Week-end d’enfer

Marc-Olivier de Monfaucon, fils à papa, invite Patricia Merveille, assistante de direction dans l’entreprise de son père, dans le chalet de celui-ci.
Il tente de se faire passer pour un aventurier aux yeux de son invitée sans savoir que celle-ci est la maîtresse de son père.
Un authentique blizzard les attend dans leur montagne. Ils ne seront donc pas dérangés durant ces deux jours. A moins que…

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Liste des personnages (8)

Marc-Olivier de MonfauconHomme • Jeune adulte/Adulte
Célibataire, fils d’Edouard
Patricia MerveilleFemme • Jeune adulte/Adulte
Conquête de Marc-Olivier et maîtresse d’Edouard
GregHomme • Adulte
Chasseur
BorisHomme • Adulte
Chasseur (le chef)
Edouard de MonfauconHomme • Adulte/Senior
Père de Marc-Olivier
Ludivine de MonfauconFemme • Adulte/Senior
Mère de Marc-Olivier
Claudette Femme • Adulte
Copine de Greg, enceinte de 8 mois et 25 jours
SylvieFemme • Adulte
Copine de Claudette et de Boris

Décor (1)

ChaletL’action se déroule dans un chalet, de nos jours, avec une cheminée truquée et un bar tournant.Fond de scène, porte d’entrée du chalet Jardin, porte sur la cuisine Cour, porte sur une chambree chalet est décoré avec les souvenirs de voyages d’Edouard de Monfaucon.

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Le rideau s’ouvre sur le décor dans la nuit. On entend deux personnes à l’extérieur du chalet arrivant près de la porte. Ils s’y dirigent avec une lampe de poche.

 MO              Voilà nous y sommes, le temps de trouver les clés....oh, oh…quel temps, cela

faisait bien longtemps que nous n’avions pas vu une telle tempête de neige.

 

Patricia          Oui peut-être mais dépêchez-vous, je meurs de froid.

 

MO              (il porte son sac de voyage) attention....voilà c’est ouvert, rentrez vite Patricia.

 

Patricia          Brrrr, je ne suis pas fâchée d’être à l’abri.(un temps) Nous passons le week-end

dans la nuit ou vous avez l’intention de mettre de la lumière.

 

MO              Patience Patricia, Patricia patience. Vous n’avez pas vu ma lampe de poche ? Ah ! La

voilà…. (il l’allume et fait peur à Patricia)

 

Patricia          Aaaaaah ! Vous m’avez fait peur… !

                    il allume une lampe de table

Le temps de trouver les interrupteurs…voilà !

 

Patricia          Vous savez Marc- Olivier, si je ne vous connaissais pas j’aurais pu penser que ce week-

end était organisé pour me séduire.

 

MO              On ben non, vous n’y pensez pas. Non, un homme peut très bien inviter une

belle femme célibataire dans un chalet de montagne à plus d’une heure de

toute habitation dans un blizzard mémorable pour un week-end.... d’amitié.

Je vous propose que l’on se réchauffe tous les deux…devant la cheminée !

Et puis si il devait se passer d’autres choses et bien bougre nous sommes adultes

non ?

 

Patricia          N’y pensez pas !

 

MO               Il allume la cheminée  Oh là, là loin de moi cette idée, je n’y pense absolument pas. Je

ne suis pas comme tous ces hommes qui, sans aucun doute profiterait de la situation

et de la météo. Rendez-vous compte du culot qu’il faudrait ?...Je ne sais pas si je vous

l’ai dit mais ici nous n’avons ni téléphone ni aucun autre contact avec le monde

extérieur. Je suis bien content de ne pas être seul ici avec ce temps ! Bien, voilà qui

nous réchauffera. Suivez-moi Patricia, je vais vous montrer notre cham....votre

chambre. Je vous laisse vous mettre à l’aise, je prépare nous un apéritif de bienvenue.

 

Elle sort de la pièce à cour. Il redescend se dirige vers le  au bar et prépare deux coupes de champagne puis prend le téléphone qui est caché, compose un numéro. Il va plusieurs fois regarder par le trou de la serrure et exprime son contentement par des onomatopées.

 

MO              Allo, allo....Michel c’est toi ? Oui, moi ? Ben moi c’est moi ! Devine où je suis.....oui au

téléphone bien sûr. Bon alors devine où est le téléphone, Michel....dans ma main, ben

évidemment qu’il est dans la main. Bon je vais te le dire. Je suis au chalet avec une

femme. Hein ? ben oui une vraie....enfin j’ai pas encore vérifié mais apparemment elle

est entière. Elle a une tête, deux bras, deux jambes, deux yeux, deux oreilles et

puis…deux, enfin y a tout, le kit complet. Ah ben, pourquoi que tu crois que je l’ai

emmenée ici loin de tout, c’est sûrement pas pour faire une partie de scrabble ! Tu

aimerais savoir qui c’est ? Tu ne vas pas me croire ! Patricia, l’assistante de mon

père…Tu rigoles ? Bien sûr qu’il n’est pas au courant, je ne suis pas fou. Il déteste que

l’on mélange le travail et le plaisir. Au fait, ne m’appelles pas durant le week-end, je lui

ai fait croire qu’il n’y avait pas le téléphone !

Ecoute, je vais pas faire long elle est partie se changer dans la chambre et elle ne va pas tarder à revenir. Je te raconterai lundi au bureau...si je reviens ! Allez souhaite-moi bonne chance. Merci, c’est sympa quand c’est spontané ! Salut !

 

Il contrôle le feu, se fait beau devant la glace et retourne devant la porte et regarde par le trou de serrure et se trouve nez à pas nez avec elle !

 

MO              Patricia…vous êtes prête ?

 

Patricia          Me voilà…la chambres est sympathique mais…il n’y a qu’un grand lit ?

 

MO              Hein ? Ah oui…ne vous inquiétez pas, je dormirai sur le canapé ! Ce n’est qu’une nuit…

Vous…vous vous êtes mise à l’aise…

 

Patricia          Maintenant que vous m’avez rassurée quant à vos intentions j’aime autant être nature.

 

MO              Hoooooo ! Heu…moi aussi je préfères que vous restiez nature…il se dirige vers le bar …j’ai toujours aimé les gens qui restaient nature…surtout nature comme cela…et lui tend une coupe de champagne

A notre santé et à ce magnifique week-end que nous allons passer ici.

 

Patricia          J’espère que le temps s’améliorera durant la journée. Ce serait dommage d’être bloqué

à l’intérieur, on risquerait de s’ennuyer.

 

MO              Enfermés ici rien que les deux ! Oh, là, là…à chercher ce que l’on pourrait faire…j’ose

même pas y penser !il se rapproche d’elle s’installe dans le canapé avec elle. Dites-

moi, Patricia. Au bureau nos activités ne nous donne pas beaucoup d’occasion de

parler ensemble. Ce d’autant plus que d’être l’assistante de mon père cela ne doit pas

être rose tous les jours.

 

Patricia          Oh non, vous savez votre père est quelqu’un de formidable. Sa carrière est

impressionnante. Je l’admire beaucoup. Nous avons une différence d’âge certaine mais

je le sens proche de moi. De toute façon j’ai toujours été attirée par les hommes plus

âgés que moi.

 

MO              Mmmhmm…quel âge avez-vous Patricia ? Non c’est vrai au bureau tout le monde se

pose la question, mais quel âge a Patricia ? Vous faites tellement jeune. Enfin je veux

dire que derrière votre étonnante maturité doit se cacher une jeune femme, on doit

certainement être contemporains.

 

Patricia          J’ai 36 ans.

 

MO              Mmmhmm...

 

Patricia          Et vous ?

 

MO              Moi, quel âge j’ai.....ah, ah, vous voulez savoir mon âge....bien je vais vous le

dire....mon âge....j’ai 36 ans.... et demi. Comme c’est amusant, je suis plus âgé que

vous.

 

Patricia          Eh bien vous ne les faites pas !

 

MO              Oui tout le monde me le dit. C’est incroyable ce que tu ne fais pas ton âge on t’en

donnerais au moins dix de moins !

 

Patricia          Vous êtes de quel signe ?

 

MO              Du lac.

 

Patricia          Comment ça du lac.

 

MO              Bien oui du lac des signes...

 

Patricia          Je n’avais jamais remarqué votre humour au bureau.

 

MO              C’est parce que je le cache au travail et puis j’essaie d’avoir un humour fin.

 

Patricia          Vous avez raison de le cacher, c’est mieux. Et alors votre signe du zodiaque c’est

quoi ?

 

MO              Devinez...

 

Patricia          Je ne sais pas, je vous vois assez vierge.

 

MO              Et puis quoi encore, je ne suis pas vierge. Non mais vous m’avez vu. Marc-Olivier de

Monfaucon. Est-ce que j’ai une tête de vierge ?

 

Patricia          Vous n’avez pas une tête de faux con non plus…

 

MO              …je suis taureau Patricia, vous m’entendez, taureau !

 

Patricia          Il ne faut pas vous mettre dans tous vos états. C’est très bien vierge, d’accord pour

taureau, c’est pas mal aussi.

 

MO              Comment ça c’est pas mal. Mais c’est le meilleur, le taureau ! La force qu’il dégage,

son caractère conquérant, son regard volontaire, sa puissance incontestée, ses

muscles bandés par l’effort, son aptitude au combat dans l’arène, son invincibilité.

 

Patricia          Remarquez, ça lui arrive de perdre et quand c’est le cas, couic !C’est un bœuf.

 

Il boude

 

Oh faites pas la tête, elle se rapproche de lui, c’est bien d’être taureau, il remarque

                   qu’elle se rapproche et continue de faire la tête, vous avez raison sa puissance est

impressionnante et c’est vrai aussi que l’on ne peut pas rester insensible à tant de

bravoure. Mais dites-moi, en ayant 36ans…et demi, vous devez avoir fait plein de

choses dans votre vie. Après les études vous êtes tout de suite rentré dans

l’entreprise ?

 

MO              Quelles études ?

 

Patricia          Et bien vos études de droit à l’université d’Atlanta pendant 5 ans. C’est encore vous qui

me l’avez dit.

 

MO              Ah oui ! Atlanta...sacrées études….de droit, oui, oui…faut pas être gauche pour faire

des études de droit, ça non !...

 

Patricia          Et vous avez eu votre licence ?

 

MO              Ma licence ?

 

Patricia          Et bien votre licence en droit !

 

MO              Ah oui, ma licence…bien sûr que je l’ai eue…j’ai beaucoup travaillé pour l’avoir…mon père voulait absolument que je fasse une thèse,…oui il a toujours été pro thèse…et donc pour ma thèse j’ai eu l’idée de la faire sous forme de jeu…

 

Patricia          Un jeu ? C’est original pour des études de droit…

 

MO              J’ai été le seul à le faire…c’était un jeu de lois !

 

 

Vous avez raison  je n’ai pas tout de suite…heu..

assisté mon père. J’ai profité de voyager à travers le monde. Mon père voulait que je

devienne un homme au travers de rencontres extraordinaires dans des pays lointains.

D’ailleurs, vous avez là une partie de mes souvenirs de voyages.

 

Patricia          C’est curieux, votre père m’avait dit qu’il avait décoré son chalet avec justement  ses

souvenirs à lui.

 

MO              Vous connaissez ce chalet ? Vous y êtes déjà venu ?

 

Patricia          Heu…oui, je suis déjà venue avec votre père ici pour heu…travailler..heu…des dossiers

qui demandent du calme.

 

MO              Bien je ne le savais pas, mais en effet lui aussi a beaucoup voyagé et effectivement le

chalet contenait tout ses souvenirs. Et puis à mon retour, il m’a dit. « Fils, je suis fier

de toi. Pour ne pas oublier toutes ces aventures qui t’ont forgés ce corps d’athlète et

ce moral d’acier, nous allons afficher les témoins de tes innombrables expériences ».

 

Patricia          Il vous a vraiment dit tout ça ?

 

MO              Oui, oui…et encore, je résume.

 

Patricia          Et donc tout ceci rend compte de vos folles aventures.

 

MO              Vous avez dit le mot. Quelles aventures...

 

Patricia          Racontez-moi

 

MO              Vraiment ? (étonné)

 

Patricia          Oh oui vraiment…

 

MO              (de plus en plus gêné) Vous êtes vraiment sûr ? Vous savez je ne me souviens pas de

tous les détails et puis il y a des histoires inracontables…

 

Patricia          Ce n’est pas grave, du moment que vous me faites rêver. J’ai toujours craqué pour les

hommes qui me faisaient rêver.

 

MO              N’en dites pas plus Patricia, vous venez de rentrer dans un rêve rempli d’aventures.

                   (faisant le tour de la pièce en cherchant un objet qui l’inspire) Voyez cette lance

Massaï. C’était lors de mon premier voyage. J’atterrissais au Sénégal à Monbasa,  en

Afrique.

 

Patricia          Monbasa est au Kenya pas au Sénégal.

 

MO              Parfaitement, au Kenya. Il faisait tellement chaud qu’on ne savait pas très bien où l’on

situait. Mon père m’avait parlé d’une tribu d’hommes qui sautaient très haut pour voir

au-dessus des grandes herbes les animaux à chasser. Il m’avait demandé d’aller

observer l’une de leurs tribu afin de comprendre leurs us et coutumes. Je pars donc

avec mon sac à dos, mon courage et un guide à la rencontre de cette peuplade

sauvage.

 

Patricia          Et après ?

 

MO              Donc nous étions là à nous frayer un chemin dans une forêt dense

comme…dense comme… dense comme une file d’attente un samedi à la Migros,

lorsque que j’entendis un bruissement dans le fourré à côté de moi. Vous savez le

genre de bruit qui vous fait penser à un animal féroce qui vous guette depuis votre

entrée dans la forêt et qui n’attend qu’une minute d’ inattention de votre part pour ne

faire qu’une bouchée de votre petit corps transpirant.

 

Patricia          Quelle horreur !

 

MO              Je vous rassure, ce n’était qu’un lion…Donc, ce bruissement était là juste à côté de

moi. Je fais fis de ma peur et m’approche tout près du buisson et là sans prévenir

sortant d’un buisson derrière moi, un homme de la tribu des Massaï se met à sauter

devant moi en disant : matoucala, abibobusu, tikomoubou, asilotama. Vous

comprendrez aisément ma surprise à ses propos. Comment osait-il s’adresser à moi

avec ses mots ?

 

Patricia          Excusez-moi de vous interrompre, mais je ne comprends rien à ce que vous dites !

Vous parlez quelle langue ?

 

MO              Pardon ? Bien sûr!  Où avais-je la tête, il s’agit d’un dialecte très typique de cette région qu’on appelle…le…kaloakaloa. Cela voulait dire : « Eh ! toi l’homme plus blanc que blanc, Pourquoi t’es-tu mis entre le lion et moi »

 

Patricia          Quoi ? Vous vous êtes interposé entre le lion et cet homme sans défense ?

 

MO              Sans défense, c’est vous qui le dites ! Figurez-vous que c’est avec ce genre d’outil qu’il

chasse et je n’avais aucune envie de me retrouver embrocher par sa lance !

remarquez, la présence du lion à 2 mètres de nous m’inquiétait un peu plus ! Le chasseur était là à côté de moi avec une seule idée en tête, tuer le lion.

 

Patricia          Oh quelle horreur, pauvre bête !

 

MO              Comment ?

 

Patricia          On a pas idée de vouloir tuer un animal pour son seul plaisir de sanguinaire. Le lion

n’avait pas demandé qu’on vienne le déranger dans sa brousse.

 

MO              Tout à fait. C’est d’ailleurs ce que j’ai dit au chasseur. Alors pour sauver la vie du lion,

je me suis interposé et j’ai tenté de dissuader le lion de nous attaquer.

 

Patricica         Vous êtes vraiment courageux Marc-Olivier.

 

MO              Mais non, mais non. Vous savez, tout est dans le regard. J’ai fixé le lion droit dans ses

yeux et après de longues minutes d’observation et de persuasion visuelle d’une intensité à vous donner des frissons le lion    abdiqua devant plus fort que lui et parti là d’où il venait. Voilà !

 

Patricia          Vous êtes vraiment courageux Marc-Olivier. En vous voyant comma ça dans les

couloirs de l’entreprise ou dans les séances avec votre père où vous ne dites jamais

rien, je n’aurais jamais pensé que vous puissiez être aussi téméraire. J’en suis toute

retournée.

 

MO s’approche d’elle, s’installe à côté d’elle.

 

MO              Vous savez, Patricia depuis le premier jour où je vous ai vu…

 

Patricia          C’était avant-hier…

 

MO                  J’ai l’impression que cela fait une éternité. Dès que je vous ai vu…

 

Patricia          Ce n’était pas avant-hier…

 

MO              Comment ?

 

Patricia          Je dis ça ne pouvait pas être avant-hier, j’étais chez le médecin puis chez le coiffeur, c’était mardi !

 

MO              Oui, possible. De toute manière j’ai tout oublié de cette journée sauf ma vision d’une

femme éclatante, belle, souriante…

 

Patricia          Qui ça ?

 

MO              …intelligente. Mais c’était vous ma très chère Patricia. Dès que je vous ai vu avec les rayons du soleil qui caressaient vos cheveux…

 

Patricia          On sortait de séance, il était 21h00…

 

MO              Alors c’est fou comme la lumière des néons vous embellit. Et puis votre regard

lumineux comme un lever du jour sur l’équateur, j’étais transporté dans des rêves

complètement…

 

A ce moment, on frappe à la porte.

 

Patricia          Toqué !

 

Mo               Non, pas des rêves toqués ! Non, des rêves…

 

On frappe à la porte.

 

Patricia          Frappé !

 

MO              Mais non pas des rêves frappés Patricia…

 

Patricia          Je ne vous parle pas de vos rêves Marc-Olivier. On a frappé à la porte.

 

MO              Vous avez sans doute rêvé Patricia. Avec le temps qu’il fait dehors, personne n’est

assez frapadingue pour mettre le nez à l’extérieur ! Voyons !

 

On frappe à nouveau

 

MO              Vous avez raison, on a frappé. Surtout pas un bruit. Personne ne doit savoir que vous

êtes là !

 

Patricia          Bien pourquoi ? On ne fait rien de mal !

 

MO              Non, non pas encore !

 

Patricia          Que dites-vous ?

 

MO              Non, Je dis…je vais aller voir dehors !

 

 

Patricia          Enfin, on ne risque rien. Il s’agit sans doute de personnes égarées qui en voyant de la

lumière pensent avoir trouvé un refuge.

 

MO              Oui, oui…peut-être mais on ne sait jamais. Et puis votre tenue n’est pas très adéquate

pour vous montrer à un étranger !

 

Patricia          Qu’a-t-elle de si particulier ?

 

MO              Eh bien de faire fondre un peu trop tout ce qui pourrait être face à vous. Si vous aviez

été dans cette tenue sur le pont du Titanic, croyez-moi il n’y aurait jamais eu de

naufrage ! Allez, allez Patricia filez dans la chambre…

 

Patricia se dirige vers la chambre et guigne à derrière la porte. MO se dirige vers la porte d’entrée et regarde à travers le judas.

 

MO              Oh c’est pas vrai !

 

Patricia          Qui a-t-il ?

 

MO              Vous ne devinerez jamais qui je viens de voir à travers le….le…à travers un des

disciples.

 

Patricia          Comment ça un des disciples ?

 

MO              Mais oui le petit trou là dans la porte.

 

Patricia          Ah ! le judas !

 

MO              Oui c’est ça, le judas. Je savais que c’était un des disciples mais plus lequel. Bon

écoutez il s’agit de deux habitants du village, chasseurs que nous n’aimons pas  beaucoup dans notre famille. Ils ne sont pas très fûtés, le genre à réfléchirau coup par coup ! Je me demande bien ce qu’ils viennent faire ici. Restez dans votre chambre et ne bougez pas. Je vous appellerai quand vous pourrez sortir.

 

Patricia          Moi qui avait peur de m’ennuyer, le week-end commence bien.

 

MO              Ca pour bien commencer, il commence bien !

 

Il se dirige vers la porte et l’ouvre.

 

MO              Mais pourquoi faut-il que ces deux imbéciles débarquent ici. Entrez…

 

Boris             Ah ben c’est pas trop tôt !

 

MO              Faites attention avec vos chaussures toutes sales et puis secouez-vous un peu.

 

Boris             Le chalet est si grand qu’il vous faut autant de temps pour venir ouvrir.

 

MO              J’étais occupé  à…travailler.

 

Boris             T’entends ça Greg, le fils Monfaucon travaillait ! Oh, oh ça doit être pour ça qu’il neige

comme jamais.

 

Il s’installe (avec leurs vestes et fusils) dans le canapé sous le regard ébahi de MO.

 

MO               Non mais c’est pas vrai, vous pourriez enlever vos vestes et poser vos fusils avant de

vous asseoir.

 

Boris             Oh on ne va pas faire long, dès que la tempête se calme on vous laisse…(il regarde

                   avec Greg les coupes de champagne) travailler…

 

MO              Ce serait gentil, parce que je suis vraiment débordé !

 

Greg             Les verres eux, débordent pas ! Vous travaillez toujours au champagne ?

 

MO              Heu oui, c’est ça je travaille au champagne. Les bulles m’aident à me concentrer.

 

Boris             Bien sûr et puis quand on a deux verres ça double la concentration, c’est connu. Si

l’acool rendait intelligent, j’aurais à côté de moi Enstein, enfin c’est relatif !

 

MO               J’ai simplement ouvert une première bouteille qui avait le goût de bouchon, j’ai donc

pris une 2ème bouteille et un 2ème verre pour le goûter. Voilà, satisfait ?

 

Greg             Remarquez, je vous comprends ma mère elle, pour se donner du courage elle buvait

toujours un petit verre de Brandy.

 

Boris             Un p’tit verre ! Avec un gaillard comme toi, elle devait boire directement à la bouteille

pour se donner du courage !  C’est marrant, mais d’habitude quand il y a deux coupes

de champagne, un feu dans la cheminée et un homme embarrassé, ça sent plus le

week-end à deux en amoureux que le travail, hein mon Greg ?

 

Greg             Je sais pas, tout mes week-end je les passe avec toi Boris.

 

MO              Franchement, si il y avait une femme ici je ne vois pas pourquoi je la cacherai, ce n’est

pas avec vous que je me sens en concurrence !

 

Boris             Non bien sûr, vous êtes tellement beau, intelligent

 

Greg             …et riche !

 

Boris             Ouais et riche, que toutes les femmes vous tombent dans les bras ! Et puis, faut dire

que notre cabane convient à merveille au rendez-vous galants discrets !

 

MO              Je vous rappelle que cette cabane n’est plus la vôtre depuis que mon père a racheté la

forêt. De plus, il a fait preuve de bonté en vous accordant un droit de chasse sur ces

terres.

 

Boris             OH, oh qu’est-ce qui faut pas entendre! La bonté en vous accordant un droit de

chasse. Faut bien que quelqu’un régule la faune de ces bois. C’est sûrement pas votre

père en mocassins qui va tracer le grizzli. Quant à vous, depuis que vous êtes tout

petit, même un lapin vous fait peur !

 

MO              Ce n’est pas nécessaire de parler si fort !

 

Boris             Pourquoi, vous avez peur que les animaux de la forêt m’entendre dire que Marc-Olivier

de Montfaucon est le plus grand trouillard de ces bois.

 

Greg             Et que si son courage était à l’image de son héritage, il serait le….Il me manque une

rime en age.

 

Boris             Il serait le roi mage de ces bois.

 

Le téléphone sonne

 

MO              Chut ! Taisez-vous. Allo ? Maman ! Pourquoi tu m’appelles ? Oui je vais très bien. Non,

non je t’assure je vais très bien. Oui, c’est la tempête ici. Non, j’ai besoin de rien.

Surtout pas ne venez pas. Je veux rester seul, j’ai besoin de tranquillité. Non, non tu

peux rassurer papa le chalet est debout et tout va bien. Comment ? les Dupont de la

forêt ? Non je les ai pas vu. Avec un temps pareils ils ne sont pas assez bêtes pour

sortir. Bon faut que je te laisse, oui à lundi. Je t’embrasse.

 

Boris             Comme c’est touchant ! Il ment aussi bien que son père !

 

Greg             Moi je trouve que le père Conmaufon le fait mieux que lui.

 

Boris             Ca bien mentir et bien escroquer, il le fait avec brio.

 

MO              Ecoutez je n’y peux rien si mon père a racheter cette forêt avec votre chalet tout de

même. Et puis votre cabane, elle n’a rien d’extraordinaire.

 

Boris             Ne vous fiez pas aux apparences, une cabane de chasseur cache toujours des

surprises.

 

Greg             Oh ? Y a une surprise à chercher ?

 

Boris             Greg ?

 

Greg             Oui Boris ?

 

Boris             Tu ne peux pas tourner ta langue sept fois dans ta bouche avant de parler ?

 

Greg             Heu oui…je peux ! Mais je vois pas ce que ça changera ! (il le fait)

 

MO              Bon…pouvez-vous me dire que ce que vous faites par un temps pareil dehors ?

 

Greg             Ben là, on est plus dehors…on est dedans, hein Greg ? On cherche nos deux…

 

Boris             Biches ! On cherche deux biches…et il y en a une qui est portante sur le point de

mettre bas. Alors avec ce temps on est inquiets !

 

MO              Vous ? Inquiets pour deux biches ? On aura tout vu !

 

Greg             Mais…tu m’as pas dit qu’on cherchait deux biches ! On cherche Claudette et Sylvie !

 

MO              Claudette et Sylvie ? Maintenant vous donnez des noms à votre gibier ?

 

Boris             (s’adressant à Greg) Tu ne peux pas te taire, non ? La vérité est qu’on étaient dans la

forêt avec nos louises…

 

Greg             Elles s’appellent pas Louise, je viens de te le dire c’est Claudette et Sylvie ! Vraiment, y

a des fois où je me demande qui est le con ?!

 

Boris             Tu dois bien être le seul à te le demander !

 

Boris             Ce gros malin de Greg a pris son pied avec sa biche et voilà qu’elle attend un

faon,…un enfant ! Je me demande bien comment t’as réussi à le faire ?

 

Greg             Oh c’est facile Boris, tu dois mettre ta…

 

Boris             Greg ! Silence !

 

Greg             Faudrait savoir ! Tu me demandes comment je l’ai fait et puis au moment où je te

l’expliques, tu m’interromps...

 

MO              C’est pas bientôt fini vous deux ! Vous me saoulez !

 

Boris             Vous avez de la chance, nous ça fait un moment qu’on a rien bu !

 

MO              Ben n’y pensez pas. D’ailleurs, je dois poursuivre mon travail et j’apprécierai que vous

alliez chercher vos Louises, Sylvie et Claudette ailleurs ! Elles ne sont pas là ! S’il y

avait une femme ici je le saurai !

 

Patricia          Marc-Olivier, je peux sortir ?

 

Greg             Votre travail vous appelle !

 

Boris             Eh bien mon cher, allez chercher votre dossier du jour !

 

MO              C’est pas vrai ! (Il se dirige vers la chambre.) Je vous avais dit de ne pas bouger. Mais

vous n’allez pas vous montrer comme ça !

 

Patricia          Vous, cela nous ne vous a pas gêné. Je suis sûre que ces messieurs ne vont pas faire

cas de cette tenue !

 

Boris             Pensez-donc Madame, c’est un plaisir au contraire…faites comme chez vous.

(baise-main)

 

Greg             Oui, oui…c’est vrai…c’est un plaisir…un grand plaisir…un immense plaisir…faites

comme chez lui ! (baisse-main très prolongé interrompu pas MO).

 

MO              Je crois qu’elle a compris, là !

 

Boris             Vous avez raison, Marc-Olivier, rien de tel qu’un lieu de retraite pour traiter de si jolis

dossiers.

 

Patricia          Merci, vous ne leur avez même pas proposé à boire ?

 

Boris             Oh vous savez Madame…..

 

Patricia          Patricia, Patricia Merveille.

 

Boris             Comme vous porter si bien votre nom.

 

Greg             Moi je m’appelle Greg mais tout le monde me dit Greg…

 

Boris             Vous savez, nous ne sommes pas les bienvenus dans cette maison. Monsieur

Montfaucon, son géniteur, à racheter avec sa fortune toute la forêt et notre cabane.

Depuis, l’entente n’est pas au beau fixe.

 

Patricia          Nous n’allons pas remuer ces discordes. N’est-ce pas Marc-Olivier ? Je suis sûre que

ces messieurs seront d’accord de partager une coupe de champagne en attendant que

le temps s’améliore.

 

MO              Ils étaient sur le point de partir !

 

Boris             Mais, on ne voudrait pas froisser madame…

 

Patricia          Cela me fera plaisir, et puis avec ce temps nous n’avons rien d’autre à faire.

 

MO              Mais bien sûr, Patricia, bien sûr, avec plaisir…

 

Boris             Et que faites-vous dans la vie, mademoiselle ?

 

Patricia          Je travaille pour Monsieur Monfaucon, je suis son assistante.

 

Greg             Ah je comprends. C’est pour ça que vous êtes les deux ici. Pour travailler.

 

Patricia          Pas du tout. Non, Marc-Olivier m’a invité à passer le week-end ici pour mieux faire

connaissance. Je suis l’assistante de son père.

 

Boris             Je me disais aussi. Si le fils Montfaucon avait besoin d’une assistante, ce serait d’une

sociale !

 

MO serre le champagne

 

Boris             J’imagine que vous avez déjà raconté vos exploits à mademoiselle.

 

Patricia          Oui,  enfin une partie. Il me semble que ce serait trop long pour tout dire en un

week-end.

 

Boris             Ah ça ! Vu le nombre de conneries et de centre de redressements que Monsieur a

visité. Ce n’est pas un week-end qu’il faut mais une vie !

 

MO              Bon, désolé de vous interrompre mais santé. A la discrétion, au silence…

 

Patricia          …à vos aventures !

 

Boris             C’est ça, à ses aventures. A propos, vous a-t-il raconté l’histoire du lapin !

 

MO              Ah non ! Pas celle du lapin.

 

Patricia          Pourquoi pas, je suis sûr qu’elle me plaira. D’ailleurs j’adore les lapins.

 

Greg             Moi aussi, surtout en ragoût, c’est comme ça qu’ils sont le meilleur.

 

Boris             C’était à l’époque où la forêt appartenait encore à la commune, nous étions plus jeune

et plus beau, enfin Greg surtout plus jeune, nous chassions déjà dans ce coin. La

famille Monfaucon venait déjà les week-end au village. Un jour, son père me demanda

de prendre Marc-Olivier avec nous pour lui montrer la nature. On avait déjà remarqué

son grand courage, à la kermesse il avait peur de faire du mal au têtes de la noce à

Thomas, Greg et moi avions organisé une petite surprise. Nous avions loué un

costume de lapin que Greg enfila, il se réfugia dans la forêt. Je ne vous raconte pas

l’aventure que fût de tracer Greg le lapin avec notre Indiana Marc-Olivier ! Alors

que l’on se trouvait devant un terrier géant que l’on avait creusé la veille, Greg sortit

de son trou en poursuivant ce courageux. Il a fait la risée de tout le village. Imaginez,

avoir un père aventurier, il n’y a qu’à voir tous ses souvenirs ramenés de ses voyages,

et ne même pas arriver à garder son sang froid face à Greg le lapin. Depuis, on

l’appelle le lapin !

 

Tout le monde rit sauf MO.

 

MO              Oh c’est malin ! Je perds toute ma crédibilité maintenant.

 

Patricia          Ne vous en faites pas  Marc-Olivier, si j’ai accepté ce week-end c’était parce que

j’étais sûre que vous ne me feriez aucun mal. Alors comme ça cette cabane vous

appartenait ?

 

Greg             Oui, même que c’est Boris et moi qui l’avons construit et nous sommes les seuls à

connaître ses secrets.

 

MO              Quels secrets ?

 

Boris             Rien, de simples secrets de chasseurs.

Le téléphone sonne

 

Patricia          Vous m’avez dit que nous n’avions pas de téléphone ?

 

MO              C'est-à-dire que je croyais qu’il était en réparation…

 

Boris             Apparemment il est réparé…

 

MO              Allo ? Maman ! Encore toi, qui a-t-il? Comment cela j’ai vite raccroché ! Mais non tout

va bien. Non, je ne suis pas stressé…non, je n’ai pas de problème…non, je ne suis pas        tout seul, heu ! oui je suis tout seul qu’est-ce que tu me fais dire ?….tu m’appelais de

la route ?…de quelle route ?…Celle de la cabane ?…Je ne comprends rien, explique-

toi ! QUOI ! NON mais c’est pas vrai ! Mais je ne veux pas que vous veniez ici. Je suis

bien seul ! Quoi à toute à l’heure !…Elle a raccroché ! Elle est sur la route avec mon

père !

 

Patricia          Oh là, là, si votre père me trouve dans cette tenue avec vous, je risque de déguster un

licenciement. Je vais me changer !

 

 

Boris             Quant à nous deux, il vaudrait mieux pas que votre vieux nous découvre dans son

chalet. Greg, dépêche-toi on s’en va !

 

MO              C’est ça, maintenant que vous avez semé la pagaille dans mon week-end, vous n’avez

plus qu’à partir.

 

Boris             Sans rancune, lapin et passe un bon week-end !

 

MO              C’est ça, allez vous occuper de vos biches !

 

Les chasseurs s’approchent de la porte, l’ouvre et partent. A peine sont-ils sortis, qu’ils rentrent à nouveau. MO rangez le salon.

 

MO              Que faites-vous ?

 

Greg             Votre père arrive, on a vu les phares au loin. On ne peut pas passer par devant !

 

MO              Par derrière non plus, c’est la seule porte ! Et je préfère qu’il vous voie dehors plutôt

qu’ici. Je vais me faire tuer moi !

 

Patricia          (qui a mis un pantalon) Que ce passe-t-il ?

 

MO              Il se passe que mes parents arrivent déjà, que je suis censé être seul dans son chalet

et que je m’y trouve avec l’assistante de mon père et les deux chasseurs qu’il déteste

le plus. S’ils vous découvrent je suis un mort !

 

Boris             Ecoute, lapin…

 

MO              Arrêtez de m’appeler lapin.

 

Boris             Bon d’accord, écoute Jeannot…ce que l’on va te montrer tu seras le seul à le connaître.

Si tu le dis à tes parents, je te jure que tu goûteras à ma chevrotine.

 

MO              Je dirais rien, promis !

 

Patrica          (vers la fenêtre) Dépêchez-vous je vois la voiture arriver au loin!

 

Boris             Patricia, entrez dans le bar !

 

Patricia          Mais vous êtes devenu fou ! Je ne vais pas rentrer là-dedans !

 

MO              Oui c’est vrai, vous êtes fou ? Patricia ne pourra jamais rentrer là-dedans !

 

Patricia          C’est ça, dites que je suis grosse !

 

Boris             Arrêter de parler ! Je sais ce que je fais ! Marc-Olivier, enlever les bouteilles et vous

hop ! Dans le bar !

 

MO              Mais quel week-end, vous avez intérêt à savoir ce que vous faites parce que si il lui

arrive quelque chose, vous aurez à faire à moi !

 

MO sort de la table plusieurs bouteilles d’alcool dont une de Brandy et les rangent dans un buffet..

 

Boris             Elle vous déjà rencontré, il peut rien lui arriver de pire !

 

Greg             Une fois dedans et la porte fermée, tirez sur la poignée.

 

MO              Qu’est-ce qu’il va lui arriver ?

 

Boris             Ne vous inquiétez pas, c’est prévu pour du gros gibier !

 

Patricia          C’est toujours agréable à entendre.

 

MO              Oh je vous en prie, ce n’est pas le moment de faire la précieuse.

 

Greg             N’oubliez pas la poignée une fois le couvercle fermé.

 

Ils ferment le couvercle, 2 secondes se passent et l’on entend un cri puis plus rien.

 

MO              Qu’avez-vous fait ?

 

Boris             Ne vous inquiétez pas, elle est en sécurité ! Bon à nous maintenant ! Jeannot, éteignez

le feu !

 

MO              Pourquoi voulez-vous que j’éteigne le feu ? Allez vous cacher dans la cuisine et

lorsqu’ils seront installés dans le salon, vous sortirez discrètement.

 

Boris             C’est une très mauvaise idée, comment voulez-vous que l’on quitte discrètement par la

porte d’entrée ? Je sais ce que je fais, Jeannot éteignez la cheminée et dépêchez-

vous !

 

MO              D’accord, mais pourquoi m’appelez-vous Jeannot ?

 

Boris             Je vous expliquerai, Greg enlève ton fusil et ta besace et en avant. Passe le premier.

 

(Greg pose son fusil à côté de la cheminée)

 

MO              Vous n’allez pas passer par la cheminée ?

 

Boris             Oui, monsieur par la cheminée. Il y a dix ans on le faisait par la serrure mais

maintenant (en se montrant le ventre).

 

On frappe à la porte

 

MO              Oh c’est pas vrai, les voilà déjà. Dépêchez-vous ! Allez zou !

 

Greg             Merci pour le verre M’sieur Faumoncon. Et pis sans rancune pour le coup du lapin.

 

Boris             Allez assez bavardé ! Monte !...Plus vite !

 

Greg passe dans la cheminée et disparaît aidé par Boris.

 

MO              C’est pas vrai, mais j’y crois pas. Moi qui déteste le stress.

 

On frappe à la porte

 

Edouard        Ca y est, tu ouvres ou tu nous laisses geler dehors !

 

MO              J’arrive papa, je suis tout de suite à vous, voilà, voilà…

 

Boris             C’est mon tour, va falloir m’aider à monter. Depuis que ton père a la cabane je ne l’ai

plus fait. Pousse !

 

MO              Vous auriez quand même pu prévoir une cheminée qui s’adapte !

 

Boris             On causera architecture plus tard. Pousse…plus fort…allez vermisseau….pousse lapin.

 

Boris est dans la cheminée, on ne voit plus que les jambes de MO qui se trouve dans la cheminée également. En entendant « lapin » il pousse un dernier coup.

 

MO              Je vous ai déjà dit de ne plus m’appeler laaaaaaaaaaapin !

 

Il ressort de la cheminée avec le visage et les mains noirs.

 

Edouard        (en frappant) Si tu n’ouvres pas dans les 10 secondes je défonce la porte.

 

MO              Voilà, j’arrive.

 

Il passe devant un miroir se voit plein de suie. Il prend rapidement un masque affreux et ouvre la porte. Son père rentre en furie à l’intérieur en observant autour de lui. Sa mère le suit.

 

Edouard        Enfin ! Nous faire attendre comme des malpropres devant la porte. Tu devrais avoir

honte !

 

Oubliant son masque, MO va pour embrasser sa mère qui s’évanouit en le voyant.

 

MO              (en rattrapant sa mère) Maman, c’est moi. C’est pas vrai !

 

Edouard        Veux-tu m’expliquer pourquoi il te faut autant de temps pour nous ouvrir la porte et de

surcroît avec une tête pareille. Non mais regarde dans quel état tu as mis ta mère.

Aide-moi à la mettre sur le canapé. Va me chercher le Brandy.

 

MO va chercher le Brandy et un verre et le donne à son père.

 

Edouard        (en versant un verre) Ludivine ! Ludivine on est au chalet. Tout va bien ! Votre

andouille de fils est avec nous. (il boit le verre)

 

Ludivine revient gentiment à elle.

 

Edouard        C’est pas trop tôt ! Je te fais remarquer que c’est ton fils qui t’a mis dans cet état.

 

MO              Maman ça va ? Je suis désolé mais en voyant ma figure…oh, je ne sais pas ce qui m’a

pris !

 

Ludivine         Ce n’est pas grave, l’essentiel est que tu ailles bien. Qu’as-tu fait pour te retrouver

dans cet état, mon chou.

 

MO              C’est une longue histoire

 

Edouard        Profite de te laver la figure en racontant ton mensonge.

 

MO va à la cuisine pour se nettoyer.

 

Ludivine         Je t’en prie Edouard, il n’a rien dit et tu l’accuses déjà !

 

Edouard        Je te ferai remarquer que cette progéniture est composée de 50% de mon être, de ce

fait je le connais parfaitement. Dis donc, ces coupes de champagne sur la table, c’est

quoi ?

 

MO              Pour une fois, je vais vous raconter la vérité. Elle est tellement abracadabrante que je

n’ai pas besoin d’en inventer une.

 

Ludivine         Pour les coupes je suis sûre qu’après mon appel, tu as voulu nous faire une surprise et

nous accueillir au champagne, hein mon trésor !

 

MO              Ben, heu...c’est à dire que...

 

Ludivine         J’en étais sûr, tu es vraiment généreux mon poussin.

 

Edouard        C’est pas difficile d’être généreux avec mon argent. Et puis ton fils est tellement

généreux qu’il a préparé quatre coupes alors qu’on est trois !

 

MO              Ben c’est vrai ça. Pourtant on est bien trois…oui, oui on est trois, on est pas quatre !

Un, deux, trois…trois, deux, un…je ne sais pas pourquoi…

 

 

Edouard        Tu n’as pas bientôt fini de moquer de nous ! Raconte ton histoire et va te laver.

 

Il prend le verre en trop et s’en va à la cuisine le ramener avec la serviette qu’il utilisait et revient dans le salon.

 

MO              Donc voilà, ces jours derniers la situation était tendue au bureau et j’avais besoin de

me ressourcer. Lors d’une séance du conseil j’étais assis à côté de Patricia.

 

Edouard        Mon assistante ?

 

MO              Heu oui, ton assistante.

 

Edouard        Que vient faire Patricia MON assistante dans cette histoire. Tu sais que je déteste que

les collaborateurs mélangent le travail et le privé. D’ailleurs Patricia aime les gagnants,

pas les ringards ! Je t’interdis de la dévier de mon chemin…de son chemin, c’est clair !

 

 

MO              Ah oui, c’est clair…donc pour me ressourcer j’ai décidé de passer le week-end ici au

chalet…tout seul.

 

Edouard        Faut vraiment être con pour vouloir venir seul dans un endroit perdu comme ici. T’as

même pas les moyens de te trouver une femme pour venir ici.

 

Ludivine         Edouard, ne soit pas si agressif, laisse-le continuer son histoire.

 

MO              Donc je suis arrivé en début de soirée avec…ma…(il mime les courbures d’une femme)

voiture…

 

Edouard        J’imagine bien que pour venir ici tu n’as pas fait 200km à pied !

 

MO              Alors que j’étais en train de…de…regarder la cheminée.

 

Edouard        Y a pas à dire, c’est beau une cheminée…surtout éteinte !

 

MO              Mais elle était allumée et après je l’ai éteinte.

 

Edouard        Mais bien sûr ! On allume la cheminée, on la regarde et puis après on l’éteint, c’est

évident. Ma pauvre Ludivine, il est dommage que l’on ait pas un délai de 30ans pour

reconnaître son enfant.

 

Ludivine         Oh Edouard, honte à vous ! Il ne s’est rien passé Marc-Olivier c’est cela ?

 

MO              Enfin, c’est à dire que j’ai reçu la visite de…des…de Boris et Greg !

 

Edouard        Ah ! Les sanguinaires ! Que voulaient-ils ces deux imbéciles.

 

MO              Rien, rien du tout. La neige tombait si fort qu’ils souhaitaient se mettre à l’abri.

 

Ludivine         Alors évidemment tu les a fait rentrer, c’est bien mon fils.

 

Edouard        Arrêtez toujours de le complimenter. J’espère que tu ne leur aura pas offert à boire à

ces deux voleurs de gibiers.

 

MO              Bien sûr que non, pis quoi encore !

 

Edouard        Etonnant, pour une fois que tu réfléchis comme un Monfaucon ! Bon, range le Brandy.

Maintenant qu’elle est revenue à elle on en a plus besoin.

 

Ludivine         Je devais être sacrément dans les pommes, je me souviens pas d’en avoir bu.

 

MO prend la bouteille de Brandy et va le poser sur le bar.

 

Edouard        Que fais-tu avec cette bouteille ?

 

MO              Je la range sur comme tu me l’as demandé.

 

Edouard        Le Brandy comme tous mes alcools vont dans le bar, tu le sais pourtant !

 

 

MO              Ah oui bien sûr ! Dans le bar. Tu es sûr que c’est le meilleur endroit pour ranger les

bouteilles ? C’est pas très original de ranger ces bouteilles dans un bar.

 

Edouard        Ah non je te l’accorde, ce n’est pas original excuses-moi ! Arrête de raconter des

histoires, range cette bouteille dans le bar, ta mère et moi on va aller se mettre à l’aise

dans la chambre.

 

MO              Pourquoi, vous restez ?

 

Ludivine         Je crois qu’il est plus prudent que nous restions ici pour la nuit. La route est mauvaise

et ton père déteste conduire la nuit. Cela ne te dérange pas mon chéri ?

 

MO              Oh non ! Pas du tout…je suis…heureux. Je me réjouis déjà de la soirée.

 

Edouard        Bon bien en te réjouissant va mettre cette bouteille dans le bar !

 

Les parents partent dans la chambre. MO attend que la porte se ferme, va écouter à la porte et regarde par la serrure pour voir que ces parents sont occupés. Il pose la bouteille sur le meuble du fond et se dirige vers la cheminée.

 

MO              C’est bon Patricia, vous pouvez sortir…apparemment  ils ont réussi à monter. Patricia,

sortez vite vous devez partir tout de suite !

 

Il se dirige vers le coffre et va pour l’ouvrir lorsque Edouard sort de la chambre.

 

Edouard        Je souhaiterai que tu rallumes la cheminée, parce que moi je préfère la regarder

allumée…la cheminée !

 

MO              Oui, oui avec plaisir !

 

Edouard repart finir de s’habiller alors que MO prépare le bois et l’allume.

 

MO              PATRICIA…c’est pas vrai, elle s’est quand même pas endormie ! Je te jure quel

week-end, les parents au chalet, Patricia dans le bar, les chasseurs sur le toit, si ça

se termine bien je suis cocu !…j’peux pas être cocu j’ai pas de femme !

 

Il va pour allumer la cheminée…

 

MO              Patricia dépêchez-vous ! Il faut sortir maintenant !  Mais qu’est-ce qu’elle fait ?

 

Greg             (dans la cheminée) NON ! Pas la cheminée !

 

MO              Mais c’est pas vrai qu’est-ce que vous faites encore là ?

 

Greg             J’ai oublié mon fusil !

 

MO              Vous le faites exprès ? Je vais vous le chercher, bougez pas !

 

Greg             J’aurai bien de la peine, c’est Boris qui me tient par les pieds !

 

MO              Vous rigolez ?

 

Greg             Non, non ! Je ne suis pas chatouilleux des pieds !

 

MO              Il est où son fusil ? Ah ! Le voilà…

 

Edouard entre et voit son fils avec le fusil

 

Edouard        Que fais-tu avec ce fusil ?

 

MO              Rien, je le regardai…

 

Edouard        Eh bien range-le ! On ne joue pas avec les armes à feu !

 

MO              Heu oui….(il va pour le glisser dans la cheminée)

 

Edouard        Peux-tu me dire ce que tu fais ?

 

MO              Je…je range le fusil !

 

Edouard        Dans la cheminée ? Marc-Olivier tu vas vraiment mal ! Les bouteilles ne doivent pas

être dans le bar, le fusil on le met dans la cheminée ! Il faudra vraiment que tu te

fasses soigner !

 

MO              Après ce week-end…sûrement!

 

 

 

 

 

 

Edouard ressort de la chambre voit la bouteille la prend se dirige vers le salon.

 

Edouard        Puisque tu es incapable de faire ce que l’on te demande, je la rangerai moi-même

cette bouteille.

 

MO              Non, n’ouvre pas ce bar.

 

MO se dirige en courant vers le coffre et s’assoit dessus.

 

Edouard        Qu’est-ce qui se passe ? Tu ne va décidément pas très bien mon fils. Je veux

seulement ranger ma bouteille de Brandy dans mon bar.

 

MO              Oui mais…j’aimerais un verre de Brandy

 

Edouard        Y a pas besoin de crier comme ça pour obtenir un verre. Et depuis quand aimes-tu le

Brandy ? C’est nouveau ça !

 

Edouard va chercher un verre le remplit et le donne à son fils.

 

MO              Oui c’est nouveau. Je l’aime depuis 5 minutes. Merci…

 

Edouard        C’est bon ? (MO fait une grimace) Ca a l’air ! Tu en désire un autre mon cher fils ?

 

MO              Surtout pas. Je crois que ça ira…

 

Edouard        Je peux donc ranger la bouteille maintenant.

 

MO              Oui, enfin non, il faut que je vous parle avant.

 

Edouard        C’est vraiment nécessaire avant que je range la bouteille ?

 

MO              Oh là, là oui ! Je crains que vous ne soyez surpris en ouvrant le bar. Ce que vous

allez y voir risque de vous surprendre pour ne pas dire vous fâcher !

 

Edouard        Qu’est-ce que tu me caches encore ?

 

MO              C’est trop difficile à avouer mais je vous assure que cela n’est pas sérieux et que je n’y

toucherai plus. Voilà.

 

Il s’écarte du coffre, se met en arrière et n’ose pas regarder. Edouard ouvre le coffre et semble changer d’humeur. Il se met en colère.

 

Edouard        Non de tonnerre, je n’en crois pas mes yeux. Comment as-tu osé ? Je t’ai pourtant

toujours montrer le bien et voilà que tu fautes dans mon dos.

 

MO              Je suis désolé papa, je voulais pas. Mon but était seulement de passer une chouette

soirée avec elle.

 

Edouard        Avec mes bouteilles, tu voulais passer un chouette week-end avec mes bouteilles ?

Mais comment oses-tu ? Où sont-elles ? Tu les as déjà toutes bues ?

 

MO est complètement étonné, il s’attendait à ce que son père découvre Patricia. Il se dirige vers le coffre, le regarde.

 

MO              Elle a disparu

 

Edouard        Elles ont disparues. Mes bouteilles, toutes mes bouteilles ont disparus.

 

MO              C’est pas grave, ce ne sont que des bouteilles.

 

Edouard        C’est pas grave, non bien sûr ce n’est pas grave, mon fils est alcoolique et en plus il

l’est avec mes bouteilles. MO tu me         déshonores !

 

Ludivine         Que se passe-t-il ici ? MO j’ai trouvé ce sac dans la chambre, il est à toi ?

 

MO              Heu…oui c’est le mien…

 

Ludivine         Et ceci ? (elle montre un body) C’est aussi à toi ?

 

Les deux semblent très ennuyés

 

Ludivine         Alors, on me répond ? Edouard dites quelque chose enfin ! Vous faites des scènes pour

des choses ridicules et là que je tiens quelque chose de sérieux, enfin de sérieux…bref

maintenant que la situation est grave vous ne dites rien.

 

Edouard        Notre fils a  36ans Ludivine…

 

MO              et demie !

 

Edouard        …on ne va pas tout de même le materner jusqu’à notre mort. Ce n’est pas un body qui

va vous effrayer. Dans votre jeune âge cela ne vous traumatisait pas.

 

Ludivine         Oh ! Quel toupet ! En tous les cas je ne veux pas de ceci dans ma chambre à coucher.

Sur ce, je vous laisse, je préfère retourner lire tranquillement dans ma chambre.

 

Elle jette le body et rentre dans la chambre.

 

MO              Papa, faut que je…

 

Edouard        Ne dis rien Marc-Olivier, je sais.

 

MO              Vous savez ? Comment avez-vous pu…

 

Edouard        Je vais t’expliquer. Assieds-toi. Ta mère et moi ce n’est pas toujours facile tu sais. Il y

a des jours où je n’en peux plus. Et          puis le travail me prend tellement la tête qu’il

m’arrive de sortir du chemin.

 

MO              De sortir du chemin ?

 

Edouard        Oui tu sais, enfin non tu ne sais pas. Lorsque l’on a construit un empire immobilier

comme le mien, on peut en être fier. Cela ne se fait pas toujours sans casser d’œufs.

 

MO              Comme avec les chasseurs

 

Edouard        Oui, si on veut. Sauf qu’avec eux je n’ai aucuns regrets. La vie est difficile et je t’avoue

que j’ai déjà eu des aventures avec des autres femmes que ta mère.

 

MO              Quoi ? Vous ? Mon père qui me ridiculise pour un rien se permet de me faire la leçon

alors qu’il s’envoie en l’air avec des nanas.

 

Edouard        On se calme. Et puis réalise déjà la moitié de ce que j’ai fait et ensuite on discutera.

 

MO              Et bien si je réussis mon mariage, j’aurais réussi là où vous aurez échoué !

 

Edouard        En plus, actuellement je vis une aventure avec une femme que tu connais.

 

MO              Ah ! Et c’est qui ?

 

Edouard        C’est Patricia mon assistante. Elle aura certainement oublié ce body le week-end

passé. C’est curieux j’étais sûr d’avoir contrôlé la chambre avant de partir. Bon, écoute

ton silence sur cette affaire et je ne dis rien de ton alcoolisme à ta mère. On est d’accord ?

 

MO              …On est d’accord.

 

Edouard        Bien, je crois qu’il est préférable que je rejoigne ta mère. Bonne nuit et à demain !

 

MO              Bonne nuit.

 

Edouard part dans sa chambre

 

MO              Mais c’est pas vrai. Mais j’y crois pas. Mais qu’est-ce que c’est que ce week-end de

merde !Je suis en pleine nuit dans le chalet avec mes parents. Mon père couche avec

son assistante que j’ai emmené ici et que j’ai perdue. Et en plus il me croit alcoolique.

Mais où elle a passé ?

 

Il regarde dans le coffre puis dans la cheminée et partout.

 

MO              Patricia, Patricia. Je suis sûr que c’est un coup des chasseurs. Il faut que j’aille au

village pour les trouver. Ah je te jure quel week-end !

 

Il met sa veste et sort du chalet.

 

Rideau - Entracte

 

Le rideau se ferme. Quelques secondes il s’ouvre à nouveau, rien n’a bougé dans le décor. On frappe à grands coups à la porte.

 

Sylvie            Il y a quelqu’un ?

 

Claudette       Ouvrez s’il vous plaît, nous avons froid.

 

Elles frappent à nouveau. On entend depuis la chambre.

 

Edouard        Marc-Olivier va ouvrir.

 

Sylvie            Ouvrez-nous,  il fait froid.

 

Edouard sort de la chambre en pyjama et va ouvrir.

 

Edouard        Marc-Olivier, tu es là ? Mais où est-il passé ?

 

Il ouvre la porte. Deux femme en raquettes entre dans le chalet.

 

Sylvie            Merci, Monsieur. Nous avons été prise dans la tempête de neige et nous nous sommes

perdues. Heureusement, nous avons vu de la lumière et c’était votre chalet.

 

Claudette       Vous permettez que je m’asseye ?

 

Edouard va chercher le pouf et l’amène vers les femmes.

 

Claudette       Merci, vous êtes trop aimable.

 

Edouard        Pouvez-vous me dire ce que deux femmes en raquettes font à cette heure dans la

forêt ?

 

Claudette       Ben de la raquette à neige !

 

Sylvie            Nous sommes parties du village avec nos amis cet après-midi pensant nous promener

une heure ou           deux, seulement nous n’avons pas vu venir la tempête.  Il y avait

tellement de neige que l’on ne savait plus où on était ! Et puis on a perdu nos amis, on

ne les voyaient plus, on a marché des heures jusqu’à ce que l’on voit votre chalet.

 

Ludivine         Qu’est-ce qui se passe encore ici ?

 

Edouard        Rien, il y juste que nous avons la visite de deux abominables femmes des neiges !

 

Ludivine         Oh Edouard ! Excusez-le, c’est parfois un ours ! Mais je vous en prie déshabillez-vous

et venez vous installer ici c’est plus confortable.

 

Elles se déshabillent et donnent tout leurs vêtements à Edouard qui ne semble pas savoir que faire avec. Il va tout de même les mettre dans la penderie.

 

Sylvie            C’est gentil de nous accueillir. On ne voudrait pas vous déranger mais le temps est

tellement effroyable que nous ne pouvions pas rester dehors.

 

Ludivine         Vous avez bien fait. Au fait Edouard, Où est passé Marc-Olivier ?

 

Edouard        Pas la moindre idée. Quand je suis sorti il n’y avait personne ! Dieu seul sait où il est.

 

Ludivine         Mais dites-moi, vous êtes enceinte ?

 

Claudette       Oui, j’attends un petit garçon. Le terme est dans 5 jours.

 

Edouard        Le terme est dans 5 jours et vous partez en forêt faire de la raquette. Mais vous êtes

complètement folle ma parole !

 

Ludivine         Vos considérations sur la folie des autres cher Edouard vous nous les ferez plus tard.

En attendant, je suis sûr que ces dames prendront volontiers une bonne tasse de thé

chaud.

 

Sylvie            Avec plaisir.

 

Claudette       Je n’osais pas le demander.

 

Edouard        Et j’imagine que vous voulez que ce soit moi qui fasse le thé ?

 

Ludivine         Vous imaginez très bien.

 

Edouard        Et pis quoi encore ! Que j’aille faire le thé pour deux portions et demi de dégénérées

nocturnes, n’y comptez pas.

 

Ludivine         Soit ! J’irais le faire ce thé. En attendant, venez tenir compagnie à ces dames en leur

faisant la conversation.

 

Edouard        Je préfère encore aller causer avec le potager. J’irais vous le faire votre thé !

 

Ludivine         Merci Edouard. Bien, racontez-moi un peu comment vous avez atterrit ici.

 

Sylvie            Vous savez ce n’est pas compliqué, Corinne et moi voulions faire une petite

Promenade. Nous sommes partis avec nos amis Boris et Greg, Greg et le papa…

 

Claudette       Mon médecin m’a dit que faire un peu d’exercice jusqu’au dernier moment ne me ferait

pas de mal.

 

Sylvie            Nous sommes parties du village avec nos raquettes, le temps était couvert mais ne

nous paraissait pas menaçant. Nous nous sommes enfoncées dans la forêt en suivant

des traces d’animaux. A un moment nous avons pris peur, nous étions persuadées de

nous être perdues. Et là tout s’est enchaîné, le ciel s’est assombri et les premiers

flocons sont tombés. On a cherché à revenir en arrière mais les traces avaient été

recouvertes par la neige fraîche. Greg et Boris nous ont demandé de rester à un

endroit en attendant leur retour. Mais après plus de deux heures nous avons décidé

d’aller à leur recherche. On n’ en pouvait plus.

 

Claudette       Je ne sentais plus mon ventre

 

Sylvie            Alors on a marché droit devant nous en espérant tomber sur une habitation et ce fût la

vôtre !

 

Ludivine         Quelle aventure ! Heureusement que nous étions là. Nous ne venons pas tous les

week-end. Une semaine plus tôt et il n’y avait personne. Mon mari était en voyage

d’affaires. Mais dites-moi, Madame, vous n’avez pas peur de partir comme ça en étant

si proche de l’accouchement ?

 

Claudette       Oh vous savez j’ai l’habitude. Mon premier garçon je l’ai eu au zoo !

 

Ludivine         Au zoo ?

 

Claudette       Oui, devant la cage des gorilles. Je voulais voir comment se comportaient les femelles

gorilles avec leurs petits. Je suis allé m’installer devant l’enclos des gorilles et tout d’un

coup j’ai senti les premières contractions. Heureusement le vétérinaire était là.

 

Ludivine         Vous devez être la seule femme au  monde qui ait eu comme sage-femme un

vétérinaire ! Si vous deviez accoucher ici, vous auriez moins de chance avec mon mari.

Il a l’habitude d’engendrer ça oui ! Mais c’est les scènes de ménage lui qu’il engendre !

 

Edouard        Voilà le thé !

 

Sylvie            Merci, vous être très gentil.

 

Edouard        Arrêtez de dire que je suis gentil, ça m’énerve.

 

Claudette       Ouh ! Ah ! J’ai senti une contraction!

 

Ludivine         Mais c’était sûrement une conséquence de vos efforts.

 

Claudette       Je crois pas, c’est la même sensation que devant les gorilles.

 

Edouard        Quoi ? Devant les gorilles ?

 

Ludivine         Vous pourriez pas comprendre. Retournez en cuisine et chauffez un maximum d’eau,

préparez des linges et des serviettes. Il faut que l’on soit prêts pour l’accouchement.

 

Edouard        L’accouchement

 

Ludivine         Parfaitement, l’accouchement. Vous savez ce moment où la femme met au monde

votre cadeau d’un soir. Allez du balai, en cuisine.

 

Edouard        Mais vous…

 

Ludivine         Vous préférez peut-être faire la sage-femme ?

 

Edouard        C’est bon, j’y retourne.

 

Sylvie            Où peut-on s’installer ?

 

Ludivine         Nous allons aller dans la chambre, c’est plus confortable.

 

Les trois femmes vont dans la chambre

 

Edouard revient dans le séjour et fait des va-et-vient entre les différentes pièces.

Ludivine lui répond depuis la chambre et vient parfois sur le pas de porte.

 

Edouard        Ludivine, où sont sont les torchons ?

 

Ludivine         Dans le buffet.

 

Edouard        Lequel ?

 

Ludivine         Celui de gauche, à côté de l’armoire à balai.

 

Edouard        Je prends lesquels ?

 

Ludivine         Les blancs.

 

Edouard        L’eau je la mets dans quoi ?

 

Ludivine         Dans la bassine.

 

Edouard        Où est-elle ?

 

Ludivine         Sous l’évier

 

Edouard        Je la remplis jusqu’où ?

 

Ludivine         Pas plus haut que le bord…

 

Edouard        L’eau doit être chaude comment ?

 

Ludivine         Mettez le doigt, si cela vous fait mal c’est que c’est trop chaud ! J’ai besoin de

serviettes Edouard.

 

Il traverse la scène et monte dans la chambre à petits pas avec les serviettes.

 

Ludivine         Qui vous a autorisé à rentrer ? Cette chambre est réservée aux femmes, sortez !

 

Sylvie            On a besoin de lumière.

 

Edouard        C’est pas vrai, mais pourquoi ces femmes sont-elle venues faire leur commerce dans

mon chalet ?

 

Il prend une lampe de chevet, prend une rallonge et l’apporte à l’entrée de la chambre. On ne voit qu’une main qui prend d’un coup la lampe et referme la porte.

 

Ludivine         L’eau c’est pour quand ?

 

Edouard        Voilà, voilà. Je déteste les femmes enceintes, je déteste les bébés, je déteste l’eau, je

déteste les bassines, je déteste les raquettes, je déteste mon chalet…non mon chalet

je l’adore. Je déteste les escaliers

 

Il apporte la bassine en haut des escaliers.

 

Ludivine         Respirez à fond !

 

Edouard entend et essaie de respirer à fond

 

Ludivine         Encore, plus profondément

 

Edouard continue puis s’installe dans le divan et s’assoupit.

 

La lumière diminue jusqu’au noir, le rideau se ferme. Une musique fait patienter, puis il s’ouvre à nouveau, il fait jour. Edouard est étalé dans le divan. Ludivine sort de la chambre en criant.

 

Ludivine         C’est un garçon !

 

Edouard        Comment, c’est quoi ?

 

Ludivine         C’est un garçon, il porte le prénom d’Edouard en souvenir de cette nuit magique.

 

Edouard        Eh bien avec un tel prénom, il est fait pour réussir.

 

Sylvie            Elle se repose un peu avec le bébé. Merci Ludivine vous avez été magnifique. Sans

vous je ne sais pas ce qu’il serait arrivé. Merci à vous aussi (en embrassant Edouard)

malgré votre air de sale ours vous n’êtes pas si mal léché que ça.

 

Edouard        Je vous en prie, restez polie ! Et puis d’abord dès que la mère aura récupéré je vous

descends au village. J’aimerais profiter d’un peu de calme.

 

Ludivine         Nous pourrions fêter l’événement en buvant une coupe de champagne !

 

Edouard        Amenez-nous des verres, je prends le champagne.

 

Ludivine ouvre le coffre et pousse un cri.

 

Ludivine         Marc-Olivier que faites-vous ici ? Quelle idée de coucher dans le bar !

 

MO              Je m’excuse, je me suis assoupi.

 

Edouard        Mais que fais-tu là. Et puis comment es-tu rentré, je n’ai vu personne !

 

MO              Oh là, là c’est encore une drôle d’histoire.

 

Sylvie            Vous avez passé la nuit là-dedans ?

 

MO              Oui, enfin pas toute la nuit je suis arrivé vers 3 heures. Mais au fait qui êtes-vous,

vous avez passé la nuit ici ?

 

Sylvie            Je m’appelle Sylvie Piccond, j’ai passé la nuit là.

 

Ludivine         Oui et nous sommes justement entrain de fêter la naissance d’Edouard.

 

MO              Mais c’est pas ton anniversaire aujourd’hui.

 

Ludivine         Mais pas celui de ton père. Celui d’Edouard qui est né cette nuit dans notre chambre à

coucher.

 

MO              Quoi ? Vous avez accouché cette nuit et vous êtes déjà au champagne.

 

Sylvie            Ce n’est pas moi la mère, c’est mon amie Claudette qui est encore dans la chambre   avec Edouard.

 

MO              Mais quel week-end !!

 

Edouard        A qui le dis-tu ! Tu ne nous a toujours pas expliqué comment tu as atterri dans le

bar.

 

MO              Je suis sûr que mon histoire va te plaire. Je suis parti hier soir rejoindre Boris et Greg

pour qu’il m’explique comment fonctionne ce coffre.

 

Edouard        Parce que tu as besoin des deux imbéciles pour savoir comment ouvrir ce coffre ?

 

MO              Ce n’est pas de cette ouverture dont je parle, mais de la trappe secrète. Figurez-vous

que lorsqu’ils ont construit ce chalet, ils ont creuser un tunnel secret pour évacuer le

gibier chassé en contrebande. A chaque contrôle des gardes forestiers, il pouvait

montrer un chalet vide, tout en ayant leurs trophées juste sous nos pieds. Le tunnel

débouche à environ 50 mètres du chalet dans un fourré.

 

Edouard        Mais c’est incroyable ! Ces deux phénomènes sont moins bêtes qu’ils ne paraissent.

Ton histoire de tunnel ne nous dit pas pourquoi tu es allé les rejoindre ces bougres.

 

MO              Et bien, et c’est là que mon histoire risque de t’irriter. En fait, je n’étais pas seul hier

soir. J’étais accompagné et lorsque vous êtes arrivés ELLE était là en petite tenue.

 

Ludivine         Aux yeux de ce que j’ai trouvé, cela devait effectivement être en très petite tenue…

 

Edouard        Mais c’est pas possible…

 

MO              De plus Boris et Greg étaient également là dans le chalet.

 

Edouard        Mais comment mon fils a osé faire entrer…

 

MO              Il ont frappé, il neigeait, ils m’ont demandé de rentré je ne pouvais pas leur dire non. Et c’est eux qui ont fait rentrer ma conquête dans le coffre pour m’éviter des histoires avec vous.

 

Sylvie            Oh ! Quelle belle histoire,  moi je trouve ça romantique un homme qui cache sa

dulcinée.

 

Edouard        Oh vous miss raquette hein ! C’est qui cette fille ?

 

 

Ludivine         Oui c’est vrai, comment elle s’appelle, elle vient d’où, que font ses parents, elle est

riche ?

 

Edouard        On se calme, elle est où ?

 

MO              Ben justement, elle avait quelques affaires à récupérer et puis on a dormi à l’hôtel

cette nuit et on a…sympathisé ! Elle est là dans le coffre. Enfin je veux dire elle est

venue avec moi. Tu peux sortir.

 

Patricia sort devant l’étonnement des parents surtout d’Edouard.

 

Edouard        Patricia ! Patricia ! Je n’en crois pas mes yeux Patricia. Mais enfin Patricia que faites-

vous ici, avec mon fils ?

 

Ludivine         Oh tu ne vas pas tout de même en faire un drame. Tu m’as toujours dit que c’était une

collaboratrice en or, que jamais tu avais connu une assistante aussi appliquée et

soignée, soit content que ton fils que tu trouves stupide puisse plaire à une telle

femme.

 

Edouard        Mais c’est ma….

 

Ludivine         Ta quoi ?

 

Edouard        Ma…collaboratrice !

 

Ludivine         Je n’ai rien contre le fait que vous voyiez mon fils, ce d’autant plus que mon mari ne

tarit pas d’éloges à votre propos et croyez-moi c’est un connaisseur. Cependant, vous

pourriez avoir un peu plus d’ordre avec vos affaires, surtout les petites.

 

Patricia          Je suis désolée Madame, mais nous avons été surpris par votre arrivée. J’espère que

vous ne m’en voulez pas trop Monsieur.

 

Edouard        Hou..Mhmmmhmm…absolument pas ma petite !

 

Claudette sort de la chambre avec son bébé dans les bras

 

Ludivine         Ah !voilà les vrais héros du week-end! Comment allez-vous ?

 

Claudette       Je vais bien merci, il a têté jusqu’à présent, il s’est endormi maintenant. Je tiens à

vous remercier pour votre accueil vous avez été parfaits. Vous aussi même si vous

bougonnez un peu trop.

 

Ludivine         Vous avez bien fait de l’appeler Edouard, je suis sûr qu’il saura relever le niveau de ce

patronyme. Bien, cher Edouard je crois avoir compris que nous étions de trop dans ce

chalet, je vous propose que l’on redescende au village.

 

Sylvie            Je ne sais pas si j’ose mais pourriez-vous nous conduire jusqu’à

la gare ?

 

Ludivine         Jusqu’à la gare ? Il n’en n’est pas question ! N’est-ce pas Edouard ?

 

Edouard        Tout à fait ! C’est exclu ! Bien Ludivine, très bien.

 

Ludivine         C’est chez vous que nous allons vous conduire. On ne va tout de même pas vous laisser rentrer en train avec votre petit Edouard. N’est-ce pas le grand Edouard ?

 

Edouard        Tout à fait Ludivine, tout à fait. C’est bien, très bien.

 

Patricia          Moi, je suis partante pour rester encore un peu, et vous Marc-Olivier ?

 

MO              Ah, heu moi. Moi aussi je veux bien rester avec vous. Je vous raconterai mes

aventures.

 

Patricia          Les vraies cette fois, sans mentir.

 

MO              Primo Piatraci, heu Promis Patricia.

 

Les parents et les deux femmes s’en vont.

 

Ludivine         On vous laisse les enfants, soyez sage et vous Patricia merci de ne rien laisser dans la chambre, cela pourrait compromettre mon mari.

 

Patricia          J’y penserai Madame. Ce serait dommage de compromettre Monsieur, lui qui est

tellement à cheval sur…les principes.

 

Edouard        Bon ben fini les bavardages, on y va ! Patricia, au plaisir de vous revoir lundi, nous

avons un très gros dossier à régler.

 

Corinne         Au revoir et encore merci

 

Sylvie ferme la marche en faisant un signe de la main et en fermant la porte.

 

Patricia s’installe dans le canapé et fait signe à MO de la rejoindre.

 

Patricia          Venez là mon grand aventurier. Franchement vous n’aviez pas besoin de me raconter t

toute vos histoires pour m’étonner. Je dirais même plus que vous m’avez drôlement

étonné cette nuit.

 

MO              Oh ben vous savez, c’est peu de chose…enfin je veux dire ça m’a fait plaisir de…vous

êtes sûr que cela vous dérange pas que je ne sois pas un grand aventurier ?

 

Patricia          Mais je suis sûr qu’on fond de vous, vous êtes un sacré aventurier. D’ailleurs vous

voulez bien me montrer comment vous vous êtes jeté sur le lion en Afrique.

 

MO              Heu…oui…c’est vous le lion ?

 

Patricia dit oui de la tête. MO prend son élan et lui saute dessus. Noir juste avant qu’il n’arrive auprès de Patricia.

 

Une musique entraînante prépare aux saluts.

FIN


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