Le rideau s’ouvre sur le décor dans la nuit. On entend deux personnes à l’extérieur du chalet arrivant près de la porte. Ils s’y dirigent avec une lampe de poche.
MO Voilà nous y sommes, le temps de trouver les clés....oh, oh…quel temps, cela
faisait bien longtemps que nous n’avions pas vu une telle tempête de neige.
Patricia Oui peut-être mais dépêchez-vous, je meurs de froid.
MO (il porte son sac de voyage) attention....voilà c’est ouvert, rentrez vite Patricia.
Patricia Brrrr, je ne suis pas fâchée d’être à l’abri.(un temps) Nous passons le week-end
dans la nuit ou vous avez l’intention de mettre de la lumière.
MO Patience Patricia, Patricia patience. Vous n’avez pas vu ma lampe de poche ? Ah ! La
voilà…. (il l’allume et fait peur à Patricia)
Patricia Aaaaaah ! Vous m’avez fait peur… !
il allume une lampe de table
Le temps de trouver les interrupteurs…voilà !
Patricia Vous savez Marc- Olivier, si je ne vous connaissais pas j’aurais pu penser que ce week-
end était organisé pour me séduire.
MO On ben non, vous n’y pensez pas. Non, un homme peut très bien inviter une
belle femme célibataire dans un chalet de montagne à plus d’une heure de
toute habitation dans un blizzard mémorable pour un week-end.... d’amitié.
Je vous propose que l’on se réchauffe tous les deux…devant la cheminée !
Et puis si il devait se passer d’autres choses et bien bougre nous sommes adultes
non ?
Patricia N’y pensez pas !
MO Il allume la cheminée Oh là, là loin de moi cette idée, je n’y pense absolument pas. Je
ne suis pas comme tous ces hommes qui, sans aucun doute profiterait de la situation
et de la météo. Rendez-vous compte du culot qu’il faudrait ?...Je ne sais pas si je vous
l’ai dit mais ici nous n’avons ni téléphone ni aucun autre contact avec le monde
extérieur. Je suis bien content de ne pas être seul ici avec ce temps ! Bien, voilà qui
nous réchauffera. Suivez-moi Patricia, je vais vous montrer notre cham....votre
chambre. Je vous laisse vous mettre à l’aise, je prépare nous un apéritif de bienvenue.
Elle sort de la pièce à cour. Il redescend se dirige vers le au bar et prépare deux coupes de champagne puis prend le téléphone qui est caché, compose un numéro. Il va plusieurs fois regarder par le trou de la serrure et exprime son contentement par des onomatopées.
MO Allo, allo....Michel c’est toi ? Oui, moi ? Ben moi c’est moi ! Devine où je suis.....oui au
téléphone bien sûr. Bon alors devine où est le téléphone, Michel....dans ma main, ben
évidemment qu’il est dans la main. Bon je vais te le dire. Je suis au chalet avec une
femme. Hein ? ben oui une vraie....enfin j’ai pas encore vérifié mais apparemment elle
est entière. Elle a une tête, deux bras, deux jambes, deux yeux, deux oreilles et
puis…deux, enfin y a tout, le kit complet. Ah ben, pourquoi que tu crois que je l’ai
emmenée ici loin de tout, c’est sûrement pas pour faire une partie de scrabble ! Tu
aimerais savoir qui c’est ? Tu ne vas pas me croire ! Patricia, l’assistante de mon
père…Tu rigoles ? Bien sûr qu’il n’est pas au courant, je ne suis pas fou. Il déteste que
l’on mélange le travail et le plaisir. Au fait, ne m’appelles pas durant le week-end, je lui
ai fait croire qu’il n’y avait pas le téléphone !
Ecoute, je vais pas faire long elle est partie se changer dans la chambre et elle ne va pas tarder à revenir. Je te raconterai lundi au bureau...si je reviens ! Allez souhaite-moi bonne chance. Merci, c’est sympa quand c’est spontané ! Salut !
Il contrôle le feu, se fait beau devant la glace et retourne devant la porte et regarde par le trou de serrure et se trouve nez à pas nez avec elle !
MO Patricia…vous êtes prête ?
Patricia Me voilà…la chambres est sympathique mais…il n’y a qu’un grand lit ?
MO Hein ? Ah oui…ne vous inquiétez pas, je dormirai sur le canapé ! Ce n’est qu’une nuit…
Vous…vous vous êtes mise à l’aise…
Patricia Maintenant que vous m’avez rassurée quant à vos intentions j’aime autant être nature.
MO Hoooooo ! Heu…moi aussi je préfères que vous restiez nature…il se dirige vers le bar …j’ai toujours aimé les gens qui restaient nature…surtout nature comme cela…et lui tend une coupe de champagne
A notre santé et à ce magnifique week-end que nous allons passer ici.
Patricia J’espère que le temps s’améliorera durant la journée. Ce serait dommage d’être bloqué
à l’intérieur, on risquerait de s’ennuyer.
MO Enfermés ici rien que les deux ! Oh, là, là…à chercher ce que l’on pourrait faire…j’ose
même pas y penser !il se rapproche d’elle s’installe dans le canapé avec elle. Dites-
moi, Patricia. Au bureau nos activités ne nous donne pas beaucoup d’occasion de
parler ensemble. Ce d’autant plus que d’être l’assistante de mon père cela ne doit pas
être rose tous les jours.
Patricia Oh non, vous savez votre père est quelqu’un de formidable. Sa carrière est
impressionnante. Je l’admire beaucoup. Nous avons une différence d’âge certaine mais
je le sens proche de moi. De toute façon j’ai toujours été attirée par les hommes plus
âgés que moi.
MO Mmmhmm…quel âge avez-vous Patricia ? Non c’est vrai au bureau tout le monde se
pose la question, mais quel âge a Patricia ? Vous faites tellement jeune. Enfin je veux
dire que derrière votre étonnante maturité doit se cacher une jeune femme, on doit
certainement être contemporains.
Patricia J’ai 36 ans.
MO Mmmhmm...
Patricia Et vous ?
MO Moi, quel âge j’ai.....ah, ah, vous voulez savoir mon âge....bien je vais vous le
dire....mon âge....j’ai 36 ans.... et demi. Comme c’est amusant, je suis plus âgé que
vous.
Patricia Eh bien vous ne les faites pas !
MO Oui tout le monde me le dit. C’est incroyable ce que tu ne fais pas ton âge on t’en
donnerais au moins dix de moins !
Patricia Vous êtes de quel signe ?
MO Du lac.
Patricia Comment ça du lac.
MO Bien oui du lac des signes...
Patricia Je n’avais jamais remarqué votre humour au bureau.
MO C’est parce que je le cache au travail et puis j’essaie d’avoir un humour fin.
Patricia Vous avez raison de le cacher, c’est mieux. Et alors votre signe du zodiaque c’est
quoi ?
MO Devinez...
Patricia Je ne sais pas, je vous vois assez vierge.
MO Et puis quoi encore, je ne suis pas vierge. Non mais vous m’avez vu. Marc-Olivier de
Monfaucon. Est-ce que j’ai une tête de vierge ?
Patricia Vous n’avez pas une tête de faux con non plus…
MO …je suis taureau Patricia, vous m’entendez, taureau !
Patricia Il ne faut pas vous mettre dans tous vos états. C’est très bien vierge, d’accord pour
taureau, c’est pas mal aussi.
MO Comment ça c’est pas mal. Mais c’est le meilleur, le taureau ! La force qu’il dégage,
son caractère conquérant, son regard volontaire, sa puissance incontestée, ses
muscles bandés par l’effort, son aptitude au combat dans l’arène, son invincibilité.
Patricia Remarquez, ça lui arrive de perdre et quand c’est le cas, couic !C’est un bœuf.
Il boude
Oh faites pas la tête, elle se rapproche de lui, c’est bien d’être taureau, il remarque
qu’elle se rapproche et continue de faire la tête, vous avez raison sa puissance est
impressionnante et c’est vrai aussi que l’on ne peut pas rester insensible à tant de
bravoure. Mais dites-moi, en ayant 36ans…et demi, vous devez avoir fait plein de
choses dans votre vie. Après les études vous êtes tout de suite rentré dans
l’entreprise ?
MO Quelles études ?
Patricia Et bien vos études de droit à l’université d’Atlanta pendant 5 ans. C’est encore vous qui
me l’avez dit.
MO Ah oui ! Atlanta...sacrées études….de droit, oui, oui…faut pas être gauche pour faire
des études de droit, ça non !...
Patricia Et vous avez eu votre licence ?
MO Ma licence ?
Patricia Et bien votre licence en droit !
MO Ah oui, ma licence…bien sûr que je l’ai eue…j’ai beaucoup travaillé pour l’avoir…mon père voulait absolument que je fasse une thèse,…oui il a toujours été pro thèse…et donc pour ma thèse j’ai eu l’idée de la faire sous forme de jeu…
Patricia Un jeu ? C’est original pour des études de droit…
MO J’ai été le seul à le faire…c’était un jeu de lois !
Vous avez raison je n’ai pas tout de suite…heu..
assisté mon père. J’ai profité de voyager à travers le monde. Mon père voulait que je
devienne un homme au travers de rencontres extraordinaires dans des pays lointains.
D’ailleurs, vous avez là une partie de mes souvenirs de voyages.
Patricia C’est curieux, votre père m’avait dit qu’il avait décoré son chalet avec justement ses
souvenirs à lui.
MO Vous connaissez ce chalet ? Vous y êtes déjà venu ?
Patricia Heu…oui, je suis déjà venue avec votre père ici pour heu…travailler..heu…des dossiers
qui demandent du calme.
MO Bien je ne le savais pas, mais en effet lui aussi a beaucoup voyagé et effectivement le
chalet contenait tout ses souvenirs. Et puis à mon retour, il m’a dit. « Fils, je suis fier
de toi. Pour ne pas oublier toutes ces aventures qui t’ont forgés ce corps d’athlète et
ce moral d’acier, nous allons afficher les témoins de tes innombrables expériences ».
Patricia Il vous a vraiment dit tout ça ?
MO Oui, oui…et encore, je résume.
Patricia Et donc tout ceci rend compte de vos folles aventures.
MO Vous avez dit le mot. Quelles aventures...
Patricia Racontez-moi
MO Vraiment ? (étonné)
Patricia Oh oui vraiment…
MO (de plus en plus gêné) Vous êtes vraiment sûr ? Vous savez je ne me souviens pas de
tous les détails et puis il y a des histoires inracontables…
Patricia Ce n’est pas grave, du moment que vous me faites rêver. J’ai toujours craqué pour les
hommes qui me faisaient rêver.
MO N’en dites pas plus Patricia, vous venez de rentrer dans un rêve rempli d’aventures.
(faisant le tour de la pièce en cherchant un objet qui l’inspire) Voyez cette lance
Massaï. C’était lors de mon premier voyage. J’atterrissais au Sénégal à Monbasa, en
Afrique.
Patricia Monbasa est au Kenya pas au Sénégal.
MO Parfaitement, au Kenya. Il faisait tellement chaud qu’on ne savait pas très bien où l’on
situait. Mon père m’avait parlé d’une tribu d’hommes qui sautaient très haut pour voir
au-dessus des grandes herbes les animaux à chasser. Il m’avait demandé d’aller
observer l’une de leurs tribu afin de comprendre leurs us et coutumes. Je pars donc
avec mon sac à dos, mon courage et un guide à la rencontre de cette peuplade
sauvage.
Patricia Et après ?
MO Donc nous étions là à nous frayer un chemin dans une forêt dense
comme…dense comme… dense comme une file d’attente un samedi à la Migros,
lorsque que j’entendis un bruissement dans le fourré à côté de moi. Vous savez le
genre de bruit qui vous fait penser à un animal féroce qui vous guette depuis votre
entrée dans la forêt et qui n’attend qu’une minute d’ inattention de votre part pour ne
faire qu’une bouchée de votre petit corps transpirant.
Patricia Quelle horreur !
MO Je vous rassure, ce n’était qu’un lion…Donc, ce bruissement était là juste à côté de
moi. Je fais fis de ma peur et m’approche tout près du buisson et là sans prévenir
sortant d’un buisson derrière moi, un homme de la tribu des Massaï se met à sauter
devant moi en disant : matoucala, abibobusu, tikomoubou, asilotama. Vous
comprendrez aisément ma surprise à ses propos. Comment osait-il s’adresser à moi
avec ses mots ?
Patricia Excusez-moi de vous interrompre, mais je ne comprends rien à ce que vous dites !
Vous parlez quelle langue ?
MO Pardon ? Bien sûr! Où avais-je la tête, il s’agit d’un dialecte très typique de cette région qu’on appelle…le…kaloakaloa. Cela voulait dire : « Eh ! toi l’homme plus blanc que blanc, Pourquoi t’es-tu mis entre le lion et moi »
Patricia Quoi ? Vous vous êtes interposé entre le lion et cet homme sans défense ?
MO Sans défense, c’est vous qui le dites ! Figurez-vous que c’est avec ce genre d’outil qu’il
chasse et je n’avais aucune envie de me retrouver embrocher par sa lance !
remarquez, la présence du lion à 2 mètres de nous m’inquiétait un peu plus ! Le chasseur était là à côté de moi avec une seule idée en tête, tuer le lion.
Patricia Oh quelle horreur, pauvre bête !
MO Comment ?
Patricia On a pas idée de vouloir tuer un animal pour son seul plaisir de sanguinaire. Le lion
n’avait pas demandé qu’on vienne le déranger dans sa brousse.
MO Tout à fait. C’est d’ailleurs ce que j’ai dit au chasseur. Alors pour sauver la vie du lion,
je me suis interposé et j’ai tenté de dissuader le lion de nous attaquer.
Patricica Vous êtes vraiment courageux Marc-Olivier.
MO Mais non, mais non. Vous savez, tout est dans le regard. J’ai fixé le lion droit dans ses
yeux et après de longues minutes d’observation et de persuasion visuelle d’une intensité à vous donner des frissons le lion abdiqua devant plus fort que lui et parti là d’où il venait. Voilà !
Patricia Vous êtes vraiment courageux Marc-Olivier. En vous voyant comma ça dans les
couloirs de l’entreprise ou dans les séances avec votre père où vous ne dites jamais
rien, je n’aurais jamais pensé que vous puissiez être aussi téméraire. J’en suis toute
retournée.
MO s’approche d’elle, s’installe à côté d’elle.
MO Vous savez, Patricia depuis le premier jour où je vous ai vu…
Patricia C’était avant-hier…
MO J’ai l’impression que cela fait une éternité. Dès que je vous ai vu…
Patricia Ce n’était pas avant-hier…
MO Comment ?
Patricia Je dis ça ne pouvait pas être avant-hier, j’étais chez le médecin puis chez le coiffeur, c’était mardi !
MO Oui, possible. De toute manière j’ai tout oublié de cette journée sauf ma vision d’une
femme éclatante, belle, souriante…
Patricia Qui ça ?
MO …intelligente. Mais c’était vous ma très chère Patricia. Dès que je vous ai vu avec les rayons du soleil qui caressaient vos cheveux…
Patricia On sortait de séance, il était 21h00…
MO Alors c’est fou comme la lumière des néons vous embellit. Et puis votre regard
lumineux comme un lever du jour sur l’équateur, j’étais transporté dans des rêves
complètement…
A ce moment, on frappe à la porte.
Patricia Toqué !
Mo Non, pas des rêves toqués ! Non, des rêves…
On frappe à la porte.
Patricia Frappé !
MO Mais non pas des rêves frappés Patricia…
Patricia Je ne vous parle pas de vos rêves Marc-Olivier. On a frappé à la porte.
MO Vous avez sans doute rêvé Patricia. Avec le temps qu’il fait dehors, personne n’est
assez frapadingue pour mettre le nez à l’extérieur ! Voyons !
On frappe à nouveau
MO Vous avez raison, on a frappé. Surtout pas un bruit. Personne ne doit savoir que vous
êtes là !
Patricia Bien pourquoi ? On ne fait rien de mal !
MO Non, non pas encore !
Patricia Que dites-vous ?
MO Non, Je dis…je vais aller voir dehors !
Patricia Enfin, on ne risque rien. Il s’agit sans doute de personnes égarées qui en voyant de la
lumière pensent avoir trouvé un refuge.
MO Oui, oui…peut-être mais on ne sait jamais. Et puis votre tenue n’est pas très adéquate
pour vous montrer à un étranger !
Patricia Qu’a-t-elle de si particulier ?
MO Eh bien de faire fondre un peu trop tout ce qui pourrait être face à vous. Si vous aviez
été dans cette tenue sur le pont du Titanic, croyez-moi il n’y aurait jamais eu de
naufrage ! Allez, allez Patricia filez dans la chambre…
Patricia se dirige vers la chambre et guigne à derrière la porte. MO se dirige vers la porte d’entrée et regarde à travers le judas.
MO Oh c’est pas vrai !
Patricia Qui a-t-il ?
MO Vous ne devinerez jamais qui je viens de voir à travers le….le…à travers un des
disciples.
Patricia Comment ça un des disciples ?
MO Mais oui le petit trou là dans la porte.
Patricia Ah ! le judas !
MO Oui c’est ça, le judas. Je savais que c’était un des disciples mais plus lequel. Bon
écoutez il s’agit de deux habitants du village, chasseurs que nous n’aimons pas beaucoup dans notre famille. Ils ne sont pas très fûtés, le genre à réfléchirau coup par coup ! Je me demande bien ce qu’ils viennent faire ici. Restez dans votre chambre et ne bougez pas. Je vous appellerai quand vous pourrez sortir.
Patricia Moi qui avait peur de m’ennuyer, le week-end commence bien.
MO Ca pour bien commencer, il commence bien !
Il se dirige vers la porte et l’ouvre.
MO Mais pourquoi faut-il que ces deux imbéciles débarquent ici. Entrez…
Boris Ah ben c’est pas trop tôt !
MO Faites attention avec vos chaussures toutes sales et puis secouez-vous un peu.
Boris Le chalet est si grand qu’il vous faut autant de temps pour venir ouvrir.
MO J’étais occupé à…travailler.
Boris T’entends ça Greg, le fils Monfaucon travaillait ! Oh, oh ça doit être pour ça qu’il neige
comme jamais.
Il s’installe (avec leurs vestes et fusils) dans le canapé sous le regard ébahi de MO.
MO Non mais c’est pas vrai, vous pourriez enlever vos vestes et poser vos fusils avant de
vous asseoir.
Boris Oh on ne va pas faire long, dès que la tempête se calme on vous laisse…(il regarde
avec Greg les coupes de champagne) travailler…
MO Ce serait gentil, parce que je suis vraiment débordé !
Greg Les verres eux, débordent pas ! Vous travaillez toujours au champagne ?
MO Heu oui, c’est ça je travaille au champagne. Les bulles m’aident à me concentrer.
Boris Bien sûr et puis quand on a deux verres ça double la concentration, c’est connu. Si
l’acool rendait intelligent, j’aurais à côté de moi Enstein, enfin c’est relatif !
MO J’ai simplement ouvert une première bouteille qui avait le goût de bouchon, j’ai donc
pris une 2ème bouteille et un 2ème verre pour le goûter. Voilà, satisfait ?
Greg Remarquez, je vous comprends ma mère elle, pour se donner du courage elle buvait
toujours un petit verre de Brandy.
Boris Un p’tit verre ! Avec un gaillard comme toi, elle devait boire directement à la bouteille
pour se donner du courage ! C’est marrant, mais d’habitude quand il y a deux coupes
de champagne, un feu dans la cheminée et un homme embarrassé, ça sent plus le
week-end à deux en amoureux que le travail, hein mon Greg ?
Greg Je sais pas, tout mes week-end je les passe avec toi Boris.
MO Franchement, si il y avait une femme ici je ne vois pas pourquoi je la cacherai, ce n’est
pas avec vous que je me sens en concurrence !
Boris Non bien sûr, vous êtes tellement beau, intelligent
Greg …et riche !
Boris Ouais et riche, que toutes les femmes vous tombent dans les bras ! Et puis, faut dire
que notre cabane convient à merveille au rendez-vous galants discrets !
MO Je vous rappelle que cette cabane n’est plus la vôtre depuis que mon père a racheté la
forêt. De plus, il a fait preuve de bonté en vous accordant un droit de chasse sur ces
terres.
Boris OH, oh qu’est-ce qui faut pas entendre! La bonté en vous accordant un droit de
chasse. Faut bien que quelqu’un régule la faune de ces bois. C’est sûrement pas votre
père en mocassins qui va tracer le grizzli. Quant à vous, depuis que vous êtes tout
petit, même un lapin vous fait peur !
MO Ce n’est pas nécessaire de parler si fort !
Boris Pourquoi, vous avez peur que les animaux de la forêt m’entendre dire que Marc-Olivier
de Montfaucon est le plus grand trouillard de ces bois.
Greg Et que si son courage était à l’image de son héritage, il serait le….Il me manque une
rime en age.
Boris Il serait le roi mage de ces bois.
Le téléphone sonne
MO Chut ! Taisez-vous. Allo ? Maman ! Pourquoi tu m’appelles ? Oui je vais très bien. Non,
non je t’assure je vais très bien. Oui, c’est la tempête ici. Non, j’ai besoin de rien.
Surtout pas ne venez pas. Je veux rester seul, j’ai besoin de tranquillité. Non, non tu
peux rassurer papa le chalet est debout et tout va bien. Comment ? les Dupont de la
forêt ? Non je les ai pas vu. Avec un temps pareils ils ne sont pas assez bêtes pour
sortir. Bon faut que je te laisse, oui à lundi. Je t’embrasse.
Boris Comme c’est touchant ! Il ment aussi bien que son père !
Greg Moi je trouve que le père Conmaufon le fait mieux que lui.
Boris Ca bien mentir et bien escroquer, il le fait avec brio.
MO Ecoutez je n’y peux rien si mon père a racheter cette forêt avec votre chalet tout de
même. Et puis votre cabane, elle n’a rien d’extraordinaire.
Boris Ne vous fiez pas aux apparences, une cabane de chasseur cache toujours des
surprises.
Greg Oh ? Y a une surprise à chercher ?
Boris Greg ?
Greg Oui Boris ?
Boris Tu ne peux pas tourner ta langue sept fois dans ta bouche avant de parler ?
Greg Heu oui…je peux ! Mais je vois pas ce que ça changera ! (il le fait)
MO Bon…pouvez-vous me dire que ce que vous faites par un temps pareil dehors ?
Greg Ben là, on est plus dehors…on est dedans, hein Greg ? On cherche nos deux…
Boris Biches ! On cherche deux biches…et il y en a une qui est portante sur le point de
mettre bas. Alors avec ce temps on est inquiets !
MO Vous ? Inquiets pour deux biches ? On aura tout vu !
Greg Mais…tu m’as pas dit qu’on cherchait deux biches ! On cherche Claudette et Sylvie !
MO Claudette et Sylvie ? Maintenant vous donnez des noms à votre gibier ?
Boris (s’adressant à Greg) Tu ne peux pas te taire, non ? La vérité est qu’on étaient dans la
forêt avec nos louises…
Greg Elles s’appellent pas Louise, je viens de te le dire c’est Claudette et Sylvie ! Vraiment, y
a des fois où je me demande qui est le con ?!
Boris Tu dois bien être le seul à te le demander !
Boris Ce gros malin de Greg a pris son pied avec sa biche et voilà qu’elle attend un
faon,…un enfant ! Je me demande bien comment t’as réussi à le faire ?
Greg Oh c’est facile Boris, tu dois mettre ta…
Boris Greg ! Silence !
Greg Faudrait savoir ! Tu me demandes comment je l’ai fait et puis au moment où je te
l’expliques, tu m’interromps...
MO C’est pas bientôt fini vous deux ! Vous me saoulez !
Boris Vous avez de la chance, nous ça fait un moment qu’on a rien bu !
MO Ben n’y pensez pas. D’ailleurs, je dois poursuivre mon travail et j’apprécierai que vous
alliez chercher vos Louises, Sylvie et Claudette ailleurs ! Elles ne sont pas là ! S’il y
avait une femme ici je le saurai !
Patricia Marc-Olivier, je peux sortir ?
Greg Votre travail vous appelle !
Boris Eh bien mon cher, allez chercher votre dossier du jour !
MO C’est pas vrai ! (Il se dirige vers la chambre.) Je vous avais dit de ne pas bouger. Mais
vous n’allez pas vous montrer comme ça !
Patricia Vous, cela nous ne vous a pas gêné. Je suis sûre que ces messieurs ne vont pas faire
cas de cette tenue !
Boris Pensez-donc Madame, c’est un plaisir au contraire…faites comme chez vous.
(baise-main)
Greg Oui, oui…c’est vrai…c’est un plaisir…un grand plaisir…un immense plaisir…faites
comme chez lui ! (baisse-main très prolongé interrompu pas MO).
MO Je crois qu’elle a compris, là !
Boris Vous avez raison, Marc-Olivier, rien de tel qu’un lieu de retraite pour traiter de si jolis
dossiers.
Patricia Merci, vous ne leur avez même pas proposé à boire ?
Boris Oh vous savez Madame…..
Patricia Patricia, Patricia Merveille.
Boris Comme vous porter si bien votre nom.
Greg Moi je m’appelle Greg mais tout le monde me dit Greg…
Boris Vous savez, nous ne sommes pas les bienvenus dans cette maison. Monsieur
Montfaucon, son géniteur, à racheter avec sa fortune toute la forêt et notre cabane.
Depuis, l’entente n’est pas au beau fixe.
Patricia Nous n’allons pas remuer ces discordes. N’est-ce pas Marc-Olivier ? Je suis sûre que
ces messieurs seront d’accord de partager une coupe de champagne en attendant que
le temps s’améliore.
MO Ils étaient sur le point de partir !
Boris Mais, on ne voudrait pas froisser madame…
Patricia Cela me fera plaisir, et puis avec ce temps nous n’avons rien d’autre à faire.
MO Mais bien sûr, Patricia, bien sûr, avec plaisir…
Boris Et que faites-vous dans la vie, mademoiselle ?
Patricia Je travaille pour Monsieur Monfaucon, je suis son assistante.
Greg Ah je comprends. C’est pour ça que vous êtes les deux ici. Pour travailler.
Patricia Pas du tout. Non, Marc-Olivier m’a invité à passer le week-end ici pour mieux faire
connaissance. Je suis l’assistante de son père.
Boris Je me disais aussi. Si le fils Montfaucon avait besoin d’une assistante, ce serait d’une
sociale !
MO serre le champagne
Boris J’imagine que vous avez déjà raconté vos exploits à mademoiselle.
Patricia Oui, enfin une partie. Il me semble que ce serait trop long pour tout dire en un
week-end.
Boris Ah ça ! Vu le nombre de conneries et de centre de redressements que Monsieur a
visité. Ce n’est pas un week-end qu’il faut mais une vie !
MO Bon, désolé de vous interrompre mais santé. A la discrétion, au silence…
Patricia …à vos aventures !
Boris C’est ça, à ses aventures. A propos, vous a-t-il raconté l’histoire du lapin !
MO Ah non ! Pas celle du lapin.
Patricia Pourquoi pas, je suis sûr qu’elle me plaira. D’ailleurs j’adore les lapins.
Greg Moi aussi, surtout en ragoût, c’est comme ça qu’ils sont le meilleur.
Boris C’était à l’époque où la forêt appartenait encore à la commune, nous étions plus jeune
et plus beau, enfin Greg surtout plus jeune, nous chassions déjà dans ce coin. La
famille Monfaucon venait déjà les week-end au village. Un jour, son père me demanda
de prendre Marc-Olivier avec nous pour lui montrer la nature. On avait déjà remarqué
son grand courage, à la kermesse il avait peur de faire du mal au têtes de la noce à
Thomas, Greg et moi avions organisé une petite surprise. Nous avions loué un
costume de lapin que Greg enfila, il se réfugia dans la forêt. Je ne vous raconte pas
l’aventure que fût de tracer Greg le lapin avec notre Indiana Marc-Olivier ! Alors
que l’on se trouvait devant un terrier géant que l’on avait creusé la veille, Greg sortit
de son trou en poursuivant ce courageux. Il a fait la risée de tout le village. Imaginez,
avoir un père aventurier, il n’y a qu’à voir tous ses souvenirs ramenés de ses voyages,
et ne même pas arriver à garder son sang froid face à Greg le lapin. Depuis, on
l’appelle le lapin !
Tout le monde rit sauf MO.
MO Oh c’est malin ! Je perds toute ma crédibilité maintenant.
Patricia Ne vous en faites pas Marc-Olivier, si j’ai accepté ce week-end c’était parce que
j’étais sûre que vous ne me feriez aucun mal. Alors comme ça cette cabane vous
appartenait ?
Greg Oui, même que c’est Boris et moi qui l’avons construit et nous sommes les seuls à
connaître ses secrets.
MO Quels secrets ?
Boris Rien, de simples secrets de chasseurs.
Le téléphone sonne
Patricia Vous m’avez dit que nous n’avions pas de téléphone ?
MO C'est-à-dire que je croyais qu’il était en réparation…
Boris Apparemment il est réparé…
MO Allo ? Maman ! Encore toi, qui a-t-il? Comment cela j’ai vite raccroché ! Mais non tout
va bien. Non, je ne suis pas stressé…non, je n’ai pas de problème…non, je ne suis pas tout seul, heu ! oui je suis tout seul qu’est-ce que tu me fais dire ?….tu m’appelais de
la route ?…de quelle route ?…Celle de la cabane ?…Je ne comprends rien, explique-
toi ! QUOI ! NON mais c’est pas vrai ! Mais je ne veux pas que vous veniez ici. Je suis
bien seul ! Quoi à toute à l’heure !…Elle a raccroché ! Elle est sur la route avec mon
père !
Patricia Oh là, là, si votre père me trouve dans cette tenue avec vous, je risque de déguster un
licenciement. Je vais me changer !
Boris Quant à nous deux, il vaudrait mieux pas que votre vieux nous découvre dans son
chalet. Greg, dépêche-toi on s’en va !
MO C’est ça, maintenant que vous avez semé la pagaille dans mon week-end, vous n’avez
plus qu’à partir.
Boris Sans rancune, lapin et passe un bon week-end !
MO C’est ça, allez vous occuper de vos biches !
Les chasseurs s’approchent de la porte, l’ouvre et partent. A peine sont-ils sortis, qu’ils rentrent à nouveau. MO rangez le salon.
MO Que faites-vous ?
Greg Votre père arrive, on a vu les phares au loin. On ne peut pas passer par devant !
MO Par derrière non plus, c’est la seule porte ! Et je préfère qu’il vous voie dehors plutôt
qu’ici. Je vais me faire tuer moi !
Patricia (qui a mis un pantalon) Que ce passe-t-il ?
MO Il se passe que mes parents arrivent déjà, que je suis censé être seul dans son chalet
et que je m’y trouve avec l’assistante de mon père et les deux chasseurs qu’il déteste
le plus. S’ils vous découvrent je suis un mort !
Boris Ecoute, lapin…
MO Arrêtez de m’appeler lapin.
Boris Bon d’accord, écoute Jeannot…ce que l’on va te montrer tu seras le seul à le connaître.
Si tu le dis à tes parents, je te jure que tu goûteras à ma chevrotine.
MO Je dirais rien, promis !
Patrica (vers la fenêtre) Dépêchez-vous je vois la voiture arriver au loin!
Boris Patricia, entrez dans le bar !
Patricia Mais vous êtes devenu fou ! Je ne vais pas rentrer là-dedans !
MO Oui c’est vrai, vous êtes fou ? Patricia ne pourra jamais rentrer là-dedans !
Patricia C’est ça, dites que je suis grosse !
Boris Arrêter de parler ! Je sais ce que je fais ! Marc-Olivier, enlever les bouteilles et vous
hop ! Dans le bar !
MO Mais quel week-end, vous avez intérêt à savoir ce que vous faites parce que si il lui
arrive quelque chose, vous aurez à faire à moi !
MO sort de la table plusieurs bouteilles d’alcool dont une de Brandy et les rangent dans un buffet..
Boris Elle vous déjà rencontré, il peut rien lui arriver de pire !
Greg Une fois dedans et la porte fermée, tirez sur la poignée.
MO Qu’est-ce qu’il va lui arriver ?
Boris Ne vous inquiétez pas, c’est prévu pour du gros gibier !
Patricia C’est toujours agréable à entendre.
MO Oh je vous en prie, ce n’est pas le moment de faire la précieuse.
Greg N’oubliez pas la poignée une fois le couvercle fermé.
Ils ferment le couvercle, 2 secondes se passent et l’on entend un cri puis plus rien.
MO Qu’avez-vous fait ?
Boris Ne vous inquiétez pas, elle est en sécurité ! Bon à nous maintenant ! Jeannot, éteignez
le feu !
MO Pourquoi voulez-vous que j’éteigne le feu ? Allez vous cacher dans la cuisine et
lorsqu’ils seront installés dans le salon, vous sortirez discrètement.
Boris C’est une très mauvaise idée, comment voulez-vous que l’on quitte discrètement par la
porte d’entrée ? Je sais ce que je fais, Jeannot éteignez la cheminée et dépêchez-
vous !
MO D’accord, mais pourquoi m’appelez-vous Jeannot ?
Boris Je vous expliquerai, Greg enlève ton fusil et ta besace et en avant. Passe le premier.
(Greg pose son fusil à côté de la cheminée)
MO Vous n’allez pas passer par la cheminée ?
Boris Oui, monsieur par la cheminée. Il y a dix ans on le faisait par la serrure mais
maintenant (en se montrant le ventre).
On frappe à la porte
MO Oh c’est pas vrai, les voilà déjà. Dépêchez-vous ! Allez zou !
Greg Merci pour le verre M’sieur Faumoncon. Et pis sans rancune pour le coup du lapin.
Boris Allez assez bavardé ! Monte !...Plus vite !
Greg passe dans la cheminée et disparaît aidé par Boris.
MO C’est pas vrai, mais j’y crois pas. Moi qui déteste le stress.
On frappe à la porte
Edouard Ca y est, tu ouvres ou tu nous laisses geler dehors !
MO J’arrive papa, je suis tout de suite à vous, voilà, voilà…
Boris C’est mon tour, va falloir m’aider à monter. Depuis que ton père a la cabane je ne l’ai
plus fait. Pousse !
MO Vous auriez quand même pu prévoir une cheminée qui s’adapte !
Boris On causera architecture plus tard. Pousse…plus fort…allez vermisseau….pousse lapin.
Boris est dans la cheminée, on ne voit plus que les jambes de MO qui se trouve dans la cheminée également. En entendant « lapin » il pousse un dernier coup.
MO Je vous ai déjà dit de ne plus m’appeler laaaaaaaaaaapin !
Il ressort de la cheminée avec le visage et les mains noirs.
Edouard (en frappant) Si tu n’ouvres pas dans les 10 secondes je défonce la porte.
MO Voilà, j’arrive.
Il passe devant un miroir se voit plein de suie. Il prend rapidement un masque affreux et ouvre la porte. Son père rentre en furie à l’intérieur en observant autour de lui. Sa mère le suit.
Edouard Enfin ! Nous faire attendre comme des malpropres devant la porte. Tu devrais avoir
honte !
Oubliant son masque, MO va pour embrasser sa mère qui s’évanouit en le voyant.
MO (en rattrapant sa mère) Maman, c’est moi. C’est pas vrai !
Edouard Veux-tu m’expliquer pourquoi il te faut autant de temps pour nous ouvrir la porte et de
surcroît avec une tête pareille. Non mais regarde dans quel état tu as mis ta mère.
Aide-moi à la mettre sur le canapé. Va me chercher le Brandy.
MO va chercher le Brandy et un verre et le donne à son père.
Edouard (en versant un verre) Ludivine ! Ludivine on est au chalet. Tout va bien ! Votre
andouille de fils est avec nous. (il boit le verre)
Ludivine revient gentiment à elle.
Edouard C’est pas trop tôt ! Je te fais remarquer que c’est ton fils qui t’a mis dans cet état.
MO Maman ça va ? Je suis désolé mais en voyant ma figure…oh, je ne sais pas ce qui m’a
pris !
Ludivine Ce n’est pas grave, l’essentiel est que tu ailles bien. Qu’as-tu fait pour te retrouver
dans cet état, mon chou.
MO C’est une longue histoire
Edouard Profite de te laver la figure en racontant ton mensonge.
MO va à la cuisine pour se nettoyer.
Ludivine Je t’en prie Edouard, il n’a rien dit et tu l’accuses déjà !
Edouard Je te ferai remarquer que cette progéniture est composée de 50% de mon être, de ce
fait je le connais parfaitement. Dis donc, ces coupes de champagne sur la table, c’est
quoi ?
MO Pour une fois, je vais vous raconter la vérité. Elle est tellement abracadabrante que je
n’ai pas besoin d’en inventer une.
Ludivine Pour les coupes je suis sûre qu’après mon appel, tu as voulu nous faire une surprise et
nous accueillir au champagne, hein mon trésor !
MO Ben, heu...c’est à dire que...
Ludivine J’en étais sûr, tu es vraiment généreux mon poussin.
Edouard C’est pas difficile d’être généreux avec mon argent. Et puis ton fils est tellement
généreux qu’il a préparé quatre coupes alors qu’on est trois !
MO Ben c’est vrai ça. Pourtant on est bien trois…oui, oui on est trois, on est pas quatre !
Un, deux, trois…trois, deux, un…je ne sais pas pourquoi…
Edouard Tu n’as pas bientôt fini de moquer de nous ! Raconte ton histoire et va te laver.
Il prend le verre en trop et s’en va à la cuisine le ramener avec la serviette qu’il utilisait et revient dans le salon.
MO Donc voilà, ces jours derniers la situation était tendue au bureau et j’avais besoin de
me ressourcer. Lors d’une séance du conseil j’étais assis à côté de Patricia.
Edouard Mon assistante ?
MO Heu oui, ton assistante.
Edouard Que vient faire Patricia MON assistante dans cette histoire. Tu sais que je déteste que
les collaborateurs mélangent le travail et le privé. D’ailleurs Patricia aime les gagnants,
pas les ringards ! Je t’interdis de la dévier de mon chemin…de son chemin, c’est clair !
MO Ah oui, c’est clair…donc pour me ressourcer j’ai décidé de passer le week-end ici au
chalet…tout seul.
Edouard Faut vraiment être con pour vouloir venir seul dans un endroit perdu comme ici. T’as
même pas les moyens de te trouver une femme pour venir ici.
Ludivine Edouard, ne soit pas si agressif, laisse-le continuer son histoire.
MO Donc je suis arrivé en début de soirée avec…ma…(il mime les courbures d’une femme)
voiture…
Edouard J’imagine bien que pour venir ici tu n’as pas fait 200km à pied !
MO Alors que j’étais en train de…de…regarder la cheminée.
Edouard Y a pas à dire, c’est beau une cheminée…surtout éteinte !
MO Mais elle était allumée et après je l’ai éteinte.
Edouard Mais bien sûr ! On allume la cheminée, on la regarde et puis après on l’éteint, c’est
évident. Ma pauvre Ludivine, il est dommage que l’on ait pas un délai de 30ans pour
reconnaître son enfant.
Ludivine Oh Edouard, honte à vous ! Il ne s’est rien passé Marc-Olivier c’est cela ?
MO Enfin, c’est à dire que j’ai reçu la visite de…des…de Boris et Greg !
Edouard Ah ! Les sanguinaires ! Que voulaient-ils ces deux imbéciles.
MO Rien, rien du tout. La neige tombait si fort qu’ils souhaitaient se mettre à l’abri.
Ludivine Alors évidemment tu les a fait rentrer, c’est bien mon fils.
Edouard Arrêtez toujours de le complimenter. J’espère que tu ne leur aura pas offert à boire à
ces deux voleurs de gibiers.
MO Bien sûr que non, pis quoi encore !
Edouard Etonnant, pour une fois que tu réfléchis comme un Monfaucon ! Bon, range le Brandy.
Maintenant qu’elle est revenue à elle on en a plus besoin.
Ludivine Je devais être sacrément dans les pommes, je me souviens pas d’en avoir bu.
MO prend la bouteille de Brandy et va le poser sur le bar.
Edouard Que fais-tu avec cette bouteille ?
MO Je la range sur comme tu me l’as demandé.
Edouard Le Brandy comme tous mes alcools vont dans le bar, tu le sais pourtant !
MO Ah oui bien sûr ! Dans le bar. Tu es sûr que c’est le meilleur endroit pour ranger les
bouteilles ? C’est pas très original de ranger ces bouteilles dans un bar.
Edouard Ah non je te l’accorde, ce n’est pas original excuses-moi ! Arrête de raconter des
histoires, range cette bouteille dans le bar, ta mère et moi on va aller se mettre à l’aise
dans la chambre.
MO Pourquoi, vous restez ?
Ludivine Je crois qu’il est plus prudent que nous restions ici pour la nuit. La route est mauvaise
et ton père déteste conduire la nuit. Cela ne te dérange pas mon chéri ?
MO Oh non ! Pas du tout…je suis…heureux. Je me réjouis déjà de la soirée.
Edouard Bon bien en te réjouissant va mettre cette bouteille dans le bar !
Les parents partent dans la chambre. MO attend que la porte se ferme, va écouter à la porte et regarde par la serrure pour voir que ces parents sont occupés. Il pose la bouteille sur le meuble du fond et se dirige vers la cheminée.
MO C’est bon Patricia, vous pouvez sortir…apparemment ils ont réussi à monter. Patricia,
sortez vite vous devez partir tout de suite !
Il se dirige vers le coffre et va pour l’ouvrir lorsque Edouard sort de la chambre.
Edouard Je souhaiterai que tu rallumes la cheminée, parce que moi je préfère la regarder
allumée…la cheminée !
MO Oui, oui avec plaisir !
Edouard repart finir de s’habiller alors que MO prépare le bois et l’allume.
MO PATRICIA…c’est pas vrai, elle s’est quand même pas endormie ! Je te jure quel
week-end, les parents au chalet, Patricia dans le bar, les chasseurs sur le toit, si ça
se termine bien je suis cocu !…j’peux pas être cocu j’ai pas de femme !
Il va pour allumer la cheminée…
MO Patricia dépêchez-vous ! Il faut sortir maintenant ! Mais qu’est-ce qu’elle fait ?
Greg (dans la cheminée) NON ! Pas la cheminée !
MO Mais c’est pas vrai qu’est-ce que vous faites encore là ?
Greg J’ai oublié mon fusil !
MO Vous le faites exprès ? Je vais vous le chercher, bougez pas !
Greg J’aurai bien de la peine, c’est Boris qui me tient par les pieds !
MO Vous rigolez ?
Greg Non, non ! Je ne suis pas chatouilleux des pieds !
MO Il est où son fusil ? Ah ! Le voilà…
Edouard entre et voit son fils avec le fusil
Edouard Que fais-tu avec ce fusil ?
MO Rien, je le regardai…
Edouard Eh bien range-le ! On ne joue pas avec les armes à feu !
MO Heu oui….(il va pour le glisser dans la cheminée)
Edouard Peux-tu me dire ce que tu fais ?
MO Je…je range le fusil !
Edouard Dans la cheminée ? Marc-Olivier tu vas vraiment mal ! Les bouteilles ne doivent pas
être dans le bar, le fusil on le met dans la cheminée ! Il faudra vraiment que tu te
fasses soigner !
MO Après ce week-end…sûrement!
Edouard ressort de la chambre voit la bouteille la prend se dirige vers le salon.
Edouard Puisque tu es incapable de faire ce que l’on te demande, je la rangerai moi-même
cette bouteille.
MO Non, n’ouvre pas ce bar.
MO se dirige en courant vers le coffre et s’assoit dessus.
Edouard Qu’est-ce qui se passe ? Tu ne va décidément pas très bien mon fils. Je veux
seulement ranger ma bouteille de Brandy dans mon bar.
MO Oui mais…j’aimerais un verre de Brandy
Edouard Y a pas besoin de crier comme ça pour obtenir un verre. Et depuis quand aimes-tu le
Brandy ? C’est nouveau ça !
Edouard va chercher un verre le remplit et le donne à son fils.
MO Oui c’est nouveau. Je l’aime depuis 5 minutes. Merci…
Edouard C’est bon ? (MO fait une grimace) Ca a l’air ! Tu en désire un autre mon cher fils ?
MO Surtout pas. Je crois que ça ira…
Edouard Je peux donc ranger la bouteille maintenant.
MO Oui, enfin non, il faut que je vous parle avant.
Edouard C’est vraiment nécessaire avant que je range la bouteille ?
MO Oh là, là oui ! Je crains que vous ne soyez surpris en ouvrant le bar. Ce que vous
allez y voir risque de vous surprendre pour ne pas dire vous fâcher !
Edouard Qu’est-ce que tu me caches encore ?
MO C’est trop difficile à avouer mais je vous assure que cela n’est pas sérieux et que je n’y
toucherai plus. Voilà.
Il s’écarte du coffre, se met en arrière et n’ose pas regarder. Edouard ouvre le coffre et semble changer d’humeur. Il se met en colère.
Edouard Non de tonnerre, je n’en crois pas mes yeux. Comment as-tu osé ? Je t’ai pourtant
toujours montrer le bien et voilà que tu fautes dans mon dos.
MO Je suis désolé papa, je voulais pas. Mon but était seulement de passer une chouette
soirée avec elle.
Edouard Avec mes bouteilles, tu voulais passer un chouette week-end avec mes bouteilles ?
Mais comment oses-tu ? Où sont-elles ? Tu les as déjà toutes bues ?
MO est complètement étonné, il s’attendait à ce que son père découvre Patricia. Il se dirige vers le coffre, le regarde.
MO Elle a disparu
Edouard Elles ont disparues. Mes bouteilles, toutes mes bouteilles ont disparus.
MO C’est pas grave, ce ne sont que des bouteilles.
Edouard C’est pas grave, non bien sûr ce n’est pas grave, mon fils est alcoolique et en plus il
l’est avec mes bouteilles. MO tu me déshonores !
Ludivine Que se passe-t-il ici ? MO j’ai trouvé ce sac dans la chambre, il est à toi ?
MO Heu…oui c’est le mien…
Ludivine Et ceci ? (elle montre un body) C’est aussi à toi ?
Les deux semblent très ennuyés
Ludivine Alors, on me répond ? Edouard dites quelque chose enfin ! Vous faites des scènes pour
des choses ridicules et là que je tiens quelque chose de sérieux, enfin de sérieux…bref
maintenant que la situation est grave vous ne dites rien.
Edouard Notre fils a 36ans Ludivine…
MO et demie !
Edouard …on ne va pas tout de même le materner jusqu’à notre mort. Ce n’est pas un body qui
va vous effrayer. Dans votre jeune âge cela ne vous traumatisait pas.
Ludivine Oh ! Quel toupet ! En tous les cas je ne veux pas de ceci dans ma chambre à coucher.
Sur ce, je vous laisse, je préfère retourner lire tranquillement dans ma chambre.
Elle jette le body et rentre dans la chambre.
MO Papa, faut que je…
Edouard Ne dis rien Marc-Olivier, je sais.
MO Vous savez ? Comment avez-vous pu…
Edouard Je vais t’expliquer. Assieds-toi. Ta mère et moi ce n’est pas toujours facile tu sais. Il y
a des jours où je n’en peux plus. Et puis le travail me prend tellement la tête qu’il
m’arrive de sortir du chemin.
MO De sortir du chemin ?
Edouard Oui tu sais, enfin non tu ne sais pas. Lorsque l’on a construit un empire immobilier
comme le mien, on peut en être fier. Cela ne se fait pas toujours sans casser d’œufs.
MO Comme avec les chasseurs
Edouard Oui, si on veut. Sauf qu’avec eux je n’ai aucuns regrets. La vie est difficile et je t’avoue
que j’ai déjà eu des aventures avec des autres femmes que ta mère.
MO Quoi ? Vous ? Mon père qui me ridiculise pour un rien se permet de me faire la leçon
alors qu’il s’envoie en l’air avec des nanas.
Edouard On se calme. Et puis réalise déjà la moitié de ce que j’ai fait et ensuite on discutera.
MO Et bien si je réussis mon mariage, j’aurais réussi là où vous aurez échoué !
Edouard En plus, actuellement je vis une aventure avec une femme que tu connais.
MO Ah ! Et c’est qui ?
Edouard C’est Patricia mon assistante. Elle aura certainement oublié ce body le week-end
passé. C’est curieux j’étais sûr d’avoir contrôlé la chambre avant de partir. Bon, écoute
ton silence sur cette affaire et je ne dis rien de ton alcoolisme à ta mère. On est d’accord ?
MO …On est d’accord.
Edouard Bien, je crois qu’il est préférable que je rejoigne ta mère. Bonne nuit et à demain !
MO Bonne nuit.
Edouard part dans sa chambre
MO Mais c’est pas vrai. Mais j’y crois pas. Mais qu’est-ce que c’est que ce week-end de
merde !Je suis en pleine nuit dans le chalet avec mes parents. Mon père couche avec
son assistante que j’ai emmené ici et que j’ai perdue. Et en plus il me croit alcoolique.
Mais où elle a passé ?
Il regarde dans le coffre puis dans la cheminée et partout.
MO Patricia, Patricia. Je suis sûr que c’est un coup des chasseurs. Il faut que j’aille au
village pour les trouver. Ah je te jure quel week-end !
Il met sa veste et sort du chalet.
Rideau - Entracte
Le rideau se ferme. Quelques secondes il s’ouvre à nouveau, rien n’a bougé dans le décor. On frappe à grands coups à la porte.
Sylvie Il y a quelqu’un ?
Claudette Ouvrez s’il vous plaît, nous avons froid.
Elles frappent à nouveau. On entend depuis la chambre.
Edouard Marc-Olivier va ouvrir.
Sylvie Ouvrez-nous, il fait froid.
Edouard sort de la chambre en pyjama et va ouvrir.
Edouard Marc-Olivier, tu es là ? Mais où est-il passé ?
Il ouvre la porte. Deux femme en raquettes entre dans le chalet.
Sylvie Merci, Monsieur. Nous avons été prise dans la tempête de neige et nous nous sommes
perdues. Heureusement, nous avons vu de la lumière et c’était votre chalet.
Claudette Vous permettez que je m’asseye ?
Edouard va chercher le pouf et l’amène vers les femmes.
Claudette Merci, vous êtes trop aimable.
Edouard Pouvez-vous me dire ce que deux femmes en raquettes font à cette heure dans la
forêt ?
Claudette Ben de la raquette à neige !
Sylvie Nous sommes parties du village avec nos amis cet après-midi pensant nous promener
une heure ou deux, seulement nous n’avons pas vu venir la tempête. Il y avait
tellement de neige que l’on ne savait plus où on était ! Et puis on a perdu nos amis, on
ne les voyaient plus, on a marché des heures jusqu’à ce que l’on voit votre chalet.
Ludivine Qu’est-ce qui se passe encore ici ?
Edouard Rien, il y juste que nous avons la visite de deux abominables femmes des neiges !
Ludivine Oh Edouard ! Excusez-le, c’est parfois un ours ! Mais je vous en prie déshabillez-vous
et venez vous installer ici c’est plus confortable.
Elles se déshabillent et donnent tout leurs vêtements à Edouard qui ne semble pas savoir que faire avec. Il va tout de même les mettre dans la penderie.
Sylvie C’est gentil de nous accueillir. On ne voudrait pas vous déranger mais le temps est
tellement effroyable que nous ne pouvions pas rester dehors.
Ludivine Vous avez bien fait. Au fait Edouard, Où est passé Marc-Olivier ?
Edouard Pas la moindre idée. Quand je suis sorti il n’y avait personne ! Dieu seul sait où il est.
Ludivine Mais dites-moi, vous êtes enceinte ?
Claudette Oui, j’attends un petit garçon. Le terme est dans 5 jours.
Edouard Le terme est dans 5 jours et vous partez en forêt faire de la raquette. Mais vous êtes
complètement folle ma parole !
Ludivine Vos considérations sur la folie des autres cher Edouard vous nous les ferez plus tard.
En attendant, je suis sûr que ces dames prendront volontiers une bonne tasse de thé
chaud.
Sylvie Avec plaisir.
Claudette Je n’osais pas le demander.
Edouard Et j’imagine que vous voulez que ce soit moi qui fasse le thé ?
Ludivine Vous imaginez très bien.
Edouard Et pis quoi encore ! Que j’aille faire le thé pour deux portions et demi de dégénérées
nocturnes, n’y comptez pas.
Ludivine Soit ! J’irais le faire ce thé. En attendant, venez tenir compagnie à ces dames en leur
faisant la conversation.
Edouard Je préfère encore aller causer avec le potager. J’irais vous le faire votre thé !
Ludivine Merci Edouard. Bien, racontez-moi un peu comment vous avez atterrit ici.
Sylvie Vous savez ce n’est pas compliqué, Corinne et moi voulions faire une petite
Promenade. Nous sommes partis avec nos amis Boris et Greg, Greg et le papa…
Claudette Mon médecin m’a dit que faire un peu d’exercice jusqu’au dernier moment ne me ferait
pas de mal.
Sylvie Nous sommes parties du village avec nos raquettes, le temps était couvert mais ne
nous paraissait pas menaçant. Nous nous sommes enfoncées dans la forêt en suivant
des traces d’animaux. A un moment nous avons pris peur, nous étions persuadées de
nous être perdues. Et là tout s’est enchaîné, le ciel s’est assombri et les premiers
flocons sont tombés. On a cherché à revenir en arrière mais les traces avaient été
recouvertes par la neige fraîche. Greg et Boris nous ont demandé de rester à un
endroit en attendant leur retour. Mais après plus de deux heures nous avons décidé
d’aller à leur recherche. On n’ en pouvait plus.
Claudette Je ne sentais plus mon ventre
Sylvie Alors on a marché droit devant nous en espérant tomber sur une habitation et ce fût la
vôtre !
Ludivine Quelle aventure ! Heureusement que nous étions là. Nous ne venons pas tous les
week-end. Une semaine plus tôt et il n’y avait personne. Mon mari était en voyage
d’affaires. Mais dites-moi, Madame, vous n’avez pas peur de partir comme ça en étant
si proche de l’accouchement ?
Claudette Oh vous savez j’ai l’habitude. Mon premier garçon je l’ai eu au zoo !
Ludivine Au zoo ?
Claudette Oui, devant la cage des gorilles. Je voulais voir comment se comportaient les femelles
gorilles avec leurs petits. Je suis allé m’installer devant l’enclos des gorilles et tout d’un
coup j’ai senti les premières contractions. Heureusement le vétérinaire était là.
Ludivine Vous devez être la seule femme au monde qui ait eu comme sage-femme un
vétérinaire ! Si vous deviez accoucher ici, vous auriez moins de chance avec mon mari.
Il a l’habitude d’engendrer ça oui ! Mais c’est les scènes de ménage lui qu’il engendre !
Edouard Voilà le thé !
Sylvie Merci, vous être très gentil.
Edouard Arrêtez de dire que je suis gentil, ça m’énerve.
Claudette Ouh ! Ah ! J’ai senti une contraction!
Ludivine Mais c’était sûrement une conséquence de vos efforts.
Claudette Je crois pas, c’est la même sensation que devant les gorilles.
Edouard Quoi ? Devant les gorilles ?
Ludivine Vous pourriez pas comprendre. Retournez en cuisine et chauffez un maximum d’eau,
préparez des linges et des serviettes. Il faut que l’on soit prêts pour l’accouchement.
Edouard L’accouchement
Ludivine Parfaitement, l’accouchement. Vous savez ce moment où la femme met au monde
votre cadeau d’un soir. Allez du balai, en cuisine.
Edouard Mais vous…
Ludivine Vous préférez peut-être faire la sage-femme ?
Edouard C’est bon, j’y retourne.
Sylvie Où peut-on s’installer ?
Ludivine Nous allons aller dans la chambre, c’est plus confortable.
Les trois femmes vont dans la chambre
Edouard revient dans le séjour et fait des va-et-vient entre les différentes pièces.
Ludivine lui répond depuis la chambre et vient parfois sur le pas de porte.
Edouard Ludivine, où sont sont les torchons ?
Ludivine Dans le buffet.
Edouard Lequel ?
Ludivine Celui de gauche, à côté de l’armoire à balai.
Edouard Je prends lesquels ?
Ludivine Les blancs.
Edouard L’eau je la mets dans quoi ?
Ludivine Dans la bassine.
Edouard Où est-elle ?
Ludivine Sous l’évier
Edouard Je la remplis jusqu’où ?
Ludivine Pas plus haut que le bord…
Edouard L’eau doit être chaude comment ?
Ludivine Mettez le doigt, si cela vous fait mal c’est que c’est trop chaud ! J’ai besoin de
serviettes Edouard.
Il traverse la scène et monte dans la chambre à petits pas avec les serviettes.
Ludivine Qui vous a autorisé à rentrer ? Cette chambre est réservée aux femmes, sortez !
Sylvie On a besoin de lumière.
Edouard C’est pas vrai, mais pourquoi ces femmes sont-elle venues faire leur commerce dans
mon chalet ?
Il prend une lampe de chevet, prend une rallonge et l’apporte à l’entrée de la chambre. On ne voit qu’une main qui prend d’un coup la lampe et referme la porte.
Ludivine L’eau c’est pour quand ?
Edouard Voilà, voilà. Je déteste les femmes enceintes, je déteste les bébés, je déteste l’eau, je
déteste les bassines, je déteste les raquettes, je déteste mon chalet…non mon chalet
je l’adore. Je déteste les escaliers
Il apporte la bassine en haut des escaliers.
Ludivine Respirez à fond !
Edouard entend et essaie de respirer à fond
Ludivine Encore, plus profondément
Edouard continue puis s’installe dans le divan et s’assoupit.
La lumière diminue jusqu’au noir, le rideau se ferme. Une musique fait patienter, puis il s’ouvre à nouveau, il fait jour. Edouard est étalé dans le divan. Ludivine sort de la chambre en criant.
Ludivine C’est un garçon !
Edouard Comment, c’est quoi ?
Ludivine C’est un garçon, il porte le prénom d’Edouard en souvenir de cette nuit magique.
Edouard Eh bien avec un tel prénom, il est fait pour réussir.
Sylvie Elle se repose un peu avec le bébé. Merci Ludivine vous avez été magnifique. Sans
vous je ne sais pas ce qu’il serait arrivé. Merci à vous aussi (en embrassant Edouard)
malgré votre air de sale ours vous n’êtes pas si mal léché que ça.
Edouard Je vous en prie, restez polie ! Et puis d’abord dès que la mère aura récupéré je vous
descends au village. J’aimerais profiter d’un peu de calme.
Ludivine Nous pourrions fêter l’événement en buvant une coupe de champagne !
Edouard Amenez-nous des verres, je prends le champagne.
Ludivine ouvre le coffre et pousse un cri.
Ludivine Marc-Olivier que faites-vous ici ? Quelle idée de coucher dans le bar !
MO Je m’excuse, je me suis assoupi.
Edouard Mais que fais-tu là. Et puis comment es-tu rentré, je n’ai vu personne !
MO Oh là, là c’est encore une drôle d’histoire.
Sylvie Vous avez passé la nuit là-dedans ?
MO Oui, enfin pas toute la nuit je suis arrivé vers 3 heures. Mais au fait qui êtes-vous,
vous avez passé la nuit ici ?
Sylvie Je m’appelle Sylvie Piccond, j’ai passé la nuit là.
Ludivine Oui et nous sommes justement entrain de fêter la naissance d’Edouard.
MO Mais c’est pas ton anniversaire aujourd’hui.
Ludivine Mais pas celui de ton père. Celui d’Edouard qui est né cette nuit dans notre chambre à
coucher.
MO Quoi ? Vous avez accouché cette nuit et vous êtes déjà au champagne.
Sylvie Ce n’est pas moi la mère, c’est mon amie Claudette qui est encore dans la chambre avec Edouard.
MO Mais quel week-end !!
Edouard A qui le dis-tu ! Tu ne nous a toujours pas expliqué comment tu as atterri dans le
bar.
MO Je suis sûr que mon histoire va te plaire. Je suis parti hier soir rejoindre Boris et Greg
pour qu’il m’explique comment fonctionne ce coffre.
Edouard Parce que tu as besoin des deux imbéciles pour savoir comment ouvrir ce coffre ?
MO Ce n’est pas de cette ouverture dont je parle, mais de la trappe secrète. Figurez-vous
que lorsqu’ils ont construit ce chalet, ils ont creuser un tunnel secret pour évacuer le
gibier chassé en contrebande. A chaque contrôle des gardes forestiers, il pouvait
montrer un chalet vide, tout en ayant leurs trophées juste sous nos pieds. Le tunnel
débouche à environ 50 mètres du chalet dans un fourré.
Edouard Mais c’est incroyable ! Ces deux phénomènes sont moins bêtes qu’ils ne paraissent.
Ton histoire de tunnel ne nous dit pas pourquoi tu es allé les rejoindre ces bougres.
MO Et bien, et c’est là que mon histoire risque de t’irriter. En fait, je n’étais pas seul hier
soir. J’étais accompagné et lorsque vous êtes arrivés ELLE était là en petite tenue.
Ludivine Aux yeux de ce que j’ai trouvé, cela devait effectivement être en très petite tenue…
Edouard Mais c’est pas possible…
MO De plus Boris et Greg étaient également là dans le chalet.
Edouard Mais comment mon fils a osé faire entrer…
MO Il ont frappé, il neigeait, ils m’ont demandé de rentré je ne pouvais pas leur dire non. Et c’est eux qui ont fait rentrer ma conquête dans le coffre pour m’éviter des histoires avec vous.
Sylvie Oh ! Quelle belle histoire, moi je trouve ça romantique un homme qui cache sa
dulcinée.
Edouard Oh vous miss raquette hein ! C’est qui cette fille ?
Ludivine Oui c’est vrai, comment elle s’appelle, elle vient d’où, que font ses parents, elle est
riche ?
Edouard On se calme, elle est où ?
MO Ben justement, elle avait quelques affaires à récupérer et puis on a dormi à l’hôtel
cette nuit et on a…sympathisé ! Elle est là dans le coffre. Enfin je veux dire elle est
venue avec moi. Tu peux sortir.
Patricia sort devant l’étonnement des parents surtout d’Edouard.
Edouard Patricia ! Patricia ! Je n’en crois pas mes yeux Patricia. Mais enfin Patricia que faites-
vous ici, avec mon fils ?
Ludivine Oh tu ne vas pas tout de même en faire un drame. Tu m’as toujours dit que c’était une
collaboratrice en or, que jamais tu avais connu une assistante aussi appliquée et
soignée, soit content que ton fils que tu trouves stupide puisse plaire à une telle
femme.
Edouard Mais c’est ma….
Ludivine Ta quoi ?
Edouard Ma…collaboratrice !
Ludivine Je n’ai rien contre le fait que vous voyiez mon fils, ce d’autant plus que mon mari ne
tarit pas d’éloges à votre propos et croyez-moi c’est un connaisseur. Cependant, vous
pourriez avoir un peu plus d’ordre avec vos affaires, surtout les petites.
Patricia Je suis désolée Madame, mais nous avons été surpris par votre arrivée. J’espère que
vous ne m’en voulez pas trop Monsieur.
Edouard Hou..Mhmmmhmm…absolument pas ma petite !
Claudette sort de la chambre avec son bébé dans les bras
Ludivine Ah !voilà les vrais héros du week-end! Comment allez-vous ?
Claudette Je vais bien merci, il a têté jusqu’à présent, il s’est endormi maintenant. Je tiens à
vous remercier pour votre accueil vous avez été parfaits. Vous aussi même si vous
bougonnez un peu trop.
Ludivine Vous avez bien fait de l’appeler Edouard, je suis sûr qu’il saura relever le niveau de ce
patronyme. Bien, cher Edouard je crois avoir compris que nous étions de trop dans ce
chalet, je vous propose que l’on redescende au village.
Sylvie Je ne sais pas si j’ose mais pourriez-vous nous conduire jusqu’à
la gare ?
Ludivine Jusqu’à la gare ? Il n’en n’est pas question ! N’est-ce pas Edouard ?
Edouard Tout à fait ! C’est exclu ! Bien Ludivine, très bien.
Ludivine C’est chez vous que nous allons vous conduire. On ne va tout de même pas vous laisser rentrer en train avec votre petit Edouard. N’est-ce pas le grand Edouard ?
Edouard Tout à fait Ludivine, tout à fait. C’est bien, très bien.
Patricia Moi, je suis partante pour rester encore un peu, et vous Marc-Olivier ?
MO Ah, heu moi. Moi aussi je veux bien rester avec vous. Je vous raconterai mes
aventures.
Patricia Les vraies cette fois, sans mentir.
MO Primo Piatraci, heu Promis Patricia.
Les parents et les deux femmes s’en vont.
Ludivine On vous laisse les enfants, soyez sage et vous Patricia merci de ne rien laisser dans la chambre, cela pourrait compromettre mon mari.
Patricia J’y penserai Madame. Ce serait dommage de compromettre Monsieur, lui qui est
tellement à cheval sur…les principes.
Edouard Bon ben fini les bavardages, on y va ! Patricia, au plaisir de vous revoir lundi, nous
avons un très gros dossier à régler.
Corinne Au revoir et encore merci
Sylvie ferme la marche en faisant un signe de la main et en fermant la porte.
Patricia s’installe dans le canapé et fait signe à MO de la rejoindre.
Patricia Venez là mon grand aventurier. Franchement vous n’aviez pas besoin de me raconter t
toute vos histoires pour m’étonner. Je dirais même plus que vous m’avez drôlement
étonné cette nuit.
MO Oh ben vous savez, c’est peu de chose…enfin je veux dire ça m’a fait plaisir de…vous
êtes sûr que cela vous dérange pas que je ne sois pas un grand aventurier ?
Patricia Mais je suis sûr qu’on fond de vous, vous êtes un sacré aventurier. D’ailleurs vous
voulez bien me montrer comment vous vous êtes jeté sur le lion en Afrique.
MO Heu…oui…c’est vous le lion ?
Patricia dit oui de la tête. MO prend son élan et lui saute dessus. Noir juste avant qu’il n’arrive auprès de Patricia.
Une musique entraînante prépare aux saluts.
FIN