Une soirée presque parfaite

Genres :
Distribution :
Durée :

Julien ne rêve que d’une chose en ce vendredi soir : c’est de passer une soirée peinard après sa semaine de travail. Mais l’arrivée de sa belle-famille qui ne peut pas le souffrir, d’un gardien d’immeuble quelque peu envahissant et de voisines qui vont lui en faire voir de toutes les couleurs vont quelque peu chambouler son emploi du temps.

Une soirée presque parfaite est une comédie dans la plus pure tradition du théâtre de boulevard, un vaudeville contemporain avec des portes qui claquent et des personnages hauts en couleur qui s’écharpent sur fond de mensonges et de quiproquos.

🔥 Ajouter aux favoris

Liste des personnages (10)

Julien PichardHomme • Adulte
Mari de Sandrine
Sandrine PichardFemme • Adulte
Femme de Julien
YvetteFemme • Senior
Mère de Sandrine et Hervé, vielle acariâtre qui ne supporte pas son gendre Julien.
HervéHomme • Adulte
Fils d'Yvette et frère aîné de Sandrine, prétentieux et fier de sa réussite sociale
NatachaFemme • Adulte
Escort-girl se faisant passer pour la petite amie d'Hervé. Belle femme attirante.
AlexHomme • Adulte
Meilleur ami de Julien, sympatyhique, décontracté et dragueur invétéré.
ChristelleFemme • Adulte
Voisine de Sandrine et Julien et meilleure amie de Sandrine, un peu "bêbête" et detesté de Julien.
Monsieur RamirezHomme • Adulte
Gardien et homme à tout faire de l'immeuble où habitent Sandrine et Julien. Sympathique mais très envahissant.
MikeHomme • Adulte
Marie de Natacha, homme jaloux et violent.
Madame GeansonFemme • Senior
Voisine de Sandrine et Julien, vieille femme sympathique qui se promène toujours avec son petit chien Kiki (Au vu de son nombre de réplique Kiki peut tout à fait être interprété par une peluche)

Décor (1)

Salon des Pichard (pour l'intégralité de la pièce)Un salon, au centre un canapé et une table basse faisant face au public, une télé (hors décor). Le long d'un mur, une petite table avec un téléphone. A droite la porte d'entrée. Au fond à gauche la porte de la cuisine. A gauche, une porte donnant sur un couloir desservant le reste de l'appartement. Au milieu du mur du fond une fenêtre.

Soyez le premier à donner votre avis !

Connectez-vous pour laisser un avis !

 Une Soirée presque parfaite

Une pièce de Robain HALLUIN

 Décor :

Un salon, au centre un canapé et une table basse faisant face au public, une télé (hors décor).
Le long d'un mur, une petite table avec un téléphone. A droite la porte d'entrée. Au fond à gauche la porte de la cuisine. A gauche, une porte donnant sur un couloir desservant le reste de l'appartement. Au milieu du mur du fond une fenêtre.

Personnages :

Julien Pichard : Marie de Sandrine.
Sandrine Pichard : Femme de Julien.
Yvette : Mère de Sandrine et Hervé.
Hervé : Fils d'Yvette, grand frère de Sandrine.
Natacha : Escort-girl se faisant passer pour la petite amie d'Hervé.
Alex : Meilleur ami de Julien.
Christelle : Voisine de Sandrine et Julien.
Monsieur Ramirez : Gardien de l'immeuble.
Mike : Mari de Natacha
Madame Geanson : Voisine de Sandrine et Julien.

 ACTE I

 

Scène 1

 

Julien entre dans l'appartement.

Julien : Chérie, c'est moi, je suis rentré... Chérie ?... Bah où est-ce qu'elle est ?... Oh, je suis claqué... (Il s'assoit dans le canapé). Je sens que je vais pas foutre grand chose moi ce soir... Semaine de merde au boulot, c'est vendredi, je vais rester Pei-nard !

Sandrine arrive de la cuisine, elle porte un tablier et une spatule en bois dans la main.

Sandrine : Ah t'es rentré, il me semblait bien avoir entendu du bruit. Ça a été ta journée ?

Julien : M'en parle pas, j'en peux plus, je rêve que d'une chose, c'est qu'on me foute la paix, tu vois !

Sandrine : Bah merci, ça fait plaisir !

Julien : Mais je dis pas ça pour toi mon amour, tu sais bien que... (Il tourne la tête et vois le tablier et la spatule). Humm, tu nous prépare un truc spécial à manger ? Je meurs de faim, j'ai à peine pris le temps de déjeuner ce midi...

Sandrine : Me dis pas que t'as oublié ?

Julien :

Sandrine : Oh c'est pas vrai que t'as oublié... J'y crois pas...

Julien : (Après un temps) Mais non, j'ai pas oublié ma chérie, je te fais marcher. (Il la prend par la taille) Tu crois quand même pas que j'avais oublié notre anniversaire de mariage.

Sandrine : (énervée, lui tapant sur l'épaule entre chaque syllabe). C'est dans deux moi notre anniversaire de mariage !

Julien : Oups, la boulette... C'est ton anniversaire à toi alors ?... Celui du chat ?

Sandrine : Y a mon frère, sa nouvelle copine et ma mère qui viennent manger à la maison ce soir ! Mais encore une fois, tu fais semblant d'oublier.

Julien : Alors déjà c'est complètement faux ! Je ne fais pas semblant d'oublier... Tu me l'as jamais dit...

Sandrine : Quoi ?! Ça fait trois semaines que c'est prévu. Mais bien entendu comme tu peux pas supporter ni mon frère, ni ma mère...

Julien : Ah mais alors pas du tout !

Sandrine : C'est ça oui...

Julien : Non, non, je t'assure... Je suis très content de dîner avec ta famille...

Sandrine : tu parles sérieusement là ?

Julien : Et comment ! Une soirée entre Hervé, Monsieur "je suis l'élite de la nation" et Cruella Denfer, je m'en réjouis d'avance !

Sandrine : Pff... Bon je vais finir de préparer le repas parce que j'ai aucune envie de me disputer avec toi. J'ai envie de passer une bonne soirée, moi ! (Elle va à la cuisine)

 

 

Scène 2

 

Julien : (L'imitant) j'ai envie de passer une bonne soirée, moi !... On voit que c'est pas elle qui doit supporter la belle famille. Je vais inviter ma mère à bouffer, on va voir si elle va passer une bonne soirée... Bon moi non plus remarque, parce qu'il faut se la fader ma mère... Non, je sais qui je vais inviter. (Il prend son portable et compose un numéro). Allo Alex ? Ouais c'est Julien, ça va ?... Bien, bien. Dis moi tu fais un truc ce soir ?... Non, je voulais t'inviter à bouffer à la maison... Et tu peux pas décommander ?... Allez c'est pas grave tu la verras un autre soir... Et bah tu la niqueras un autre soir aussi... Passe au moins prendre l'apéro, on avisera... OK à toute. (Il raccroche).

Sandrine : (entre dans le salon) A qui tu parles ?

Julien : (essayant de cacher son téléphone) A rien... A personne... Je parlais tout seul. Je me disais : "Ohlala, dis-donc, qu'est-ce que je vais passer une bonne soirée !" C'est la méthode Coué, tu sais l'auto-persuasion tout ça...

Sandrine : Et ça marche ?

Julien : C’est réputé pour, mais là avec ta famille dans la balance, je pars pas gagnant quand même.

Sandrine ronchonne et retourne dans la cuisine.

Julien : Va peut-être falloir que je me calme un peu si je veux pas dormir sur le canapé moi.

Un bruit sourd suivi d'un bruit d'eau qui coule vient de la cuisine, on entend Sandrine crier et elle arrive trempée dans le salon.

Julien : Qu'est-ce qui se passe ?

Sandrine : Julien, ça fait dix jours que je t'ai dit qu'il y avait un problème avec le robinet de la cuisine et qu'il fallait appeler un plombier.

Julien : Et ça fait dix jours que je te dis qu'on va pas appeler un plombier pour ça et que je regarderai dès que j'aurai cinq minutes.

Sandrine : Et que tu l'as pas fait !

Julien : Parce que je n'ai pas eu cinq minutes à moi. Mais là j'ai cinq minutes, donc je vais voir. (Il va dans la cuisine).

Sandrine : Je rêve ou il a décidé de me faire chier ce soir ?

Julien : (Il revient dans le salon et ouvre un placard, il en ressort un marteau). C'est rien, juste une petite fuite de rien du tout. Je vais réparer ça en deux temps trois mouvements tu vas voir.

Il retourne dans la cuisine, on l'entend cogner sur du métal.

Sandrine : T'es sûr que ça va aller ? On peut appeler un plombier sinon...

Julien : T'inquiètes pas, un jeu d'enfant, je te dis... (On entend un gros boum et le bruit d'eau qui coule redouble d'intensité). Ah putain de merde ! Y en a partout maintenant ! (Le bruit d'eau s'arrête et il sort de la cuisine trempé). Encore un truc fabriqué en chine ça !

Sandrine : Et bien maintenant que tu as réussi à complètement bousiller l'évier, qu'est-ce que tu vas faire ?

Julien : Oh c'est bon y a pas marqué Leroy Merlin ! Je sais exactement ce que je vais faire. (Il va vers le téléphone et compose un numéro).

Sandrine : Ah tu te décides enfin à appeler un plombier !

Julien : Pas du tout, j'appelle Monsieur Ramirez.

Sandrine : Monsieur Ramirez ? Le gardien de l'immeuble ?

Julien : Exactement !

Sandrine : Qu'est-ce que tu veux qu'il fasse ?

Julien : Bah il est portugais... Il va nous réparer ça vite fait... Allo ? Monsieur Ramirez ?... Oui, bonsoir c'est Monsieur Pichard à l'appareil, appartement 4B... Oui, je vous appelle parce qu'on a un robinet qui fuit dans la cuisine... Quoi ?... Oui je sais bien que vous n'êtes pas plombier Monsieur Ramirez mais je me disais qu'un vrai portug... Euh un vrai bricoleur comme vous ça devait bien savoir réparer un petit robinet de rien du tout... Merci monsieur Ramirez... A tout de suite Monsieur Ramirez. (Il raccroche).

Sandrine : Alors ?

Julien : Il arrive, il va venir nous réparer ça. Il est balaise Monsieur Ramirez !

Sandrine : Ah au fait Julien, Mme Geanson doit venir chercher le procès verbal de la réunion de copropriété. Les papiers sont sur le buffet.

Julien : Super, Madame Geanson...

Sandrine : Qu’est-ce qu’il y a encore ? Tu as quelque chose contre elle aussi ?

Julien : Non, je n’ai absolument rien contre elle, c’est juste son chien qui me...

Sandrine : Kiki ? Oh il est trop mignon.

Julien : Oui, bah on voit bien que c’est pas toi qu’il essaye de bouffer à chaque fois.

Sandrine : Arrêtes un peu, tu vas pas me faire croire que t’as peur d’un petit chien comme ça ?

Julien : Il arrête pas de grogner tout le temps et puis hargneux avec ça... C’est pas compliqué on dirait ta mère.

Sandrine : Mouais... Bon bah moi je vais me sécher les cheveux. (Elle sort par le couloir).

Julien : Bon bah moi... Je vais me prendre une bière...

 

 

Scène 3

 

Julien va dans la cuisine et revient quelques secondes après avec une bière. On frappe à la porte, Julien va ouvrir et on voit Mme Geanson avec son chien dans les bras.

Julien : Bonsoir Mme Geanson !

Geanson : Bonsoir Julien, comment allez-vous ? Dis bonjour mon Kiki, dis bonjour mon Kiki. (Le chien grogne et aboie).

Julien : (Fais un signe en direction de Kiki) salut Kiki...

Geanson : Oh vous savez, vous pouvez vous approcher et le caresser, il est très gentil. Il ne mord pas.

Julien : Oui, c’est ce qu’on disait de Mike Tyson aussi...

Geanson : Sandrine n’est pas là ?

Julien : Si, mais elle se change à la salle de bain. Tenez les papiers sont là. (Il lui donne les papiers. On frappe à la porte). Excusez-moi.

Il va ouvrir et on voit Monsieur Ramirez en bleu de travail avec une caisse à outil.

Julien : Ah bonsoir Monsieur Ramirez, merci de vous être déplacé. (Il lui serre la main).

Ramirez : Bonsoir M'sieur Pichard (il entre). Bonsoir Ma’ame Geanson.

Geanson : Bonsoir Monsieur Ramirez.

Ramirez : Alors comme ça on a un petit problème de robinet ?

Julien : Oui venez voir dans la cuisine.

Sandrine arrive, elle se sèche les cheveux avec une serviette.

Sandrine : Bonsoir Madame Geanson. Bonsoir Kiki.

Geanson : Bonsoir Sandrine.

Sandrine : Bonsoir Monsieur Ramirez, merci d'être venu aussi vite.

Ramirez : Bonsoir Ma'ame Pichard. (A Julien) Alors ce robinet ?

Julien : Tenez c'est là (Ramirez va dans la cuisine).

Sandrine : Julien vous a donné les papiers Madame Geanson ?

Geanson : Oui Sandrine, je vous remercie. Bon et bien je ne vais pas vous embêter plus longtemps.

Julien : Non, effectivement c’est pas nécessaire.

Geanson : Allez on y va. Dis au revoir mon Kiki (Le chien aboie) Oh il est si mignon.

Sandrine : Bonne soirée Madame Geanson, au revoir Kiki.

Julien : Au revoir Madame Geanson.

Sandrine : Tu pourrais dire au revoir à Kiki aussi.

Julien : Ah ah... Au revoir Kiki (Le chien aboie et grogne, Julien recule).

Geanson : Je crois qu’il vous aime bien. (Elle sort de l’appartement).

Julien : Il aimerait bien me bouffer surtout...

 

 

 

 

Scène 4

 

Ramirez : (Il passe la tête par la porte de la cuisine) Holà, z'avez pas fait les choses à moitié hein ? Oh oh c'est bien bousillé là !

Sandrine : (A Julien) C'est sûr, dix jours que je te demande d'appeler un plombier !

Julien : Oh tu vas pas remettre ça sur le tapis.

Ramirez : Ah dix jours quand même ! C'est pas très sérieux ça M'sieur Pichard !

Julien : Mais de quoi je me mêle, vous ? Contentez vous de réparer, quand on aura besoin de votre avis on vous le demandera.

Sandrine : Dis donc, tu pourrais être un peu poli avec Monsieur Ramirez qui à la gentillesse de venir nous dépanner.

Julien : En même temps, il est un peu payé pour ça...

Ramirez : Très peu d'ailleurs... Je compte sur vous pour mes étrennes M'sieur Pichard.

Julien : Il perd pas le nord lui.

Ramirez revient dans le salon en laissant sa caisse à outil dans la cuisine.

Ramirez : Et voilà, c'est réparé, c'était juste une petite fuite de rien du tout.

Julien : (A Sandrine). Tu vois ? C'était juste une petite fuite de rien du tout, pas la peine d'appeler un plombier pour ça.

Sandrine : Merci beaucoup Monsieur Ramirez.

Ramirez : De rien Ma'ame Pichard.

Sandrine et Jullien semblent attendre, Ramirez aussi, Julien commence à faire des signes en direction de la porte pour lui faire comprendre qu'il peut partir.

Julien : Bon et bien Monsieur Ramirez, on ne va pas vous retenir plus longtemps, vous devez avoir plein de choses à faire ?

Ramirez : (Les mains dans les poches) Non, non... (Désignant la bière de Julien) Je prendrai bien une petite bière par contre.

Sandrine : Ohlala, c'est vrai qu'on vous a rien proposé à boire Monsieur Ramirez, je suis vraiment désolée. Une petite bière alors ?

Ramirez : Avec plaisir Ma'ame Pichard.

Sandrine va chercher une bière dans la cuisine.

Julien : Oui mais vite alors hein ? Parce que ta mère et ton frère vont bientôt arriver donc...

Sandrine : (Revient avec une bière qu'elle donne à Ramirez) D'ailleurs comment va votre femme Monsieur Ramirez ?

Julien : Mais qu'est-ce qu'on en a à foutre ?!

Sandrine : Je t'en prie, tu pourrais être un peu plus poli avec Monsieur Ramirez, c'est pour discuter. (A Ramirez) Alors ?

Ramirez : (Très naturellement) Elle est morte.

Sandrine : Oh je suis vraiment navrée... Je... Mais c'est arrivé quand ?

Ramirez : Il y a deux ans.

Sandrine : Ah oui quand même... C'est marrant je m'en rappelle pas. (A Julien) Tu t'en rappelles toi ?

Julien : Moi je m'en fous !

Sandrine : Mais c'est arrivé comment ça ?

Ramirez : Oh vous savez Ma'ame Pichard, l'accident bête... A cause de son problème de poids.

Sandrine : Ah ?

Ramirez : On était en vacances chez mon cousin, qui a un abattoir au Portugal. On visitait l'usine quand elle a voulu se pencher au dessus de la broyeuse à viande pour bien voir comment ça fonctionnait (il mime la scène face au public). Du fait de sa petite taille, elle a du se hisser pour voir correctement. Ses pieds ne touchant plus le sol et par l'effet de la gravité, elle s'est retrouvé deux mètres plus bas dans la broyeuse.

Sandrine : Oh mais c'est horrible !

Ramirez : Pensez donc, le temps qu'on comprenne ce qui se passe avec mon cousin et qu'on éteigne la machine, elle était déjà transformée en demi-chorizo.

Sandrine : Mais c'est affreux !

Ramirez : Oui... Pauvre Miguel...

Sandrine : Votre femme s'appelait Miguel ?

Ramirez : Non, Rosa... Miguel c'est mon cousin, il a du fermer son abattoir pendant presque un mois avec cette histoire !

Julien : Bon bah je vois que vous avez presque fini votre bière Monsieur Ramirez (il lui prend la bière des mains et l'accompagne à la porte). C'est pas tout ça, mais nous on a du monde à dîner. Encore merci et bonne soirée Monsieur Ramirez !

Ramirez : Ah, M'sieur Pichard je voulais vous... (Julien ferme la porte).

Julien : il me pèse Monsieur Ramirez ! C'est toujours pareil avec celui-là impossible de le faire partir. (Julien regarde Sandrine qui fait une drôle de tête) Qu'est-ce que tu as ?

Sandrine : Je crois que je mangerai plus jamais de Chorizo...

 

 

Scène 5

 

On frappe à la porte.

Julien : Ah ! Ça doit être Alex !

Sandrine : Comment ça Alex ? Qu'est-ce qu'il vient faire ?

Julien : Bah il vient manger... Attends...Ça fait trois semaines que je te l'ai dis, me dis pas que tu as oublié ?

Sandrine : J'y crois pas...

On refrappe à la porte

Julien : Entre Alex !

Christelle entre, elle porte une robe et un masque africain.

Christelle : Coucou, c'est moi !

Julien : Aaaah ! Regardes, qu'est-ce que c'est que ça ?!

Christelle : (Elle enlève son masque). C'est moi, c'est Christelle.

Julien : Ah ! Regardes, c'est Christelle !

Sandrine : Ah t'es rentrée, c'est génial ! (Elles se font la bise).

Christelle : Oui, je suis arrivé à l’aéroport il y a trois heures.

Julien : Eh merde, ils l'ont pas gardé...

Sandrine : Ça me fait trop plaisir de te voir.

Christelle : Oh moi aussi, je suis super contente. Salut Julien !

Julien : Salut...

Christelle : Bah qu'est-ce que t'as ? On dirait que ça te fait pas plaisir de me voir.

Julien : Si, si... Mais c'est parce que j'intériorise vachement, tu vois...

Christelle : Ah ouais, trop cool !

Sandrine : Alors ton voyage, raconte.

Christelle : C'était trop gé-nial ! D'ailleurs, je vous ai ramené un petit cadeau.

Sandrine : Oh c'est trop gentil, fallait pas.

Julien : Non, non, fallait pas...

Christelle sort une statuette très moche de son sac et la pose sur la table basse.

Christelle : Voilà !

Julien : Qu'est-ce que c'est que cette merde ?!

Sandrine : (Elle tape sur Julien). Ouhlala c'est... Original dis donc ! (A Julien) Tais-toi, toi !

Christelle : Ouais, ça vient du Mali.

Julien : Ça se voit !

Christelle : Je vais la poser là, elle sera bien. Comme ça, tout le monde pourra la voir, ça va décorer un peu !

Christelle pose la statuette sur une étagère.

Julien : Elle va se calmer tout de suite là Valérie Damidot !

Sandrine : (Tout bas à Julien). Arrête !

Christelle : Bon allez, je venais juste vous faire un petit coucou. Faut que je finisse de déballer mes affaires, je repasserai tout à l’heure.

Julien : Surtout, faut pas te sentir obligée !

Christelle : (Elle les prend tous les deux dans ses bras). Ah, je suis trop contente de vous revoir ! (Elle sort).

 

 

Scène 6

 

Sandrine : Alors toi, tu peux pas t'empêcher d'être désagréable avec mes amies.

Julien : Alors déjà Christelle, c'est pas ton amie à la base, c'est juste la voisine du dessus... Et si elle avait pas failli nous inonder l'appart on l'aurait sûrement jamais rencontré.

Sandrine : Oui, bah depuis c'est devenue une amie.

Julien : N'empêche qu'à l'époque, quand t'as vu que de l'eau coulait du plafond de la salle de bain, la seule chose que t'avais envie de faire, c'était de l'étrangler la Christelle.

Sandrine : Sur le moment, j'étais énervée... Mais après coup on a discuté calmement et tout s'est arrangé. Elle l'a pas fait exprès non plus...

Julien : Non... Elle a juste laissé traîner le tuyau d'évacuation d'eau de sa machine à laver sur le carrelage, c'est tout...

Sandrine : C'est pour ça qu'en fait tu la supportes pas, tu lui en veux encore !

Julien : Non, c'est pas du tout pour ça...

Sandrine : C'est pour quoi alors ?

Julien : C'est parce que... Parce que...

Sandrine : Parce quoi ?

Julien : Parce qu'elle est con voilà ! Elle est con !

Sandrine : Et c'est tout ?

Julien : Bah c'est déjà pas mal !

Sandrine : T'es vraiment intolérant toi. En plus... Elle est pas si bête que ça... (Air faussement convaincu).

Julien : Tu te fous de moi ? Elle a le QI d'un bulot cuit qu'aurait subi une ablation du cerveau.

Sandrine : N'importe quoi...

Julien : Bon OK d'un demi-bulot alors.

Sandrine : Tu dis ça, en plus t'en sais rien, elle a jamais passé de test de QI.

Julien : Pour ça il faudrait déjà qu'elle puisse comprendre les questions. En plus ça servirait à rien... Ils comptabilisent pas les scores négatifs. Je te rappelle quand même qu'ils en ont pas voulu dans Secret Story.

 

 

Scène 7

 

On frappe à la porte.

Julien : Ah, ça, ça doit être Alex. (Il va ouvrir et on voit Monsieur Ramirez). Monsieur Ramirez ! Ça faisait longtemps Monsieur Ramirez... Qu'est-ce qu'on peut faire pour vous ?

 

Monsieur Ramirez entre malgré Julien qui bloque plus ou moins la porte.

 

Ramirez : Rebonsoir M'sieur Pichard... Ma'ame Pichard. Désolé de vous déranger, mais j'ai oublié ma caisse à outil, je peux ? (Il va vers la cuisine).

 

Julien : (Toujours à la porte d'entrée). Mais je vous en prie, faites comme chez vous !

 

Ramirez : Ah, la voilà. (Il revient dans le salon). Alors z'êtes contente de votre robinet Ma'ame Pichard ?

Sandrine : Je vous avouerai que j'ai pas vraiment encore eu le temps de regarder, mais merci encore Monsieur Ramirez.

Ramirez : Y a pas de quoi Ma'ame Pichard, quand on peut rendre service.

Julien : Oui, bon c'est pas tout ça Monsieur Ramirez, mais on attend du monde, donc si vous vouliez bien vous donner la peine (il montre la porte d'entrée).

Sandrine : C'est marrant, on dirait que t'es pressé de voir ma famille tout à coup.

Julien : Et pourquoi pas ? Ça fait longtemps que je les ai pas vus après tout.

Sandrine : Oui, bien sûr... mais on est pas à cinq minutes hein ? Vous reprendrez bien une petite bière Monsieur Ramirez ?

Ramirez : Ah c'est pas de refus Ma'ame Pichard.

Sandrine : Je vais vous chercher ça tout de suite

Sandrine va vers la cuisine, Julien la rattrape avant la porte pour lui parler. Ramirez se met juste derrière eux pour écouter la conversation.

Julien : Ça va ? Tu veux pas lui mettre un couvert pour ce soir non plus tant que tu y es ?

Ramirez : Personnellement, j'ai rien de prévu ce soir !

Julien : Oh vous ça va bien hein !

Sandrine : (Tend une bière à Monsieur Ramirez) j'ai le droit d'être sympathique avec Monsieur Ramirez qui nous a si gentiment dépannés.

Ramirez : Merci Ma'ame Pichard.

Julien : Oui, bah comme je vous l'ai dit, nous, on est un peu pressé, donc vous la boirez en route votre bière.

Julien pousse Ramirez à l'extérieur.

Ramirez : Ah M'sieur Pichard, au fait, je voulais vous dire...

Julien ferme la porte.

Julien : Punaise, Monsieur Ramirez !

Sandrine : T'es vraiment pas très sympa avec lui. (Elle va dans la cuisine) Oh, il a oublié sa clé à mollette. (Elle ressort avec une clé à la main).

Julien : Oh mais c'est pas vrai ! Je suis sûr qu'il l'a fait exprès pour repasser.

Sandrine : Mais non c'est juste un oubli.

Julien : Oui, bah tu vas voir l'oubli. (Il prend la clé et ouvre la porte d'entrée, il crie depuis l'appartement). Monsieur Ramirez ? Vous avez oublié votre clé à molette Monsieur Ramirez ! Vous dérangez surtout pas, je vous la descends (il jette la clé à travers la porte). De rien Monsieur Ramirez ! (Il claque la porte), Et voilà !

Sandrine : (En rigolant) Oh le pauvre...

Julien : Le pauvre, c'est bon ! On va pas se le taper toute la soirée. (Tout bas) Je vais déjà avoir assez du beauf et de la belle-mère.

 

 

 

 

 

 

Scène 8

 

On frappe à la porte.

Julien : Oh putain, si c'est Ramirez, je vais te me le...

Julien ouvre la porte, on voit Alex qui entre en boitant de la jambe gauche.

Alex : Salut Julien, salut Sandrine...

Julien : Bah qu'est-ce qui t'es arrivé ?

Alex : Il y a un con qu'a balancé une clé à molette dans la cage d'escalier, je me la suis prise en plein sur le tibia... Je douille là... (Il pose la clé sur la table basse et s'assoit sur le canapé).

Julien : Ah ça, c'est les jeunes d'aujourd'hui ça ! Ils respectent plus rien ! Bon, je te sers une bière ?

Alex : Je veux bien, merci.

Julien va vers la cuisine.

Sandrine : Ah là par contre, pas de soucis pour proposer des bières hein ?

Julien : Pff... (Il va à la cuisine).

Sandrine : Bon, ça va Alex ?

Alex : A part le tibia ça peut aller.

Julien revient avec une bière.

Sandrine : Et donc il parait que tu manges avec nous ce soir ?

Alex : Bah en fait, non, je...

Julien : Non, non, non, non... Il parait pas qu'il mange avec nous, c'est sûr et certain qu'il mange avec nous, hein Alex ?

Alex : Bah euh...

Sandrine : C'est marrant il a pas l'air très au courant.

Julien : Mais si, c'est parce qu'il est un peu secoué suite au choc, c'est tout ! Hein Alex ?

Alex : Bah en fait à la base, je viens juste prendre l'apéro, j'ai un rendez-vous et...

Julien lui donne un coup de pied dans le tibia droit, Alex hurle.

Julien : Qu'est-ce qui t'arrives ? Ah ça, c'est ton tibia qui te lance ! C'est peut-être plus grave que ce qu'on croyait, tu vas rester te reposer à la maison quelques heures, c'est plus prudent. Hein Alex ?

Alex : Sauf que c'était le tibia gauche... Je douille là...

Sandrine : Bon, si j'ai bien compris, je rajoute un couvert... (Elle sort par le couloir).

Alex : J'espère que t'as une raison valable pour m'avoir défoncé le tibia ?

Julien : Pourquoi est-ce que j'aurai besoin d'une raison pour inviter un ami à dîner ? (Sous le regard lourd d'Alex) Bon OK... J'ai ma belle famille qui mange ici ce soir.

Alex : Super! ! Donc comme tu peux pas blairer ta belle famille, faut que je me la fade aussi... Sympa ! Non je suis content de t'avoir comme ami.

Julien : Je te jure Alex, tu peux pas me laisser tout seul avec eux ! Ils s'acharnent littéralement sur moi.

Sandrine : (Revient du couloir). Bon ça y est, la table est prête, ils devraient plus tarder d'ailleurs (on frappe à la porte).

Julien : Tiens bah quand on parle des cons...

 

 

Scène 9

 

Sandrine va ouvrir, Yvette, Natacha et Hervé entrent.

Sandrine : Bonsoir maman.

Yvette : Bonsoir ma chérie.

Sandrine : Bonsoir Hervé.

Hervé : Salut Sandrine... Sandrine, je te présente Natacha, ma nouvelle copine.

Sandrine et Natacha s'arrêtent quelques secondes et se regardent, elles se connaissent mais font comme si ce n'était pas le cas.

Sandrine : Bonsoir Natacha...

Natacha : Bonsoir.

Yvette : (Mielleuse) Bonsoir Julien.

Julien : Bonsoir belle-maman. (Elle lui colle son manteau et son sac dans les bras).

Hervé lui colle son manteau et sa sacoche dans les bras.

Julien : Salut Hervé.

Natacha : Bonsoir Julien.

Julien : Bonsoir Natacha, désolé je ne vous sers pas la main. (Elle lui colle également son manteau dans les bras).

Alex : (Avec sa bière à la main) Bonsoir, moi, c'est Alex...

Tous : (A la manière d'une réunion d'alcooliques anonymes) Bonsoir Alex...

Julien : Si Alex est avec nous ce soir, c'est parce qu'il boit... Euh non, c'est parce qu'il s'est blessé à la jambe et donc il boit une bière... Enfin bref, c'est un ami et il mange avec nous ce soir.

Sandrine : Bon donne moi les manteaux, je vais les poser dans la chambre. (Elle prend les manteaux et sort par le couloir).

Julien : Alors belle-maman, la forme ? Ça me fait bien plaisir de vous voir.

Yvette : (Elle change complètement d'attitude et répond très sèchement).Te donnes pas tant de peine Ducon ! Je sais très bien que tu peux pas me sacquer et tu sais très bien que c'est réciproque. Alors remballes tes salamalecs et va plutôt me servir un whisky ! (Elle sort par le couloir).

Julien : Ah oui quand même ! Ça attaque direct ce soir ! Je sens qu'on va passer une bonne soirée. (Hervé suivi de Natacha commencent à emboîter le pas d'Yvette). Et toi Hervé, ni bonjour, ni merde...

Hervé : Merde ! (Il sort avec Natacha).

Alex : Ah là je dois dire que même prévenu, ça surprend !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Acte II

 

Scène 1

 

Natacha et Hervé sont dans le salon et fument à la fenêtre.

Hervé : Bon ça va, ça se passe bien pour le moment.

Natacha : Je me sens quand même pas très à l’aise... Avec le recul j’ai du mal à croire que j’ai accepté ça. J’ai quelques remords par rapport à Mike.

Hervé : Mike ? Ton mari ?

Natacha : Oui.

Hervé : C’est un peu cavalier de ta part, tu passes ton temps à le tromper.

Natacha : Oui mais là c’est différent, d’habitude je fais ça pour le plaisir. Toi tu me payes...

Hervé : Oh arrêtes, je te paye juste pour te faire passer pour ma copine. Techniquement tu ne trompes même pas ton mari. D’ailleurs quand je te l’ai proposé, ça te plaisait plutôt de jouer les escort-girl.

Natacha : Franchement, tout ça pour bien te faire voir de ta mère et de ta sœur.

Hervé : On a rien sans rien. Ça ne fait pas sérieux à mon âge de n’avoir que des aventures sans lendemain. Je cultive mon image sociale et professionnelle auprès de ma famille.

Natacha : Ils finiront bien par apprendre la vérité un jour.

Hervé : Sûrement pas ! Bon sur ces bonnes paroles, moi, je vais aller chier !

Natacha : Charmant...

Hervé sort par le couloir.

 

 

Scène 2

 

Sandrine arrive par le couloir.

Sandrine : Tu sais, quand Hervé m'a dit qu'il avait une nouvelle copine, j'étais super contente pour lui, mais je t'avouerai que je m'attendais pas du tout à te voir toi... Ça te suffisait pas de me piquer mes mecs à la Fac, tu t'attaques à ma famille maintenant !

Natacha : Ma pauvre fille, si tu crois que je savais que c'était ton frère... Il m'a dit tellement de bien de sa sœur que j'aurai jamais pu me douter que c'était toi !

Sandrine : Et sinon, il le sait qu’à l’époque tu te tapais tout ce qui passe ?

Natacha : Alors non seulement il le sait, mais figure toi que ça ne le dérange pas du tout, c’est du passé. Il sait faire preuve d'ouverture d'esprit lui !

Sandrine : Comme toi tu sais faire preuve d'ouverture des cuisses.

Natacha : Eh bien, je vois que tu as toujours autant de tact, enfin bon je te pardonne, on sait bien que c'est la jalousie qui parle...

Sandrine : Moi, jalouse ? D'une pute ?

Natacha : Ah les insultes maintenant. Et oui jalouse, avec ta petite vie minable et ton boulot de merde... Enfin en même temps avec la tronche que tu te trimballes, même faire la "pute" comme tu dis c'était pas une option...

Sandrine : Comment ça avec la tronche que je me trimballe ?! (Elle commence à s'énerver puis se reprend) Bon, écoutes, on ne va pas se disputer, je suis très contente de voir mon frère ce soir et j'ai pas envie de me gâcher la soirée. Alors je te propose de laisser nos différents de côté et d'enterrer la hache de guerre pour ce soir, d'accord ?

Sandrine tend la main à Natacha qui hésite une seconde, puis lui serre finalement la main.

Natacha : Vendu !

Hervé arrive, il va à la fenêtre et s'allume une cigarette.

Hervé : Ah vous êtes là. Alors ça y est vous avez fait connaissance ?

Natacha : Un petit peu... Bon, je vais me refaire une beauté. (Elle passe les bras autour du coup d'Hervé et l'embrasse en regardant Sandrine avec insistance) A tout à l'heure mon chéri. (Elle sort par le couloir).

 

 

Scène 3

 

Sandrine : (Énervée) Il commence bien le traité de paix...

Hervé : Qu'est-ce que tu dis ?

Sandrine : Non, rien. Je réfléchissais tout haut.

Hervé : Elle est géniale hein ?

Sandrine : Ouais géniale... Et elle fait quoi dans la vie ?

Hervé : Elle euh... Bah... Elle travaille dans l’accompagnement de... De personnes âgées.

Julien arrive par le couloir.

Julien : Oh, elle me gonfle la belle-m... (Voyant Hervé et Sandrine) Ohlala, je... Je gonfle moi... Je me suis goinfré, je n'en peux plus... Je viens prendre un peu l'air... (Il va à la fenêtre).

Sandrine : Bon, moi je vais chercher la salade. (Elle va à la cuisine).

Hervé : Alors Julien ? (Il lui met une grande claque dans le dos) Aha, sacré Julien va ! Ça va le boulot ?

Julien : Bof, un peu stressant en ce moment.

Hervé : (Éclate de rire) Te fous pas de moi, qu'est-ce que tu connais du stress toi ? Avec ton petit boulot de chef de rayon...

Julien : Ah ça c'est sûr, tout le monde peut pas être directeur adjoint d'une super boîte d'informatique.

Hervé : Bah sûrement pas toi en tout cas Aha ! (Il attrape Julien par le col). Dans le boulot, faut être un requin ! C'est ça le secret c'est tout ! Toi, tu fais trop de sentiments, tu seras toujours un gagne petit...

Julien : C'est vrai que contrairement à toi, j'aurai des scrupules à foutre des mecs à la porte...

Hervé : Je fais du business moi, pas de l'œuvre sociale. Bon allez tu vas bien me resservir un petit verre hein ? Aha ! (Il lui met une claque dans le dos et ils sortent tous les deux par le couloir).

 

 

Scène 4

 

Sandrine arrive de la cuisine avec un saladier.

Sandrine : Julien, tu veux bien ? Oh c'est pas vrai qu'il est reparti. Faut vraiment que je fasse tout toute seule. (Elle va vers le couloir mais on frappe à la porte). Ooooh... Une minute !

Sandrine va vers la porte d'entrée et essayes de l'ouvrir comme elle peut tout en tenant son saladier. Elle essaye avec les mains, les coudes, les dents etc... Alex arrive à ce moment là.

Alex : (Rigolant) tu devrais essayer avec le pied ou l'oreille.

Sandrine : Ah c'est malin, tu veux pas ouvrir la porte plutôt ?

Alex ouvre la porte et Christelle entre.

Christelle : Oh salut Alex.

Alex : Salut Christelle.

Sandrine : Vous vous connaissez ?

Alex : Oui, on s'était croisé à ta fête d'anniversaire, tu te rappelles pas ?

Sandrine : Ah oui c'est vrai.

Le téléphone sonne, Sandrine, toujours avec son saladier à la main, tente de le décrocher et recommence le même manège qu'avec la porte. Après plusieurs secondes Alex va l'aider.

Alex : Tu veux que je t'aide peut-être ?

Sandrine : Oui va reposer ça dans la cuisine s'il te plait. (Elle lui donne le saladier et décroche). Allo ? Oui bonsoir Monsieur Ramirez... (Elle regarde dans l'appartement et voit la clé à molette sur la table basse). Oui elle est là Monsieur Ramirez... Oui vous pouvez venir la chercher Monsieur Ramirez... Y a pas de quoi Monsieur Ramirez... A tout à l'heure Monsieur Ramirez. (Elle raccroche).

Christelle : C'était qui ?

Alex : Alors, je suis pas sûr, mais je crois que c'était Monsieur Ramirez.

Christelle : Monsieur Ramirez le gardien de l'immeuble ?

Sandrine : Oui.

Christelle : Il est rigolo... Il a des origines finlandaises Monsieur Ramirez ?

Sandrine : Euh non, je crois pas... Il a oublié sa clé à molette (Elle montre la clé sur la table).

Alex : De quoi ?! C'est lui qui m’a balancé la clé à molette dans les escaliers ?

Sandrine : Euh non pas vraiment... C'est un peu plus compliqué que...

Alex : Oh, si je le croise, je te l'expédie direct au Père Lachaise, Monsieur Ramirez !

Sandrine : Non c'est pas ce que tu crois, Alex. Attends je vais t'expliquer...

Alex : Oh mais y a rien à expliquer... (Remontant ses manches), Il va l'avoir mauvaise Monsieur Ramirez ! Tu vas voir !

Sandrine : Non, écoutes, tu vas aller reprendre un verre, ça va te calmer. (Elle le pousse en direction du couloir).

Alex : Mais je suis très calme... (Il hurle) Je le pète en treize, Monsieur Ramirez ! (Ils sortent tous les deux par le couloir).

Après quelques secondes, Christelle se rend compte qu'elle est toute seule.

Christelle : Oh non... Et moi alors? Bon bah je repasserai... (Elle sort par la porte d'entrée).

 

 

Scène 5

 

On frappe à plusieurs reprises, après quelque temps, Monsieur Ramirez ouvre la porte et entre. Il fait le tour du salon et ne voit personne. Il hausse les épaules puis prend sa clé à molette. Il va dans la cuisine et en ressort avec une bière. Julien arrive par le couloir.

Julien : Mais qu'est-ce que vous foutez là Monsieur Ramirez ?

Ramirez : Ah M'sieur Pichard, c'est votre femme qui m'a dit que je pouvais remonter, figurez-vous que j'avais bêtement oublié ma clé à molette.

Julien : Et donc vous rentrez comme ça chez les gens... Sans frapper... Non mais vous avez raison, faut vous mettre à l'aise, Monsieur Ramirez !

Ramirez : Ah si j'ai frappé... Mais comme personne n'a répondu...

Julien : Vous vous êtes dit que vous pouviez entrer et prendre une bière dans le frigo ?

Ramirez : Voilà c'est exactement ça.

Julien : Mais vous avez pas un chez vous Monsieur Ramirez ? Ou d'autres voisins à faire chier ?

Ramirez : C'est à dire qu'il y en a beaucoup qui sont en vacances, vous savez.

Julien : Oui, bah désolé pour vous mais il faut partir maintenant !

Julien pousse Ramirez dehors.

Ramirez : Non, mais surtout, je voulais vous dire M'sieur Pichard...

Julien : (En fermant la porte), Commence sérieusement à me gonfler aussi celui-là !

Sandrine : (Arrivant du couloir) Bah ? Christelle est pas là ?

Julien : Non pourquoi ?

Sandrine : Non, je croyais l'avoir laissé là... Enfin bon, c'est pas grave. Dis-moi Julien ?

Julien : Oui ?

Sandrine : Il est célibataire Alex en ce moment ?

Julien : Si tu entends par "en ce moment" une période qui comprend tous les jours de neuf heures le matin quand il fout une fille à la porte de chez lui, à vingt-deux heures le soir qu'il en rencontre une autre en boîte alors oui.

Sandrine : Oh, j'ai une super idée...

Julien : Quoi donc ?

Sandrine : On devrait essayer de caser Alex avec Christelle.

Julien : Euh... Non !

Sandrine : Bah pourquoi ?

Julien : Non, merci ! Je veux pas être obligé d'avoir à supporter Christelle à chaque fois que je veux voir mon meilleur pote. (Il va dans la cuisine)

Sandrine : Oui, bah si tu crois que j'ai besoin de ton aval mon petit père. (Elle sort son portable) Allo Christelle ?... Qu'est-ce que tu voulais tout à l'heure, t'es partie comme t'es venue ?... Bon et bien descends, je t'attends... A tout de suite. (Elle raccroche).

 

 

Scène 6

 

Julien arrive de la cuisine, Yvette arrive aussi par le couloir.

Yvette : Ah tu es là ma chérie. Oh mais il y a aussi mon gendre adoré !

Julien : Vous croyez pas que vous en faites un peu trop là, belle-maman ?

Sandrine : Oh c'est pas vrai ! Tu peux pas être un peu gentil avec maman ?

Yvette : C'est vrai ça, j'ai vraiment l'impression que tu as une dent contre moi...

Julien : (Tout bas) C'est plus une dent, c'est le dentier complet.

Sandrine : Bon je vais chercher la salade. Et toi sois sympa avec maman un peu, ça te changera ! (Elle va à la cuisine).

Julien : Bon je vais prendre sur moi... Alors belle-maman, vous voulez qu'on discute un peu ?

Yvette : Avec toi ? Plutôt crever !

Julien : Ah vous allez par recommencer hein ?!

Yvette : Je recommence pas, j'ai jamais arrêté ! Si tu crois qu'on va se mettre à papoter comme si de rien n'était, tu te fourres le doigt dans l'œil jusqu'au trouffion mon petit gars... Glandu...

Julien : Vieille peau...

Yvette : Minable...

Sandrine : (qui revient de la cuisine) Ça va tous les deux ?

Julien : Oui, oui, on discute.

Alex arrive et va fumer à la fenêtre, Sandrine tend le saladier à Julien.

Sandrine : Tiens, tu veux bien emmener ça ?

Julien : A vos ordres chef ! (Il sort par le couloir).

Sandrine : Allez maman à table, je vous rejoins. (Elle pousse plus ou moins Yvette dans le couloir et va sur canapé).

 

 

Scène 7

 

Sandrine : (sur le canapé). Alors Alex... Ça va ?

Alex : Euh ouais... Ça me fait quand même un peu bizarre de me retrouver à manger avec ta famille... Je peux te poser une question ?

Sandrine : Oui, je t'en prie.

Alex : C'est sérieux entre ton frère et Natacha ? Parce que ouah, elle est super !

Sandrine : Ah non tu vas pas t'y mettre ! Qu'est-ce que tu lui trouves à cette cruche ?!

Alex : Calmes- toi, je voulais pas t'énerver...

Sandrine : Oui, excuses moi. Je m'énerve, mais c'est parce que tu mérites mieux qu'une fille comme ça Alex. Allez viens t'asseoir à côté de moi.

Alex vient s'asseoir à côté de Sandrine.

Sandrine : Ça fait longtemps qu'on a pas parlé Alex...

Alex : Ouais.

Sandrine : Alors, tu fais quoi en ce moment ?

Alex : Je discute avec toi sur un canapé...

Sandrine : Oh t'es bête, professionnellement j'entends.

Alex : Bah en fait, je suis sur un projet avec un pote.

Sandrine : C'est super intéressant, quel genre de projet ?

Alex : C'est pas encore complètement au point... On est plus sur le concept du truc tu vois ? Faut qu'on pose les bases, qu'on définisse les grandes lignes quoi.

Sandrine : Et c'est dans quel domaine ?

Alex : Bah tu vois... On sait pas trop encore... Faut qu'on étudie les diverses possibilités qui s'offrent à nous...

Sandrine : Ouais en gros tu fous rien quoi ?

Alex : Ouais en gros c'est ça.

Sandrine : Alors justement, tu as tout le temps de te consacrer à ta vie sentimentale. (Elle se rapproche un peu plus de lui).

Alex : (Pas rassuré), Euh... Si tu le dis...

Sandrine : T'as quelqu'un en ce moment ?

Alex : Euh... Rien de sérieux...

Sandrine : Oh ! Un beau mec comme toi, c'est du gâchis quand même. (Elle se rapproche un peu plus de lui).

Alex : (Qui s'écarte au fur et à mesure vers le bord du canapé). Si... Si tu le dis...

Sandrine : Je peux sûrement faire quelque chose pour toi.

Alex : Oui, enfin là je suis pas sûr de...

Sandrine : Mais si, fais moi confiance... Je vais te présenter des copines à moi !

Alex : (Rassuré) Ah c'est ça ! Tu m'as fait peur pendant un moment !

Sandrine : Tiens Christelle, par exemple, elle est pas mal non ?

Alex : Mouais...

Sandrine : Elle est célibataire aussi tu sais. (On frappe à la porte, Sandrine faussement étonnée :) Oh, mais qui est-ce qui peut bien frapper à une heure pareille ? (Elle va ouvrir, Christelle entre). Oh Christelle ! Ça alors, quelle surprise, on parlait justement de toi avec Alex.

Christelle : Ah ouais génial !

Sandrine : Bon, rentre et assieds toi là. (Elle l'emmène au canapé et la fait asseoir à côté d'Alex).Bon bougez pas je reviens, profitez en pour faire connaissance. (Elle va à la cuisine).

 

 

Scène 8

 

Christelle : (Après un temps) Dis moi Alex ?

Alex : Oui ?

Christelle : Est-ce que tu crois qu'on peut tromper son mari, tout en restant amoureuse de lui ?

Alex : J'en sais rien moi... Pourquoi tu me demandes ça ?

Christelle : Non, parce que j'ai lu dans une revue littéraire, qu'on pouvait le faire, mais que si le mari était pas au courant qu'il était cocu.

Alex : Ah... Et c'était quoi comme revue littéraire ?

Christelle : Closer.

Alex : Ah oui OK, je comprends mieux.

Christelle : Non parce que tu vois, imagine que tu trompes ton mari et qu'il le sait, mais que toi tu sais pas qu'il le sait, est-ce que tu peux rester amoureuse de lui ? Ou alors si tu sais qu'il le sait, mais que lui il sait pas que tu sais qu'il le sait est-ce que ça annule le fait qu'il le s... On dit qu'il le suce non ?

Alex : Sache.

Christelle : T'es sûr ? Oh je préférais suce moi... T'as pas répondu ?

Alex : Bah c'est parce que j'en sais rien.

Christelle : T'es marié Alex ?

Alex : Non.

Christelle : Ah c'est pour ça, tu peux pas savoir...

Alex : Julien m'avait prévenu et je pensai qu'il exagérait, mais non en fait... Tu te reposes jamais ?

Christelle : Bah si quand même la nuit (elle rigole).

Alex rigole aussi pour donner le change. Puis un blanc s'installe.

Alex : Et donc... Ça fait longtemps que tu connais Sandrine et Julien ?

Christelle : Ouais quand ils ont emménagé...

- Blanc -

Alex : Et... Tu fais quoi comme Job ?

Christelle : Je suis hôtesse d'accueil...

Alex : Ah c'est cool...

- Blanc -

Alex : Et sinon tu suces ?

Christelle : Quoi ?! (Elle se lève, lui fout une claque et va à la cuisine).Sandrine !

Alex : Je suppose que tu baises pas non plus ? Non ? Bah non... D'habitude ça fonctionne en boîte... Faudrait peut-être que je revois mes techniques de drague moi.

 

 

Scène 9

 

Sandrine sort de la cuisine.

Sandrine : Alex ? C'est vrai que t'as demandé à Christelle si elle suçait ?

Alex : Ouais, mais c'est parce que... (Sandrine lui met une claque et retourne dans la cuisine). Non, mais je mérite.

Julien arrive du couloir, visiblement énervé.

Julien : Alex ?

Alex : Oui ? (Julien lui met une claque). Mais ça va aller maintenant avec les tartes dans la gueule oui ? Qu'est-ce que je t'ai fait à toi ?

Julien : Rien ! Mais c'est la belle-mère qu'arrête pas de m'énerver, je peux quand même pas lui taper dessus !

Christelle et Sandrine sortent de la cuisine et se dirigent vers l'entrée.

Sandrine : (A Alex) Crétin ! (Elles sortent)

Julien : Qu'est-ce qu'elle a ?

Alex : Mais j'en sais rien... C'est bizarre quand même.

Natacha arrive et se met à la fenêtre pour fumer, Alex n'arrête pas de la regarder.

Alex : Ohlala, je craque complètement sur ta belle sœur. Il doit pas s'ennuyer le Hervé !

Julien : Mouais...

Alex : Bah je sais pas ce qu'il te faut !

Julien : Déjà elle se tape mon beau frère, ça fait comme un blocage tu vois.

Natacha : (Elle s'approche d'eux), Vous parlez de quoi ?

Julien : De... Mais de rien... Enfin rien de spécial quoi...

Alex : En tout cas Natacha, je voulais te dire que tu es vraiment superbe hein !

Natacha : (L'ignorant complètement, à Julien). Julien, je tenais vraiment à te féliciter pour le dîner, c'était vraiment... Excellent (elle lui met la main sur l'épaule).

Julien : (Mal à l'aise) Euh... Oui, merci...

Natacha : Non, mais vraiment... (Elle se rapproche de lui).

Julien : Tu sais, c'est surtout Sandrine qu'il faut remercier, moi j'ai pas fait grand chose...

Natacha : Allez, ne te sous-estimes pas, je suis sûr que tu as plein de talents cachés.

Julien : Ohlala, vous trouvez pas que ça sent bizarre ? Je crois que j'ai oublié d'éteindre le gaz, je ferai mieux d'aller voir quand même... (Il s'esquive à la cuisine).

 

 

Scène 10

 

Yvette et Hervé arrivent par le couloir.

Yvette : On ne m'a jamais reçue comme ça ! Ça fait deux plombes qu'on poireaute comme deux cons dans la salle à manger ! Où est cet abruti de gendre ?

Hervé : Un tire-au-flanc je te dis, pas foutu de s'occuper de quoi que ce soit !

Yvette : Qu'est-ce que vous en pensez vous Natacha ? Je me demande vraiment ce que ma fille fout avec lui !

Natacha : Moi je le trouve plutôt craquant.

Hervé : Vraiment ? T'es pas sérieuse là ?

Natacha : Mais ne t'inquiètes pas mon chéri, il ne t'arrive pas à la cheville. Oh regardez comme il est mignon quand il est jaloux.

Hervé : Moi ? Jaloux d'un incapable pareil ? Sûrement pas !

Yvette : C'est évident qu'il n'arrive pas à la cheville de mon Hervé. Un modèle de réussite ! Qu'est-ce que j'aurai aimé que Sandrine me trouve un bel homme comme toi mon grand, avec autant de talent. Mais non ! Au lieu de ça, elle nous ramène le roi des Jean-foutre !

Alex : Euh, vous avez vu que j'étais là quand même ?

Yvette : Et alors vous croyez que je vais me gratter ?

Alex : Non, c'était pour être sûr...

Sandrine arrive par la porte d’entrée.

Sandrine : Bah qu’est-ce que vous faîtes tous là ?

Yvette : Écoutes, on ne sait pas où est passé ton mari. Il nous a littéralement abandonné. Avec les efforts que l’on fait pour venir d’aussi loin, je trouve ça très déplacé de sa part.

Alex : (Tout bas) Elle manque pas de culot la vieille.

Sandrine : Où est-ce qu’il peut bien être ?

Natacha : Il est parti à la cuisine pour éteindre le gaz.

Sandrine : C’est bizarre quand même, on est tout électrique. (Elle va à la cuisine). Chéri tu es là ?

Julien : Oui je suis là.

Sandrine : Mais qu’est-ce que tu fais ? Tout le monde te cherche.

Julien : Je regardai la réparation de Monsieur Ramirez. Y a pas à dire c’est du beau boulot,

On entend un bruit de robinet, puis un bruit de tuyauterie assourdissant et de l’eau qui coule à flot.

Julien : Merde ! (Il sort de la cuisine trempé, Sandrine va vers lui avec la serviette de bain).

 

 

Scène 11

 

On frappe à la porte.

Sandrine : (A Hervé) Hervé, tu veux bien aller ouvrir s’il te plait ?

Hervé va ouvrir la porte, Monsieur Ramirez entre.

Ramirez : Bonsoir M’sieur... Ah M’sieur Pichard, j’ai oublié de vous dire tout à l’heure, surtout utilisez pas votre robinet avant demain matin. Il faut le temps que le joint prenne bien.

Julien : Merci Monsieur Ramirez, sans votre intervention on frôlait la catastrophe !

Ramirez : De rien M’sieur Pichard. Par contre, vous devriez pas rester avec les cheveux mouillés comme ça, c’est un coup à attraper froid.

Sandrine : Je crois bien que votre réparation n’a pas tenu très longtemps Monsieur Ramirez, ça vous ennuierait de regarder de nouveau ?

Ramirez : C’est bien parce que c’est vous Ma’ame Pichard. (Il va à la cuisine). Oh la vache ! (Il passe la tête par la porte) Ah bah là c’est tout péter, va falloir racheter une tuyauterie complète.

Sandrine : On peut rien faire du tout ?

Ramirez : Il faudrait déjà couper l’eau, parce que pour le moment c’est le carrelage qui boit mais ça va finir par gagner le salon.

Julien : Et bah coupez là bordel ! Au lieu de nous faire un cours sur l’absorption de l’eau par le carrelage !

Ramirez retourne dans la cuisine, l’eau s’arrête de couler après quelques secondes. Ramirez ressort de la cuisine avec une bière.

Ramirez : Ça y est c’est fait M’sieur Pichard. Je vais vous isoler le tuyau pour que vous puissiez remettre l’eau. Par contre demain faudra que vous appeliez un plombier. Bon je vais chercher mes outils et je reviens. (Il s’arrête devant la porte d’entrée). Franchement M’sieur Pichard... Z’auriez appelé le plombier y a dix jours, comme Ma’ame Pichard vous l’avait dit, z’auriez pas eu tous ces problèmes.

Julien : Non mais j’y crois pas, il... Il.... Il a encore pris une bière !

Sandrine : Bon allez, l’incident est clos on va pouvoir aller manger le dessert.

Tous sortent sauf Julien qui se sèche les cheveux et Natacha.

 

 

Scène 12

 

 

Natacha : Hum... Tu sais que tu es très sexy avec tes cheveux en bataille...

Julien : Euh.... De qui ? Moi ?

Natacha : Ça m’excite complètement tu sais ?

Julien : Euh non, enfin c’est à dire, je suis marié hein...

Natacha : Et alors ? Je m’en fous, je suis pas jalouse. (Elle le plaque contre un mur).

Julien : Il va falloir arrêter maintenant, sinon...

Natacha : Ah oui ? Sinon quoi ? Tu vas me frapper ? J’adore ça !

Julien : Non, je vais hurler... (Il hurle d’une voix très aigüe) Au secours ! A moi ! Au viol !

Christelle arrive à ce moment là, elle pousse un cri en voyant la scène, elle tire Natacha en arrière et colle un coup de pied à Julien.

Christelle : Mais tu vas la lâcher oui ! Julien t’es vraiment dégueulasse, alors que Sandrine est dans la pièce juste à côté franchement ! (A Natacha) Ça va mademoiselle ? Il vous a pas fait mal au moins ? Les mecs c’est vraiment tous des porcs !

Julien : (Boitant jusqu’au canapé). Je sais pas si je dois te remercier ou bien t’en coller une sur ce coup là... D’ailleurs tu frappes même plus à la porte toi ?

Natacha sort par le couloir.

Christelle : Franchement Julien tu me dégoûtes... C’est qui d’ailleurs cette fille ?

Julien : C’est la copine du frère de Sandrine.

Christelle : Quoi ? T’essayes de te faire ta belle sœur ?

Julien : Mais c’est elle qui m’a sauté dessus !

Christelle : Bah oui bien sûr, et toi t’as rien fait ? Noooon comme tous les mecs... Et vas-y que je te colle, que je te montre mes biceps...

Julien : Mais pas du tout, je... Bon laisses tomber, parce que s’il faut que je t’explique demain matin on y est encore.

Christelle : Vas-y dis tout de suite que je suis débile ?

Julien : Ah non, j’ai pas besoin de le dire... Même toi tu le sais.

Christelle : Ouais, bah t’as intérêt à être un peu plus gentil avec moi si tu veux pas que je raconte à Sandrine ce qui s’est passé.

Julien : Ah non, je t’en supplie Christelle, ne dis rien à Sandrine !

Christelle : Je sais pas...

Julien : Non, pitié, si tu lui dis elle va me tuer... Ou pire, elle m’émascule... Ou pire, elle me tue puis elle m’émascule !

Christelle : Mais non, t’inquiètes pas, je lui dirai rien.

Julien : Sûr hein ? Il faut jamais qu’elle l’apprenne !

Christelle : Promis, je lui dirai pas... Enfin sauf si elle me le demande droit dans les yeux parce que je sais pas mentir... Ou alors si je suis bourrée, parce que quand je suis bourrée je fais jamais attention à ce que je dis... Ou bien si on kidnappe ma famille et qu’on me force à le dire pour les sauver... Ou alors si...

Julien : Tu sais quoi Christelle ?

Christelle : Non, quoi ?

Julien : Ce que j’adore chez toi c’est ta faculté à rassurer les gens.

Christelle : Ah ouais génial, ça me fait super plaisir que tu me dises ça.

Julien : Bon en tout cas merci, la nymphomane est partie. Si elle reste avec le beau frère ça va être sympa les réunions de famille...

Christelle : (Rigolant) C’est sûr, t’es déjà marié avec la sœur, tu te tapes la belle-sœur, manque plus que la mère.

Julien : Mais je me tape pas la belle sœur !

Christelle : Oh à d’autres hein.

Julien : Christelle ?

Christelle : Oui ?

Julien : Je te jure, t’es épuisante... Non sérieusement faudrait que tu songes à repartir en voyage... Loin et longtemps.

Christelle : Bah je peux pas partir en vacances tout le temps non plus.

Julien : Et c’est bien dommage, parce que quand tu pars en vacances ça nous en fait aussi.

Christelle : Tiens d’ailleurs, je t’ai pas montré les photos du voyage !

Julien : Ah non c’est bon. Si je pars pas en voyage avec toi, c’est pas pour me taper les photos quand tu rentres.

Christelle : Je te trouve pas très sympa avec la copine qui connaît un secret que ta femme doit surtout pas apprendre...

Julien : Attends là, me dis pas que t’essayes de me faire chanter.

Christelle : Alors là, n’importe quoi. Je veux pas que tu chante, je veux juste que tu regardes mes photos.

Julien : Bon, OK montre-moi les photos. Mais on fait vite hein ?

Christelle : Attends faut que j’ailles les chercher. Tu bouges pas.

Julien : Non, non...

Christelle se lève et va vers la porte d’entrée

Christelle : Tu me passes ton ordinateur portable ? Comme ça je copie les photos dessus ce sera plus simple.

Julien : Je vais plutôt te prêter celui de Sandrine, c’est plus prudent. Il est là sur l’étagère.

Christelle : Où ça ?

Julien : Là, la sacoche sur l’étagère.

Christelle : Je vois rien.

Julien : Mais là, juste en face de toi ! C’est pas possible t’es aveugle ou quoi ?

Christelle : Je suis un peu myope, tu crois que j’ai besoin de lunettes ?

Julien : A ce niveau là c’est plus des lunettes qu’il te faut c’est une canne et un chien.

Christelle : (Elle prend l’ordinateur), Bon je reviens tout de suite. (Elle sort).

Julien : Oui, oui c’est ça... prends ton temps surtout. (Il va vers le couloir et s’arrête devant la porte). Bon allez courage, c’est parti pour le round deux.

 

 

ACTE III

 

Scène 1

 

Natacha et Hervé sont à la fenêtre en train de fumer, Sandrine arrive du salon avec de la vaisselle qu’elle apporte à la cuisine.

Hervé : (A Natacha) Bon alors, tu as eu l’occasion de discuter un peu avec Sandrine ?

Natacha : On peut dire ça...

Sandrine ressort de la cuisine.

Hervé : Sandrine ? Viens un peu discuter avec nous.

Sandrine : Je préfères finir de débarrasser avant, ça sera ça de moins à faire tout à l’heure.

Hervé : (Il attrape Sandrine par le bras et l’amène vers la fenêtre). Mais c’est bon, Julien va s’en occuper, il a que ça à faire.

Julien arrive du couloir avec de la vaisselle qu’il apporte dans la cuisine.

Hervé : Tu vois ? Il fait ça très bien tout seul !

Sandrine : Oui, enfin...

Hervé : Ça l’occupe ! Ah ça me fait plaisir d’être entourée des deux femmes de ma vie, on est pas bien là tous les trois ?

Julien ressort de la cuisine et écoute la conversation.

Sandrine : Pour moi c’est normal Hervé, je suis ta sœur, pour ce qui est de Natacha, c’est peut-être un peu prématuré de dire que c’est la femme de ta vie...

Natacha : Et je peux savoir ce que tu entends par là ma chère Sandrine ?

Sandrine : j’entends par là que ça ne fait pas très longtemps que vous êtes ensemble et qu’on ne sait jamais vraiment ce qui peut se passer.

Natacha : Je peux partir tout de suite, si tu veux ?!

Hervé : Natacha !

Sandrine : Oh mais je t’en prie, je te retiens pas, la porte est juste là !

Hervé : Sandrine !

Natacha : Elle a un problème la Sainte-nitouche ?

Hervé : (Il entraîne Natacha dans le couloir). Bon allez, on va aller prendre le café, ça va nous calmer. (Ils sortent).

 

 

Scène 2

 

Julien : Dis donc, pour quelqu’un qui n’arrête pas de me demander d’être sympa avec ta famille, t’y vas pas de main morte.

Sandrine : Elle fait pas partie de ma famille cette...

Julien : Allez calme toi... Qu’est-ce que tu as contre elle ? Tout le monde à l’air de la trouver sympa.

Sandrine : Et toi tu en penses quoi ?

Julien : Euh... Elle est... Assez extravertie...

Sandrine : C’est le moins qu’on puisse dire... Tu sais qu’on était à la fac ensemble ?

Julien : Non ? Sérieusement ? Le monde est petit hein ? Et donc visiblement vous deviez pas être des grandes copines.

Sandrine : Pas vraiment non... Elle arrêtait pas d’essayer de me piquer tous mes mecs.

Julien : Comme quoi on change jamais vraiment.

Sandrine : Qu’est-ce que tu dis ?

Julien : Euh non rien... Hervé, l’homme parfait, j’en reviens pas qu’il sorte avec ce genre de fille.

 

Sandrine : Oui, j'imagine même pas la tête de ma mère si elle savait ça...

 

Julien : Ta mère le sait pas ?

Sandrine : Bien sûr que non !

Julien : Oh laisse-moi-lui dire ! Laisse-moi lui dire s’il te plait !!

Sandrine : Ah non, c’est hors de question qu’elle l’apprenne ! J’aurai jamais du te le dire en fait. Tu me promets que tu diras rien ?

Julien : Bon d’accord... Pour une fois qu’on aurait pu s’amuser...

 

 

Scène 3

 

On frappe à la porte Sandrine va ouvrir, c’est Christelle, elle porte l’ordinateur portable.

Christelle : Recoucou.

Sandrine : Mais c’est mon ordinateur ça, qu’est-ce que tu fais avec ?

Christelle : Je l’ai pris pour copier les photos de l’Afrique. (Elle pose l’ordinateur sur la table basse).

Sandrine : Génial !

Julien : Et bah voilà Christelle, tu vas pouvoir montrer tes photos à Sandrine, ça va lui faire super plaisir !

Sandrine : Bonne idée, et toi pendant ce temps tu vas aller t’occuper de nos invités dans la salle à manger.

Julien : (S’assoit sur le canapé). Bon alors ces photos, tu nous les montre ? Ça à l’air super intéressant.

Sandrine : Julien...

Julien : Bon d’accord... (Il se lève et avance très lentement vers le couloir).

Sandrine : Ah Julien au fait ?

Julien : Oui ?

Sandrine : Pas un mot à ma mère à propos de Natacha.

Julien : Et voilà je suis complètement bridé ici.

Christelle : C’est qui Natacha ?

Sandrine : Ma super belle sœur?

Christelle : Ah OK, je l’ai vu tout à l’heure avec Jul... Euh avec Hervé ! Et qu’est-ce qu’elle a ?

Sandrine : Bon tu le gardes pour toi, mais j’étais à la Fac avec elle et... Bon en gros c’était la reine des salopes.

Julien : Tu veux pas que ça se sache, mais si tu le racontes à tout le monde...

Sandrine : Je ne veux pas que ma mère le sache... Ça mettrait Hervé très mal à l’aise.

Christelle : (Rigolant). Mais alors Julien, ça veut dire que t’as failli te taper la reine des salopes.

Sandrine : Quoi ?!

Julien : Merci Christelle, non vraiment, je savais que je pouvais compter sur toi.

Christelle : Oups...

Sandrine : Julien qu’est-ce que c’est que cette histoire ?

Julien : Attends, reste calme, assieds toi je vais tout t’expliquer.

Sandrine : L’explication à intérêt à être bonne, j’attends...

Julien : Euh assieds toi quand même. Alors en fait c’est très simple... Il y a une explication... Logique...

Sandrine : Julien, si tu ne veux pas que je t’explose cet ordinateur sur le crâne tu as intérêt à cracher le morceau tout de suite !

Julien : C’est une vraie folle la Natacha, une nymphomane, elle s’est jetée sur moi, j’ai rien pu faire ! Je te jure, heureusement que Christelle est arrivée pour me sauver !

Christelle : Je t’ai sauvée moi ?

Julien : Mais bien sûr ! Un sauvetage in extremis.

Christelle : Ah trop cool, en fait je suis ta sauvetageuse.

Sandrine : Christelle ? Ça c’est vraiment passé comme ça ?

Christelle : Exactement ! J’ai sauvetagé Julien !

Sandrine : Bon... Moi je vais prendre l’air, je crois que j’ai besoin de me calmer... (Elle sort de l’appartement).

 

 

Scène 4

 

Christelle : Bon allez Julien, on regarde les photos ?

Julien : Heureusement que tu ne devais absolument rien dire à Sandrine toi !

Christelle : Oh ça va, je l’ai pas fait exprès. Bon les photos ?

Julien : Tu sais quoi ? Commence à les regarder sans moi, je vais aller servir le café.

Julien sort par le couloir. Christelle commence à se mettre sur l’ordinateur qui n’arrête pas de faire des “bip” à chaque qu’elle appuie sur une touche. Elle commence à s’énerver quand on frappe à la porte. Elle va ouvrir et Mike entre comme une furie avec une batte de base-ball.

Mike : Elle est où ? Je sais qu’elle est là ! C’est simple, si vous me dîtes pas où elle est tout de suite, je pète tout ici moi ! Je fais un carnage ! Apocalypse Now en direct live ! La Bande de Gaza à côté ça va ressembler à un jardin d’enfant !

Christelle : Euh bonjour, on peut savoir qui vous êtes ?

Mike : Je suis Mike, le mari de Natacha, et me racontez pas de salade je sais qu’elle est là, je l’ai vu rentrer tout à l’heure !

Christelle : Vous êtes le mari de Natacha ? Mais je croyais qu’elle sortait avec Hervé, oh je comprends plus rien moi...

Mike : Hervé ? C’est ça son nom ? C’est lui qui se tape ma femme ?

Christelle : Bah visiblement c’est un peu tout le monde qui se la tape...

Mike : Quoi ?! Mais c’est pas possible ! C’est pas possible... (Il éclate en sanglots dans les bras de Christelle). Bouhouhou... Je... Je suis désolé mais c’est les nerfs... Je craque complètement... Mais je l’aime vous comprenez ?

Christelle : Oui je comprends, ça doit pas être facile d’être marié avec la reine des salopes.

Mike : (S’énervant de nouveau). De quoi ?! Comment vous l'avez appelez ?! Va falloir arrêtez, sinon je casse tout ici moi !

Christelle : Mais non, allez calmez-vous. Asseyez-vous là, on va voir ce qu’on peut faire. Donc votre femme vous trompe c’est ça ?

Mike : Oui. Ça fait un petit bout de temps que je soupçonne quelque chose. Du coup ce soir je l’ai suivi et ça a pas loupé. Je l’ai vu rejoindre son amant et ils sont venus ici. J'ai repéré l'appartement puis je suis parti rechercher ma batte de base-ball. Je vais l’attraper et je vais le massacrer vous savez ?

Christelle : Bon, à quoi il ressemble l’amant de votre femme ?

Mike : Je sais pas, je l’ai pas bien vu. Il faisait nuit et j’ai du rester loin pour pas me faire voir.

Christelle : Ça nous aide pas ça. Mais vous savez la violence ne résoud rien Mike.

Mike : Je m’en fous, ça me soulagera au moins !

Christelle : Vous voulez pas en démordre hein ?

 

 

Scène 5

 

Julien arrive par le couloir et voit Mike.

Julien : Bonsoir, je peux savoir...

Christelle : Ah Julien tu tombes bien ! Tu veux bien expliquer à Mike, Mike c’est le mari de Natacha, que c’est pas parce que t’as failli te taper sa femme qu’il faut nécessairement qu’il te cogne dessus.

Mike : Alors c’est toi ? (Il se lève avec sa batte de base-ball).

Julien : Mais non, mais pas du tout... Je vous assure qu’il y a méprise...

Mike : Tu sais que je vais te tuer ? (Ils se tournent autour du canapé).

Julien : Attendez Mike, Mike c’est bien ça ? Je vous assure que c’est un horrible malentendu !

Mike : C’est ça et mon cul ? C’est du poulet ?

Julien : (A Christelle). Ne m’aide pas toi surtout, dis quelque chose !

Christelle : C’est vrai Mike, rassurez-vous, j’ai réussi à les séparer avant qu’il se passe quoi que ce soit !

Mike : Donc il allait vraiment se passer quelque chose !

Julien : Bon finalement ne m’aide surtout pas, ne dis rien ! Bon écoutez Mike, si je vous dis que je ne suis pas l’amant de votre femme mais que je sais où il est, vous promettez de vous calmer ?

Mike : Oui, enfin jusqu’à ce que je lui tombe dessus !

Julien : Bon alors en fait, c’est très simple... Il y a une explication... Logique... L’amant de votre femme c’est... C’est...

Mike : Tu la craches ta pilule ?!

Julien : C’est Monsieur Ramirez !

Mike : Ramirez ?

Julien : Oui Monsieur Ramirez, le gardien de l’immeuble.

Christelle : Monsieur Ramirez aussi il se tape Natacha ? Bah décidément elle avait raison Sandrine !

Mike : C’est qui ça Sandrine ?

Julien : Ma femme, mais peu importe.

Christelle : C’est marrant, j’imagine pas du tout Monsieur Ramirez avec une fille comme Natacha.

Julien : Mais c’est parce que tu le connais pas ça. Il cache bien son jeu. Un vrai vicelard le Ramirez. (A Mike). Tenez, c’est simple dans l’immeuble on l’a surnommé “l’Étalon Portugais”. Ah non, il est chaud comme la braise, Monsieur Ramirez !

Mike : Bon, où est-ce que je peux le trouver ?

Julien : Au rez-de-chaussée, vous pouvez pas le louper, y a qu’un seul appartement et y a écrit “gardien” sur la porte.

Mike sort comme une furie, suivi de Julien.

 

 

 

 

 

 

 

Scène 6

 

Christelle toujours assise dans le canapé et allume la télé. Julien entre par la porte d’entrée.

Julien : Bon alors Christelle, de un : il faut que tu arrêtes de laisser rentrer des fous furieux chez moi. Et de deux : il faut que tu arrêtes de croire qu’ici c’est chez toi et que tu songes à rejoindre TON appartement, éteins moi cette télé !

Christelle : Mais non attends, c’est la rediffusion de “plus belle la vie”, j’ai pas pu voir les épisodes quand j’étais en Afrique.

Julien : Mais je m’en fous !

Christelle : Mais c’est super important ce soir, on va savoir si Françoise elle va avorter de l’enfant qu’elle a eu avec Pablo ou alors si elle va le garder. Mais si elle le garde, elle sera bien obligé de dire à Jean que l’enfant il est pas de lui, parce qu’il risque d’avoir l’air un peu mexicain quand même, et Sylvie du coup elle saura que Pablo il l’a trompé avec Florence. Parce que Sylvie aussi elle a trompé Pablo, mais avec Steeve, mais c’est pas vraiment de sa faute, c’est parce qu’elle vit mal l’incarcération de sa mère pour prostitution. Parce que sa mère tu vois, elle s’est faîte arrêter par Robert et Robert il est amoureux de David, le beau père de Sylvie, parce que Robert en plus d’être flic il est pédé et...

Julien éteins la télé.

Christelle : Eh ! Pourquoi j’aurai pas le droit de regarder ce que je veux d’abord ?

Julien : Parce que c’est ma télé conasse !

 

 

Scène 7

 

On frappe à la porte.

Julien : Qu’est-ce que c’est encore ?!

Julien ouvre la porte, Mme Geanson arrive en pleurs

Geanson : Oh Julien, vous ne devinerez jamais… C’est horrible, c’est affreux, c’est...

Julien : Ma belle-mère ?

Geanson : Non, c’est Kiki !

Julien : Oui, ça marche aussi.

Geanson : Il... Il...

Julien : Il est mort ?

Geanson : Non !

Julien : Dommage, ça m’aurait fait au moins une bonne nouvelle dans la soirée.

Geanson : Il s’est enfui, j’avais mal fermé la porte d’entrée et il s’est échappé.

Julien : Ah oui et bien c’est balo Madame Geanson, mais il va bien finir par revenir hein ?

Geanson : Il faut que vous fassiez quelque chose Julien.

Julien : Oui bah je suis désolé pour vous Madame Geanson, mais c’est pas la SPA ici. Appelez Brigitte Bardot, elle aura sûrement une idée.

Geanson : Mais qu’est-ce qu’il va bien pouvoir faire seul et sans défense dans les couloirs de l’immeuble ?

Julien : Pisser dans un coin ou mordre deux trois locataires, à ce niveau là je me fais pas trop de soucis pour lui.

Geanson : Et s’il lui arrivait quelque chose ?

Julien : Mais non, vous en faîtes pas Madame Geanson, on est dans un immeuble tranquille ici. C’est pas comme si on avait l’habitude de croiser des fous dangereux avec des battes de base-ball à tous les étages.

Geanson : Mais qu’est-ce que je peux faire ?

Julien : Vous n’avez qu’à organiser un “Perdu de vue”. A défaut de retrouver votre chien, on retrouvera au moins Jacques Pradel ! (Il la met dehors)

 

 

Scène 8

 

Monsieur Ramirez arrive au même moment avec sa caisse à outils.

Julien : Oh mais c’est pas vrai, qu’est-ce que vous voulez encore vous ?

Ramirez : Bah, je viens réparer votre robinet M’sieur Pichard.

Julien : Ah oui c’est vrai, bon vous savez où c’est. (Ramirez va vers la cuisine) Ah au fait Monsieur Ramirez ?

Ramirez : Oui ?

Julien : Vous avez croisé personne qui vous cherchait dans l’escalier ?

Ramirez : Non, pourquoi ?

Julien : Non, non, pour rien.

Ramirez : Par contre, je vais sûrement avoir besoin d’un coup de main M’sieur Pichard. (Il va dans la cuisine).

Julien : J’arrive.

Christelle : Oh non, et mes photos alors ? Je vais encore me retrouver toute seule.

Julien : Et bien t’as qu’à aller les montrer dans la salle à manger, je suis sûr qu’ils seront ravis ! (Il va dans la cuisine).

Christelle : Ah ouais, super idée !

Christelle prend l’ordinateur et sort par le couloir. Sandrine arrive par la porte d’entrée avec Kiki dans les bras.

Sandrine : Et bah alors mon Kiki, qu’est-ce que tu faisais tout seul dans les couloirs. Oh qu’il est mignon, hein t’es mignon... Mais tu pues un peu quand même ! Bon reste là et sois bien sage, on va appeler ta maîtresse. (Il aboie, Sandrine le pose dans un coin et va téléphoner). Allo Madame Geanson ?... Oui c’est Sandrine à l’appareil, j’ai retrouvé Kiki dans les escaliers... Oui il va très bien... Bien sûr vous pouvez passer le chercher... A tout de suite. (Elle raccroche).

 

 

Scène 9

 

Natacha arrive du couloir.

Sandrine : Tiens, tu tombes bien toi !

Natacha : Moi ?

Sandrine : Oui toi ! Maintenant que je me suis calmée on va pouvoir discuter un peu... Alors comme ça tu dragues mon mari ? Chez moi ? Alors que ton copain est dans la pièce juste à côté ?

Natacha : Désolée, j’ai jamais pu m’empêcher de draguer tes mecs. C’est plus fort que moi.

Sandrine : Donc si j’ai bien compris, tu romps définitivement la trêve ? On déterre la hache de guerre ?

Natacha : Mais tu sais où tu peux la mettre ta hache de guerre ma pauvre fille ?

Sandrine : Ah mais oui, je sais très bien où je vais la mettre, je vais te la mettre dans la tronche ! Catin ! (Elle lui saute dessus et elles commencent à se battre)

Natacha : Traînée !

Alex et Christelle arrivent du couloir.

Alex : Ohlala, mais qu’est-ce qu’elle nous font Thelma et Louise là ? (Il va les séparer) Mais arrêtez ! Aide-moi Christelle !

Alex ceinture Natacha par la taille, Christelle attrape Sandrine, elles continuent d'essayer de se donner des coups de pieds.

Alex : Bon ça suffit les Pokémons ! Natacha, on va retourner dans la salle à manger.

Alex traîne Natacha dans le couloir.

 

 

Scène 10

 

Julien arrive par la porte de la cuisine avec une bière à la main.

Julien : Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ? On peut plus bricoler tranquillement !

Mike entre violemment dans l’appartement.

Mike : J’ai été chez Ramirez !

Julien : Et alors ?

Mike : J’ai frappé à la porte mais personne n’a répondu. Alors je l’ai enfoncé. J’ai tout démoli dans l’appartement ! Vide ! Pas un chat ! (Kiki aboie). Pas un chien si tu préfères. Alors je... Je... (Il lâche sa batte de base-ball et se met à pleurer sur l’épaule de Julien). Mais qu’est-ce que je vais devenir moi ? Je suis rien sans elle... Qu’est-ce que je vais faire de ma vie ? Deux cours de karaté par ci, trois cours de kickboxing par là et après ? Bouhouhou.

Julien : Non, je pense sérieusement que vous devriez rentrer chez vous pour vous reposer Mike.

Mike : Oui t’as raison... Mais avant... Avant je vais retrouver Ramirez... Quand j’en aurai fini avec lui, faudra qu’il porte des prothèses le Ramirez !

Christelle : Il doit pas être bien loin, parce qu’il était ici il y a cinq minutes.

Mike : De quoi ?! (A Julien) Ramirez était là ?

Julien : (A Christelle). Tu peux pas t’empêcher de la ramener toi ? Écoutez Mike...Alors en fait c’est très simple... Il y a une explication... Logique...

Mike : Je te préviens, tu ferais mieux de cracher le morceau vite fait !

Julien : Alors oui Monsieur Ramirez était là... Mais il est retourné chez lui. Vous avez du vous rater de peu. Aussi je pense que vous devriez redescendre rapidement.

Mike : J’y vais tout de suite ! Oh cette fois je vais me le faire !

Mike commence à se diriger vers la sortie quand Monsieur Ramirez ouvre la porte de la cuisine.

Ramirez : Alors M’sieur Pichard, vous...

Julien lui claque la porte dans le nez.

Mike : C’était qui ça ?

Julien : Personne ! C’est le plombier ! Bon allez dépêchez-vous Mike, vous allez finir par le rater !

Mike sort de l’appartement.

Sandrine : Julien, est-ce que tu peux m’expliquer qui c’est ce malade ?

Julien : Euh... Un ami de Monsieur Ramirez. (Il ouvre la porte de la cuisine, Ramirez est juste derrière se tenant le nez). Je suis vraiment désolé pour la porte Monsieur Ramirez, je...

Mike revient dans l’appartement.

Mike : J’ai oublié ma batte !

Julien : (Il reclaque la porte au nez de Ramirez). Elle est là, juste à côté de la porte d’entrée.

Mike : Merci, j’y retourne.

Mike ressort, Julien rouvre la porte de la cuisine.

Julien : Décidément Monsieur Ramirez, je suis désolé, je ne sais pas ce qui se passe avec cette porte.

Ramirez : Y a pas de mal, M’sieur Pichard.

Sandrine : Vous venez de louper votre ami Monsieur Ramirez.

Ramirez : Quel ami ?

Julien : On vous expliquera, mais en attendant faut pas rester ici Monsieur Ramirez.

Ramirez : Mais on a pas fini de réparer M’sieur Pichard.

Julien : Oui, bah c’est pas grave, on appellera un plombier demain. (Il le raccompagne à la porte d’entrée et le pousse dehors). Merci pour tout Monsieur Ramirez, et bonjour à votre femme.

Sandrine : Julien, elle est morte !

Julien : Et bah comme ça, elle au moins elle me cassera pas les couilles !

Sandrine : Oh sur un autre ton s’il te plaît.

Julien : Mais je demandais rien à personne moi... Je voulais juste passer une soirée peinard...

Sandrine : Et bah tu vas l’être, peinard !

Sandrine sort par le couloir, suivie par Christelle.

Christelle : Attends moi Sandrine.

Julien : Quoi ? Qu’est-ce que j’ai dit encore ?

 

 

Scène 11

 

Alex arrive par le couloir.

Alex : Super l’ambiance, entre ta belle mère, ton beauf et maintenant ta femme qui fait la gueule, j’ai bien fait de venir...

Julien : Oui, je crois que t’aurais mieux fait de te péter une jambe comme on dit.

Alex : Enfin je te rappelle que c’est justement parce que t’as essayé de me péter une jambe que je suis là.

Julien s’approche de Kiki sans le voir, le chien aboie et Julien surpris fait un bond en arrière.

Julien : Ah ! Qu’est-ce qu’il fout là ce con de chien ? Il a failli me faire avoir une attaque !

Alex : T’as un chien toi maintenant ?

Julien : Non, ça c’est le chien de la voisine, il paraît qu’il s’est sauvé. Tu parles, il est venu pour me bouffer oui !

Alex : Hein ? Arrêtes, il a l’air super gentil.

Julien : C’est parce que tu le connais pas, c’est une vraie bête enragée !

Alex va prendre Kiki dans ses bras.

Alex : Il peut pas être si terrible que ça, ce chien. Il est mignon, oh oui t’es mignon toi... Bon tu pues un peu quand même... Allez viens on va voir Julien.

Julien : Ah non !

Alex : Mais arrêtes un peu, il est adorable ce chien.

Julien : Alex, je te jure déconne pas ! N’approche pas ce fauve à moins de deux mètres de moi ! (Il recule vers la fenêtre).

Alex : Allez, n’ai pas peur... Attrape !

Alex jette Kiki à Julien qui, effrayé, se pousse, Kiki passe par la fenêtre.

Alex : Mais t’es... Pourquoi tu l’as pas rattrapé !

Julien : Et pourquoi tu me l’a lancé ! (Ils vont voir à la fenêtre). Oh la vache, il a pas l’air bien. Tu crois que ça peut survivre à une chute de quatre étages un chien ?

Alex : Oui... Avec un parachute ça doit pouvoir.

Julien : Bon Alex, on est d’accord, ce chien n’a jamais mis une patte ici ?

Alex : Un chien ? Quel chien ?

Julien : Attends regarde !

Alex : Quoi ?... Il se relève... Il a l’air d’aller bien.

Julien : J’y crois pas, il a rien ce con de chien.

 

Alex : Oui, ça c'est du bol.

On entend un bruit de voiture, puis de klaxon et crissement de pneu.

Alex : Aïe, aïe, aïe...

Julien : Je crois que c’est foutu là...

Alex : Dans cet état là, même un resto chinois peut plus rien en faire.

 

 

Scène 12

 

On frappe à la porte, Julien va ouvrir c’est Mme Geanson.

Geanson : Alors il est où le Kiki à sa maman ? Il est où ?

Julien fais signe à Alex de fermer la fenêtre, Alex la ferme.

Julien : Bonsoir Madame Geanson, qu’est-ce qui nous vaut l’honneur de votre visite ?

Geanson : Je viens chercher Kiki, Sandrine m’a téléphoné pour me dire qu’elle l’avait retrouvé.

Julien : Ah bon ? Elle vous a dit ça ?

Geanson : Oh vous savez, je suis si soulagée, j’avais tellement peur qu’il lui arrive quelque chose.

Julien : Mais non y a pas de raison, hein Alex ?

Alex : Non, non, y a pas de raisons !

Sandrine et Christelle arrivent par le couloir.

Sandrine : Ah Madame Geanson, vous êtes venue chercher Kiki ? Julien pourquoi tu as fermé la fenêtre, il fait une chaleur ici.

Sandrine va pour ouvrir la fenêtre mais Alex se met devant.

Alex : Non ! On ouvre pas la fenêtre !

Sandrine : Et pourquoi ça ?

Julien : Et bien c’est parce que... Parce que... C’est pour Kiki voilà !

Christelle : (En rigolant). Pourquoi ? T’as peur qu’il se jette par la fenêtre.

Julien : Hihihi, très drôle... Je ne voulais pas qu’il attrape froid c’est tout.

Geanson : C’est très gentil de votre part Julien. Bon alors il est où mon Kiki ?

Alex : Bon bah moi, je vais aller voir ce qui se passe à côté... (Il sort par le couloir)

Julien : Alors Kiki... est...

Pendant ce temps, Christelle ouvre la fenêtre et regarde dehors et pousse un cri.

Julien : Hein quoi ? Mais non y a rien dehors ! On a dit qu’on n'ouvrait pas la fenêtre !

Christelle : Il s’est mis à pleuvoir d’un coup comme ça, alors qu’il faisait beau y a à peine dix minutes. La météo c’est vraiment n’importe quoi. (Elle ferme la fenêtre).

Sandrine : Bon Julien si tu arrêtais de faire le clown et que tu rendais Kiki à Madame Geanson maintenant.

Julien : Bon Madame Geanson, je ne vais pas vous mentir... Kiki n’est pas là.

Geanson : Mais comment ça ? Oh mon dieu, il lui est arrivé quelque chose !

Julien : Mais non, mais non, calmez-vous... Si Kiki n’est pas ici c’est parce que... Parce que...

Geanson : Parce que quoi ?

Julien : Alors en fait, c’est très simple... Il y a une explication... Logique...

 

Geanson : Laquelle ?

 

Julien : C’est... C’est Monsieur Ramirez qui l’a descendu pour le promener. Voilà il est avec Monsieur Ramirez.

Geanson : Ah je suis rassurée alors. Bon et bien je descends tout de suite. Oh mon Kiki... (Elle sort de l’appartement).

 

 

Scène 13

 

Yvette arrive du couloir.

Sandrine : Ça va maman ?

Yvette : Non ! On ne te voit pas beaucoup ce soir ma chérie, tu n’arrêtes pas de venir et de repartir.

Sandrine : Oh je suis désolée maman, c’est vrai que c’est un peu mouvementé.

Yvette : Moi ça va, ça ne me dérange pas, je me doute que tu as plein de choses à faire. Mais Hervé le digère assez mal.

Sandrine : Oh le pauvre. Je vais aller le voir. Tu viens Christelle ? Le café est chaud.

Christelle : Ooooh mais moi j’aime pas le café... je peux venir quand même ?

Sandrine : Allez viens.

Christelle : Cool !

Sandrine et Christelle sortent par le couloir. Yvette allume une cigarette et fume au milieu du salon.

Julien : Belle-maman, combien de fois il va falloir que je vous dise d’aller à la fenêtre pour fumer, c’est pas compliqué quand même !

Elle ne bouge pas et lui souffle la fumée dans la figure.

Julien : Bon c’est plus possible là... Je suis désolé belle-maman, mais vous me laissez plus d’autres alternatives. Je suis pas de nature violente, mais là, la mandale elle va tomber.

Il lève la main, mais Yvette lui attrape et lui fait une clé de bras.

Yvette : Écoutes moi bien ducon, j’ai trente ans de plus que toi, les petits merdeux dans ton genre je les matais par douzaine alors que t’étais pas encore foutu de te torcher le cul tout seul. Alors tes menaces tu peux te les carrer où je pense, compris ?

Julien : D’accord Madame... (Elle le lâche). Elle m’a niqué le poignet...

Sandrine arrive par le couloir.

Sandrine : Ça va tous les deux ?

Julien : Oui, oui... On discute

 

 

Scène 14

 

On frappe à la porte, Julien va ouvrir c’est Ramirez.

Ramirez : Ah M’sieur Pichard, faut que vous m’aidiez, y a un malade qu’a tout cassé chez moi et qui me poursuit avec une batte de base-ball, il a l’air dangereux.

Julien : Et alors, j’y suis pour rien moi, qu’est-ce que vous voulez que j’y fasse. Il faut mieux choisir vos fréquentations Monsieur Ramirez.

Ramirez : Et sinon, vous n’avez pas vu Madame Geanson ? Non parce que y a son chien dans la rue qui...

Julien : Oui, oui, on lui dira Monsieur Ramirez.

Hervé et Natacha arrivent par le couloir.

Hervé : Oh c’est pas possible d’être aussi débile ! Non sérieusement Sandrine, la Christelle elle en tient une sacrée couche.

Julien : Ah, bah pour une fois je suis d’accord avec Hervé.

Hervé : Franchement, on était au courant que tu savais pas choisir tes mecs, mais tu pourrais faire un effort pour tes amies.

Julien : Là je suis tout de suite moins d’accord avec Hervé.

Christelle et Alex arrivent par le couloir.

Christelle : Tu vois Alex, c’est ici que ça se passe maintenant.

Mike arrive par la porte d’entrée.

Mike : Ramirez ! Je me doutais bien que tu viendrais te planquer ici ! Tu croyais que t’allais pouvoir filer à l’anglaise Ramirez, mais c’est raté !

Natacha : (Qui le reconnaît) Mike ?

Mike : Natacha ?

Sandrine et Hervé : Vous vous connaissez ?

Julien : Je sens... Que ça va être la merde...

Mike : Un peu qu’on se connaît, c’est accessoirement ma femme !

 

Yvette : Comment ça Natacha, vous êtes mariée ?

 

Natacha : Oui...

 

Yvette : Et toi Hervé, tu le savais ?

 

Hervé : Euh...  Mais non pas du tout !

 

Mike : Mais qu'est-ce que ça peut lui foutre à lui de savoir ça ?

 

Sandrine : Bah c'est parce que Natacha et lui...

 

Mike : Quoi ?! Toi aussi tu te tapes ma femme ?

 

Hervé : Comment ça moi aussi ?

 

Natacha : Non attends Mike, je vais t'expliquer.

 

Mike : Mais y a rien à expliquer, je vais fracasser tout le monde moi !

 

Yvette : Bon, vous ça suffit maintenant ! Déjà vous allez fracasser personne, vous allez gentiment vous assoir et écouter les explications de votre femme. Et puis donner moi ça vous allez finir par blesser quelqu'un ! (Elle lui arrache la batte de base-ball).

 

Natacha : Je ne te trompe pas avec Hervé, Mike. Il m'a... Il m'a payé pour que je me fasse passer pour sa copine ce soir.

 

Mike : Quoi ?! (Il se relève, Yvette le rassoit aussi sec).

 

Yvette : J'ai dit assis, vous ! Qu'est-ce que c'est que cette histoire Hervé ?

 

Hervé : Mais je ne sais pas moi... Je ne comprends rien, elle a du prendre un coup sur la tête ou je ne sais quoi, elle fabule complètement !

 

Natacha : Comment ça ? Moi je fabule ?

 

Hervé : Mais oui, tu ne sais vraiment plus ce que tu dis ma pauvre fille... Je crois qu'elle perd la boule, excusez-là.

 

Natacha : Pauvre fille ? Je perds la boule ? Mais il va peut-être falloir que tu te mettes à assumer tes mensonges mon vieux !

 

Hervé : Comment ça mes mensonges ? Non, ne l'écoutez pas, elle est devenue complètement folle !

 

Natacha : Complètement folle c'est ça. Alors que toi, tout va bien dans ta tête Hervé ? Hein ? Le grand et beau Hervé, qui est obligé de payer quelqu'un pour se faire passer pour sa copine, parce qu'il est pas foutu de trouver une fille assez bien pour sa connasse de mère !

 

Yvette et Sandrine : Quoi ?!

 

Julien : Bravo ! (Il applaudit).

 

Hervé : (A Natacha) Mais tu vas la fermer oui ?

 

Natacha : Non, je vais pas la fermer ! Le grand Hervé, qui se fait passer pour le directeur adjoint de sa boîte, alors qu'en fait c'est juste un petit employé de bureau minable qui se fait martyriser par son chef et qui mange des patates à l'eau toute l'année pour pouvoir rembourser le crédit de sa BM, BM qu'il s'est acheté pour faire croire à tout le monde qu'il a réussi dans sa vie. Pathétique !

 

Yvette : Hervé, c'est... C'est vrai tout ce qu'elle dit...

 

Hervé : Je... Oui ! Oui, c'est vrai tout ce qu'elle a dit ! Toute ma vie c'est du flan. Je fais croire à tout le monde que j'ai réussi, mais je suis qu'un raté. (A Natacha) Voilà, t'es contente maintenant ?

 

Yvette : (Elle tombe dans les pommes) Ooooh...

 

Sandrine : Maman, qu'est-ce qui t'arrives ?

 

Yvette : Hervé, m'a tuer !

 

Ramirez : Ça c'est le choc émotionnel, les nerfs ont pas tenu.

 

Sandrine : Je vais t'en coller un de choc émotionnel, moi, tu vas voir !

 

Tout le monde commence à s'affoler autour d'Yvette.

 

Scène 15

 

 

Madame Geanson arrive par la porte d'entrée.

 

Geanson : Ah, Monsieur Ramirez, vous êtes là. Je vous ai cherché partout. Où vous l'avez mis mon Kiki ?

 

Ramirez : Il est toujours sur la route Ma'ame Geanson.

 

Geanson : Quoi ? Mais vous ne vous rendez pas compte, il pourrait se faire écraser !

 

Ramirez : Oh vous savez Ma'ame Geanson, ça fait bien vingt minutes maintenant qu'il s'est fait écraser.

 

Geanson : Quoi ?! Il s'est fait... écraser ?

 

Ramirez : Une vraie crêpe Suzette !

 

Geanson : Kiki... (Elle tombe dans les pommes).

 

Julien : Mais c'est pas vrai, elle nous font un concours !

 

Alex : Si avec ça on résout pas le problème des retraites...

 

Sandrine : Hervé, appelles les pompiers !

 

Hervé : Tout de suite.

 

Sandrine : Julien, vite fais quelque chose !

 

Julien : Hein ? Et pourquoi moi, j'y suis pour rien.

 

Sandrine : T'as ton brevet de secouriste, fais leur du bouche-à-bouche !

 

Julien : Ah sûrement pas !

 

Sandrine : Julien !

 

Julien : Jusqu'au bout elle aura décidé de me faire chier la belle-mère... (Il se penche sur Yvette). Oh... En plus elle bave...

 

 

ACTE IV

 

Scène 1

 

Sandrine est seule sur le canapé, Hervé et Julien arrivent par la porte d'entrée.

 

Sandrine : Alors ?

 

Hervé : C'est bon, elle est hors de danger. C'est juste un petit malaise, ils vont la garder ce soir à l'hôpital en observation mais elle va bien. Ça n'a pas été sans mal, elle a piqué une de ces crises quand elle s'est réveillée... Ils ont voulu la coller sous sédatifs pour la calmer, mais elle a planté la seringue dans l'épaule de l'interne. Ils ont du s'y mettre à quatre pour la maîtriser.

 

Sandrine : Oh je suis vraiment contente que ça soit rien de grave. Et Madame Geanson ?

 

Hervé : Rien de grave non plus. Ils l'ont laissé sortir tout de suite, sa sœur est venue la chercher.

 

Sandrine : Me voilà rassurée.

 

Hervé : Bon et bien moi je vais vous laisser, je vais rentrer chez moi. J'irai de bonne heure demain à l'hôpital. Je passe te chercher Sandrine ?

 

Sandrine : Oui d'accord.

 

Hervé : A demain alors, bonsoir Julien.

 

Julien : Salut Hervé. Allez va, ça va aller. Comme on dit, ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort... Ou infirme, mais bon... Dans son cas, elle va s'en remettre, elle est solide la belle-mère.

 

Hervé : Merci Julien.

 

Natacha et Mike arrivent par le couloir.

 

Julien : Vous êtes encore là vous ?

 

Mike : Oui, on avait besoin de mettre un certain nombre de choses au point. Mais ça y est tout est réglé, on est réconcilié et on va même se refaire une lune de miel.

 

Natacha : Oui, tout est arrangé. Désolée Hervé, je suis vraiment navrée de la tournure qu'ont pris les choses.

 

Hervé : C'est pas grave, je crois que c'était un peu de ma faute.

 

Natacha : Bon et bien au revoir.

 

Mike : Oui, bonne fin de soirée.

 

Julien : Oui bonsoir.

 

Tous sortent sauf Sandrine et Julien.

 

 

Scène 2

 

Julien : Bon, finalement ça se termine pas trop mal.

 

Sandrine : Julien ?

 

Julien : Oui ?

 

Sandrine : Je voulais te remercier pour ce que tu as fait pour maman... Et pour pas t'être moqué d'Hervé.

 

Julien : Oh arrêtes c'est normal tu sais... Ta famille, c'est un peu comme la mienne.

 

Sandrine : N'en fais pas trop quand même.

 

Julien : Mais je suis sérieux, je crois que je commence à m'attacher à eux.

 

Sandrine : C'est vrai ?

Julien : Puisque je te le dis.

 

Sandrine : T'es le meilleur des maris.

 

Julien : On est pas bien là tous les deux ? Vendredi soir, sur le canapé ? Peinards ?

 

Sandrine : Oui, c'est vrai... Julien ?

 

Julien : Oui ?

 

Sandrine : Tu sais, même si les médecins disent que c'est pas grave pour maman, j'aime pas la savoir toute seule chez elle. Elle pourrait rester quelques semaines à la maison ?

 

Julien : Je te demande pardon ?

 

Sandrine : Ça me rassurerait tu sais. Vu que tu commences à l'apprécier...

 

Julien : Ah non ça va bien ! Et Hervé, il peut la garder lui ?

 

Sandrine : Comment ça la "garder", c'est ma mère, c'est pas un chien !

 

Julien : Oui bah va dire ça à l'interne de l'hôpital qu'elle a mordu ! En plus Hervé, ça va l'occuper, vu qu'au final il a une vie et un boulot de merde.

 

Sandrine : Vas-y mollo, c'est de mon frère dont tu parles !

 

Julien : C'est quand même pas de ma faute si t'as une famille de timbrés !

 

Sandrine : Quoi ?!

 

 

Scène 3

 

Christelle et Alex arrivent de l'extérieur, main dans la main.

 

Christelle : Sandrine, Julien, on a une super nouvelle à vous annoncer ! Alex et moi on est ensemble !

 

Sandrine : Oh c'est trop mignon, je suis super contente pour vous.

 

Julien : Oh non c'est pas vrai...

 

Alex : Et j'emménage dès la semaine prochaine chez Christelle.

 

Julien : Oh non c'est pas vrai...

 

Christelle : C'est cool comme ça, vu que moi je suis la meilleure amie de Sandrine et qu'Alex c'est le meilleur ami de Julien, on va pouvoir se voir tout le temps tous les quatre ! (Elle prend Julien et Sandrine dans ses bras). C'est trop génial !

 

Julien : Oh non c'est pas vrai...

 

Madame Geanson arrive par la porte d'entrée restée ouverte, elle tient un chien dans les bras.

 

Geanson : Julien, je voulais vous remercier pour ce que vous avez fait pour moi tout à l'heure, vous m'avez sauvé la vie !

 

Julien : C'est rien Madame Geanson, mais... Il est pas ? (Il montre le chien).

 

Geanson : Oh, ça c'est Coco, le chien de ma sœur, elle va me le laisser quelques temps. C'est le portrait craché de mon petit Kiki. Il est si mignon, dis bonjour Coco. (Le chien grogne et aboie sur Julien).

 

Ramirez arrive par la porte d'entrée.

 

Ramirez : Rebonsoir M'sieur Pichard, vous aller rigoler mais j'ai encore oublié ma trousse à outils dans votre cuisine, mais vous dérangez pas je vais aller la chercher. (Il se dirige vers la cuisine). Je prendrai bien une petite bière moi.

 

Julien : Mais c'est pas vrai... Je voulais juste passer une soirée peinard moi...

 

 

 

 

 

FIN


Retour en haut
Retour haut de page