) Bon d’accord. Y’a un doute.