Portrait au vitriol.

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La peintre est assise près de son chevalet avec son matériel.
Un couple s’approche, regarde de supposées toiles exposées pour allécher le badaud…
Ils acceptent de laisser faire leurs portraits en commençant par madame.
Le mari placé derrière le peintre ne tarde pas à contester… Le nez, les oreilles, la bouche, les seins… Mais enfin ! C’est n’importe quoi !
Finalement bien obligé de constater que oui ! Sa femme a bien le nez comme ça, les oreilles comme ça et le reste pire encore…
Et du coup, ça tourne au vinaigre entre lui et sa pauvre épouse offensée.
Le week-end de rabibochage à Paris tourne au drame ! Cette fois c’est décidé elle divorce !
Pas de quoi en faire un sketch !
A moins que… Et si ce scénario était prémédité ?
Si la jolie peintre ne savait pas mieux magner le crayon ou le Pinceau que vous et moi ?
Et si… Non !… Pas la maîtresse de monsieur quand même ?
Et ben si ! (Parfois j’ai honte de ce que j’écris )

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EXTRAITS du SKETCH

LE PEINTRE – Bonjour… Madame, monsieur, un petit portrait ?

ROMEO – Non, non, on regarde c’est tout.

JULIETTE – Oh Roméo, tu as vu celui-là ?

ROMEO – Ah oui, c’est drôlement bien !... Et celui-là !

JULIETTE – Wouah !

LE PEINTRE – Alors ? ça vous dit ?

ROMEO – Ben… OK. Mais ton portrait à toi, chérie.

ROMEO – Le menton…

LE PEINTRE – Hein ?

ROMEO – Je dis le menton… Il n’est pas comme ça, aussi carré.

LE PEINTRE (il regarde le menton de madame) – Mais si… Regardez vous-même.

ROMEO – Mais… Vous lui faites un menton en galoche !

LE PEINTRE – Je le fais comme je le vois et je le vois comme il est.

ROMEO – Ben… ma femme n’a pas les oreilles décollées.

LE PEINTRE – Ah ? (Il pointe son regard sur Juliette)... Regardez vous-même !

ROMEO (regard attentif)  – Ah… C’est vrai que… Enfin, quand même… pas autant que ça quoi !

JULIETTE – Je peux voir ?

LE PEINTRE – Je vous vois bien faire des grimaces à votre femme.

ROMEO – Moi ? Mais, Je... Je…

LE PEINTRE – Soyez franc : regardez le nez de votre femme et dites moi !

Roméo scrute le visage de Juliette.

LE PEINTRE – Alors ?

ROMEO – Ben oui, c’est bien ça ! Nez long…

LE PEINTRE – Très long.

ROMEO – Trop long en tout cas. Et pointu.

LE PEINTRE – Très pointu.

ROMEO – Trop pointu en tout cas. Et crochu.

LE PEINTRE – Très crochu.

ROMEO – Trop cr…

JULIETTE (ton et regard sévères) – Roméo ! Stop !

ROMEO – Oh… Euh oui chérie.

ROMEO – C’est étonnant quand même !

LE PEINTRE – Quoi ?

ROMEO – Sa bouche, il suffit que vous la dessiniez et je m’aperçois que ma femme a la bouche comme ça.

JULETTE (énervée) – La bouche comme ça… Comment ?

ROMEO – Et ben tu sais chérie… Comme celle du petit bonhomme qui s’allume quand tu entres dans un village au dessus de 50km/h.

ROMEO – Mais voyons chérie, c’est pas ta faute. C’est… C’est… Génétique, voilà c’est ça : génétique. T’as hérité ça de ta mère. Et encore… (Au peintre.) Vous verriez sa mère !

LE PEINTRE – Ah ?

ROMEO – Pire encore sa mère ! Les oreilles de Babar, le nez de Cyrano, le menton des frères Bogdanov… Et les seins, je vous dis pas.

Juliette furibarde s’est levée. Menaçante elle s’approche lentement  des deux hommes, paralysés de stupeur. Elle saisit son portrait sur le chevalet, le brandit et l’abat sur son mari dont la tête passe à travers.

JULIETTE – T’es qu’un salaud Roméo !

ROMEO – Mais… Mais Juliette…

JULIETTE - Un week-end en amoureux pour sauver notre couple, tu parles !... Cette fois, c’est décidé : je te quitte, je divorce !

Elle s’éloigne et sort.

ROMEO – Juliette ! Mais Juliette enfin… Reviens quoi !

JULIETTE (off, en coulisses) – Salaud !

ROMEO (soudain euphorique il soulève le cadre et le brandit des 2 mains comme en signe de victoire en poussant ce cri :) – Yes !

LE PEINTRE (Tout à coup rayonnant et jubilant) – J’en reviens pas comment ça a marché !

ROMEO – Normal ! Tu as été formidable ma chérie ! (Il s’approche d’elle et l’embrasse). Enfin libres !

LE PEINTRE – Libres de s’aimer sans se cacher, ouf !

Ils s’éloignent vers la sortie, bras dessus, bras dessous. Soudain elle s’arrête et s’adresse à lui avec humour.

Tout ça c’est bien beau mais tu me dois 100€ pour le portait de ta bientôt « ex ».

ROMEO – Bien essayé ! Mais on avait dit 80. Bon on en reparlera ce soir à l’hôtel… Et puis qu’est-ce que tu as besoin de 80€ ou 100€ ? T’as des soucis ?

Ils sortent de scène.

LE PEINTRE (off) – Non. Mais je me suis dit que ce serait bien que je prenne des cours de dessin…

 Fin


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