Acte premier :
Scène 1
(Victor, Mimi, Ophélie)
(Le rideau s’ouvre sur une musique de paso doble. Victor et Mimi sont en train de danser de façon laborieuse dans leur salon. Au bout d’un instant, Victor se détache de Mimi)
Victor : Je n’y arrive pas, je n’y arrive pas, je n’y arriverai jamais ! (elle arrête la musique)
Mimi : Ah, ce que tu peux être défaitiste toi alors ! Le mariage c’est demain, et tu sais très bien que l’ouverture de bal se fait d’abord par les mariés et ensuite par les parents des mariés !
Victor : Je sais, je sais … et pourquoi on ne changerait pas les habitudes ? Hein ? Pourquoi ?
Mimi : Tu sais aussi que les parents d’Alex vont au thé dansant tous les dimanches, alors moi je n’ai pas envie d’être couverte de ridicule !
Victor : Eh merde ! Mais ça fait un mois que tu me stresses avec ton paso double …
Mimi : Doble !
Victor : Quoi doble ?
Mimi : Paso doble, pas double ! Déjà qu’un simple c’est compliqué alors un double …. Bon on s’y remet, c’est quand-même pas si képlicom !
Victor : Ah non, tu ne vas pas non plus te mettre à parler comme ta fille !
Mimi : (elle remet la musique) Allez, allez ! On y va ! (prenant Victor dans ses bras) Tu comptes juste, un... Deux, un... deux, un... Deux !
Victor : Tu parles, ça me rappelle surtout l’armée !
Mimi : Eh bien, justement, écoute ton capitaine et suis le mouvement, on compte « un deux » quatre fois et on fait un demi-tour et on répète ça jusqu’à la fin !
Victor : J’aurais préféré un slow !
Mimi : Dans tous les mariages le bal s’ouvre avec un paso doble alors ne discute pas ! Allez, c’est reparti ! Je compte « Un deux ! Un deux ! Un deux ! Un deux ! Voilà, c’est bien, on y arrive ; Attention … on fait un demi-tour ! (par maladresse, Victor entraine Mimi vers le canapé et s’affale avec Mimi sur celui-ci. Arrive alors Ophélie)
Ophélie : (outrée par la position ambigüe de ses parents) Papa, maman ! Vous n’avez pas honte !
Victor : (se remettant) Désolé ma chérie, euh … ce n’est pas du tout ce que tu crois !
Ophélie : Et qu’est-ce que je suis censée croire ?
Mimi : C’est-à-dire que nous étions en train de, de …
Victor : De nous entrainer, voilà !
Ophélie : Quoi, après trente cinq ans de mariage, vous avez toujours besoin d’entrainement ?
Mimi : (frustrée) Qu’est-ce que tu veux, ton père n’y arrive pas alors on est obligés de ..
Victor : (se levant) Ophélie, je voudrais tout de suite éviter une équivoque ! Je précise que ta mère était en train de m’apprendre à danser le paso double ..
Mimi : Doble !!
Victor : (ironique) C’est cela … et j’ai eu une petite maladresse qui nous a renversés sur le canapé, c’est tout !
Ophélie : (éclatant de rire) Ouf, papa tu me rassures !
Mimi : (niaise) Tu me rassures, tu me rassures de quoi ?
Ophélie : (regardant son père) Eh ben rassurée … (improvisant) que vous ne vous êtes pas fait mal, c’est tout ! Je me disais aussi qu’à votre place, je n’aurais pas mis ce genre de musique !
Mimi : Ce genre de musique, ça s’appelle un paso doble ! Allez, on reprend ! (elle remet la musique)
Victor : Non, c’est non ! (il coupe la musique)
Mimi : Ah ce que tu peux être ronchon toi alors !
Ophélie : En fait maman, je venais te demander ton avis sur ma jupe pour le mariage ! Tu peux venir dans ma chambre ?
Mimi : Bien sûr ma chérie, (ironique) puisque John Travolta ne veut pas me faire ma fièvre du samedi soir ! (elles sortent)
Victor : John Travolta, tu parles ! C’est pas un paso double qu’il dansait lui ! (il mime tout en chantant fort et très mal l’anglais) Staying alive, staying alive ! Ouh ouh ouh ! Staying alive staying alive ! Ouh ouh ouh ! (La porte de la chambre s’ouvre discrètement faisant apparaitre Mimi et Ophélie) Staying alive, staying alive ! Ouh ouh ouh ! (les femmes applaudissent, stoppant net Victor) Ben quoi ! (elles referment la porte. Son portable sonne) Oui ! (silence) Ah salut fiston ! (silence) Quoi la danse ? (silence) Alors tu vas être épaté ! Tu te rappelles de Patrick Swaize dans Dirty Dancing ? (silence) Non, et ben c’est tant mieux ! (silence) Quoi le vin ? (silence) Oh putain, le pinard, j’avais complètement zappé ! Je passe te prendre à quelle heure ? (silence) Maintenant, Ok ! (il raccroche. Marie-Thérèse entre sans sonner avec le masque du corona) Tiens-donc ! La belle-mère !
Scène 2
(Victor, Mimi, Ophélie, Marie-Thérèse)
Marie-Thérèse : Vous m’avez reconnue ? Même avec mon masque ?
Victor : Oui Marie-Thérèse, je vous ai reconnue car je vous rappelle que nous avons toujours une sonnette à l’entrée et que vous êtes la seule à ne pas l’utiliser !
Marie-Thérèse : Et moi, je vous rappelle que la politesse vous oblige à un petit bonjour avant tout ! Et pis, appelez-moi Thérèse et non Marie-Thérèse !
Victor : Et moi je vous rappelle que c’est vous, Marie-Thérèse qui entrez sans sonner, donc c’est vous qui êtes censée dire bonjour la première. Et moi, vous savez ce que je vous dis : Au revoir Marie-Thérèse ! (il sort. Mimi et Ophélie entrent)
Mimi : Maman, tu es là ?
Ophélie : Maman, si tu la vois, c’est qu’elle est là !
Mimi : Eh bien, tu ne nous embrasses pas ? Le confinement est terminé depuis longtemps !
Marie-Thérèse : Je sais mais je me méfie des anciens confinés, surtout que je viens de rencontrer un con fini !
Ophélie : (excitée) Tu viens de rencontrer papa !
Mimi : Maman, tu n’as pas honte ? Ophélie, tu trouves ça drôle ? Bon alors maman, tu nous la fais la bise ou quoi ?
Marie-Thérèse : Bon, c’est bien parce que c’est vous ! (elle enlève son masque et les embrasse)
Mimi : Pourquoi tu arrives si tôt, on t’attendait que demain matin !
Marie-Thérèse : Je me suis dit que si vous aviez besoin d’un coup de main pour la préparation et que …
Mimi : C’est gentil, mais tu sais que la cohabitation avec Victor c’est toujours d’un compliqué avec toi !
Marie-Thérèse : C’est vrai ça, il ne fait aucun effort ! Ophélie, tu peux me montrer ta belle jupe pour le mariage ?
Ophélie : Bien sûr Mamie ! (Mimi, observant la main de Marie-Thérèse)
Mimi : Maman, qu’est-ce qui t’arrive avec ton pouce ?
Marie-Thérèse : (montrant son pouce recourbé) Ce n’est rien, un petit problème d’arthrose mais ça va passer ! (Elles sortent vers la chambre, Victor entre)
Victor : (entrouvrant la porte de la chambre) Chérie, je ne t’ai pas dit, je vais avec Tony chercher le vin pour demain !
Mimi : (de la chambre) Ok, mais ne trainez-pas trop et surtout … ne buvez-pas trop !
Victor : (ironique, refermant la porte) Oui maman ! (en aparté) Comme si on ne savait pas ce qu’on a à faire ! (il sort. Les femmes reviennent)
Marie-Thérèse : Ophélie, je trouve ta jupe un peu courte mais elle est plutôt jolie. Bon, maintenant Mimi, dis-moi ce que je peux faire pour t’aider !
Mimi : Pour le moment, rien. Tu veux prendre un café ?
Marie-Thérèse : Pourquoi pas ? (elle s’assoit et prend le journal) C’est triste, pourquoi vous achetez le journal ? Y’a que des mauvaises nouvelles !
Mimi : C’est Victor pour le sport …
Marie-Thérèse : Ton mari, un sportif ? Ça se saurait !
Mimi : Oh maman, arrête un peu ! Tiens, j’ai vu dans les obsèques que ta grande copine Madame Gourbil était décédée, tu le savais ?
Marie-Thérèse : Ben oui, forcément !
Mimi : La sépulture est vendredi !
Marie-Thérèse : Oui, et alors !
Mimi : Je disais ça comme ça. Tu vas forcément y aller, c’était ta plus grande copine !
Marie-Thérèse : Surtout point !
Ophélie : Ben Mamie, c’est pas sympa, pourquoi tu veux pas aller à l’enterrement de ta plus grande copine ?
Marie-Thérèse : Quand je vais quitter cette terre est-ce qu’elle viendra à ma sépulture ?
Ophélie et Mimi : (se regardant) Ben … non !
Marie-Thérèse : Alors pourquoi j’irais à la sienne ?
Ophélie : (souriant à Mimi) Ah ok ! Vu comme ça ….
Marie-Thérèse : (consultant la page des obsèques) Tiens, y’a aussi le père Triquet qui a cassé sa pipe. C’en était d’un radin celui-là !
Ophélie : Tant que ça ?
Marie-Thérèse : A tel point que quand il regardait la messe à la télé le dimanche matin, il coupait la télé quand c’était le moment de la quête !
TABLEAU
Scène 3
(Victor, Mimi, Ophélie, Marie-Thérèse, Tony)
(On sonne. Ophélie va ouvrir. Marcel, curé vieille école, frère de Victor entre)
Mimi : (inquiète) Bon sang, mais qu’est-ce qu’ils foutent ? Ça fait deux heures qu’ils sont partis chercher le vin ! (voyant Marcel) Ah ! Marcel ! Quelle surprise, on ne t’attendait pas ce soir !
Ophélie : Tonton Marcel, encore dans cette robe ?
Marcel : Ophélie, ce n’est pas une robe, c’est une soutane !
Ophélie : Ah tonton, tu n’es vraiment pas moderne, les curés ne portent plus de soutane depuis longtemps !
Marcel : Tu vois Ophélie, c’est comme au théâtre, pour bien jouer son rôle, il faut jouer dans le bon costume !
Mimi : Alors Marcel, qu’est-ce qui t’arrive ? Un problème pour la messe de demain ?
Marcel : (gêné) Euh.. pas vraiment ! Ce soir, j’étais parti chez Jean-Noël chercher le vin de messe pour demain et voila que …. (On entend chanter de l’extérieur) Je pense que vous n’allez pas tarder à comprendre !
Victor et Tony : (voix off chantée) Elle est toujours derrière, derrière, derrière, elle a compris c’que m’sieur le maire lui a dit, elle n’quitte plus son mari (Victor et Tony entrent très éméchés)
Mimi : Mon dieu ! (Marcel fait son signe de croix)
Ophélie : Mais Ils sont complètement chétor !
Marcel : Rassures-toi Mimi, c’est moi qui ai ramené la voiture !
Mimi : Eh bien bravo les garçons !
Victor : (avec Tony) Trois, quatre ! Tous les garçons et les filles de mon âge se promènent dans la rue deux par deux, Tous les garçons et les filles de mon âge savent bien ce que c’est d’être heureux ! (moins fort) et les yeux dans les yeux et la main dans la main …
Marcel : ça a été comme ça pendant tout le voyage. Quand je disais quelque chose, ils se mettaient à chanter sur mon dernier mot !
Ophélie : Je trouve que c’est rigolo comme jeu !
Mimi : Ophélie, je ne trouve pas ça rigolo pour un sou !
Victor : (avec Tony) trois, quatre ! Je suis sous, sous, sous, sous ton balcon, con, con comme Roméo oh oh Marie- Christi … (Marie-Thérèse entre) Marie-Thérèse !
Marie-Thérèse : Eh bien, pour aller chercher le vin, ils sont allés le chercher. Quel spectacle !
Mimi : Ophélie !
Ophélie : Oui maman !
Mimi : Tu peux aller me chercher deux grands verres d’eau ?
Ophélie : Okay maman ! (elle sort)
Tony : De l’eau ? Pourquoi faire ? Papa, tu veux de l’eau ?
Victor : Ben ouais, si y’a du pastis, pourquoi pas ? (ils se mettent à rire)
Mimi : (navrée) Pire que des enfants !
Tony : Trois, quatre ! Prendre un enfant par la main, pour l’emmener vers demain, pour lui donner la confiance en son pas, (Ophélie revient avec les deux verres d’eau. Mimi prend un verre et donne l’autre à Marie-Thérèse)
Mimi : Tiens maman, tu veux te faire plaisir ? (elle lui donne l’autre verre)
Victor : Prendre un enfant pour .. (Mimi et sa mère lancent l’eau à la figure de Victor et Tony) … un roi ! Eh mais ça va pas ! (ils s’assoient sur le canapé)
Mimi : Bon, ça y est les idées sont claires ?
Ophélie : Au clair de la lune, mon ami Pierrot, prêtes-moi ta plume …
Mimi : Ophélie, ça suffit !
Ophélie : Oh ça va, je trouvais ça rigolo ! (elle sort)
Victor : Ma chérie, tu pourrais pas aller nous chercher deux efferalgans pour ……
Mimi : NON !!! Vous rigolez …. Dans vos rêves ! (elle sort en colère) Marcel, tu pourras dormir dans la chambre d’amis !
Marcel : Merci Mimi !
Tony : (ironique) Mon pauvre papa, ce soir tu va sûrement avoir droit à l’hôtel du cul tourné et ….
Marcel : Mon dieu, quel spectacle ! (il sort vers la chambre)
Victor : Bonne nuit frangin ! (théâtral) Mon cher fils, tu te maries demain, tu as bien réfléchi à l’importance de l’évènement ?
Tony : J’ai pas 12 ans papa ! Je sais ce que ça veut dire « Se marier ».
Victor : Tu vois, ce soir, on a passé une super sacrée soirée, hein fiston ?
Tony : Ouais, trop bien !
Victor : Eh bien après, fini tout ça !
Tony : Papa, t’es pas logique ! Tu dis qu’après le mariage « Fini tout ça ! » ?
Victor : Exactement ! Tu verras !
Tony : Tu oublies que tu es marié !
Victor : Ben ouais et ….. (Réagissant) Ouais ben finalement j’ai peut-être dit une connerie. T’as pas mal au crâne toi ?
Tony : Ben si comme qui dirait, mes neurones sont en train de s’affoler un peu. Tu peux aller chercher les efferalgans s’il te plait ?
Victor : Faut d’abord que je les trouve ! (il se lève et va vers la cuisine) Chérie, tu sais où sont les efferalgans ?
Mimi : (de la cuisine) Tu te démerdes ? (Victor revient)
Victor : Tu as entendu fiston ? T’as encore toute la nuit pour réfléchir ! (il trouve les efferalgans dans un tiroir) Ah, ils sont là ! (il va dans la cuisine pour remplir les verres)
Mimi : (voix off de la cuisine) Dans tes rêves ! (on entend un bruit de claque. Victor revient, se tenant la joue)
Tony ; Ouah ! Comme qui dirait, y’a de l’eau dans le gaz !
Victor : J’ai voulu essayer un geste attendrissant et voila la récompense ! Tu veux toujours te marier ? Excuse-moi mais je vais me coucher ! (Ophélie revient)
Ophélie : C’est bon papa, tu vas trouver la porte de la chambre ?
Victor : Ça va, ça va ! (Il sort)
Ophélie : (s’asseyant à côté de Tony) On peut jouer un peu avant d’aller se coucher !
Tony : Tu veux à jouer quoi sœurette ?
Ophélie : Ben le jeu de tout à l’heure, c’était rigolo !
Tony : Oui, ben c’était pas rigolo pour tout le monde !
Ophélie : Juste une fois, tu me dis n’importe quelle phrase et je trouve une chanson. On y va ?
Tony : Tu vois sœurette, je n’ai plus vraiment la tête à ça, moi aussi je vais y aller ! Je sais pas si t’es au courant mais je me marie demain ! (il sort) Bonne nuit Ophélie !
Ophélie : Merci de ne pas trop ronfler, ma chambre est à côté de la tienne je te signale !
Tony : Pas pour longtemps, je te signale ! (il sort, Marcel entre)
Marcel : Avant d’aller dormir, je vais me recueillir un peu sur le canapé, bonne nuit Ophélie !
Ophélie : Bonne nuit tonton ! (elle sort. Marcel s’installe sur le canapé, et commence à écouter de la musique sur son portable, casque aux oreilles. Au bout d’un certain temps, il s’endort et se met à ronfler. C’est à ce moment qu’il faudra donner des effets sons et lumière (stroboscope et autres) pour faire comprendre au public que Marcel rentre dans un rêve. Au bout de quelque temps, on entend un bruit étrange et une lumière rouge à travers la fenêtre. Deux formes apparemment humaines apparaissent à travers la fenêtre, avec des effets fluorescents autour des yeux. On finit par frapper, de plus en plus fort, Marcel ayant son casque sur les oreilles. Marcel finit par se réveiller et se lève)
Scène 4
(Marcel, David, Vincent)
Marcel : (regardant sa montre) Mon Dieu, qu’est-ce qui se passe ? Qui ça peut bien être à une heure pareille ? (ouvrant timidement la porte d’entrée) Qui c’est ?
David : (de l’extérieur) Nous sommes tombés en panne, excusez-nous de vous déranger mais, pouvons-nous entrer ?
Marcel : (ouvrant) C’est-à-dire que je ne suis pas chez moi mais …bien sûr, entrez mes enfants ! (Les deux individus étranges entrent, l’un d’eux marche de façon saccadée, la cane à l’envers. Ils sont habillés comme les Dupont de Tintin) Vous êtes soufrant ?
David : Mon ami a Juste un problème musculaire, mais ça va passer !
Marcel : Ecoutez mon fils, je suis désolé, je ne suis pas chez moi mais chez mon frère, mais je peux néanmoins vous laisser le canapé. (Regardant Vincent marcher) ça a l’air compliqué votre problème ! Je ne peux vraiment pas réveiller mon frère car demain la journée sera très longue. Installez-vous comme vous voulez, il y a une autre chambre je vous laisse la place sur le canapé ! Mon frère comprendra, d’ailleurs je vais lui écrire un petit mot (il prend une feuille, écrit et pose le mot sur la table de salon) ! Je sais que ce n’est pas très confortable mais néanmoins je vous souhaite une bonne nuit ! (il sort vers une chambre)
Vincent : glupix ! Koméo alla compendixo pa dutrouk ….
David : Chut ! Je te rappelle que tu dois parler comme eux ! Nous n’avons pas fait vingt millions de kilomètres pour échouer dans notre mission par un manque de concentration. Je te rappelle que nous sommes venus étudier les mœurs des humanoïdes, c’est pour ça qu’on a pris leur apparence et leur langage et nous devons faire très attention !
Vincent : (façon Clavier dans les visiteurs) Okay ! Par contre, Il y a quelque chose que je n’ai pas compris dans ce qu’il a dit l’humanoïde tout noir !
David : Quoi donc ?
Vincent : Déjà, quand nous sommes rentrés il nous a pris pour ses enfants, après il me prend pour son fils et puis ensuite Il dit que demain la journée sera très longue. Dans notre formation, on nous a bien dit que toutes les journées durent vingt-quatre heures chez les humanoïdes ?
David : Tu as raison, mais on nous a aussi dit que les humanoïdes étaient aux antipodes du bon raisonnement ! La preuve, quand tu vois l’état de leur planète, il y a de quoi s’inquiéter ils feraient mieux de l’appeler poubelle plutôt que planète. Bon ! Avant tout, il faut qu’on vérifie notre statut énergétique !
Vincent : Tu as raison, parce que moi je me sens vraiment pas bien ! (Chacun déclenche une lumière, activée par un bouton installé dans une poche) Aie, je suis orange !
David : Pour moi, c’est vert, c’est bon. Mais toi aussi, tu n’arrêtes pas de gesticuler, tu dépenses de l’énergie pour rien, un peu comme les humanoïdes. Du coup, tu n’as plus le choix, tu dois rester figé quand nous sommes seuls pour économiser l’énergie, on verra plus tard pour les possibilités de rechargement ! Et puis, aussi, il faut éviter de montrer nos pouces, ils pourraient se poser des questions !
Vincent : (montrant leurs pouces recourbés) Ouais, la transmutation n’a pas été parfaite !
David : Surtout pour toi !
Vincent : (vexé) Quoi pour moi ?
David : Pour le langage, il y a des mots que tu inverses, ça peut être gênant, il faudra faire attention ! De toute façon quand tu as des doutes, n’oublie pas que ce que tu as au bras s’appelle une montre pour les terriens mais que pour nous, c’est le « wiki », tu n’as qu’à écouter et tu auras réponse à tout. Allez, on s’installe et on ne bouge plus jusqu’à ce que quelqu’un arrive !
Vincent : (se regardant) Tu es vraiment sûr pour les costumes ?
David : Oui, pas de problèmes. Dans cette région, il y a beaucoup de Dupont, et j’ai vérifié, c’est comme ça qu’ils s’habillent. Comme ça, on passera inaperçus ! Autre chose, ça, (prenant la cane) tu le mets pas comme ça mais comme ça !
Vincent : Okay ! (ils se figent)
Tableau
Scène 5
(David, Vincent, Victor, Marie-Thérèse)
(David et Vincent sont toujours figés. Apparait alors Victor, main au front, un verre d’eau à la main. Il ouvre un tiroir, en sort un comprimé effervescent qu’il plonge dans le verre qu’il boit. Il disparait sans avoir vu les deux individus)
David : Etrange comportement ! Tu en penses quoi ?
Vincent : Difficile à juger sur un seul énergumène !
David : Tu as vu ce qu’il a mis dans son verre ?
Vincent : Oui, une espèce de capsule ou une pilule blanche !
David : Une pilule blanche ? D’après qu’ils utilisent aussi des pilules bleues !
Vincent : Des pilules bleues ? Pour quoi faire !
David : Selon une étude, ce serait pour raffermir certains membres !
Vincent : Ils sont fous ces terriens ? Bon, refigeons-nous ! (ils se figent de nouveau. Apparait alors Tony, idem Victor pour le comportement)
David : Alors là, pas de doute ! C’est un comportement propre au terrien ! (Il enregistre sur son wiki et cite) Premier constat : Chaque nuit, à 2h du matin, l’individu mâle terrien suspend son sommeil pour ingurgiter une pilule blanche et retourne dormir. Raison à déterminer !
Vincent : Au fait, tu as mis où mon régénérateur ?
David : C’est toi qui l’as !
Vincent : Ben non, c’est toi qui devais t’en occuper ! (affolé) Comment je fais alors ? Je vois bien que je commence à faiblir (il consulte son appareil de contrôle) Il me reste plus que huit heures !
David : Arrête de t’énerver ! J’ai du le laisser dans le vaisseau. Ils reviennent nous chercher dans sept heures. Par contre, tu as ton téléporteur ?
Vincent : Oui ! (il sort un engin de sa poche)
David : Super ! Alors, Pas de panique, figes-toi et on verra !
Vincent : Okay ! (ils se figent. On voit les aiguilles de l’horloge avancer jusqu’à 6 h du matin. David et Vincent sont toujours figés. Arrive Mimi en tenue légère, bras tendus en état de somnambulisme, elle fait quelques allées et venues, s’assoit un instant entre David et Vincent, se relève et repart dans sa chambre) C’est quoi cette planète ? Tu vas noter quoi dans ton rapport ? (David reparle au wiki)
David : Observation numéro 2 : Femme de sexe féminin …
Vincent : Une femme, c’est pas toujours de sexe féminin ?
David : Arrête, tu me troubles ! Je disais donc, individu de sexe féminin se déplaçant de façon incohérente les bras tendus apparemment inconsciente et retournant se coucher. Comportement à étudier.
Vincent : Dans la formation, il n’était pas précisé que les hommes ne devaient pas faire ou dire quelque chose quand ils apercevaient des femmes ?
David : Ah oui c’est vrai, tu as raison ! (il consulte son wiki) Voila ! J’ai trois notes à ce sujet. Ils peuvent siffler avec la bouche, autrement ils peuvent dire « Ouah le joli canon ! » ou alors « Putain, la gonzesse ! ». Donc, quand une femme entre, nous devons réagir, c’est bien compris ?
Vincent : Okay !
David : Parfait, alors maintenant, figés ! (ils se figent de nouveau, l’horloge avance à sept heures du matin. Marie-Thérèse entre sans apercevoir tout de suite les deux individus. David et Vincent essaient de siffler en vain)
Vincent : (réagissant soudainement) Putain, la gonzesse ! (Marie-Thérèse sursaute. David essaie de rattraper la bourde de Vincent)
David : Excusez-le mais quand on le surprend dans son sommeil, ça lui arrive de dire des choses bizarres !
Marie-Thérèse : Mais vous êtes qui ? Et vous faites quoi sur ce canapé ? (Vincent, avec un geste exagérément lent, montre à Marie-Thérèse le mot sur la table) Vous êtes souffrant ?
David : Il est toujours comme ça au réveil ! (Marie-Thérèse prend le mot et se met à lire)
Marie-Thérèse : Alors comme ça vous êtes en panne et …Bon, je vais chercher ma fille ! Je reviens !
David : Tu en fais de trop, ils vont finir par avoir des doutes !
Vincent : On n’arrivait pas à siffler alors j’ai improvisé ! (Marie-Thérèse revient avec Mimi) Ouah, le joli canon !
David : (rattrapant de nouveau) Il est terrible le matin au réveil !
Mimi : Bon, cela dit, ce n’est pas désagréable à entendre mais plutôt surprenant ! Même mon mari ne m’a jamais parlé comme ça. Alors, comme ça, c’est Marcel qui vous a installés ?
Vincent : Si Marcel est un grand monsieur habillé en noir, alors c’est bien Marcel qui nous a reçus !
Mimi : (Amusée par la réponse) Monsieur habillé en noir .. vous êtes drôle vous ! Vous êtes tombés en panne où ça ?
David : Euh … (improvisant) Juste à côté ! (Victor arrive)
Mimi : Ah chéri ! Ça va ce matin ? Les neurones sont bien réveillés ?
Victor : Ouais, bon ca va !! (visant les deux hommes, en aparté) Mille milliards de mille sabords ! (à Mimi) C’est qui ?
Mimi : Deux personnes qui sont tombées en panne à côté. Marcel leur a permis de rester dormir sur le canapé cette nuit !
Victor : Ah ce Marcel et sa charité chrétienne ! (aux deux personnes) Tomber en panne en pleine nuit, c’est pas de bol. C’est quoi votre bagnole ?
David : Pardon !
Mimi : En fait, mon mari vous demande c’est quoi comme voiture ?
David : Euh … (Vincent veut répondre)
Vincent : Tu connais la marque du vaisseau toi ?
David : (rattrapant de nouveau) En fait, pour Vincent tous les véhicules sont des vaisseaux ! (en aparté à Mimi) Excusez-le, il est un peu limité !
Victor : Bon, dites-moi où elle est, je vais essayer de voir le problème !
David : Non, laissez tomber, nous allons appeler nos techniciens et … !
Victor : Non, pas la peine je vous dis, je suis un pro en mécanique, elle est de quelle couleur et c’est quoi le numéro de la plaque ?
David : la plaque ?
Victor : Ben oui, la plaque d’immatriculation ! Bon sang, excusez-moi mais vous venez de quelle planète ?
Vincent : Nous venons de …
David : (improvisant) Le véhicule est blanc argenté et ….. est rangé au bout de la rue !
Victor : Ok, je prends ma boite à outil et j’y vais !
Mimi : Victor, tu oublies que nous sommes de mariage !
Victor : J’en ai pour cinq minutes ! Vous m’accompagnez ?
David : Euh oui, si vous voulez !
Vincent : Ce sera sans moi car il faut que ….
David : Vous savez, Vincent déteste tout ce qui est technique !
Vincent : (vexé) C’est ça, Vincent déteste tout ce qui est technique et en plus (vexé) il est limité ! (ils sortent)
Mimi : Ecoutez, je connais mon mari, ne vous inquiétez-pas, il va vous arranger ça ! Vous voulez boire quelque chose ?
Vincent : Euh non, cimer !
Mimi : Tiens donc, vous aussi vous parlez verlan ?
Vincent : Donpar ?
Mimi : Je vous dis ça, parce que notre fille Ophélie a la fâcheuse habitude de parler comme ça !
Vincent : Elle aussi, elle a eu un problème de transmutation ?
Mimi : (perplexe) Euh ….. non, elle fait ça juste pour s’amuser ! Bon, je vous laisse, j’ai du travail ! (elle sort)
Vincent : (vérifiant son statut d’énergie) ça y est je suis dans le violet ! Je suis dans la, dans la …. Comment ils disent déjà les humanoïdes, je suis dans la, (consultant son wiki) dans la merde, c’est ça qu’ils disent ! (Victor et David reviennent)
Victor : Vous êtes bien sûr de l’endroit ?
David : Euh …Oui ! Elle était à une vingtaine de mètres …
Victor : Bon, c’est sûr, vous vous êtes fait piquer votre bagnole. Vous voulez appeler les flics ?
David : Les …. flics …. Euh, pour quoi faire ?
Victor : Pour déclarer le vol !
Vincent : Le vol, on doit déclarer pour faire un vol ? On fait jamais ça, hein David ?
Victor : Vous vous appelez David !
David : Ben oui, pourquoi ?
Victor : David, Vincent ! (inspiré par la série télé) Alors c’est vous les envahisseurs ! (David et Vincent restent ébahis) Alors, comme ça, le cauchemar a déjà commencé ! (« Musique des envahisseurs », David et Vincent ne répondent pas) Allez, je déconne. Alors pour en revenir au vol, on ne déclare pas pour faire un vol mais après que le vol soit fait.
Vincent : Si le vol est fait, pourquoi le déclarer après. Vous êtes zarbi vous les …. Vous êtes zarbi vous les … Vous êtes zarbi vous les … Vous êtes zarbi vous les …
David : Ca y est, ça recommence (il lui enlève le chapeau et donne un coup sur la tête) !
Victor : Qu’est-ce qu’il a ?
David : La fatigue du voyage !
Victor : C’était si long que ça ? Vous venez d’où ? (Mimi appelle)
Vincent : De la …
Mimi : (de la chambre) Victor, tu viens te préparer ?
Victor : J’arrive chérie ! Si vous voulez appeler, prenez ce téléphone, faites le dix sept et vous aurez la gendarmerie ! (il lui donne le combiné et sort)
Scène 6
(Victor, Mimi, Ophélie)
Vincent : (David est très ennuyé avec le combiné) Franchement, si tu voyais ta tête ! Par contre, j’ai un problème .. Par contre, j’ai un problème .. Par contre, j’ai un problème .. (il déclenche sont statut énergétique qui s’affiche violet)
David : (raccroche) Okay, j’ai compris, je vais sortir et appeler le vaisseau, je vais leur demander de revenir ! (il s’apprête à sortir)
Vincent : Traine pas trop .. Traine pas trop .. Traine pas trop ..
David : Ça va, j’ai compris ! (il sort)
Vincent : Mais qu’est-ce qu’on est venus faire sur cette planète de cinglés … de cinglés … de cinglés ? (Marie-Thérèse entre)
Marie-Thérèse : Dites-moi mon brave, comment allez-vous ? Parce que ce matin, vous n’aviez pas la grande forme !
Vincent : Ça va .. Ça va .. Ça va .. Ça va ..
Marie-Thérèse : Oh là là, c’est pas encore ça ! Vous êtes fiévreux ? (elle touche sa joue, geste de recul) Ah mais non, vous êtes glacial !
Vincent : C’est malnor, mon sta..tut é..ner..gétique est au plus bas alors je me re…froidis, c’est malnor.
Marie-Thérèse : (câline) Si vous voulez, je peux vous arranger ça. Mais au fait, tout à l’heure, vous avez dit quelque chose comme « putain, la gonzesse ! » c’est ça ?
Vincent : Je vous demande donpar… Je vous demande donpar…
Marie-Thérèse : Ah vous aussi, vous aimez le verlan. Mais c’est pas grave ! (se rapprochant) Je prend ca plutôt pour un compliment ! Moi, c’est Marie-Thérèse, Thérèse pour les amis ! (un moment) Ça voudrait donc dire que je vous ai tapé dans l’œil, c’est ça ?
Vincent : Prendcom pas ! Prendcom pas !
Marie-Thérèse : Vous voulez que je prenne un compas, pour quoi faire ? Vous êtes quand-même un peu bizarre mais … Sachez que je vous trouve pas mal non plus, enfin mieux que le dernier qui a failli tous nous tuer. (David revient et surprend la conversation) Voulez-vous que j’appelle un docteur ?
Vincent : Blux kikog turkish …… !
Marie-Thérèse : Bon, je vais appeler le docteur, parce que là du coup, vous m’inquiétez sérieusement !
David : Pas la peine, je vais m’en occuper !
Marie-Thérèse : Ah vous êtes là ! Vous êtes docteur ?
David : (Hésitant) C’est ça ! Vous pouvez aller me chercher une bouteille d’eau ?
Marie-Thérèse : Oui, bien sûr …. Docteur ! (elle sort)
Vincent : Alors ?
David : T’inquiètes, je l’avais fait tomber, je l’ai retrouvé dans l’herbe ! Ça va aller, dans quelques secondes tu pèteras la forme ! (Il prend un appareil qu’il pose au dessus de la tête de Vincent. Ce dernier entre dans un genre de transe et retrouve sa forme) Et voilà ! (Marie-Thérèse revient avec la bouteille d’eau et s’apprête à verser un verre à Vincent qui se relève brusquement pour faire des étirements)
Vincent : Alors ma poulette, comment tu vas ?
Marie-Thérèse : (à David) Ben dites-donc, ça a l’air d’aller mieux votre copain ! Comment vous avez fait ça ?
David : Disons que …. J’ai ma technique un peu personnelle !
Marie-Thérèse : Ecoutez, vous tombez bien parce que j’ai un de ces mal de dos, vous pourriez peut-être faire quelque chose ? (arrivée de Mimi, ce qui arrange bien David) Le petit déjeuner est servi, messieurs, vous êtes bien sûrs invités ! (le téléphone sonne, Mimi décroche)
Mimi : Allo ! (silence) Ah salut Jacques, ça va ? Vous êtes arrivés ? (silence) Quoi ! C’est pas vrai ! (silence) Mais le mariage est cet après-midi ! (silence) Mais un mariage sans témoins, c’est pas possible, il n’y a pas d’autre avions ? (Victor arrive)
Scène 7
(Victor, Mimi, Ophélie)
Victor : Bon alors, qu’est-ce que vous …. Y’a un problème ?
Mimi : (raccrochant violemment) Oui il y a un problème avec les cousins, nous n’avons pas de témoins pour le mariage ! (Tony entrant)
Tony : Quoi ! Et Jacques et François ?
Mimi : Ils ont oublié leurs passeports et leur pass sanitaire. Evidemment ils n’ont pas pu décoller, vu que comme d’habitude ils sont arrivés à la bourre, ils n’ont pas eu le temps de retourner les chercher et avec les nouvelles contraintes liées au covid et ben .. !
Tony : Oh les gros nuls !
Mimi : On pouvait s’y attendre, la dernière fois qu’on les a vus, ils étaient montés dans le dernier wagon du train et il n’était même pas attaché !
Tony : Alors, on fait comment ?
Victor : C’est obligé que les témoins soient de la famille ?
Tony : Je ne pense pas ! (Mimi se tourne vers David et Vincent)
Mimi : Excusez-moi, mais vous faites quoi de votre journée ? (David et Vincent se regardent)
David et Vincent : Euh ….
Mimi : Ça vous dirait d’être les témoins du mariage ? Vous seriez bien sûr invités du repas et tout le tralala !
David et Vincent : Tout le tralala ?
Mimi : Oui, la messe, le repas, le bal, la brioche, tout quoi !
David : Euh … On peut réfléchir un instant !
Mimi : Pas de soucis, vous réfléchissez et vous nous rejoignez au petit déjeuner ! Tony tu viens ?
Tony : Euh, pas vraiment faim ce matin !
Mimi : (ironique) On se demande bien pourquoi ! (elle sort)
Marie-Thérèse : (sortant, à Vincent) Ce serait bien, car pour le moment je n’ai pas de cavalier et …
Vincent : Pas de cavalier ? Pourquoi elle a dit ça ?
David : Bon écoute, ne cherche pas à comprendre ! Tu en penses quoi de cette histoire de témoins ?
Vincent : Je ne suis pas super emballé, j’ai l’impression que je vais me coltiner la Marie-Thérèse toute la journée !
David : D’accord, mais si on veut étudier les mœurs de cette famille, ça peut être hyper intéressant !
Vincent : Okay ! Alors on les rejoint ! (Marie-Thérèse revient)
Marie-Thérèse : Bon alors vous venez, le café va être froid ? Au fait ! (à Vincent) Vous savez danser ?
Vincent : Euh ! (elle entame deux pas, il remarque à ce moment le pouce courbé de Marie-Thérèse et fait quelques signes à David)
Marie-Thérèse : Allez, montrez-moi ce que vous savez faire ! (Victor entre, surprenant les danseurs)
Victor : Ah c’est pas vrai ! Par moment, elle est vraiment extra Thérèse ! (il repart)
Marie-Thérèse : Bon, y’a du boulot ! Pourquoi vous êtes si raide ? Et bon sang, qu’est-ce que vous pouvez êtes froid ?
Vincent : Bon, si on y allait ! (ils sortent mais Vincent revient rapidement avec David)
David : Bon sang, mais qu’est-ce que tu as à me dire ?
Vincent : Marie-Thérèse !
David : Quoi, Marie-Thérèse !
Vincent : (à David) Elle est des nôtres !
David: (consultant son wiki) Elle a bu son verre comme les autres !
Vincent : Qu’est-ce que tu racontes ?
David: Ben, c’est ce que dit le wiki : quand quelqu’un dit « Elle est des nôtres » l’autre répond « Elle a bu son verre comme les autres »
Vincent : Ils sont vraiment fous ces terriens !
David : Bon alors, raconte !
Vincent : Tu n’as pas remarqué ses yeux un peu fluos ?
David : Si et alors ?
Vincent : Tu as vu son pouce ?
David : Non, qu’est-ce qu’il a son pouce ?
Vincent : Exactement comme nous et tu sais quoi ?
David : Tu vas me le dire !
Vincent : Eh bien, tout à l’heure, l’homme, le mari …
David : Victor !
Vincent : Oui, c’est ça, Victor ! Eh bien, il a dit comme ça : Elle est vraiment extra terrestre !
David : Tu es vraiment sûr ?
Vincent : Certain ! Et pis c’est quoi cette histoire de danse ? Dans notre formation, ils n’en ont pas parlé !
David : C’est vrai, attends je consulte le wiki ! (il regarde sa montre)
Vincent : Alors ?
David : C’est bizarre mais il faut qu’on essaie maintenant !
Vincent : Ils vont nous attendre …
David : On en a pour deux minutes ! Alors, il y a la marche, alors on se prend comme ça ! (Ils se mettent en position) Et après on compte « un, deux » en avançant et en reculant ! (ils essaient mais finissent dans uns cloison) Oui, je pense qu’à un certain moment il doit falloir tourner ! (il consulte de nouveau le wiki) Autrement, il y a la valse ! (ils prennent la position de la valse) Voilà, on compte « Un, deux, trois » et on tourne vers la droite en continu ! (Au bout d’un moment) Là aussi, il faut peut-être changer de sens à un certain moment !
Vincent : Ils sont vraiment tarés ces terriens !
David : Autrement, il y a le slow ! (ils se mettent en position du slow, très collés l’un à l’autre) Voilà, on reste comme ça un moment et on bouge de temps en temps et ils finissent par faire du bouche à bouche ! Tiens regarde le Wiki ! (ils s’embrassent)
Vincent : A quoi ça peut leur servir de faire ça ? J’avais cru comprendre que le bouche à bouche c’était juste pour réanimer ! (Ophélie revient,)
Ophélie : Bon vous venez ? On vous … (s’interrogeant sur le spectacle) … on vous attend !
David : (pas gênés de la situation) Pas de problème, on arrive ! (Ils sortent, devant Ophélie bouche bée)
Ophélie : J’y crois pas, il faut que j’en parle à Mamie, ça va lui faire un sacré choc ! (elle suit les E.T)
Tableau
Scène 8
(Victor, Mimi, Ophélie)
(Retour du petit déjeuner, Mimi et Victor reviennent)
Mimi : Tu as vu ce qu’il s’est enfilé le Vincent ?
Victor : J’y crois pas, la corbeille avec les dix pains au chocolat que j’avais posés devant lui, il a avalé ça d’un trait, comment il a fait ?
Mimi : Et David, boire le café brulant directement à la cafetière, mais c’est quoi ces phénomènes, mais d’où ils sortent ces deux-là ? (Ophélie revient)
Ophélie : Vous avez vu, les deux témoins se sont enfilés tout le jus d’orange ! J’ai même pas pu en boire ! (Marcel revient)
Marcel : Mimi, il te reste du café ?
Mimi : Oui, viens avec moi ! (David et Vincent reviennent)
Victor : Ah vous voilà, on voulait vous demander : (ironique) Vous n’avez manqué de rien ?
David : Justement, nous aussi on voulait vous demander, ça commence quand le petit déjeuner ?
Mimi : (dépitée) Bon Marcel, viens chercher ton café, Ophélie tu veux du jus d’orange ? (Ophélie acquiesce, perplexe, tout en regardant les deux envahisseurs. Marcel, mimi et Ophélie disparaissent)
Victor : Bon, moi aussi je vais y aller ! (il sort, dépité dévisageant les deux témoins)
Vincent : Ils n’ont pas répondu pour le petit déjeuner, ils avaient l’air bizarre !
David : En fait, je crois comprendre, le petit déjeuner c’est certainement ce qu’on vient d’avaler. Comme nous n’avons pas de système digestif mais un désintégrateur incorporé, ils ne comprennent pas comment on a pu ingurgiter tout ça.
Vincent : Ils sont nuls ces terriens !
David : Ils ne connaissent même pas la téléportation.
Vincent : (surpris) Non !
David : Si ! Bon je sors un peu, être enfermé longtemps comme ça, ça me baisse l’énergie ! Je vais me ressourcer dans le jardin ! (il sort et va s’asseoir sur le banc)
Vincent: Alors, comme ça ils ne connaissent pas la téléportation ! (Tony entre, apparemment toujours avec son mal de crâne, s’assoit, prenant à nouveau un cachet) Alors, la forme ?
Tony : Vous, n’en rajoutez-pas ! (voyant David bizarre) Vous voulez quelque chose ?
Vincent : Euh ….
Tony : Vous cherchez les toilettes ?
Vincent : Euh … oui !
Tony : (Montrant la porte) Et bien c’est par là !
Vincent : Cimer !
Tony : Ah non, vous n’allez pas vous mettre à parler comme la frangine !
Vincent : Désolé, c’est à cause de la transmutation ! (il sort discrètement son téléporteur de sa poche, rentre dans les toilettes et fait le tour des coulisses très rapidement pour revenir par la porte d’entrée)
Tony : La transmutation ? Qu’est-ce qu’il raconte ! Quand je pense que ça va être mon témoin ! (son portable sonne) Oui ma douce colombe, ça va je me prépare, je suis au top de ma forme et … (apercevant David entrant par la porte d’entrée, reste complètement perplexe. Sa fiancée s’impatiente au téléphone) Oui ma douce colombe, je t’écoute ! (silence) Oui, bisous, à toute ! (s’adressant à David) Euh .. Je m’excuse, vous êtes bien entré dans les toilettes il y a deux minutes ?
Vincent : Euh non, pourquoi ?
Tony : Je suis désolé, mais je vous ai demandé si vous vous vouliez quelque chose, je vous ai demandé si vous cherchiez les toilettes et vous m’avez répondu oui !
Vincent : Je pense que votre soirée d’hier vous a beaucoup perturbé mon cher !
Tony : (montrant les toilettes) Mais, je vous ai vu entrer par cette porte !
Vincent : Admettons, et alors ?
Tony : Et alors, et alors, vous venez d’arriver par la porte d’entrée !
Vincent : Si vous voulez vous marier cet après-midi, je vous conseille vivement de prendre un peu de repos ! (il sort par la porte d’entrée)
Tony : (à lui-même) C’est quoi ce binz, bon c’est vrai, j’ai la cafetière qui me chauffe un peu, d’accord mais je ne suis quand-même pas fou ! Je l’ai bien vu entrer par cette porte ! (il entre dans les toilettes et en ressort, il se dirige vers la porte d’entrée et aussitôt, Vincent revient de la salle d’eau. Tony reste coi) Décidément, ça ne s’arrange pas, mais c’est quoi ce bordel ? (Vincent sort par la porte d’entrée. David s’écroule sur le canapé)
Tony : Mais qu’est-ce qu’il m’arrive ? (Marcel entre)
Scène 9
(Victor, Tony, Marcel, Mimi, David, Vincent, Marie-Thérèse)
Marcel : Tony, tu ne penses pas qu’il serait temps que tu te prépares ? Le mariage est en début d’après-midi et je vois que tu n’avances pas ! (David s’essuie le front) Tu es souffrant ? Ne compte pas sur moi pour te plaindre !
Tony : Marcel !
Marcel : Quoi ?
Tony : Je ne veux plus me marier !
Marcel : Quoi ! Que dis-tu là mon fils ?
Tony : Je ne sais pas ce que j’ai, j’ai des visions, c’est peut-être les vapeurs d’alcool qui font ça mais ça a l’air tellement vrai !
Marcel : (s’asseyant) Raconte-moi mon fils !
Tony : Tu sais, Vincent, celui qui remplace mon témoin !
Marcel : Oui, celui qui s’est empiffré une grande partie du petit déjeuner, et alors ?
Tony : Je l’ai vu entrer dans les toilettes !
Marcel : Et alors, quoi de bizarre dans le fait qu’il entre dans les toilettes, c’est normal après ce qu’il a ingurgité ?
Tony : Le problème, c’est qu’il est revenu pas la porte d’entrée, tu comprends quoi là-dedans ?
Marcel : Tu ne l’as pas vu sortir des toilettes c’est tout !
Tony : Mais bon sang Marcel, je n’ai pas bougé de place et je n’ai rien vu et plus tard ça a été l’inverse. Je suis dingue !
Marcel : Il est où en ce moment ?
Tony : Il vient de sortir par la porte d’entrée et tu vas voir, il va revenir par les toilettes, ça c’est sûr ! (à ce moment, Vincent revient par l’entrée)
Marcel : Tu vois Tony, tout va bien ! Allez, vas te préparer !
Tony : (dévisageant Vincent traversant la pièce) Non Marcel, je ne peux pas me marier, je ne peux pas faire ça à ma douce colombe. Je ne peux pas la laisser se marier avec un cinglé !
Marcel : Mais bon sang, Tony, pense à tes parents qui ont préparé ce mariage ! Tu ne peux pas leur faire ça ! (Mimi entre)
Mimi : Et bien Tony, tu te prépares quand ?
Tony : (à Marcel) Dis-lui, s’il te plait Marcel !
Marcel : (à Mimi, dubitative) Euh, comment te dire …. Tony ne veut plus se marier !
Mimi : Quoi !
Marcel : Explique-lui Tony !
Tony : Je suis un grand malade !
Mimi : (se moquant, en chantant) Je suis malade, complètement mala..de !
Tony : Arrête maman, c’est pas le moment, je suis sérieux ! Je vois des choses incompréhensibles !
Mimi : Pas étonnant, avec ce que tu t’es enfilé hier, tu dois te faire un délirium trémens !
Tony : Très mince ! Pas si mince que ça !
Mimi : Bon, tu vas te préparer ou quoi ?
Tony : Non, je n’irai pas, je ne veux pas décevoir ma douce colombe après le mariage !
Mimi : Tu lui as annoncé ?
Tony : Pas encore !
Mimi : Je vais le faire de ce pas ! (elle sort son téléphone et sort)
Tony : (à Marcel) J’espère qu’elle va bien le prendre !
Marcel : Si tu penses réellement ça, là du coup je confirme que tu as un sacré problème mon pauvre Tony ! (Mimi revient avec le téléphone en main et le passe à Tony)
Mimi : (ironique) Tiens je te passe ta douce colombe ! (il prend le téléphone mais l’éloigne de son oreille)
Voix d’Alex : (excitée) Alors comme ça, on ne veut plus se marier ! Qu’est-ce qu’il lui arrive à mon petit bichounet ?
Tony : Faut pas t’énerver comme ça ma douce colombe ! Je ne veux pas te faire souffrir c’est tout. Depuis ce matin, je vois des choses bizarres, j’ai l’impression que je deviens fou. J’ai vu quelqu’un entrer dans les toilettes et revenir par la porte d’entée et …
Voix d’Alex : (excitée) écoutes bien ! Si dans un quart d’heure tu n’es pas prêt, tu va voir quelqu’un arriver par la porte d’entrée et ça, ça va aussi te faire bizarre ! Tu piges, le bichounet ?
Tony : Mais ma douce colombe, je fais ça pour ton bien et …. (à Mimi et Marcel) Elle a raccroché !
Marcel et Mimi : Alors ?
Tony : Bon, ben j’y vais alors !
Mimi : Bon, ça c’est réglé ! (regardant la pendule) On n’a pas de temps à perdre, la voiture des mariés arrive dans dix minutes !
(Scène sur le banc)
David : Ils sont incroyables ces terriens, tu as vu comment ils dépensent leur énergie ! Ils n’arrêtent pas de gesticuler ! Ce n’est pas étonnant que l’être humain ne vive pas plus longtemps !
Vincent : C’est combien leur espérance de vie ?
David : Selon le WIKI, 84 ans pour les femmes et 74 ans pour les hommes !
Vincent : Pourquoi plus pour les femmes ?
David : Toujours selon le Wiki, les femmes fatiguent les hommes et ….
Vincent : Selon mon wiki, je vois une autre raison « les hommes font plus d’excès que les femmes »
David : (Jetant un œil vers le salon) Bon, pour le moment ils ont l’air d’être calmés ! (après un court silence, Mimi revient se brossant les dents. Tony arrive de la chambre, cravate dans le dos. Cette scène doit être très mouvementée)
(Scène principale)
Tony : Maman, tu n’aurais pas vu ma cravate ?
Mimi : (remettant la cravate devant) Elle est là !
Tony : Merci maman ! Et mes chaussures ?
Mimi : (excédée) Je les ai mises dans le frigo !
Tony : Quoi ?
Mimi : Eh bien, dans le meuble à chaussures, comme d’habitude. Bon sang, vous les hommes il faut vraiment tout vous dire ! (il sort. Elle prend un vêtement sur le canapé et retourne vers la salle d’eau. Le téléphone sonne. Victor arrive, se rasant avec un rasoir électrique à la main gauche, en chemise et chaussures mais sans le pantalon. Il répond mais prend son rasoir pour le téléphone)
Mimi : Victor, tu fais quoi ?
Victor : Je répons au téléphone ! (il se fait mal à l’oreille) Aïe ! (se rendant compte de son erreur) Quel con ! (silence) Mais non, c’est pas à vous que je parle ! C’est pour quoi ? (silence) Allo ! (silence) J’entends rien, parlez plus fort ! (il arrête son rasoir électrique) Là du coup, je vous entends ! (silence) D’ailleurs, je vous entends trop bien, salut ! (il raccroche)
Mimi : (de la salle d’eau) Victor, tu es prêt ?
Victor : Oui, je finis de me raser et c’est bon !
Mimi : (de la salle d’eau) Tu n’as rien oublié ?
Victor : Ben ! (Marie-Thérèse passe, scrutant la tenue. Victor réagit en cachant son intimité. Mimi lui lance son pantalon. Marcel passe avec sa petite valise au même moment)
Marcel : Mon dieu ! Bon je pars à l’église pour préparer la messe ! (regardant la pendule) Je serais vous, j’activerais un peu ! (il sort. Victor enfile son pantalon, Ophélie entre)
Ophélie : Papa, tu n’as pas vu mon portable ?
Victor : Non, et bien tu t’en passeras pour une fois !
Ophélie : Je ne bougerai pas d’ici sans mon portable !
Victor : (assis, enfilant son pantalon) Eh bien, appelle ton numéro avec mon téléphone ! (elle appelle. Au bout d’un moment, Victor sursaute et prend le téléphone qui était sous ses fesses)
Ophélie : Bravo ! (elle sort)
(Pour la scène qui suit, les E.T, de leur banc, regardent tous les membres de la famille qui s’activent dans tous les sens, mettre la musique de Benny Hill pendant une minute, puis tout le monde disparait)
(Scène sur le banc)
David : Ils sont vraiment fous ces terriens ! (on entend le bruit d’une voiture) Tout le monde revient, prêts pour le départ)
(Scène principale)
Mimi : Bon, on y va ?
Marie-Thérèse : Je vais chercher les témoins ! (elle arrive au banc) C’est bon ! Nous pouvons y aller ! Vous venez ? C’est moi qui vous emmène !
David : On arrive ! (ils partent vers le salon)
Victor : (aux E.T) Bon courage !
Vincent : Pourquoi il a dit » Bon courage ! » ? (Ils sortent, on entend le démarrage raté d’une deux chevaux)
Rideau
Acte deuxième :
Scène 1
(Mimi, Victor, David, Vincent, Ophélie, Marcel)
(Nous sommes au lendemain du mariage. Victor est assis, lisant le journal)
Mimi : (entrant) Ah ça va chéri ? Tu as bien récupéré ?
Victor : Mouais !
Mimi : Oh là, quelle humeur ce matin ! Pourtant, le mariage s’est super bien passé !
Victor : Super bien passé, c’est vrai !
Mimi : Et ben alors ?
Victor : Merci pour tes longues séances de paso double !
Mimi : Doble !
Victor : Ouais, c’est ça ! Tous les soirs tu m’as bassiné avec ça parce que, soi-disant, tous les mariages commençaient par ça, les mariés d’abord et les parents des mariés ensuite. Alors là, bravo ! Ouverture du bal : Still loving you de Scorpions.
Mimi : Eh bien, tu aurais du être content, tu voulais commencer par un slow.
Victor : C’est cela !! Au fait, tu as fait quoi de la cagnotte ?
Mimi : T’inquiète, j’ai mis l’argent dans une enveloppe dans mon sac et …..
Victor : Dans ton sac, mais tu rigoles, il y a pas loin de cent mille euros dedans …
Mimi : Quoi ! Tu as regardé ? C’est pas pour nous, c’est pour les mariés ! (elle pose son sac sur le meuble)
Victor : Oui je sais, mais je n’ai pas pu m’en empêcher ! (David et Vincent entrent)
Mimi : Ah nos chers témoins vont bien ce matin ? La nuit fut bonne ?
David : Euh oui ! Pas de problème, Vincent et moi n’avons pas l’habitude de dormir, alors…
Victor : Ah bon, vous ne dormez pas ! (Vincent s’approche de la table, cachant le sac et sortant discrètement son téléporteur s’éloigne de la table, ne faisant plus apparaitre le sac)
David : (se rattrapant) Je veux dire… pas l’habitude de dormir sur un canapé mais bon ….ça a été !
Vincent : Par contre, on a compris pourquoi vous nous avez souhaité « Bon courage » quand nous sommes partis en voiture avec Marie-Thérèse !
Victor : Ah ah ! Une vraie fusée la deux chevaux ! Bon Mimi, tu devrais mettre l’argent dans le coffre-fort, cent mille euros ce n’est pas rien !!
Mimi : Tu as raison, je vais le .. (Apercevant qu’il n’est plus sur la table) Ben, il est plus là mon sac !
Victor : Quoi, il n’est plus là !
Mimi : Je l’avais posé sur le meuble et il n’y est plus ! C’est quoi ce délire ?
Victor : Tu es sûre ?
Mimi : (s’énervant) Bien sûr que je suis sûre ! (s’adressant aux ET) Vous n’avez pas vu mon sac ?
Vincent : Euh non ! (suspicion de Mimi)
Victor : Voyons Mimi, tu ne vas tout de même pas suspecter nos deux témoins ?
Mimi : Mais Victor, je viens de le poser ici, sur le meuble, il y a deux minutes !
Victor : Je ne vois pas d’explications, mais par contre il va falloir résoudre le problème pour les cent mille euros ! Allez, on se met à chercher, (aux ET) vous nous aidez ?
David et Vincent : (se regardant) Ok !
David : (en aparté) Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai l’impression que tu es pour quelque chose dans la disparition de ce sac !
Vincent : Ben ….Disons que j’ai un peu déplacé le sac de madame !
David : Je t’avais dit de ne pas utiliser nos pouvoirs de téléportation n’importe comment, on va finir par se faire repérer. Et tu l’as envoyé où ?
Vincent : Tu ne vas tarder à le savoir ! Monsieur Victor, est-ce que vous auriez de l’eau fraîche s’il vous plait ?
Victor : Vous pouvez vous servir car là, voyez-vous, on a une urgence !
David : Désolé, nous n’osons pas, nous ne sommes pas chez nous !
Victor : Bon, j’y vais ! Je vous apporte ça ! (Victor sort en cuisine. Vincent se tourne vers David, faisant semblant de chercher. Victor revient avec la bouteille d’eau et le sac) Coucou chérie, je l’ai trouvé !
Mimi : Ben il était où ?
Victor : Tu vas rire, tu vas beaucoup rire, il était dans le frigo !
Mimi : Tu te fous de moi ?
Victor : Tiens, regarde, il y des marques de beurre, y’a même des bouts de salade accrochés !
Mimi : (regardant le sac) Mon sac, que j’ai payé si ……
Victor : Que je t’ai offert surtout !
Mimi : Dans quel état ! Qui est l’andouille qui a été mettre mon sac dans le frigo ?
Vincent : C’est forcément pas l’un de nous quatre !
Victor : Comment ça ?
David : (à Mimi) Vous êtes arrivés avec votre sac et depuis, personne n’est sorti de cette pièce.
Victor : Alors, comment le sac a pu atterrir dans le frigo ? (Marcel entre) Salut Marcel !
Marcel : Ben, vous en faites d’une tête ! Vous avez vu le diable ou quoi ?
Mimi : Si ça se trouve, le diable y est pour quelque chose !
Victor : Mimi, n’importe quoi ! (aux ET) Vous pouvez nous laisser un moment je vous prie ? Si vous voulez, vous pouvez profiter du jardin !
David et Vincent : Merci ! (ils sortent et vont s’installer sur le banc du jardin)
Marcel : Alors, que se passe t’il ?
Mimi : Nous sommes ensorcelés !
Victor : Voyons Mimi !
Mimi : Quoi, Mimi ! Explique-moi comment mon sac que j’avais posé sur cette table a pu se retrouver dans le frigo pendant que nous étions là ? (Marcel fait son signe de croix, sous le regard ironique de Victor)
Marcel : Mon dieu ! Vous avez entendu parler de poltergeist ?
Mimi : Paul Tergeist, c’est qui celui-là ?
Marcel : Ce n’est pas une personne, c’est un phénomène paranormal qui consiste à déplacer les objets et ….
Victor : Arrête, c’est bidon tout ça !
Marcel : Alors, explique-moi comment le sac de Mimi a pu se déplacer de cette table vers le frigo, alors que vous étiez là et que vous n’ayez rien vu ?
Victor : Y’a forcément une explication !
Marcel : Eh bien, merci de la donner ! Tony a déjà vu quelque chose d’étrange hier !
Mimi : Quoi, on n’est pas au courant ! Ah si pardon, c’est d’ailleurs à cause de ça qu’il ne voulait plus se marier !
Marcel : Il a vu l’un des témoins entrer dans les toilettes, et revenir par la porte d’entrée !
Victor : C’est quoi encore ces conneries ?
Marcel : Tu pourras lui demander ! Et justement, ces deux témoins, vous en pensez quoi ?
Mimi : Difficile à dire, c’est vrai, ils nous ont rendu service mais ils sont quand-même un peu chelou !
Marcel : Comment ça ?
Victor : Ce sont des phénomènes, ils boivent et mangent sans s’arrêter, ne rigolent jamais, ils sont en panne de voiture qui d’ailleurs a été volée, ça n’a même pas l’air de les inquiéter, bref …bizarres !
Marcel : Peut-être ont-ils une part de responsabilité dans ce qui se passe ici !
Mimi : En tous les cas, c’est pas eux qui ont déplacé mon sac, on les aurait vus, on était avec eux ! Bon, n’empêche que je vais mettre l’argent en lieu sûr ! (elle prend son sac et l’essuie) J’espère que le beurre ne va pas laisser de tâches …
Victor : C’est peut-être ce qu’on appelle vouloir l’argent du beurre !
Mimi : (sortant) très drôle !
Scène 2
(David, Vincent, Victor, Tony, Mimi, Ophélie)
(Scène sur le banc)
David : Tu penses que … tu penses que … tu penses que …
Vincent : tu veux dire … tu veux dire … tu veux dire … (ils se rendent compte que leur énergie est au plus bas. Ils enlèvent délicatement leurs chapeaux, prennent chacun leur régénérateur dans le poche et le posent sur la tête de l’autre. Ce qui les emmène dans une sorte de transe pendant une vingtaine de secondes. Ils rangent leurs régénérateurs et remettent délicatement leurs chapeaux)
David : Tu penses qu’ils vont comprendre qui on est ?
Vincent : Pas de soucis, pour le moment ils sont un peu ignorants sur ce sujet. Par contre, il y a quelque chose qu’il faut qu’on apprenne !
David : Quoi donc ?
Vincent : Nous ne connaissons pas l’émotion, mais il y a des moments ils changent d’expression, j’ai regardé sur le WIKI, il y a la joie et la tristesse.
David : Ah oui, c’est vrai ! (consultant son wiki) Alors quand il y a de la joie, ils ont tendance à faire comme ça. (Il montre un rire exagéré). Tu peux essayer ? (Vincent essaie mais n’y arrive pas. David recommence et Vincent finit par y arriver) Voilà, c’est comme ça ! On fera ça quand on entendra des mots comme « marrant » « marrer » « poilant » « tordant » ou « rigolo ».
Vincent : Et pour la tristesse, c’est comment ?
David : Et bien c’est l’inverse ! (il montre à Vincent qui réussit) Voila, c’est bien. Là, ce sera quand ils diront des mots comme « mort » « triste » ou « malheureux » !
Vincent : Super, si ça continue, on va finir par devenir des bons terriens ! (ils se figent)
(Scène principale)
Victor : (à Mimi) Au fait, tu sais s’ils ont appelé les flics pour le vol de leur voiture ?
Mimi : J’en n’ai pas l’impression, ils ont l’air de s’en foutre royalement. De toute façon, j’ai demandé à Hervé de passer pour notre problème et …
Victor : Problème, quel problème ?
Mimi : Ben l’histoire du sac qui disparait, on n’a pas résolu le problème.
Victor : Et tu crois que mon autre frangin va résoudre ça ?
Mimi : Le frangin curé n’a rien fait mais le frangin gendarme va peut-être réussir. C’est un gendarme et pis pas n’importe quel gendarme …
Victor : Tu parles, GAV première classe c’est le plus petit grade chez les gendarmes.
Mimi : Ah bon, il est pas général ?
Victor : (dépité) Ouais, bon laisse tomber ! (il sort)
Mimi : (suivant Victor) En tout cas, puisqu’il vient, il pourra toujours aller les voir pour la déclaration du vol !
(Ophélie arrive dans le salon. Elle observe les deux E.T sur le banc. On entend le bruit d’un scooter. Tony entre)
Tony : Salut petite sœur ! Tu regardes quoi ?
Ophélie : Salut frérot, tu es venu en scooter, c’est bien la peine d’avoir une voiture toute neuve pour rouler en scooter !
Tony : J’ai passé deux heures ce matin pour la lustrer, j’ai pas envie de la redégueulasser, tu me connais ! Tu m’as toujours pas dit ce que tu … (apercevant les deux E.T) Ah ok !
Ophélie : Tu te rends compte, ça fait une demi-heure qu’ils sont comme ça, sans bouger d’un poil, c’est possible ça ?
Tony : Si ça se trouve, ils font partie d’une secte !
Ophélie : Tu pourrais tenir comme ça sans bouger aussi longtemps ?
Tony : Cinq minutes peut-être, mais pas trente !
Ophélie : Même cinq minutes, je suis sûre que tu n’y arrives pas, tu paries ?
Tony : Je parie ! (ils s’assoient sur le canapé. Ophélie pose son portable sur la table)
Ophélie : Je mets la minuterie pour cinq minutes, tu me dis quand tu es prêt ! Tu es prêt à ne pas réagir quoiqu’il arrive ?
Tony : Je suis prêt ! (Il sort son portable de sa poche et le pose aussi sur la table de salon)
Ophélie : C’est parti ! (au bout de vingt secondes, le portable de Tony sonne. Ne répondant pas, Mimi entre dans le salon)
Mimi : C’est à qui ce portable qui …. (Voyant Tony et Ophélie) Qu’est-ce que c’est que ça ? (voyant que c’est Alex qui appelle) Tony, c’est ta douce colombe qui appelle, tu ne réponds pas ? (Tony ne réagissant pas, elle décroche) Oui, allo ! (silence) Non c’est pas Tony, Mimi, salut Alex, alors comme ça, première journée de mariage, première engueulade, vous faites fort ! (silence) Je voudrais bien te le passer mais comment dire, Ophélie et Tony sont en train de méditer ! (silence) Des conneries, des conneries, je vois ce que je vois. En plus Ophélie à mis son chronomètre pour cinq minutes sur son portable (silence) Tu veux que je mette le haut-parleur, pas de soucis !
La voix d’Alex : Alors le bichounet, il va faire la gueule encore longtemps ? (pas de réponse)
Mimi : (consultant le chronomètre) Plus que deux minutes trente !
La voix d’Alex : Il croit peut-être que j’ai que ça à foutre. Tu vas quand-même pas continuer à me faire la gueule à cause de ce que j’ai dit sur ces deux abrutis de témoins !
Mimi : Plus qu’une minute cinquante …
La voix d’Alex : Bon okay, je voulais dire aussi, mon bichounet, j’ai pas fait exprès, j’ai voulu sortir ta voiture du garage et …
Tony : (prenant violemment le téléphone des mains de Mimi, coupant le haut-parleur) Qu’est-ce que tu me racontes ? (silence) C’est pas vrai, j’arrive tout de suite et là, tu vas m’entendre ! (il sort en trombe)
Ophélie : (arrêtant son chrono) Perdu !
Mimi : Je ne sais pas ce qu’elle lui a dit, mais ça va chauffer ! (on entend le scooter démarrer) Vous faisiez quoi ?
Ophélie : On voulait faire comme les deux témoins, on avait parié sur cinq minutes !
Mimi : (observant) C’est vrai qu’ils sont vraiment bizarres ! (elle sort. Peu de temps après, on sonne. Hervé entre. Ophélie va ouvrir)
Scène 3
(Ophélie, Hervé, David, Vincent, Tony, Victor, Mimi,)
Ophélie : Tiens, tonton Hervé, ça va depuis hier ? Encore une blague à raconter ?
Hervé : Non, pas le temps ! Tes parents sont là ?
Ophélie : Oui, y’a un problème ?
Hervé : Ça va être à eux de le dire, ta mère m’a appelé pour une urgence ! Des trucs bizarres, des choses qui disparaissent …
Ophélie : Ah je vois, elle veut sans doute parler de son sac à mains qui s’est retrouvé dans le frigo et …
Hervé : Quoi, qu’est-ce que c’est que ces conneries ? Elle m’a fait venir pour ça ? (Mimi entre)
Mimi : Ah Hervé, super, tu as été rapide ! Alors voilà, je …..
Hervé : Ophélie vient de me raconter, j’espère que tu ne m’as pas fait venir pour l’histoire de ton sac à main !
Mimi : Ben si, on aimerait comprendre ce qui se passe, on a l’impression de vivre dans une maison hantée ….
Hervé : (Se bidonnant) C’est ça ! Dans ces cas-là, appelle Marcel il va te régler le problème. Il doit bien s’y connaître en exorcisme !
Mimi : Je lui en ai parlé, il m’a juste parlé de poltergeist….
Hervé : Paul qui ?
Ophélie : Tiens, toi aussi tu connais pas. C’est un phénomène paranormal qui consiste à déplacer les objets par ….
Hervé : (Irrité, il se dirige vers la porte) Bon, ça va, je vais y aller, rappelez-moi quand vous aurez quelque chose d’intelligent à me dire. Salut !
Mimi : Hervé Attends !
Hervé : Si c’est pour me dire d’attraper un fantôme merci !
Mimi : Non, en fait, tu te rappelles des deux témoins du mariage ?
Ophélie : Tu sais, les mecs zarbi, habillés comme les Dupont de Tintin!
Hervé : Ah oui, quel look ! Ils étaient en face de moi à table, je leur ai raconté les meilleures de mes conneries, aucune réaction, ils ont tiré la gueule tout au long du repas ! C’est dingue, ça, c’est la première fois qu’on ne rigole pas de mes blagues. Et pis, le pire du pire, quand le serveur a apporté une bouteille de rouge et l’a posée devant celui qui s’appelle Vincent, il a cru que c’était pour lui et il l’a enfilée d’un trait. Jamais vu ça de ma vie … et pas un poil de jeu !
Mimi : C’est vrai, c’est fou mais en fait ils sont tombés en panne et ..
Hervé : Oui, et c’est pour ça que vous les avez hébergés, je sais !
Mimi : C’est ça, en plus ils se sont fait voler leur voiture ! Eh bien figures-toi qu’ils ne veulent même pas porter plainte !
Hervé : Quoi ! Ils seront vraiment bizarres jusqu’au bout ceux-là. Ils sont où ?
Ophélie : Dans le jardin, assis sur le banc !
Hervé : Ok, j’y vais ! (il se dirige vers le banc. Les deux E.T sont figés). Bonjour Messieurs ! (Les deux E.T sursautent) Excusez-moi, je vous ai réveillés !
(Scène sur le banc)
David : Euh non !
Hervé : J’ai appris que vous vous êtes fait voler votre voiture mais que vous ne voulez pas porter plainte. Pourquoi ?
Vincent : C’est pas grave, on vient nous chercher ce soir. On n’en a pas besoin !
Hervé : Alors là, vous êtres drôles vous ! (sourire forcé des E.T. Surprise d’Hervé) Je ne comprends pas, au repas d’hier, je vous ai raconté les meilleures de mes blagues, pas un sourire de votre part et là, on parle du vol de votre voiture et ça vous fait marrer ! (sourire forcé des E.T. Surprise d’Hervé. En aparté) J’ai vraiment l’impression qu’ils se foutent de ma gueule ! Bon, c’est quoi comme voiture ?
Vincent : On ne sait pas !
Hervé : Comment ça, vous ne savez pas ! Vous ne savez pas si c’est une renault, une citroën, un BMW ou je sais pas moi, une ferrari !
David : (inspiré) Une ferrari, c’est ça ! Hein Vincent, c’est çà !
Vincent : Oui c’est ça, une ferrari !
Hervé : (ébahi) Alors ! Vous avez une ferrari et vous ne vous rappeliez plus de la marque !
David : Ça ne nous intéresse pas, c’est tout !
Hervé : (dépité) Vous pouvez me donner le numéro d’immatriculation ?
Vincent : Non, on l’a déjà dit à Monsieur Victor. Tous nos documents étaient dans le vaisseau … euh je veux dire dans la voiture !
Hervé : Dans ces cas-là, donnez-moi vos noms et votre adresse, je devrais retrouver ça en me connectant !
David : David et Vincent Dupont, par contre notre adresse est dans la voiture, je ne peux pas vous la donner.
Hervé : Vous ne vous rappelez pas de votre adresse non plus. Vous ne vous fouteriez pas de ma gueule par hasard ! (énervé, il sort un éthylotest) Soufflez là-dedans !
Vincent : C’est quoi ça ?
Hervé : C’est ça, continuez à faire les marioles ! (en aparté, souriant) Avec ce qu’ils on picolé hier, il va sûrement y avoir des restes ! (au E.T) Allez, je n’ai pas que ça à foutre ! (David souffle tant bien que mal. Hervé regarde le résultat et ne comprend pas. Il se tourne vers le public et Vincent en profite pour sortir son téléporteur en direction de l’arme) Qu’est-ce que c’est que ce binz ? Moins 5 grammes …… (Il demande à David de souffler pour un même résultat) Moins 5 grammes ! C’est bien moi ça, tomber sur un éthylotest défaillant ! (aux E.T) Vous avez de la chance pour le moment mais je pense que nous allons bientôt nous revoir ! (il retourne au salon)
(Scène principale)
Mimi : Alors ?
Hervé : Alors, rien, ils ne connaissent rien, même pas leur adresse. Ils ont même détraqué mon éthylotest !
Mimi : Tu les as fait souffler !
Hervé : Oui, ils m’ont énervé !
Ophélie : Ils ont énervé Hervé !
Hervé : Très drôle ! J’y vais, salut ! (il croise Tony)
Tony : Salut Hervé, ça va ?
Hervé : Salut !
Tony : Ouh là, ça n’a pas l’air d’aller le tonton flingueur !
Mimi : Il s’est pris la tête avec les deux témoins. Mais au fait, tu n’as pas amené Alex ?
Tony : Euh non, on s’est engueulé !
Ophélie : C’est encourageant, le lendemain du mariage, ça commence bien !
Tony : Elle n’a pas supporté qu’on lui vole la vedette !
Ophélie : Comment ça ?
Tony : Ben, tous les yeux étaient plutôt rivés sur les deux Dupont !
Mimi : Faut dire qu’on pouvait pas les rater ceux-là ! Mais tu n’y pouvais rien !
Tony : Elle m’a reproché de leur demander de venir poser sur la photo de groupe. Quand elle montre la photo, on ne lui parle que des Dupont, et ça l’énerve ! (Hervé revient, encore plus excité)
Hervé : (traversant le salon et se dirigeant vers le banc extérieur, sous l’étonnement de Tony, Mimi et Ophélie) C’est pas vrai, ils ont pas osé !
(Scène sur le banc)
David : Encore vous ?
Hervé : Ce que vous venez de faire va vous coûter cher, pour le coût de l’éthylotest vous avez eu du bol mais pour m’avoir piqué mon flingue, là vous allez morfler !
Vincent : Piquer votre quoi ?
Hervé : Flingue, pistolet, vous comprenez le français ou quoi ? Levez-vous ! (il contrôle mais ne trouve rien) Vous l’avez mis où ?
David : Nous n’avons rien piqué du tout !
Hervé : Franchement, c’est quoi ce bordel, ça tombe triste ! (Les 2 E.T font une mine triste exagérée) Et ils continuent à se foutre de ma gueule ! On se reverra messieurs ! (il repart au salon)
(Scène principale)
Mimi : Alors, qu’est-ce qui se passe ?
Hervé : Je n’ai plus mon flingue, je croyais que c’était les deux tarés qui l’avaient volé mais apparemment non ! Je deviens fou, finalement que je crois que votre maison a vraiment un problème.
Mimi : Tu vois, je te l’avais dit ! Bon, écoute assieds-toi et calmes-toi ! Tu veux une bière ?
Hervé : Je suis en service mais tant pis, sers-moi une binouse !
Tony : Je vais t’en chercher une ? (il va vers la cuisine)
Mimi : Bon Hervé, tu vas le retrouver ton pistolet, tu l’as peut-être oublié au poste !
Hervé : Impossible ! Ce qui m’étonne aussi, se faire voler une voiture qui est en panne, ça pose question ! (Tony revient avec la bière cachant quelque chose derrière soin dos)
Tony : Tiens Hervé, ta bière et devine ce que j’ai trouvé ! (il montre le pistolet)
Hervé : Quoi, il était où ?
Tony : (ironique) Ben, dans le frigo, pourquoi ? (Hervé se lève)
Mimi : C’est pas vrai !
Hervé : Je commence vraiment à croire que votre maison est hantée ! (il sort, dépité)
Scène 4
(Tony, Mimi, Ophélie, Marie-Thérèse, David, Vincent)
Tony : Tu vois, quand je vous racontais l’histoire du gars qui rentre aux toilettes et qui revient par la porte d’entrée …
Mimi : Franchement, je commence à avoir peur de toutes ces choses qui nous arrivent !
Tony : En tout cas, c’est depuis qu’ils sont arrivés qu’il se passe tout ça. Je me demande s’ils n’ont pas une part de responsabilité dans tout ça !
Ophélie : C’est vrai qu’ils sont un peu chelous ! (Marie-Thérèse entre)
Tony : Au fait maman, j’ai besoin de votre livret de famille, tu peux me le prêter ?
Mimi : Bien sûr mon chéri, suis-moi ! (ils sortent)
Ophélie : Mamie, tu tombes bien ! Assieds-toi ! J’ai quelque chose d’important à te dire !
Marie-Thérèse : Pas trop grave, j’espère !
Ophélie : Non mais tu vas certainement être déçue !
Marie-Thérèse : Tu me fais peur, Je t’écoute ma chérie !
Ophélie : C’est très délicat, mais j’ai cru comprendre que le témoin qui s’appelle Vincent ne te laissait pas indifférent et ….
Marie-Thérèse : C’est vrai ! Et pourquoi je me priverais ! Ton grand-père était bien parti avec une poulette de vingt ans de moins que lui alors ..
Ophélie : Arrête Mamie, tu fais bien ce que tu veux de ta vie mais j’ai quelque chose à te dire sur Vincent !
Marie-Thérèse : Tu te mêles de ma vie privée maintenant !
Ophélie : (hésitante) Il en est !
Marie-Thérèse : Quoi ! Il en est !
Ophélie : Arrête Mamie, tu vois bien ce que je veux dire !
Marie-Thérèse : Non !
Ophélie : Eh bien il est homo ! Voilà ! Hier matin, quand je suis venue les chercher pour le petit déjeuner, je les ai surpris en train de danser et de s’embrasser ! Depuis, j’ai complètement oublié de t’en parler !
Marie-Thérèse : Ça alors, c’est bien ma veine, le dernier un gangster et aujourd’hui un homo, mais il aurait pu me le dire !
Ophélie : Il n’a pas osé, c’est tout !
Marie-Thérèse : Je vais aller lui parler pour m’excuser, c’est un peu gênant quand-même ! Merci Ophélie, merci aussi de le garder pour toi, ton père pourrait encore profiter de ça pour me ridiculiser ! (elle sort pour se diriger vers le banc. Ophélie sort du salon)
(Scène sur le banc)
Marie-Thérèse : Pardon, je voudrais m’excuser pour mon insistance à votre égard !
Vincent : Donpar !
Marie-Thérèse : Je ne pouvais pas deviner !
Vincent : Deviner quoi ?
Marie-Thérèse : Ben … que vous en étiez ! (David et Vincent se regardent)
David : (l’invitant à venir s’assoir entre eux) Ah ok, venez donc vous assoir !
Marie-Thérèse : (hésitante, en aparté au public) Bon pourquoi pas, avec eux je ne risque pas grand-chose !
David : (inquiet) Alors comme ça, vous avez deviné qu’on en était ?
Marie-Thérèse : C’est pas moi, c’est ma petite fille qui s’en est rendue compte !
Vincent : Je ne comprends pas, on a pourtant essayé d’être discret !
Marie-Thérèse : (regardant leurs tenues) Pour la discrétion, vous repasserez ! Oh mais ça ne me dérange pas vous savez, mais c’est quand-même un peu gênant pour moi !
David : Vous n’avez même pas peur de nous ?
Marie-Thérèse : Peur de vous mais pourquoi ? Vous n’êtes pas les premiers à qui je fais la causette !
Vincent : Vous en connaissez d’autres que nous ?
Marie-Thérèse : Ben évidemment, il y en a plein partout. Bon, il y a quelques décennies on avait du mal à vous accepter mais maintenant ça y est vous êtes les bienvenus !
David : C’est incroyable ! (à Vincent) Quand on ira au Galacticus, il faudra qu’on en parle !
Marie-Thérèse : Le Galacticus, j’imagine que c’est un endroit où vous vous rencontrez ? Il doit y avoir une chouette ambiance !
Vincent : (ne comprenant pas vraiment) Euh, oui, bien sûr !
David : (se levant) A part vous deux dans cette maison, quelqu’un d’autre le sait ?
Marie-Thérèse : Non, mais ne vous inquiétez-pas, j’ai dit à Ophélie de ne pas le répéter !
Vincent : Tant mieux ! A vrai dire, on a cru un moment que vous en étiez vous aussi !
Marie-Thérèse : Moi ? (en aparté) N’importe quoi !
David : De toute façon, ça n’aurait pas été grave. En plus, à trois on aurait pu améliorer notre rapport ! (Marie-Thérèse est outrée par les propos)
Marie-Thérèse : Euh … eh bien je vais vous laisser, au-revoir messieurs ! (elle retourne au salon) Bon sang, en plus je suis tombée sur des pervers, c’est tout moi ça ! (Elle va en cuisine et revient avec une tasse de thé)
Vincent : On a dit quelque chose qu’il ne fallait pas ?
David : Je ne sais pas mais une chose est sûre, si on veut terminer notre mission tranquillement, il ne va pas falloir que ça se sache avant ce soir !
Vincent : C’est sûr ! La fille j’ai confiance mais alors la vieille, pas du tout !
David : On n’a pas d’autre solution ! (il sort son téléporteur)
Vincent : Quoi, tu veux la téléporter ?
David : Si on veut être tranquille jusqu’à ce soir, on n’a pas le choix ! (il regarde vers le salon) Apparemment, elle est seule, on y va pendant qu’il n’y a personne ! (ils rentrent au salon. Marie-Thérèse les regarde d’un air méfiant)
(Scène principale)
Marie-Thérèse : Euh, vous voulez quoi ? (David s’assoit à côté d’elle, prenant ses distances pendant que Vincent passe derrière le canapé)
David : Est-ce que vous aimez les voyages Marie-Thérèse ?
Marie-Thérèse : (pas très rassurée) Pourquoi cette question ? Je ne voyage jamais, je vais juste une fois le temps faire des visites à des copines à la maison de retraite de la Roseraie mais c’est tout ! (David fait un signe ok à Vincent qui programme son téléporteur)
David : Alors, nous vous souhaitons bon voyage Marie-Thérèse !
Noir
Rideau
Scène 5
(Mimi, Tony, Victor, David, Vincent, Marie-Thérèse, Marcel)
(Le salon est vide, tasse de thé sur la table de salon. Les E.T sont toujours sur le banc)
Mimi : (entrant) Maman, quand-est ce que tu … (réagissant) maman tu es où ? (Tony entre) Tu es toujours là ! Ça ne s’arrange pas avec Alex ?
Tony : Disons que je ne réponds pas à ses textos, il faut savoir se faire désirer ! Tu cherches quoi ?
Mimi : Pas quoi mais qui, je cherche Maman ! Elle n’a même pas fini son thé, c’est pas normal ! (elle frappe aux toilettes) Maman, tu es là ? (elle ouvre mais ne voit personne)
Tony : Tu es sûre qu’il n’y a personne ? Ou alors, elle y était et elle va peut-être revenir par la porte d’entrée, j’ai déjà vu ça ! (Victor entre)
Victor : Y’a un problème ?
Mimi : Maman a disparu !
Victor : Alors, y’a pas de problème !
Mimi : Tony, tu peux aller voir dans les chambres ?
Tony : Ok, j’y vais !
Mimi : Toi aussi, tu peux chercher !
Victor : Ça commence à faire beaucoup !
Mimi : Quoi, beaucoup ?
Victor : Ça fait quand-même le troisième truc qui disparait de la journée ! Le sac à main, le flingue et puis ta mère …
Mimi : Merci pour le truc ! Viens avec moi, elle est peut-être dans le jardin, qui sait ? (Tony revient)
Tony : Personne nulle part ! Je vais voir si elle n’est pas chez les voisins !
Mimi ; Okay, merci ! (Victor et Mimi descendent dans la salle chacun de leur côté, le public représentant le jardin potager) Maman !
Victor : (ironique) Marie-Thérèse, où êtes-vous ?
Mimi : Maman, tu es où ? (regardant le public) Dis-donc Victor, ton jardin laisse à désirer !
Victor : Je sais, il y a beaucoup de mauvaises herbes. Je n’arrive pas à m’en débarrasser ! Bon, la belle doche, vous avez passé l’âge de jouer à cache-cache ! (regardant au fond de la salle) Ah ça y est, je la vois ! (il courre vers le fond) Ah merde, c’est pas elle ! (revenant vers la scène) J’ai confondu avec l’épouvantail que j’ai mis pour chasser les merles ! Et pis, si ça se trouve, elle est partie avec un pote âgé ! (riant de sa bêtise)
Mimi : Très drôle ! (les E.T font leur sourire exagéré, devant Mimi qui s’interroge sur leur comportement) Ils sont vraiment bizarres ces deux-là ! (elle téléphone) Allo, Hervé ? (silence) Tu pourrais venir ? On a encore un problème ! (silence) Maman a disparu ! (silence) Non, je n’ai pas regardé dans le frigo !
Victor : (amusé) J’adore l’humour du frangin !
Mimi : (elle raccroche, agacée) Bon, je vais appeler BFMTV !
Victor : Quoi ! Pour quoi faire ?
Mimi : Je vais lancer une alerte enlèvement ! Elle a été enlevée c’est sûr, sa tasse est encore chaude !
Victor : Une alerte enlèvement, rien que ça ! Qui veux-tu qui enlèverait ta mère, on aurait plutôt tendance à s’en débarrasser que de l’enlever ! Et tu vas leur dire quoi ? S’ils te demandent depuis quand elle a disparu, tu vas leur dire « depuis dix minutes » ils vont bien se marrer ! (le téléphone sonne. Victor répond) Oui ! (silence) Oui je suis son bien aimé gendre !
Mimi : Maman ! Il est arrivé quelque chose à maman ! (Victor lui fait signe de se calmer) Elle a eu un accident ? Dis-moi !
Victor : Comment ça, elle est chez vous ? (silence) Pas de soucis, vous pouvez la garder ! (Mimi prend le téléphone)
Mimi : Bonsoir, je suis sa fille ! (silence) Mais qu’est-ce qu’elle fait chez vous ? (silence) Bien, nous allons la chercher, merci ! (elle raccroche) Je deviens folle, elle était là il y a un quart d’heure et elle se retrouve à la résidence de la Roseraie à plus de trente kilomètres de chez nous !
(Scène sur le banc)
David : (qui a entendu) Je pense que tu dois y aller, il faut que tu la ramènes tout de suite, sinon ils vont péter un fil !
Vincent : Un câble, pas un fil ! T’es pas encore au top pour le langage ! (il sort son téléporteur et disparait en coulisses)
(Scène principale)
Victor : J’avoue que là, je ne sais quoi dire ! Ils t’ont dit quoi ?
Mimi : Qu’elle était en train de taper la belote tranquillement avec des anciens ! Bon, tu viens avec moi ?
Victor : Bof !
Mimi : Eh bien donne-moi les clés ! (il lui donne les clés. Il lui donne) J’en ai au moins pour une heure, tu peux préparer le dîner, merci ! (elle s’apprête à sortir. Marie-Thérèse entre. Mimi s’évanouit. Victor la retient)
Victor : Mimi, eh Mimi ! C’est bon, tu l’as récupérée ta maman, tu devrais être contente ! (à Marie-Thérèse) Vous n’êtes pas toujours une flèche mais franchement, là vous avez fait vite !
(Scène sur le banc)
David : (voyant Vincent arriver) Tu as fait vite !
Vincent : Elle était en train de se laver les mains dans les toilettes, ça été facile ! Elle n’a pas eu le temps de me voir et hop ! Téléportée !
(Scène principale)
Mimi : (revenant à elle) Maman, tu vas bien ?
Marie-Thérèse : Très bien ma fille, j’étais à jouer à la belote à la maison de retraite de la Roseraie. Je ne sais pas du tout comment je suis arrivée là-bas mais je ne regrette pas !
Victor : Et pour le retour ?
Marie-Thérèse : J’étais aux toilettes et hop, tout d’un coup, arrivée là, c’est marrant comme tout !!
Mimi : Ecoute Victor, je veux que nous vendions la maison, je ne peux plus vivre ici !
Victor : Voyons chérie, nous allons bien résoudre ces problèmes car tout problème a une solution, n’est-ce pas Marcel ?
Marcel : (pas convaincu) Euh oui, sans doute !
Victor : Merci Marcel pour ton soutien ! (levant les yeux au ciel) Et ton patron, il en pense quoi ?
Marcel : S’il te plaît, ne blasphème pas !
Mimi : Dès demain, on prend rendez-vous avec l’agence immobilière et ..
Victor : Attends un peu, on va réfléchir !
Mimi : (très énervée) C’est ça ou ….
Victor : Ou ?
Mimi : Ou je divorce ! (Marcel fait son signe de croix)
Victor : Ah oui, quand-même ! (attendrissant) Ecoute mon poussin !
Mimi : (hilare) Mon poussin ! N’importe quoi ! Bon, du coup c’est pas avec l’agence immobilière qu’on va prendre rendez-vous mais avec nos avocats ! Voila, ça c’est dit ! (Ophélie arrive)
Ophélie : Quoi, j’ai entendu, vous voulez divorcer ?
Scène 6
(David, Ophélie, Vincent, Victor, Marcel, Mimi, Marie-Thérèse)
David : (entrant) Excusez-nous de vous interrompre, Vincent et moi avons quelque chose de très important à vous dire.
Ophélie : Vous trouvez que c’est le moment ?
Vincent : Justement, nous pensons que oui !
Victor : Bon, alors faites mais vite car, comme vous pouvez le constatez, ici c’est pas une ambiance sud-américaine, si vous voyez ce que je veux dire !
David : En fait, nous connaissons les raisons des phénomènes qui se passent ici !
Marcel : Vous ?
Vincent : Oui, en fait nous sommes un peu responsables …
David : Entièrement responsables !
Vincent : Oui, entièrement responsables de ce qui se passe ici depuis deux jours !
Victor : Vous ? Comment ça ?
David : Disons que c’est un peu compliqué à expliquer mais nous avons des pouvoirs que vous n’avez pas sur votre planète !
Ophélie : (souriant) Sur votre planète ? Comment vous parlez !
David : Eh oui jeune fille, nous venons d’une autre planète …
Vincent : Qui se trouve à vingt millions de kilomètres de votre terre ! (Tous partent dans un énorme fou rire)
Marcel : Franchement, vous trouvez que c’est le moment de dire ce genre de bêtises ?
Victor : (ironique avec la voix de E-T) téléphone …maison !
David : (grave) Nous sommes venus étudier les mœurs du genre humain et nous avons choisi votre famille, c’est tout !
Ophélie : En fait, ce n’était pas du poltergeist mais de la téléportation !
Vincent : Exactement, jeune fille, vous avez tout compris ! (il sort son téléporteur) Voila, c’est avec ça que le sac et le pistolet se sont retrouvés dans le frigo. Vincent ne rit pas mais est très joueur.
Marie-Thérèse : (à Vincent) C’est donc vous qui m’avez envoyé à la maison de retraite avec cet engin ?
Vincent : Désolé, vous étiez tellement insistante, que nous n’avons pas pu faire autrement !
Victor : (taquin) J’espère que vous en avez profité pour réserver votre place !
Mimi : Arrête un peu Victor ! Mais alors, vous êtes comment normalement ? Vous nous ressemblez drôlement.
David : Je ne peux pas vous répondre car notre vraie nature doit rester secrète !
Ophélie : Alors, ça explique votre énorme appétit !
Vincent : Oui mais par contre, tout ceci doit rester secret et une dernière chose très importante qu’on ne vous a pas encore dit !
Marcel : Quoi donc mon fils ?
David : La confédération galactique nous a donné ordre de ramener un sujet sur notre planète pour une étude approfondie du genre humain !
Tous : Quoi ?
Vincent : Oui, quelqu’un d’entre vous doit venir avec nous pour un voyage sur notre planète pour une durée indéterminée !
Ophélie : Moi, pas possible j’ai exam demain !
Marcel : En ce qui me concerne, j’ai une sépulture demain !
Marie-Thérèse : Eh bien moi, je vais à la sépulture de ma copine !
Mimi : Tiens, tu as changé d’avis ? Moi, je vais faire un scrabble avec les copines donc pas possible !
Victor : Demain j’ai réunion à ma boite et …
David : Bon ça va, on a compris, nous allons donc devoir tirer au sort ! Victor vous voulez préparer les billets avec tous les noms ?
Victor : Euh ….. oui, pas de soucis ! (il prend une feuille puis découpe les noms pour les mettre dans une boite) Alors Victor, Marie-Thérèse …..
Ophélie : C’est comment le nom de votre planète ?
David : Ça aussi, ça doit rester secret !
Victor : Qui veut faire la main innocente ? Allez, belle-maman ! (elle tire un nom et se fige)
Tous : Alors ?
Ophélie : Bon alors Mamie, tu nous dis ?
Marie-Thérèse : C’est moi !
Victor : (faux cul) Oh là là ! Vous n’avez vraiment pas de chance !
Mimi : (résignée) Maman, j’espère que tu nous enverras une carte ?
Victor : (ironique) Vingt millions de kilomètres, ça va mettre du temps !
David : (à Marie-Thérèse) Vous devez vous préparer car notre vaisseau arrive dans cinq minutes ! Pas besoin de valises, nous allons vous fournir tout ce qu’il vous faut, vous ne manquerez de rien !
Vincent : (taquin) Et je serai là !
David : Ne vous inquiétez-pas, le voyage ne sera pas long nous avons tout prévu pour que vous supportiez notre vitesse.
Ophélie : A quelle vitesse ça vole votre engin ?
Vincent : Pas facile à dire, disons que comparée à notre vaisseau, votre capsule Apollo c’est un escargot !
Victor : Ah oui, quand-même !
David : Bon, on y va ? (embrassades)
Ophélie : Bon voyage Mamie, tu nous raconteras !
Victor : Au-revoir belle-maman ! (toujours aussi faux-cul) Vous nous manquerez !
David : Ne vous inquiétez-pas, elle sera vite de retour !
Victor : Oh alors là, prenez votre temps surtout !
Vincent : Par contre, ne soyez-pas surpris, à son retour elle ne se rappellera de rien de son voyage ! C’est pour notre sécurité !
Marcel : Au-revoir Marie-Thérèse, dimanche je dirai une messe pour vous !
Marie-Thérèse : Merci Marcel, mais je ne suis pas encore morte ! (on entend un bruit de soucoupe et une lumière rouge apparait par la fenêtre. Tous se mettent à la fenêtre pour assister au départ)
Ophélie : C’est chouette d’assister à ça !
Mimi : Maman, elle n’a jamais eu de chance, mais pourquoi elle ?
Marcel : Ne t’inquiètes-pas Mimi, Je vais prier pour que tout se passe bien ! (On entend le départ de la soucoupe)
Victor : Faut pas s’en faire pour elle, elle a du caractère la vieille. Si ça se trouve, elle va être tellement insupportable qu’ils vont la ramener dans dix minutes !
Mimi : T’arrêteras donc jamais ! (Tony arrive, les autres de dos face à la fenêtre)
Scène 7
(Tony, Victor, Ophélie, Mimi, Marcel)
Tony : Salut tout le monde, vous n’auriez pas vu Mamie, je voudrais lui parler à propos de …. Vous regardez quoi ?
Victor : (sans se retourner) Ça va pas être facile de lui parler, tu l’as ratée de peu !
Tony : Elle est partie où ?
Ophélie : Tu vas pas nous croire !
Victor : (se retournant) Elle est partie sur une autre planète !
Tony : Oui, ben ça va pas la changer des masses ! (réagissant) Mais qu’est-ce que c’est que ces conneries ! (il fait tomber la boite du vote) Ah Merde ! (il ramasse les papiers et commence à les lire) Qui c’est qui s’est amusé à marquer Marie-Thérèse sur plein de bouts de papiers ? (Mimi s’empresse de vérifier les papiers. Tous commencent à comprendre et se tournent vers Victor)
Mimi : (dévisageant Victor) Oh l’enfoiré ! Bon, c’est décidé, demain je contacte mon avocat !
Ophélie : (comprenant) Papa, t’as quand-même pas fait ça ?
Marcel : (qui a aussi compris) Mon pauvre frère …. (Signe de croix) Dieu te garde ! (Mimi et Marcel sortent)
Tony : Quelqu’un pourrait-il m’expliquer ?
(À cet instant, les mêmes effets sons et lumières de l’entrée en rêve seront remis pour la sortie du rêve. Au bout d’un certain temps, Marcel reprend la même position qu’au début sur le canapé pendant que le noir se fera sur Mimi, Ophélie et Victor qui disparaitront. Tony continuera sa même réplique jusqu’au moment où il arrive près de Marcel)
Tony : (dans l’oreille de Marcel) Quelqu’un pourrait-il m’expliquer ?
Marcel : (se réveillant) Quelqu’un pourrait-il m’expliquer …..?
Tony : Oui Marcel, quelqu’un pourrait-il m’expliquer ce que mon tonton curé fait encore dans ce canapé alors qu’il doit célébrer le mariage de son neveu dans moins d’une heure ?
Marcel : (réagissant) Quoi ! Mon dieu je … (consultant sa montre) Oh là là ! Vous auriez du me réveiller ! (Mimi arrive)
Mimi : Mais ça fait plus d’une heure qu’on essaie de te réveiller, tu délirais complètement avec des trucs complètement fous !
Marcel : Comme quoi par exemple ?
Mimi : Que Victor avait envoyé maman sur une autre planète avec les Dupont !
Marcel : Alors Marie-Thérèse est bien ici, présente dans cette maison ?
Mimi : Ben oui, où veux-tu qu’elle soit ? Bien, tu n’as plus de temps à perdre ! (Mimi et Tony sortent)
Marcel : Ouf, je suis rassuré ! (s’adressant à Dieu) Seigneur, j’ai une faveur à vous demander !
La voix de Dieu : (voix céleste) Je t’écoute Don Marcello !
Marcel : Seigneur, je suis si fatigué, je pense que je vais prendre ma retraite !
La voix de Dieu : Don Marcello, es-tu sûr d’avoir accompli assez de bienfaits sur cette terre pour mériter ce que tu me demandes ?
Marcel : Je sais pas moi, c’est vous qui voyez, je me suis pas mal démer ….. pas mal débrouillé ! J’ai fait ce que j’ai pu !
La voix de Dieu : Et le commerce dont tu avais hérité il y a dix ans ?
Marcel : Ah oui, (gêné) vous voulez sans doute parler du ….. du sex shop ?
La voix de Dieu : Exactement, tu avais promis de le vendre pour rénover ton presbytère, alors ?
Marcel : Je sais, je n’ai pas réussi à le vendre. C’est Victor qui devait me l’acheter avec son gain du loto, mais cet andouille … enfin je veux dire ce maladroit a versé du champagne sur le billet qui ….
La voix de Dieu : C’est bon, j’ai compris Don Marcello, tu n’as donc pas accompli ta mission. Tu dois continuer Don Marcello !
Marcel : Et si je vous proposais la rupture conventionnelle ? (pas de réponse) Ah bah c’est facile de ne pas répondre. Bon, allez … au boulot Marcel ! (on sonne, il va ouvrir. Jacques et François entrent. Ils ressemblent comme deux gouttes d’eau à David et Vincent sous l’air ébahi de Marcel. Mimi revient)
Mimi : Marcel, tu n’es pas encore …. (Apercevant Jacques et François) Ah vous voila enfin ! On commençait à s’inquiéter ! (à Marcel) Ce sont nos témoins, Jacques et François, tu ne les connais peut-être pas !
Marcel : (rêveur) Euh, je ne sais pas. (En douce à Mimi) En tout cas, J’espère que vous avez prévu gros pour le buffet !
Mimi : (dubitative) Il est drôle ce Marcel ! (Marcel fait le rire exagéré de son rêve, sous le regard étonné de Mimi) Euh …. On attend maman pour partir ! Ça fait un quart d’heure que je la cherche, je me demande bien où elle peut être !
Marcel : (rêveur) Mimi, moi je sais où elle est !
Mimi : Hein !
Marcel : (rêveur) Elle est dans le frigo !
Mimi : Quoi ?
Marcel : (religieusement) Vous trouverez Marie-Thérèse dans le frigidaire ….entre la salade et le beurre !
Noir – Rideau
(À cet instant, on peut mettre la chanson de Tex Lecor « le frigidaire)
FIN