Boire et déboires au sein d’un central d’appels téléphoniques d’une société de dépannage automobile, où les commérages vont bon train. Une comédie pétillante, avec des dialogues savoureux et incisifs au service de personnages hauts en couleur… pour le plus grand plaisir des spectateurs !
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Publié le 20/03/23
SCÈNE 1
Mathilde puis Laurine
Mathilde est assise à son bureau. Elle se lime les ongles. Le téléphone sonne ; elle décroche.
Mathilde - Allô ! J’écoute… Oui, oui, pour le dépannage, c’est bien ici… Bonjour monsieur… Non, mademoiselle ? Ah… À votre voix, j’aurais pourtant vraiment cru… Enfin, si vous le dites… Mademoiselle… Donc, vous n’êtes pas mariée ?… Non, non, ça ne me regarde pas bien sûr… Mais ça ne m’étonne pas… Enfin, ce sont des choses qui arrivent… Moi, j’en suis à mon troisième mariage… Faut croire que ça m’a pas suffi… Vous me direz… Comment ? Que ce n’est pas le sujet ?… Non, bien sûr… Et vous appelez pour quoi au juste ? Ah ?… Vous êtes en panne ?… Forcément, suis-je bête !…. Vous confirmez…
Entrée de Laurine.
Laurine - Salut !
Mathilde - Salut ! (Reprenant sa conversation téléphonique.) Non, non, ce n’est pas à vous que je disais salut ; je ne vous connais pas encore assez, voyons ! Non, c’est à une collègue…
Laurine - Les autres sont arrivées ?
Mathilde (interrompant sa conversation téléphonique) - Amélie, oui…
Laurine - Je n’aurais même pas dû poser la question.
Mathilde - C’est à se demander si elle ne tombe pas du lit !
Laurine - Si c’est le cas, personne ne l’a poussée !
Mathilde - Pas très sympa pour elle !
Laurine - Bah quoi : c’est pas de ma faute si elle est toujours célibataire.
Mathilde - C’est vrai qu’après tout, elle n’avait qu’à se trouver un mari, comme tout le monde.
Laurine - Même si c’est vrai que pour elle la mission semble impossible.
Mathilde - Tant qu’il reste des hommes, il y a encore de l’espoir…
Laurine - Sauf que ceux qui restent en stock doivent avoir largement dépassé la date limite de consommation.
Mathilde - Entre nous, tu ferais mieux de t’occuper de tes affaires.
Laurine (lui désignant le téléphone) - Et toi des tiennes !
Mathilde (réalisant) - Ah oui ! J’allais oublier l’autre… (Reprenant sa conversation téléphonique.) Allô ! Vous êtes toujours là ?… Oui, l’autre est toujours là… Très bien… Remarquez, c’est normal, vu que vous êtes en panne… Je rigole, hein ?… Ah ? Vous moins ?… C’est dommage ! Vous savez, il faut se forcer des fois !
Laurine - Et Natacha, elle ne s’est pas encore pointée ?
Mathilde (interrompant à nouveau sa conversation téléphonique) - À ma connaissance, non.
Laurine - Alors elle, sans être mauvaise langue, ce serait plutôt du genre à pousser celui qui est dans son lit pour en faire entrer...